Publié par Guy Millière le 6 mars 2019

La situation française n’a jamais été aussi consternante, Elle n’a jamais été aussi délétère. Si je pouvais me permettre cette expression trop souvent utilisée, je dirais que la France était au bord du gouffre, et qu’elle a fait un grand pas en avant en élisant Emmanuel Macron.

A
vant lui, la situation n’était pas du tout brillante. Elle est devenue bien pire.

Economiquement, il aurait fallu un homme d’Etat qui dise la vérité et s’adresse aux Français pour leur expliquer que le pays est proche de la faillite, qu’il faut prendre des mesures drastiques qui impliqueront des changements de paramètres et les efforts de tous, et qu’il y aura des résultats assez rapides (un à deux ans), Il aurait fallu que cet homme d’Etat baisse les impôts des plus riches et des entreprises, très fortement, à condition que l’argent soit réinvesti dans l’économie. Il aurait fallu qu’il baisse simultanément et tout aussi fortement l’impôt sur le revenu des personnes physiques, aux fins de ne pas être accusé de favoriser les uns au détriment des autres. Il aurait fallu qu’il baisse les taxes à la consommation, voire qu’il les supprime sur les produits de première nécessité. Il aurait fallu qu’il baisse les taxes sur les carburants, qu’il rende une flexibilité presque totale au marché du travail, qu’il déréglemente, qu’il simplifie toutes les formalités, qu’il abolisse quasiment toutes les réglementations “écologiques”. Le déficit budgétaire aurait explosé et il aurait fallu dire à Bruxelles que c’était cela, ou la rupture de la France avec l’euro et l’explosion finale de celui-ci (qui serait, de toute façon souhaitable). Macron n’a rien fait de tout cela, et au lieu de redonner de l’espoir, et de relancer les investissements, la croissance et la création d’emplois, il a maintenu la stagnation et accru le désespoir et l’amertume des plus pauvres. Il a même été jusqu’à baisser les impôts des plus riches tout en taxant davantage les plus pauvres. Un crétin provocateur n’aurait pas fait pire.

Sur un plan de stricte politique intérieure, il aurait fallu que l’homme d’Etat suspende toute immigration, supprime les aides financières aux immigrants illégaux, procède à des expulsions massives et remette en place un contrôle drastique des frontières. Il aurait fallu que l’homme d’Etat agisse pour l’abolition des zones de non droit, fut-ce en recourant à l’armée, expulse les immigrants clandestins, signe des décrets imposant une tolérance zéro pour les criminels, pose des règles très strictes à l’islam, sans lui autoriser la plus petite dérogation aux règles. Il aurait fallu qu’il libère le secteur du logement, fasse réécrire l’essentiel des manuels scolaires d’histoire. Macron n’a rien fait de tout cela ou a fait l’inverse.

Il aurait fallu que l’homme d’Etat soit humble, respectueux du peuple, sans complaisance vis-à-vis des gauchistes et verbalement impitoyable avec la désinformation diffusée par les grands médias. Macron a fait l’inverse, là encore.

Il aurait fallu que l’homme d’Etat mène une politique étrangère digne, basée enfin sur les valeurs éthiques de la civilisation occidentale, soulignant sans circonlocutions et manœuvres hypocrites que la France est du côté de ses alliés occidentaux : Etats-Unis, puisque les Etats-Unis sont la première puissance du monde occidental ; Israël, puisqu’Israël est une démocratie exemplaire confrontée au totalitarisme islamique. Il aurait fallu qu’il comprenne que l’Union Européenne telle qu’elle est dysfonctionne gravement et que Margaret Thatcher avait raison lorsqu’elle proposait une Europe des nations souveraines dans son discours de Bruges en 1988. Macron a fait l’inverse, encore et toujours.

Il est l’inverse d’un homme d’Etat.

La révolte des gilets jaunes a été une révolte de la paupérisation et du désespoir. Elle a été le fruit pourri des mesures iniques prises par Macron.

Elle s’est faite porteuse de discours économiques assez ineptes parce que Macron n’a pas fait d’emblée le travail d’explication élémentaire requis (mais il ne pouvait pas faire ce travail, car les mesures qu’il a prises étaient iniques). Il l’a traitée par l’insulte et le mépris, ce qui a mis de l’huile sur le feu. Il l’a traitée par la violence extrême et en qualifiant (ou en laissant ses seconds couteaux qualifier) les gilets jaunes de fascistes et d’antisémites. Il a demandé à la police de faire preuve de mansuétude face aux “antifas” venant casser de façon à justifier la violence extrême exercée contre les gilets jaunes (mais pas contre les “antifas”), ce de façon à présenter les gilets jaunes comme des gens dangereux, de façon aussi à faire peur aux gilets jaunes et à les inciter à rentrer chez eux et à se taire, et ce tout en s’efforçant de susciter en parallèle un désir de retour à l’ordre au sein de la population. Il a, par son mépris, facilité l’infiltration de gauchistes dans la révolte, car ils ont pu utiliser le mépris comme une preuve supplémentaire que Macron déteste les pauvres, et il a facilité l’infiltration d’antisémites en traitant d’antisémites des gens qui ne l’étaient pas et ont pu se demander pourquoi on les traitait d’antisémites : des antisémites sont venus leur fournir des réponses d’antisémites et ont dit que Macron venait de chez Rothschild. Macron a été traité de pompier pyromane, à juste titre.

