
Edith Stein est née dans l’Empire allemand, à Breslau, le 12 octobre 1891, au sein d’une famille allemande de confession juive. Elle est le onzième enfant et elle naît précisément le jour du Yom Kippour, le Grand Pardon, ce qui prend une signification importante pour sa mère.
Toute jeune déjà, sa vie intérieure se focalise sur une recherche de la vérité et d’une unification d’elle-même. Elle est la meilleure élève de sa classe et toute la famille la surnomme « l’intelligente », ce qui la contrarie, car, dit-elle, elle avait compris depuis longtemps qu’il est préférable d’être bon plutôt que seulement intelligent.
Durant son adolescence, elle prend ses distances avec la foi en Dieu et poursuit avec succès ses études secondaires à Breslau. A l’université, elle se spécialise en philosophie et psychologie. Là, elle se lie d’amitié avec divers chercheurs, fascinés comme elle par la méthode phénoménologique de Husserl.
Elle rencontre également le philosophe Max Scheler, penseur juif devenu catholique et qui fait grande impression sur elle. Le passage d’Edith à l’université de Göttingen va éveiller en elle un sentiment religieux qui ne la quittera plus. En travaillant sa thèse de doctorat, elle traverse des périodes dépressives et expérimente ainsi ses propres limites.
Lorsqu’éclate la guerre de 14-18, Edith Stein se met au service de l’humanitaire comme membre de la Croix Rouge.
Enseignante, elle peaufine sa thèse sur l’empathie pour la présenter à Husserl. Celui-ci est ravi de son travail et il lui offre de collaborer avec lui. En 1917, Edith Stein est la première femme allemande reçue docteur en philosophie cum laude. Aux côtés du maître en tant qu’assistante, elle approfondit un dialogue philosophique qui nourrit profondément sa quête spirituelle.
Demandée en mariage par un jeune intellectuel brillant, elle refuse, car dit-elle, « il est trop tard, le Christ est déjà entré dans ma vie ! »
Un jour chez des amis, elle découvre un livre racontant l’aventure étonnante de Ste Thérèse d’Avila. Lorsqu’elle le referme, elle est convaincue : le Christ l’appelle. A vingt neuf ans, Edith n’hésite pas, elle choisit aussitôt de devenir carmélite.
Elle se retrouve spontanément dans l’expérience de prière de Thèrèse d’Avila, qui s’entretient avec le Christ comme avec un ami familier. Cette image biblique d’un Dieu proche et bienveillantla saisit.
Dans sa spiritualité, Jésus est ce frère juif qui lui tend la main pour l’accompagner vers le Père. Elle approfondit les évangiles qui lui font apparaître le Christ comme lumineuse figure humaine de la vérité transcendante. C’est donc avec une immense joie quelle reçoit le baptême le 1er janvier 1922.
Edith continue à publier des contributions philosophiques, et elle traduit en allemand la vie du cardinal Newman.
En 1933, avec l’arrivée au pouvoir d’Hitler, elle est aussitôt exclue de la fonction d’enseignante parce que juive. Une terrible persécution s’annonce et commence à faire des ravages dans la société allemande.
La veille de son départ au carmel, elle accompagne sa maman à la synagogue. Puis elle entre au carmel de Cologne le 14 octobre 1933. Un an plus tard elle prend l’habit sous le nom de Sœur Thérèse Bénédicte de la Croix.
Arrivée au Carmel d’Echt aux Pays-bas, elle subira avec beaucoup d’autres religieux et religieuses la vague de répression SS envers les juifs de confession catholique, et cela suite à la déclaration explicitement anti-nazie lancée par les évêques hollandais.
Arrêtée par la Gestapo avec d’autres religieux et religieuses d’origine juive, en août 1942, elle saisit la main de sa sœur Rosa et en se préparant à monter dans le train de déportés vers les chambres à gaz d’Auschwitz, elle lui dit : « Viens, allons pour notre peuple ! ».
Edith Stein, sœur Bénédicte de la Croix, a été donnée en exemple judéo-chrétien de sainteté à toute l’Eglise par le Pape Jean Paul II, qui en raison de sa foi et de son courage la recommanda comme patronne spirituelle de l’Europe.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Abbé Alain René Arbez, prêtre catholique, commission judéo-catholique de la conférence des évêques suisses et de la fédération suisse des communautés israélites, pour Dreuz.info.
Monsieur l’Abbé,
En tant que Juive, je ne comprends pas comment l’on peut être Juive et Catholique à la fois !
Pouvez-vous m’expliquer ?
Merci !
il n’y a pas d’explication valable pour tous, cela dépend de la personne et de son cheminement, ainsi que de la tournure de ses convictions. Voyez le parcours de Mgr Aaron Lustiger, que j’ai bien connu, il s’estimait toujours juif en tant que catholique.
