Publié par Jean-Patrick Grumberg le 2 mars 2019

Mon article politiquement incorrect (1), où je prends la défense des musulmanes sportives qui bravent les islamistes et dénonce la fausse victoire contre Decathlon, a déclenché une avalanche de critiques.

Avant de développer, je veux clarifier une chose : avoir été attaqué pour le contenu de mon article me ravit. Cela me plaît. Cela m’enrichit. Cela me rend joyeux. Heureux même, car ayant le cuir épais, aucune attaque ne m’atteint, mais au contraire me présente un autre angle de réflexion. Et je serais bien triste si mes attaques n’atteignaient pas leurs cibles. Heureusement pour moi, ce n’est jamais le cas.

Le débat d’idée enrichit les milliers de lecteurs qui nous lisent et que nous ne connaissons pas, qui ne commentent jamais, qui ne participent jamais, qui préservent leur total anonymat. Ils sont plusieurs dizaines de milliers chaque jour. Je pense toujours à eux. Et je les remercie de leur présence : ils sont notre nourriture quotidienne.

La démocratie n’avance pas avec des gens qui sont d’accord, mais avec le choc des idées.

La pensée n’évolue pas en discutant avec les gens qui pensent comme nous. Au contraire, c’est ainsi qu’elle s’atrophie. Si l’on ne s’entoure que des idées qui nous réconfortent au lieu d’intégrer une dose de celles qui nous provoquent, nous perdons toute capacité à prendre du recul, nous devenons des légumes.

Des “relents désagréables”

Un lecteur, Jean, parmi d’autres, m’attaque pour mon article qui en a dérangé plus d’un à propos du hijab de Décathlon. Il me dit :

Bonjour Jean Patrick
je viens ici, non parce que j’approuve tout ce qui s’écrit, mais parce que je peux m’exprimer !

Ben oui ! En effet, j’ai senti des relents désagréables dans ton texte, navré ! Surtout le ton persistant de ton…. “vous ne faites rien» ! [contre l’invasion de la France par l’islam]

Dis donc, est ce que par ce «vous général» tu t’inclues toi même ? Car prétendre cela facilement de l’autre bout du monde… ça craint en légitimité, tu ne crois pas ? 

Ma réponse

Il serait navrant de ne pas avoir vu les remarques désagréables contenues dans mon article, car mes textes sont toujours chargés de remarques désagréables.

Désagréables comme tout ce que j’écris depuis 10 ans parce que ma signature, c’est de dire des vérités qui ne sont pas agréables à entendre.

  • Lorsque je dis que l’antisémitisme se situe dans les rangs de la gauche, vous croyez que ce n’est pas désagréable pour les antisionistes à gauche ?
  • Lorsque je dis que les écolos sont totalitaires et que sous couvert de sauver la planète, ils veulent détruire le monde occidental et capitaliste, ça ne rend pas les Verts rouges de rage ?
  • Lorsque je dis que l’islam est une religion de guerre, de mort, conquérante, intolérante, suprémaciste, raciste et antisémite, homophobe et sexiste, cela rend paisibles ceux qui soutiennent que l’islam est une religion de paix ?
  • Lorsque je dis que la droite française et les présidents de droite ont appliqué des politiques de gauche, ce n’est pas désagréable pour la droite ?
  • Lorsque je dis que je n’aime pas du tout la ligne politique du Rassemblement national, est-ce que leurs sympathisants qui nous lisent trouvent cela sympathique ?
  • Quand je dis qu’on se fout de nous avec le réchauffement climatique, c’est chaleureux ?
  • Lorsque j’alpague le directeur du Monde ou un politicien en train de désinformer et mentir, vous croyez qu’ils m’aiment ?

Tout ce que j’écris, absolument toutes mes analyses sont désagréables pour quelqu’un.

Je serais bien déçu si les vérités que je placarde, arguments en main, ne dérangeaient pas ceux que je vise.

Donc oui, vous avez raison, et je le revendique avec fierté car je ne sers qu’à ça : dire des vérités est dans mon ADN.

