Publié par Gilles William Goldnadel le 8 avril 2019

Une pétition à l’initiative de deux universitaires que je ne citerai point pour ne pas leur faire de publicité même mauvaise, a été accueillie par l’OBS avec hospitalité.

Ces deux indigénistes indigents entendent, je ne plaisante point, voir écarter une oeuvre du peintre Hervé Di Rosa exposée, parmi d’autres, à l’Assemblée Nationale depuis 28 ans sans incidents aucuns parce qu’ils la considèrent raciste et offensante pour les noirs.

Pour ceux qui l’ignorent Hervé Di Rosa né à Sète en 1959 est un peintre français qui avec Robert Combas incarnent l’un des principaux artisans du mouvement français de la « figuration libre ».

Cette peinture emprunte souvent ses traits et caractères à la bande dessinée, au Rock et aux graffitis. On ne lui connaissait aucun antécédent raciste, en dehors de l’illustration d’un livre de poésie en hommage à Aimé Césaire… Mais il se trouve, ce n’est pas une plaisanterie, nous explique avec talent la blogueuse Sandrella, que la façon dont Hervé Di Rosa a dessiné les visages de deux esclaves qui brisent leurs chaînes : « yeux exorbités, lèvres surdimensionnées, dents carnassières » a heurté quelques militants proches de « Marianne Noires » qui ont diffusé leur indignation par voie de pétition dans l’Obs et un #lafresquedelahonte.

 Je ne vous aurais pas embêter avec cette ineptie absolue si je n’avais  eu la stupéfaction d’apprendre que le webmaster de l’Assemblée Nationale avait fait disparaître honteusement l’œuvre dénoncée du site Web de l’Assemblée française et républicaine sous les cris de victoire justifiés de la militance indigente.

À présent que mon lecteur, connaît la cause, la conséquence et les acteurs, je le supplie non de s’indigner mais de s’ébaudir d’apprendre ce qui vient. Tout d’abord que l’oeuvre incriminée est dédiée à la première abolition de l’esclavage en 1794, ce qui n’en fait pas a priori une oeuvre extrêmement raciste. Au demeurant, je l’ai écrit, Di Rosa avait été choisi en 2013 pour illustrer les poèmes d’Aimé Césaire intitulés « l’intelligence en guerre contre le racisme » ce qui n’en fait pas non plus un négrophobe de la meilleure facture.

Enfin, c’est le style même du peintre cloué au pilori que de représenter les humains avec des traits grossis extrêmement quelle que soit leur couleur de peau.

On voit bien, à travers l’extravagance du sujet aujourd’hui, combien l’antiracisme devenu fou, aux mains d’exaltés en mal de publicité, instrumentalisés par des hebdomadaires qui se croient encore modernes et progressistes, et dont les délires névrotiques sont multipliés par la disgrâce de l’électronique, est coupable de faire du mal aux innocents.

À une seule condition. Qu’on le prenne au sérieux. Si vous répondez à ses outrances et offenses, par  éclats de rire et bras d’honneur, bref si vous pratiquez comme moi le dédain cambronniste , vous ne risquez rien car le ridicule l’a déjà presque tué. À ce train-là, son épée sera de bois demain.

Ils peuvent bien nous traiter de racistes, de fascistes, de nazis ou de fer à souder, rions et , non  comme feu  Hessel, surtout : point d’indignation !

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Gilles-William Goldnadel. Publié avec l’aimable autorisation de Valeurs actuelles.

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