Julian Assange, fondateur de WikiLeaks, a été arrêté à Londres, alors que l’ambassade d’Equateur a annulé l’immunité diplomatique qui le protégeait depuis 2012.
Les États-Unis ont fait une demande d’extradition car Assange faire face à des accusations de piratage informatique liées à sa collaboration avec Chelsea Manning.
L’affaire est présentée par certains médias de gauche comme un test des principes de la liberté de la presse aux États-Unis par rapport au besoin légitime du gouvernement de garder le secret en matière de sécurité, sans évoquer les crimes commis par le hacker.
La police métropolitaine de Londres a confirmé avoir arrêté Julian Assange à l’ambassade d’Equateur (1). L’arrestation a eu lieu après que l’Équateur eut retiré à Assange son statut de réfugié, l’expulsant ainsi de leur ambassade.
Assange n’avait pas quitté l’ambassade depuis août 2012, craignant que s’il quittait le sol diplomatique équatorien, il ne soit arrêté et extradé vers les États-Unis pour avoir publié des milliers de câbles militaires et diplomatiques classifiés top-secret via WikiLeaks.
La police a déclaré qu’Assange a été arrêté “sur un mandat du tribunal de première instance de Westminster datant du 29 juin 2012, pour ne pas s’être rendu au tribunal. Il a été conduit dans un poste de police du centre de Londres, où il restera avant d’être présenté au tribunal de première instance de Westminster le plus tôt possible”.
La police a confirmé par la suite qu’il avait également été arrêté pour répondre à la demande des autorités américaines chargées de l’application des lois, qui avaient déposé une demande officielle d’extradition. L’acte d’accusation américain contre Assange montre qu’il fait face à au moins une accusation de piratage informatique.
Complicité avec “Chelsea” Manning
Les accusations contre Assange portent sur des documents volés par l’ancien analyste du renseignement de l’armée Bradley Manning, qui a été reconnu coupable en 2013 d’avoir divulgué à WikiLeaks des documents gouvernementaux et militaires classifiés. Il travaillait comme analyste du renseignement en Irak et a été arrêté en 2010. Manning est devenu transgenre en prison et au moment de son arrestation, il s’appelait Bradley.
En 2017, Obama, qui ne rate jamais une occasion de nuire à l’Amérique, l’avait gracié.
Mais il a de nouveau été emprisonné le mois dernier pour avoir refusé de témoigner devant un grand jury qui enquêtait sur WikiLeaks. Le juge de district américain Claude Hilton a condamné Manning à la prison pour outrage au tribunal en mars après une brève audience au cours de laquelle Manning a confirmé qu’elle n’avait pas l’intention de témoigner.
- Assange fait également face à une troisième accusation : un tribunal britannique a déclaré Assange coupable d’avoir enfreint les conditions de sa libération sous caution, une infraction relativement mineure qui pourrait entraîner une peine d’emprisonnement d’un an.
- En 2017, la Suède a abandonné les poursuites pour viol sur deux jeunes femmes, non parce qu’ils ont conclu à l’innocence d’Assange, mais parce qu’ils ont considéré comme très faibles les chances de l’amener devant un tribunal alors qu’il était enfermé à Londres.
Le juge Michael Snow a rapidement rendu son verdict jeudi après la comparution d’Assange dans la salle d’audience où ses partisans ont rempli la tribune publique. Assange est passible d’une peine pouvant aller jusqu’à 12 mois pour cette condamnation, en plus des accusations plus graves qui sont en instance aux États-Unis.
“Ne mord pas la main qui te nourrit”
La police britannique a déclaré avoir été “invitée à l’ambassade par l’ambassadeur, à la suite du retrait de l’asile par le gouvernement équatorien”.
Le gouvernement équatorien a déclaré qu’il avait abandonné sa protection d’Assange, “pour avoir violé à plusieurs reprises les conventions internationales et le protocole de coexistence”.
Assange a en effet depuis plusieurs mois répété les provocations et attaques contre son hôte équatorien, irritant le gouvernement au point que l’ambassade lui avait coupé internet quand les relations entre Assange et ses hôtes équatoriens se sont détériorées (2).
