Publié par François Préval le 24 avril 2019

Il est peu de dire que Trump a été copieusement attaque pour son projet de construction d’un mur à la frontière américano-mexicaine.

Avec ses positions et mesures sur l’immigration musulmane, c’est sans doute le sujet de son mandat le plus critiqué. La gauche, tant politique qu’intellectuelle, a tout de suite jugé, dans un véritable concours de points Godwin, ses positions infâmes et y a opposé son apologie sans nuance du multiculturalisme et de l’immigration de masse. Pourtant, la présence d’un mur déjà existant et même d’une frontière surveillée aux Etats-Unis a répondu à des besoins bien réels et dans des circonstances historiques précises.

Lorsqu’éclate la révolution mexicaine en 1910, les Etats-Unis ne sont pas directement impliqués dans le conflit mais ils vont vite en subir les conséquences et y prendre part. L’armée américaine était déjà intervenue à Veracruz en 1914 pour empêcher l’arrivée de navires allemands chargés d’armes. Egalement, le président américain Wodrow Wilson est amené à choisir le parti qu’il va défendre parmi les différentes factions révolutionnaires qui se font la guerre au Mexique. Après une longue hésitation et avoir envisagé de soutenir l’ardent révolutionnaire Pancho Villa, son dévolu se jettera finalement sur Venustiano Carranza, un politicien stratège et calculateur. Mais les américains doivent également subir les conséquences de cette guerre civile mexicaine à la frontière et sur leur propre sol.

C’est dans ce contexte qu’eu lieu le plan de San Diego. Le 6 janvier 1915, des rebelles mexicains et américano-mexicains résidant dans la ville conçurent et signèrent un plan en quinze points pour déclencher une insurrection massive des hispaniques de Californie, massacrer autant que possible d’américains WASP (à l’origine, le plan parlait de tous les hommes âgés de plus de seize ans) et provoquer l’indépendance des Etats de Californie, du Texas, de l’Arizona et du Nouveau-Mexique pour, éventuellement, les faire revenir au Mexique. Une sorte de redite inversée de l’histoire du Texas entre 1835 et 1846. Le 20 février 1915, date initialement prévue pour le déclenchement du plan, ce dernier, jugé trop ambitieux, fut révisé pour se concentrer uniquement sur le Texas, Etat sur lequel seront lancés l’ensemble des raids.

Si la responsabilité personnelle du président Carranza derrière le plan (peut-être pour faire pression sur Washington afin d’obtenir une reconnaissance politique) est encore discutée par les historiens, il semble acquis que les comploteurs étaient aidés depuis Mexico. Le complot sera finalement éventé et les auteurs seront jugés et condamnés en mai de la même année. Cependant, durant les mois qui suivirent, plusieurs raids d’irréguliers mexicains, bandits de grand chemin ou révolutionnaires activistes, se produisirent au Texas.  Des unités mobiles comptant jusqu’à cent hommes tuèrent des civils, américains et mexicains, coupèrent des câbles télégraphiques, pillèrent des magasins. Les Américains réagirent promptement par l’envoie de troupes fédérales, la constitution de milices de volontaires civils et la résurrection du corps des Texas Rangers. Quelques vingt américains et trois cents mexicains perdirent ainsi la vie. L’intensité des raids baissa fortement après la reconnaissance du gouvernement Carranza par Washington en octobre 1915, mais la menace demeurait.

Le 9 mars 1916 eut lieu le fameux raid de pillage de Pancho Villa sur la ville de Columbus, au Nouveau-Mexique. Désirant venger la trahison des Américains (et peut-être aussi la perfidie d’un marchand d’armes, ayant sa résidence à Columbus, qui l’avait floué), le révolutionnaire mexicain lança ses cinq cents hommes sur la ville américaine, tuant des civils et des militaires, pillant, brulant l’hôtel de ville. Les soldats américains, environ deux cent soixante hommes commandés par le colonel Herbert J Slocum, lancèrent une riposte prompte à l’aide de mitrailleuse, mettant en fuite l’attaquant et le poursuivant jusqu’à la frontière. L’affrontement coûta la vie à dix-huit américains et environ quatre-vingt mexicains (peut-être même cent-vingt). Ce ne fut pas un réel succès pour Villa qui subit de lourdes pertes et ne réussira pas à mobiliser suffisamment l’opinion publique de son pays pour gagner le conflit l’opposant à Carranza. En revanche, l’attaque provoqua l’expédition punitive du général John J Pershing, futur commandant en chef américain en Europe en 1917-1918, en vue de capturer Villa et ses hommes et les juger aux Etats-Unis.

