
Le début de la campagne électorale pour les Européennes n’a pas été acté seulement par un guignol costumé en moule-burnes jaune comme je le relatais il y a quelques jours, mais aussi par le président de la République des Dettes et du Bisounoursland, Emmanuel Macron, qui nous a, pour l’occasion, gratifié d’une petite tribune légère comme une charlotte au cassoulet.
La fulgurance de Jupiter a donc encore une fois frappé. En à peine 8 500 caractères, en même pas 1 600 mots, notre sémillant Président nous délivre une brave louchée de pensée complexe©™ avec laquelle il espère probablement redorer un peu son blason passablement jauni par les derniers mois de mouvements sociaux et, par là, limiter l’éventuel dérapage électoral de mai prochain.
On pourra se réjouir de n’avoir pas eu à subir la lecture mécanique de cette tribune par des journalistes officiels ce qui aurait peut-être provoqué quelques intéressants bafouillages comme certains Algériens purent en être les témoins alors qu’une journaliste présentait la lettre officielle de candidature de Bouteflika.
On peut se demander au passage si on aurait vu nos fiers journalistes, toujours prompts à démarrer le kärcher à moraline, faire preuve de courage et couper court à ce genre d’exercices. Il faut dire, il y aurait eu de quoi faire avec la tribune macronienne, un texte rempli de raccourcis, de caricatures voire de contre-vérités qui frisent gentiment la fake news si l’on voulait être lucideméchant, comme en témoigne cet intéressant petit passage :
Le Brexit en est le symbole. Symbole de la crise de l’Europe, qui n’a pas su répondre aux besoins de protection des peuples face aux grands chocs du monde contemporain.
Belle tentative du Président pour détourner l’Histoire à son profit, puisqu’il faut se rappeler que la majeure partie de ceux qui ont voté pour le Brexit l’ont fait afin que le Royaume-Uni retrouve sa souveraineté.
Ceci signifie la volonté de revenir au principe de subsidiarité européenne qui fut un fondement pendant des décennies et qui a été progressivement abandonné à la faveur d’une folie normative qui ne s’est toujours pas calmée. Dit autrement, les Britanniques en avaient simplement assez que le calibre de leurs cornichons soit décidé d’une façon obscure et éloignée d’eux. Le vote pro-Brexit indique avant tout un ras-le-bol de ces dérives.
Pourtant et sans surprise, Macron transforme cela en un problème populaire de protection contre une mondialisation terrible et sans pitié, avec laquelle les Britanniques n’ont pourtant jamais eu de problème, et ce d’autant plus qu’ils en ont même inventé le concept, il y a deux cents ans, nom d’un flutiau.
Et au-delà de ces petites torsions de la vérité, Emmanuel, fidèle à lui-même et à ses studieux exercices de français d’antan, nous assène ensuite son indispensable ode européenne, inévitablement teintée de son petit agenda personnel qui a bien du mal à ne pas dégouliner peu discrètement de chaque paragraphe.
Pour Macron, ce qu’il nous faut, c’est une Europe, certes, mais surtout :
l’Europe qui nous libère et nous protège
Sans même trop nous attarder au slogan qui rappelle des refrains de la Reine des Neiges (à ce train, le Président pourrait réclamer le rôle) et que Nathalie MP déboulonne très bien dans son dernier billet, Macron semble oublier – avec une application têtue – ce que d’autres, qui ont davantage réfléchi à la question que notre jeune énarque, ont pourtant expliqué maintes et maintes fois.
À savoir que les notions de liberté et de sécurité étaient philosophiquement peu compatibles en ce que réclamer plus de sécurité, généralement au détriment de la liberté, revient à laisser échapper aussi bien l’un que l’autre.
Un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité ne mérite ni l’une ni l’autre, et finit par perdre les deux.
Benjamin Franklin
Cela n’empêche cependant en rien le Président, avec une ironie ou un cynisme assez époustouflant, d’évoquer, directement dans son paragraphe sur la liberté, tout ce qu’il entend faire pour… « interdire » (certaines formes de financements de partis) et « bannir » (certaines libertés d’expression sur les méchants intertubes). Parce que la liberté, c’est toujours derrière des cadres, des barrières, des barreaux, tout le monde sait ça.
Le reste n’est qu’une longue suite de propositions vagues, toutes aussi socialistes et assises sur l’argent des autres les unes que les autres. On y apprend pèle-mêle que l’Europe doit sanctionner ou interdire (les entreprises qui, en toute vilaine liberté, ne font pas ce qu’on leur demande), couper (ses émissions carbones) ou réguler (les méchants géants internet). Cela vend du rêve, et peu importe si le tuyau d’arrosage de la liberté a manifestement été garroté très près du robinet, moyennant une loi supplémentaire, un règlement en plus, z’inquiétez pas M’ame Ginette, cette fois, ça va le faire.
Notons aussi que l’Europe doit se tourner vers l’Afrique (mais l’Amérique et l’Asie, quelle importance ?) parce que, parce que, parce que « pacte d’avenir » et puis c’est tout. Mettez ce que vous voulez dans ce paquet cadeau. En réalité, on s’en fiche, c’est les États qui payent.
À la lecture de la pesante tribune, le plus cocasse reste que Macron tente de se faire chantre de l’unité européenne à la recherche d’une « nouvelle Europe » toute bien unie et sans couture, tout en construisant l’intégralité de sa tribune comme une suite d’oppositions entre d’un côté, les citoyens qui ont la bonne idée d’avoir la même vision que lui, et ceux, indubitablement idiots ou méchants, qui ne l’ont pas et versent donc forcément ou bien dans la catégorie des populistes menteurs et propagateurs de fausses informations, ou bien dans celle des manipulateurs fourbes aux desseins inavouables.