Dire “vous ne faites rien” aux Français concernant l’invasion de l’islam, c’est une vérité désagréable. Cela n’en reste pas moins une vérité. Demandez à Pierre Cassen et Christine Tasin qui organisent depuis plus de 10 ans des manifestations contre l’islam si vous doutez. Par beau temps, ils arrivent avec peine à réunir une poignée de participants. Arrêtez-moi si je me trompe.

Ne lisons-nous pas tous les jours des commentaires de Français qui disent : “De Gaulle avait raison, les Français sont des bœufs” ? Ne lisons pas les mêmes Français dire en commentaire que les Français “ne réagissent pas” ? Arrêtez-moi si je me trompe.

Et si je me trompe, montrez-le-moi, je présenterais immédiatement mes excuses à tous ceux que j’ai pu offenser.

Un proverbe juif dit : “Ce que tu ne vois pas avec tes yeux, ne l’invente pas avec ta bouche”. J’applique cette règle dans mon travail, et son corollaire : ce que je vois avec mes yeux, je le dis avec la bouche. L’inverse s’appelle l’occultation. Pas ma spécialité. Je suis plutôt du genre Albert Londres.

Vous savez ce que disait Londres ?

Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses…. non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie.

J’ai la faiblesse de penser que les lecteurs viennent sur Dreuz lire des analyses qui dérangent et qu’ils ne lisent pas ailleurs. On appelle aussi cela être politiquement incorrect, et ne pas obéir à la dictature de la pensée unique.

Le politiquement incorrect n’a pas de limites

Je ne suis pas politiquement incorrect par choix. C’est mon état d’être, c’est qui je suis profondément.

C’est ce qui en mai 68 sur les barricades m’a permis de comprendre que les étudiants révoltés répétaient tous les mêmes âneries ; qui m’a permis de discerner que mon prof de philo, communiste, tentait de nous dissuader d’avoir notre pensée propre, pour adopter une pensée collective moralement “supérieure”. C’est ce qui très tôt m’a permis de comprendre et dire que Marine le Pen n’est pas antisémite, et que le danger de sa ligne politique n’est pas l’antisémitisme, mais le dirigisme d’Etat et l’économie socialiste.

Mon état d’être critique ne s’arrête pas à la porte d’un camp pour épargner l’autre. Ce serait hypocrite, et je n’ai jamais réussi à l’être.

C’est pourquoi je n’appartiens à aucun parti politique, aucune tendance politique, et suis impossible à classer ou à mettre dans une petite boîte avec une étiquette dessus : je pense librement et à voix haute, sans jamais avoir peur d’être seul, isolé ou en minorité, sans allégeance aucune.

J’ai une haute opinion de l’individu et un grand mépris pour la pensée de groupe. J’ai une allergie totale aux entraves à ma liberté et c’est pourquoi j’ai quitté la France : pas assez libre pour mon exigence.

Je n’hésitais pas à critiquer les Français et les médias qui ont manifesté avec une pancarte “Je suis Charlie” : ils mentaient tous. J’étais le seul à les dénoncer. S’ils avaient été Charlie, c’est avec la caricature de Mohammed qu’ils auraient défilé.

Je n’hésite pas à dire que la “victoire” sur le hijab de Décathlon n’en est pas une, loin de là. C’est politiquement incorrect, sur un site assez lucide pour être puissamment islamophobe. Je vais être encore plus crû : ceux qui le pensent se bercent d’illusion pour ne pas voir ce qui se passe sous leurs yeux.

Je soutiens que si un jour l’islam se réforme (ce dont je doute fortement, mais pas totalement), il est bien possible que cela vienne par les femmes. Pourquoi ? Je regarde l’Iran et l’Arabie saoudite, et la révolte contre l’islam, elle vient des femmes, pas des hommes.

J’ai ri aux éclats, il y a trente ans, lorsque des amis me lançaient, lorsque je critiquais la France : “si t’es pas content, va vivre ailleurs”. J’ai ri encore plus fort, quand après être parti vivre ailleurs, les mêmes m’ont dit : “t’as quitté la France, c’est de la lâcheté, t’es un traître, t’as pas eu le courage de te battre et résister.”

En voulant me refaire le coup aujourd’hui, vous retardez de trente ans, c’est un peu usé. Mais vous pourriez encore me tirer un bon éclat de rire de cette superficielle accusation.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.

  1. Source :

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