Publié par Dreuz Info le 18 avril 2019

Guillaume Faye a finalement perdu son combat contre le cancer après avoir vaillamment lutté, comme il l’a fait dans le domaine des idées politiques.

Réduit au rang de « penseur d’extrême-droite » par la gauche bienpensante, mais aussi conspué par une majeure partie de la dite extrême-droite pour cause de pensée idéologique non conforme, Faye fut une figure bien singulière dans le petit milieu nationaliste, inclassable et insaisissable. Tour a tour essayiste, journaliste, pamphlétaire, chroniqueur radio, scénariste de bande dessinée, il eut une vie très active et polyvalente. Très engagé sur les sujets politiques de son temps, il n’hésita pas à aller a contre-courant de son propre camp idéologique et même de son propre engagement.

Issu de la grande bourgeoisie parisienne (dont il dit n’avoir jamais partagé les idéaux conformistes et matérialistes) et diplômé de Science-Po Paris, il était destine a une vie rangée, tranquille, conformiste. Il n’en fut bien sur rien. Pendant une quinzaine d’années, entre 1970 et 1986, il militera au GRECE, le Groupe de Recherche et d’Etude pour la Civilisation Européenne, assurément pas la meilleure période de sa vie. J’aurai très probablement détesté le Guillaume Faye de cette époque, porteur de cette idéologie de pseudo-droite perdante sur tous les plans, tiermondiste, pro-arabe, antichrétien, anti-israélien, anti-américain, défenseur de l’OLP palestinienne et de l’Iran Komheinyste.

Cependant, très vite, il semblera prendre de la distance avec ce positionnement ce qui l’amènera, en 1986, à être exclu du GRECE (en plus de références a Jean Thiriart). Je n’aurai guère d’avantage apprécié le Guillaume Faye de la période 1987-1997 qui le voit défendre les mouvements LGBT et pro-pédophiles, notamment dans la revue néo-nazie et pédophile Gaie Pied. Ces positions et cette période de sa vie, il allait par la suite les renier et changer radicalement de position. C’est à la fin des années 1990 et début 2000 qu’il opère ce virage, avec la parution de sa lettre mensuelle « J’ai tout compris » ainsi que plusieurs ouvrages dont La colonisation de l’Europe (2000) ou Avant-guerre, chronique d’un cataclysme avance (2002). Un chapitre, La nouvelle question juive, fera notamment débat au sein des milieux nationalistes, débat entretenu par la parution d’un livre du même titre en 2007. Cette fois, il attaque nommément les représentants du courant islamophile et pro-arabe tels qu’Alain de Benoist, Alain Soral ou Christian Bouchet, les accusant d’avoir « l’esprit femelle du collabo ». Cette position lui valut la haine tenace et définitive des milieux négationnistes, antisémites et soraliens. Dans le même temps, sa critique du néo-paganisme le brouille également avec ses anciens alliés du GRECE auquel il avait été réintégré en 1997 et avec Pierre Vial.

Il est aussi capable d’activités moins sulfureuse et inattendues, comme chroniqueur pour la chaine de radio Skyrock ou scénariste de bande dessinée pour L’écho des Savanes. On le retrouva même à faire l’acteur pour des films pornographiques, activité peu prestigieuse mais qui témoigne de la polymorphie du monsieur.

Ces dernières années, son combat s’était essentiellement articule autour de la dénonciation de l’immigration massive sous forme colonisatrice et de l’islamisation de l’Europe comme en témoignent ses deux derniers ouvrages Comprendre l’islam et Guerre civile raciale. Devenu aussi infréquentable pour les medias traditionnels propagandistes de l’idéologie multiculturelle que boycotté par les milieux nationalistes islamophiles et tiermondistes, il n’apparaissait plus que dans des web medias indépendants (Enquête et débat, Vive l’Europe, TV Liberté). Malade et soigné depuis l’année dernière, il perdit son combat contre le crabe qui l’empêcha de voir l’aboutissement de son combat idéologique.

Guillaume Faye était surtout un homme de contraste et même de contradiction. Ancien tiermondiste, il était devenu un défenseur acharne de l’Occident et un pourfendeur de ce même tiermondisme. Lui-même païen, il n’hésita pourtant pas à critiquer sévèrement le néo-paganisme de notre époque. Catalogué extrême-droite, il rejeta clairement l’antisémitisme et le négationnisme. Homme de contradiction et inclassable, il était surtout l’un des rares a conserver le sens de l’honnêteté et du courage, n’hésitant pas à évoluer radicalement, à renier des engagements passés et à contredire son propre camp. Ce faisant, il visait souvent juste et mena son dernier combat, contre l’islamisation et la colonisation migratoire, avec détermination et courage. C’est un véritable Hussard et un combattant qui nous a quitté, aussi intègre que discret.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Francois Preval pour Dreuz.info.

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