En somme, tout se résume, une fois encore, au choix idiot et faux entre le Bien et le Mal, entre lui et les populistes, entre l’Europe et le Chaos. Cette pirouette, il l’a déjà tentée et il pense que les élections européennes lui permettront de rejouer le coup de mai 2017, contre Marine Le Pen.
Le calcul, sur le plan électoral, n’est évidemment pas stupide. Il était même couru d’avance. Mais c’est de la petite cuisine politicienne qui tient largement plus du damage control que d’un quelconque combat contre des forces obscures dans lequel il serait un rempart crédible.
Et le principal souci, c’est qu’à force de camoufler l’absence consternante de toute réforme profonde en France, de toute remise en état des finances publiques actuellement exsangues, à force d’enfumer le monde avec des mots (peu coûteux mais sans aucun impact sur la réalité), non seulement le pauvret ne combat rien du tout, mais en plus attise-t-il assez vigoureusement ces populismes qu’il entendait ferrailler.
Nous n’aurons ni liberté, ni protection.
Et en fait d’Europe, on risque surtout de finir avec le chaos.
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France pays HS vous êtes morts vos dirigeants ont deconné vis à vis des USA (Attentas 11-sep-2001 droit de Veto il suffisait que la France dise Non ou s’abstenir à ONU , et à l’époque beaucoup de Patriotes ont dit et même Bush la France on va la punir, ils l’ont fait , POUTINE et vous en payer le prix le peuple bien sur malheureusement .
En ce qui concerne Poutine lui il va vraiment être méchant il a commencé Benalla et Gilet Jaunes car Chirak Sarko il l’ont bien cherché le Kozac
Merci BlackBird de nous remonter le moral.
Rome a eu son Romulus pour la créer, et Romulus Augustule à sa mort.
Nous avons notre Romulus-Tartufe: la fin de la civilisation remplacée par l’arbopithèque.
Macron a tellement de casseroles qu’il préfère critiquer les pays où les dirigeants pensent autrement que lui et qui ont pris conscience des problèmes dus, entre autres, à l’immigration. Il ferait mieux de balayer devant sa propre porte et de s’occuper de la France et des Français.
Mais, j’ai oublié qu’il n’aimait ni la France ni les Français. Pauvre….
L’arrogance précède la ruine, et l‘orgueil précède la chute. Mieux vaut être humble avec les humbles Que de partager le butin avec les orgueilleux. (Proverbes 16:18)
Le pire est qu’un grand nombre d’électeurs vont voter pour lui en raison d’un matraquage médiatique (relevant ni plus ni moins d’une campagne en faveur de Macron) auquel s’ajoute une bonne dose de paresse intellectuelle (ainsi que de cécité volontaire) de la part de ces électeurs.
Thierry Couvret
Vous n’imaginez pas à quel point votre commentaire me comble.
Hier, au cours d’une discussion à bâtons rompus, une personne me dit que son mari et elle en ont marre de cette immigration. Je lui conseille de ne plus voter pour Macron, car lui, l’immigration, c’est son truc.
Réponse étonnée : “AH BON ???”
C’est un exemple d’électeurs qui sont capables de voter pour un type dont ils ne connaissent rien si ce n’est que sa femme pourrait être sa mère.
Le pacte de Marrakech, ça ne lui dit rien non plus. C’est effrayant que de telles personnes puissent voter.
Vous avez dit juste :
“une bonne dose de paresse intellectuelle (ainsi que de cécité volontaire)”.
Fox69
Et il y a pire en matière de paresse intellectuelle ainsi que de cécité et surdité volontaires !!!!!
C’est de se voir demander de se taire quand on rectifie les innombrables mensonges et mensonges par omission proférés par les médias TV et en plus de se voir reprocher d’être négatif ou porteur de mauvaises nouvelles quand on s’échine à monter ce que les médias et les politiques cachent, falsifient ou encore à décrypter, par exemple, ce qu’est le soit-disant débat national aux dés pipés qui n’est rien d’autre qu’une scandaleuse campagne électorale relayée avec zèle par les médias comme ils le firent en 2017.
Et pourtant les personnes en question ne votent pas pour Macron mais pour autant refusent de connaître cette réalité qui va un jour leur péter au visage et pour laquelle elles ne seront pas préparées; peu importe de leur dire, sur la base de faits réels, que c’est important d’être prévenues pour la vie et la sécurité de leurs enfants et petits-enfants, on est systématiquement accusé de générer des angoisses inutiles.
Enfin je ne vous parle même pas du regard auquel j’ai droit de la part des personnes pour lesquelles BFM est parole d’Évangile…..
Et que pensez-vous de la Belgique: exemple pour soutenir la présentation de candidats aux élection du parlement Européen du 26 mai (accrochez-vous) vous devez sous prétexte de vérification que vous êtes inscrit comme électeur dans votre commune CITEZ LE NOM DU PARTIS QUE VOUS VOULEZ SOUTENIR (pour obtenir le nombre de signature requis) SUR UN FORMULAIRE OFFICIEL, TAMPONNE PAR VOTRE COMMUNE OU LE MINISTÈRE DE L’INTÉRIEUR. Vous avez dit fichage…!
“Un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité ne mérite ni l’une ni l’autre, et finit par perdre les deux.
Benjamin Franklin”
C’est ce que Benjamin Franklin n’a jamais dit et encore moins au sens que l’inflation de cette fausse citation véhicule et veut faire croire.
https://www.telerama.fr/medias/etats-d-urgence-liberte-et-securite-arretons-de-citer-benjamin-franklin,135221.php