L’expédition se met en route le 15 mars pour pénétrer en territoire mexicain avec une force initiale de 4000 hommes (elle en comptera jusqu’à 20000). Elle durera jusqu’au 18 janvier 1917 lorsque Pershing recevra l’ordre de se replier aux Etats-Unis. Plusieurs combats auront lieu au cours desquels les américains démontreront leur habileté et innoveront avec différentes techniques de combat modernes telles que les reconnaissances aériennes ou les tirs plongeants de mitrailleuses. Ils échoueront cependant à retrouver Villa. Parallèlement, les raids se poursuivront aux Etats-Unis et dureront encore durant l’année 1917, bien que moins nombreux et moins meurtriers. En tout, l’expédition coûtera cent vingt morts aux Américains et huit cent soixante aux Mexicains. Le dernier vrai combat de la Guerre des frontières sera la bataille des deux Nogales, du nom des deux villes homonymes en Arizona et au Sonora, le 27 aout 1918. Suite a un banal incident de frontière, les soldats américains en poste affrontent militaires et civils mexicains qu’ils parviennent à repousser et refouler du coté mexicain. Un cessez-le-feu fut décrété après que le maire mexicain fut tué. Les Américains déploreront sept tués contre cent trente coté mexicain.

Si cette guerre des frontières, d’ailleurs peu couteuse en vies humaines, n’eut aucune conséquence territoriale ou stratégique, elle eut cependant un grand impact politique. C’est en effet à sa suite que fut décidé de contrôler et protéger la frontière américano-mexicaine avec l’instauration d’une barrière, d’un système de douanes et d’une garde policière permanente. Auparavant poreuse, peu surveillée et assez floue, la frontière devenait ainsi une limite clairement définie entre les Etats-Unis et le Mexique. Ce système ne fut donc pas instauré par hasard. Il le fut pour protéger le territoire national d’agressions extérieures bien réelles. Par la suite, il servit également à juguler le flux de migrants mexicains toujours plus nombreux au long du siècle, désireux de quitter la misère de leur pays pour rejoindre une Amérique devenue prospère et puissante.

Ces pressions extérieures sont toujours d’actualité de nos jours. Certes, ce ne sont plus des révolutionnaires ou des bandits de grands chemins qui attaquent la frontière, mais des organisations mafieuses de narcotrafiquants qui tentent de l’infiltrer, nécessitant un contrôle à la fois accru et plus subtil. Et l’immigration massive est plus que jamais d’actualité. Les murs ou barrières de sécurité érigés aux frontières ont une fonction protectrices nécessaires face à des menaces bien réelles et les frontières déterminent la souveraineté d’un pays, souveraineté incluant la défense de son territoire. Cela est vrai pour les Etats-Unis comme pour les autres pays et ce quelques soient les gouvernements. Rappelons que le mur déjà existant (bordant les frontières de la Californie, Du Texas et de l’Arizona) a été décidé dans les années 1990 sous Bill Clinton et érigé en 2006 sous Georges W Bush, deux politiques ennemis déclarés de Donald Trump. Ce dernier ne fait donc que poursuivre une politique déjà existante de défense du territoire national, en étant seulement plus direct dans ses paroles et plus cohérent dans sa politique.

Fidèle à sa tradition, la gauche américaine (comme ses homologues européennes) refusent ce principe et, sous couvert de dénonciation du racisme, condamne le principe des frontières surveillées, promouvant ainsi le libre passage d’organisations criminelles et une immigration massive néfaste pour le pays. L’épisode des migrants honduriens l’a bien rappelé, qui a vu des militants d’extrême-gauche américains encourager les migrants à traverser illégalement la frontière à Tijuana et les aider à séjourner dans des hôtels à San Diego. Le message est clair : Ces militants privilégient leur idéologie et leur vision du monde à l’intérêt de leur pays et de leurs compatriotes. Les conséquences néfastes sur le logement, le chômage, la criminalité et les tensions communautaires leur importent peu. Ils sont même prés à risquer l’implosion de leur propre pays pour faire triompher leur idéologie et abattre leur ennemi désigné : l’homme blanc hétérosexuel et chrétien.

Cette idéologie autodestructrice malsaine se complète avec l’agenda politique du parti démocrate, toujours plus gauchisé, qui parie sur une masse migratoire extra-occidentale toujours plus nombreuse comme réservoir électoral. C’est pourquoi ils soutiennent l’immigration massive, y compris si elle implique des criminels mafieux et des terroristes islamistes. C’est pourquoi aussi ils combattent l’idée de surveillance aux frontières et même des frontières. C’est pourquoi ils haïssent tant Donald Trump qui s’opposent ouvertement à eux. C’est pourquoi il faut les arrêter et soutenir activement la politique de Trump sur la défense de la frontière et l’immigration.

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