Au départ, Macron avait face à lui des gens paupérisés qui exprimaient leur détresse et un rejet de taxes arbitraires et excessives.

Il a réussi à créer une agitation gauchiste qui, quand bien même elle s’éteindrait, laissera son venin dans une large part de la société.

Il a suscité une vague d’antisémitisme répugnante qui risque de perdurer.

Il a poussé des gens désespérés à la résignation et nombre d’entre eux sont rentrés chez eux avec une amertume qui pourra aisément sourdre à nouveau.

Il a créé, par ce qu’il a fait en deux ans et par son comportement récent, les conditions d’une paupérisation accentuée.

Au vu de son discours sur l’islam, il a aussi créé les conditions d’un accroissement de la sécession islamique des zones de non droit et d’une dissémination poursuivie de l’antisémitisme islamique.

Il a, en donnant des gilets jaunes l’image d’une classe dangereuse, suscité une réaction d’une frange de Français qui veulent maintenant le retour à l’ordre quel qu’en soit le prix.

Il a exacerbé la défiance des Français envers la politique, et la confiance dans les hommes politiques et dans les institutions n’a jamais été aussi basse en France.

En s’exhibant sans cesse à la télévision et en s’y faisant omniprésent, en lançant un “débat” qui n’en est pas un et qui a consisté en ses propres monologues de propagande, en enclenchant une campagne électorale de manière illégale, il a montré, outre un narcissisme inquiétant, une tentation autoritaire sans scrupule qu’ont confirmé la loi sur les “fake news” et sa volonté de restreindre encore la liberté de l’information, déjà agonisante en France.

Dès lors que les grands médias répètent que Macron est “libéral”, les chances d’une libération économique et politique de la France sont désormais sans doute totalement nulles, et pour longtemps.  

La société française n’a pas été fragmentée à ce point depuis des décennies.

L’immigration musulmane va continuer, accentuer la fragmentation et l’ourler de violence et d’un glissement lent du pays vers la faillite dès lors que nombre des nouveaux arrivants, outre une absence de désir de s’intégrer à une société occidentale n’ont aucun savoir-faire utilisable sur le marché et vivront d’assistances de plus en plus couteuses. 

Le “débat” a été une enveloppe vide, et le restera. Si un référendum est organisé, il ressemblera à l’enveloppe vide.

Les institutions françaises resteront fondamentalement ce qu’elles sont et continueront à permettre à un Président minoritaire et nul d’avoir les pleins pouvoirs. Le capitalisme de connivence fera que les grands médias resteront ce qu’ils sont.  

Une frange de Français se laissant séduire par des subterfuges minables, aux élections européennes, la République en marche a toutes les chances de l’emporter, même si elle stagne à 24 ou 25 pour cent des voix. En 2022, ce sera sans doute un second tour Marine Le Pen – Emmanuel Macron, et il suffira d’agiter la peur du “fascisme” pour qu’Emmanuel Macron l’emporte.

Les idiots utiles diront que même s’ils détestent Macron, ils ne peuvent tout de même pas voter Marine Le Pen.  Ils l’ont fait en 2017.

Dans un texte grandiloquent et vide publié dans toute l’Europe aux frais des contribuables français (inutilement, car ailleurs qu’en France, on perçoit qu’il est ridicule), il n’annonce rien qui pourra être mis en œuvre au niveau européen, mais confirme qu’il aime les appareils techno-bureaucratiques et la censure. “Agence européenne de protection des démocraties” censée fournir des experts à chaque État membre pour protéger son “processus électoral”, contrôle accru des financements de partis politiques européens”, “bannissement d’internet, par des règles européennes, de tous les discours de haine et de violence”. Il y a dans tout cela des allures de souveraineté limitée revue par la doctrine Brejnev.

Pendant ce temps, Grenoble brule, mais la police n’utilise ni grenades explosives ni flashballs. Les émeutiers ne sont pas des gilets jaunes, mais des “jeunes” des banlieues de l’islam, et méritent donc bien des égards. Des Algériens manifestent, et si nombre d’entre eux ont la nationalité française, ils se sentent algériens d’abord. Logique. Si l’Algérie s’embrase des millions d’Algériens les rejoindront, et on dira plus que jamais que le grand remplacement est un fantasme délirant.

Néron avait brulé Rome, Macron ravagé un pays entier. Ses prédécesseurs avaient préparé le terrain.

Des tendances étaient enclenchées, mais il a fallu moins de deux ans à Macron pour créer la situation actuelle.

Bravo l’artiste.

© Guy Millière pour Dreuz.info. Toute reproduction interdite sans l’autorisation écrite de l’auteur.

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