Le vice-président de l’Équateur, Otto Sonnenholzner, a déclaré que M. Assange devra “se plier aux conséquences” s’il est reconnu coupable d’avoir violé un protocole mis en place par l’ambassade en octobre.
S’adressant à la station de radio Sonorama, il a déclaré :
“La seule chose que l’Équateur exige est le respect du protocole, un protocole qui limite certains privilèges.”
Il a déclaré que le protocole imposé en octobre a permis au pays de réduire son budget pour l’entretien d’Assange, que les fonctionnaires avaient estimé à un million de dollars par an. Il avait fixé des règles sur les visites, les dépenses médicales, l’alimentation, l’utilisation d’Internet et d’autres questions.
M. Sonnenholzner a déclaré que le ministre des Affaires étrangères José Valencia présentera un rapport sur les violations du protocole au président Lenín Moreno.
La goutte qui a fait déborder le vase semble être les dernières accusations du nouveau directeur de WikiLeaks, qui mercredi a accusé le gouvernement équatorien d’avoir espionné Julian Assange alors que les tensions montaient entre le fondateur de WikiLeaks et ses hôtes.
Le directeur de Wikileaks, l’islandais Kristinn Hrafnsson, a déclaré lors d’une conférence de presse que les rencontres d’Assange avec des avocats et un médecin avaient été filmées en secret par les autorités équatoriennes.
Retombées sur le dossier de collusion entre Trump et la Russie
En 2016, durant la campagne électorale, WikiLeaks a publié des emails très embarrassants piratés sur le compte du directeur de la campagne d’Hillary Clinton John Podesta.
L’Administration Obama avait affirmé que Wikileaks avait reçu ces emails par les services de renseignements russes” pour nuire à Clinton et faire élire Trump.
Assange avait déclaré à Sean Hannity, qui s’était déplacé à Londres pour l’interviewer, que la source des emails qui ont été publiés en 2016 n’était ni un acteur étatique russe ni un citoyen russe.
- L’an dernier, WikiLeaks a déposé plainte contre le Guardian qui a publié une fake news, affirmant que Paul Manafort, l’ancien directeur de campagne de Trump, a rencontré Assange en 2016.
- En janvier 2017, Assange a accusé le quotidien français Le Monde, avec qui il avait signé un accord de partenariat, d’avoir enterré pour des motifs politiques certaines informations que WikiLeaks leur a fait parvenir quand elles ne leur plaisaient pas, et non, comme Le Monde l’avait prétendu, pour protéger la vie de quelqu’un. “Nous avons eu des problèmes similaires avec The Guardian, Le Monde, El Païs.” avait déclaré Assange.
- Le 8 décembre 2017, Julian Assange déclarait “j’ai enquête sur les 2 candidats [Trump et Clinton], et Hillary est la seule qui est corrompue avec la Russie” : l’évolution des enquêtes semble lui donner raison.
Conclusion
Mine de rien, Julian Assange et WikiLeaks sont l’arme ultime de la globalisation, de la destruction des frontières, du refus de la souveraineté des Etats, de la suppression des Nations, et du déni de leurs droits à gérer leurs Affaires de façon indépendante et dans l’intérêt propre à leur pays, au profit d’un pouvoir mondial anonyme, anarchique et vague. Publier les secrets des gouvernements, c’est les nier en tant que Nations indépendantes.
Pirater les ordinateurs d’autrui n’est pas héroïque. Violer les lois non plus. Tenter d’empêcher les Etats de communiquer secrètement avec d’autres Etats, d’échanger des informations sensibles, de mener des opérations secrètes qui ne sont pas “par définition” sales comme voudraient le prétendre les gauchistes, ce n’est pas faire œuvre de transparence journalistique. C’est miner la sécurité d’un pays et lui refuser la légitimité de ses actions.
Et cracher sur le pays qui vous accueille, vous protège de la justice, vous héberge, vous nourrit, et vous entretient est répugnant.
Assange n’est pas un héros. C’est un sale type.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.
