Publié par Manuel Gomez le 22 avril 2019

« Je t’aime, moi non plus » : le duo d’amour entre Emmanuel Macron, le président de la République Française et l’Algérie n’est pas loin de tourner au vinaigre, dans une Algérie qui tente le tout pour le tout afin de mettre un terme à la corruption endémique qui la maintien dans la misère.

« La chasse aux sorcières » se poursuit. Cette période animée pré-électorale aura eu au moins le résultat inespéré de procéder à un « grand nettoyage », bien loin d’être terminé, de la majorité de cette oligarchie qui s’est enrichie à milliards alors que le peuple et le pays ne cessent de s’appauvrir.

L’ex premier ministre, Ahmed Ouyahia et le ministre des Finances, ex gouverneur de la Banque d’Algérie, Mohamed Loukan, viennent d’être convoqués par le Tribunal d’Alger, dans le cadre d’une enquête sur les budgets de l’Etat et l’octroi d’avantages illégaux.

Des centaines d’algériens les attendaient devant la porte du Tribunal pour leur offrir des « pots de yaourts », en remplacement des « pots de vin », qu’ils ne pourront plus s’attribuer (théoriquement) !

Pendant ce temps, en France, à Paris, l’Ambassade d’Algérie et le consulat d’Algérie à Pontoise, dans le Val d’Oise, se trouvent sous le regard menaçant (mais sans danger immédiat) de la justice française, qui a condamné l’Etat algérien à plusieurs reprises pour des licenciements sans cause réelle et sérieuse et pour « travail dissimulé » (On ne peut plus dire « travail au noir » paraît-il ?).

Apparemment les fonctionnaires algériens ont une méconnaissance totale du statut qui protège les femmes en situation de grossesse (Cela étonne qui ?)

Condamnés à 220.000 euros d’amende, qu’ils refusent de payer aux trois employées concernées, se retranchant derrière le statut d’Etat souverain et l’immunité d’exécution.

Les victimes n’ont donc pas encore touché le moindre dédommagement.

L’Etat français pourrait envisager une saisie des biens immobiliers appartenant à l’Algérie, en France, et ils sont très nombreux et d’importance et également « geler » des avoirs algériens sur le sol français, également fort nombreux.

Mais, pour des raisons de « relations diplomatiques » ces démarches ne sont pas à l’ordre du jour (selon un haut fonctionnaire au ministère des finances à Paris) car, en effet, dans de tels cas aucune procédure n’est jamais entamée.

La France se montre donc très sympathique envers l’Algérie qui, pourtant, ne cesse de l’accabler.

L’Algérie veut se libérer des contraintes de sa coopération économique historique avec notre pays.

Malgré son indépendance acquise en 1962, la France continue à contrôler l’économie algérienne. C’est en tous les cas  le discours que vient de tenir à Yalta, en Crimée, lors du 5e Forum économique international, le président de l’association « Ambassadeurs des Jeunes Algériens » (Source : Sputnik)

Salah Eddine Tiar, estime que l’Algérie devrait diversifier ses partenaires économiques pour se développer convenablement : « Nous devons coopérer davantage avec des pays comme la Russie, l’Inde, la Chine ou l’Afrique du Sud ».

Il accuse l’oligarchie algérienne, « Le Gang », pour reprendre les propos tenus par le chef d’Etat-Major de  l’ANP, Ahmed Gaïd Salah, d’aider la France à maintenir son contrôle économique et, pour justifier ses propos, il cite un haut responsable italien qui accusait récemment la France d’appauvrir les pays africains et de bloquer leur développement.

Contrairement à la vision africaine de la Chine, par exemple, qui est strictement économique avec une démarche différente de celle de la France, qui freine leur développement.

Rappelons qu’en septembre 2018, un ancien ministre algérien de l’Energie et des Mines, ex PDG de la Société Nationale Algérienne des Hydrocarbures (Sonatrach), Chekib Khelil, avait déclaré que la France était le principal obstacle à l’investissement étranger en Algérie, notamment américain, car les investisseurs étrangers étaient obligés de passer par la France afin d’obtenir une autorisation pour « pénétrer » en Algérie.

Ajoutons à tout cela les nombreux slogans anti-France qui fleurissent sur les pancartes, de plus en plus nombreuses, des manifestants, de Bône à Oran en passant par Tizi-Ouzou, en Kabylie et en descendant jusqu’à Tamanrasset.

On reproche à l’Etat Français, et plus particulièrement à Emmanuel Macron, de s’être fait le complice du système corrompu (ceux qu’ils appellent « Les fils de la France ») en place contre les intérêts du peuple.

Une grande affiche où l’on voit Macron traire une vache aux couleurs de l’Algérie avec l’indication « La traite est finie ».

A Tizi-Ouzou une banderole affiche « Madame la France, l’Algérie demande le divorce » (Nous qui pensions que ce divorce s’était produit en 1962 !)

Enfin, un dernier sujet irrite sérieusement les Algérois – et nous bien davantage – la rénovation de la casbah d’Alger confiée à l’architecte français Jean Nouvel, financé par la région Ile de France.

Je vous l’ai dit : « Je t’aime, moi non plus » !

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Manuel Gomez pour Dreuz.info.

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