Cette affaire pue de tous les côtés
Je ne suis pas tout à fait d’accord avec votre analyse, en tout cas pas à la lecture de votre article. Bon, ok ce n’est pas bien grave en soi car je n’ai aucune importance et ne suis pas d’humeur à défier qui que ce soit. Mais j’ai deux questions:
1) Si Assange est un sale type, qu’avez-vous à dire de ceux qui l’ont hébergé?
2) Quid si Wikileaks avait été créé en 1933 (vous voyez ce que je veux dire)? Auriez-vous également parlé d’état souverain alors que la Solution Finale était en préparation?
Je me fous de qui est cet Assange (un gauchiste violeur selon certains), mais crois que nous avons besoin de “lanceurs d’alerte”. Et si la sécurité des USA dépend d’emails mal sécurisés, nous sommes mal.
Cher Patrick : intellectuellement, je n’aime pas que l’on soit d’accord avec moi : ça assèche !
1- Ceux qui l’ont hébergé ont eu des motivations que j’ignore. Elles sont probablement étrangères à Assange et ce qu’a fait WikiLeaks, et plus probablement avec leur envie d’empoisonner les Etat-Unis.
2- Vous me demandez de sortir les faits de leur contexte, et de répondre à une hypothèse. Vous savez que je n’aime pas répondre aux hypothèses. Et vous me demandez presque d’analyser la situation sans tenir compte de l’essentiel : l’intention – alors qu’elle change tout.
Je vais cependant vous dire ceci : si Assange avait fuité des infos qui auraient permis d’appréhender une personne soupçonnée d’avoir commis un crime, j’aurai applaudi. Ce n’est pas la motivation d’Assange.
Oui nous avons besoin de lanceurs d’alerte. Mais il y a lanceur d’alerte et lanceur d’alerte. Les lanceurs d’alerte qui ont diffusé des Fake News sur Trump pour faire tomber Trump non pas parce qu’il avait des choses à cacher mais parce qu’ils ne l’aiment pas, et ceux qui ont diffusé des informations pour contribuer, sont deux exemples différenciés par l’intention des uns et des autres. Tous les lanceurs d’alerte ne sont pas égaux, car tout se juge non pas sur les faits, mais sur les intentions : nuire ou contribuer.
Même si je suis ravi de l’issue, pirater les emails de John Podesta reste quelque chose de dégueulasse. Si le but était de dénoncer les mensonges et hypocrisies de Clinton pour que le public sache qui est elle vraiment, et parce qu’il est important de connaître un candidat et ce qu’il pense, j’accepte cette dégueulasserie.
Merci pour votre éclairage complémentaire. Je trouve vos arguments convaincants car globalement je les partage. Cependant, en ce qui concerne Assange, c’est une vue plutôt a posteriori. A quel moment peut-on dire qu’il a été ou est devenu nuisible? Il l’a été mais ce n’est pas si évident a priori. Voilà, je n’ai pas d’autre point à soulever. Merci encore pour votre réponse circonstanciée.
1 : vous parlez de l’ancien président de l’Equateur, un marxiste sud américain digne de Chavez ? La même chose.
2 : vous avez le culot de comparer la divulgation du secouage d’ordures islamistes dans les prisons d’Abou Graib avec la Shoah ? Vous êtes un grand malade ou c’est vous le sale type ?
@Gally: je ne compare rien du tout car les époques ne sont pas comparables. Relisez mon post. Les lanceurs d’alerte dérangent et ne font pas toujours que du bien. C’est pour cela qu’ils sont craints. Mais comment peut-on connaître leurs “bonnes” ou “mauvaises” intentions a priori et même a fortiori? Idem avec Snowden. A vous suivre, il n’y aurait que l’état souverain qui serait bon et tout cela au nom de la sécurité. Il n’en est rien (il y a un adage qui le dit d’ailleurs). Ca dépend, direz-vous. Effectivement, ce n’est pas si simple. D’où je réitère ma question ci-dessus.
Plus qu’un sale type, Assange est un idiot.
je dit merci a Julian Assange pour avoir sorti tout les courriels démocrate a la dernière élection … grace a lui les gens avait constater que hillary était une tricheuse et une menteuse + elle avait poignarder dans le dos de bernie sanders et le résultat est que Assange a aider a l’élection de D. J. Trump …. pour le reste il devra affronté la justice
Je suis d’accord avec vous. On verra maintenant si Hillary sera questionnée a nouveau et je l’espéré sera punie par un long séjour en prison. Obama et tout sa clique devrait y allé aussi. Ce qui est intéressant c’est que l’arrestation d’Assange, correspond avec la la declaration de William Barr, the attorney general, de son intention d’exposer les personnages du ” deep state.”On verra.
C’est assez amusant de regarder les réactions des gauchistes de salon qui rêvent que tout soit transparent sauf bien évidemment leur vie privée.
Les journalistes français qui adorent Obama et louent Batisti vont adorer Assange.
Monsieur Grumberg,
Il y a quelque chose de pathétique dans votre article et sa conclusion en traitant quelqu’un de sale type, ce qui vous rabaisse, à mon sens, au niveau de ceux que vous fustigez pour leur manichéisme visuel qui leur fait voir tout suivant le prisme primaire du “Propre” et “Sale” . On est loin de la genèse de la situation de Assange, lanceur d’alerte qui fut attaqué de toutes parts en manière telle que le moins complotiste aurait pu y voir un acharnement pour le moins suspect. Je sais que mon avis n’est jamais que celui d’un vermisseau mais même à ce niveau, il est des déceptions difficiles à digérer.
Je ne suis pas d’accord avec Jean Patrick Grumberg. Julien Assange n’est pas un saint, mais le public a le droit d’être informé. Comme E. Snowden qui a dû aller s’installer en Russie. Trump a bénéficié de WikiLeaks pour les emails d’Hilary. Je ne vois pas en quoi c’est globaliste. Et quoique vous disiez, je ne sais ce qui s’est passé à l’ambassade, mais rester 7 ans enfermé, j’aimerais savoir comment vous vous en sortiriez. Bref, j’aime les wistleblowers.
Sale article.
Une chose est certaine c’est que la divulgation de tous ces renseignements dit confidentiel nous apprend une chose. C’est que tous ceux et celles qui aspirent à nous diriger sont loin d’être d’honnête personne. Ce que les conspirationnistes doutaient de leur propre gouvernement ces avérés exact. Nous sommes des moutons dirigés par des loups. Je conviens qu’Assange et Manning et par extension Snowden ont contrevenu à la loi. Mais d’une certaine façon je suis heureux que ces personnes ont scrapés leur vie pour nous apprendre tous ce que l’on sait aujourd’hui.
Ne pas être d’accord avec JPG – qui explique pourtant bien les choses dans cet article – c’est au minimum nager en plein relativisme (tout se vaut, la lutte contre ceux qui veulent détruire la démocratie comme la lutte contre ceux qui la défendent), au maximum ne pas aimer les États-Unis – sinon il faudra m’expliquer comment on peut trouver normal qu’un gugusse, autoproclamé “lanceur d’alerte”, divulgue urbi et orbi des documents gouvernementaux et militaires classifiés.
Pas d’accord avec JPG mais mon commentaire a disparu…
Totalement en désaccord avec votre.conclusion. Heureusement que des personnes courageuses osent devoiler de possibles exactions ou perfidies.
Sans eux, tout serait sans limite, donc encore pire.
Assange, Meanning, Snowdown sont des héros des temps modernes. RESPECT !
Mine de rien, Julian Assange et WikiLeaks sont l’arme ultime de la globalisation, de la destruction des frontières, du refus de la souveraineté des Etats, de la suppression des Nations, et du déni de leurs droits à gérer leurs Affaires de façon indépendante et dans l’intérêt propre à leur pays, au profit d’un pouvoir mondial anonyme, anarchique et vague. Publier les secrets des gouvernements, c’est les nier en tant que Nations indépendantes.
MAINTENANT TOUT EST CLAIR, MAINTENANT QUI EST-CE QUI GOUVERNE ?
LES NATIONS UNIES OU L’UE ou bien les deux a la fois, il finira par en avoir un de trop dans le décor…
Celui qui dénonce les maffieux, les criminels, les corrompus, celui qui dit la vérité doit être éxécuté.
Vos coups de pieds dans le ventre du Lion à terre ne travaillent point à votre honneur.