Peut-etre autoriserez-vous un juif incroyant (pas vraiment: seulement un peu irrite, quelle que soit la religion, par les representations trop humaines d’un concept qui nous depasse tellement) a participer a la reponse a votre question. Faut-il vraiment voir “sa” religion comme un embleme, une nationalite ou un passeport, a opposer aux autres ? je ne le pense pas. Si certaines civilisations nous font, a juste titre a mon avis, largement horreur (les Azteques par leurs sacrifices humains, par exemple; l’Inquisition egalement) par des aspects qui s’apparentent a une forme de religion (on exclut par la les regimes odieux tels que le nazisme, celui du Cambodge d’il y a trente ans, et bien d’autres), pourquoi ne pas reconnaitre qu’en temps de paix veritable, il y aurait peut-etre du bien a prendre ici et la, reconnaissant que, au fond, l’essentiel est le meme ? Et n’oubliez pas l’environnement historique: si vous aviez vecu un an, en 1942 ou 1943, a Chambon-sur-Lignon, ne vous seriez-vous pas sentie aussi protestante que juive ? Cela n’exclut pas que l’on puisse etre fidele a ses racines, mais cette fidelite ne demande absolument pas d’opposition aux “etrangers”. Sans doute voyez-vous la conversion d’Edith Stein comme une desertion. Je ne vous contredirai pas totalement, remarquant de plus que, pour des raisons diverses (parfois “sociales” ou de carriere) les juifs se sont beaucoup convertis, en Allemagne, depuis la deuxieme moitie du 19eme siecle (plutot au protestantisme lutherien, ce qui donnerait aussi un argument pour penser que la conversion d’Edith Stein etait, elle, tout a fait sincere):
faut-il exclure totalement un effet d’entrainement, ou au moins une moindre resistance a une decision qu’elle n’a pu manquer, malgre tout, de reconnaitre comme un abandon ?
l’inquisition n’est pas une civilisation
Il n’y a effectivement aucune explication à l’inexplicable.
Le cœur de l’humain tortueux en serait-il une?
Entrer de plein pied dans le catholicisme c’est,
sans vilain jeux de mot, mettre une croix sur la
sainte foi hébraïque. C’est entrer dans l’adoration
ou la vénération de soit disant reliques, vénérer
des hommes en les appelant Père, Monseigneur,
Sa Sainteté et j’en passe. C’est adorer des images
taillées. C’est oublier les croisades, les pogromes,
l’inquisition, horreurs impardonnables que d’ailleurs
l’Eternel ne pardonne pas ( Apocalypse 6v9à11–17v3à6).
Non pas qu’il n’y ai pas des hommes bons et de bon
sens dans cette religion, voyez d’ailleurs l’empathie
de ce bon abbé, lequel voudrait tellement rassembler
Israël sous la bannière de …. Rome, bien-sûr.
vous me connaissez mal, vu votre jugement rapide!
je ne souhaite aucunement embrigader les fils d’israël sous la bannière de Rome!
j’ai écrit déjà abaondamment à ce sujet… l’Eglise catholique n’a pas – contrairement à d’autres mouvements chrétiens prosélytes – le désir d’aller évangéliser le peuple juif et , toujours contrairement à d’autres institutions chrétiennes, de structures de conversion des juifs.
Il y a une instance de relations judéo-catholiques, dont je fais activement partie, des groupes de dialogue où les personnes s’enrichissent mutuellement sans vouloir influencer qui que ce soit. On est dans la sérénité.
et aujourd’hui il semble que l’église catholique ne veut plus christianiser quiconque!
en tant que disciple d’un rabbi juif, vous iriez annoncer le Dieu d’Israël à…des juifs?
la mission chrétienne désireuse de faire connaître l’alliance est faite pour les païens, pas pour les juifs.
l’alliance est reçue du judaïsme!
@ Abbé Alain René. L’alliance est reçue du judaïsme, tout-à-fait d’accord et le peuple élu reste le peuple Juif sur lequel nous sommes greffés et que l’Eglise n’a jamais remplacé. Mais nous sommes greffés en Christ sur lui pour former un seul corps spirituel si je comprends bien ce texte d’Éphésiens 2: 11-17:
“11 C’est pourquoi, vous autrefois païens dans la chair, appelés incirconcis par ceux qu’on appelle circoncis et qui le sont en la chair par la main de l’homme,
12 souvenez-vous que vous étiez en ce temps-là sans Christ, privés du droit de cité en Israël, étrangers aux alliances de la promesse, sans espérance et sans Dieu dans le monde.
13 Mais maintenant, en Jésus Christ, vous qui étiez jadis éloignés, vous avez été rapprochés par le sang de Christ.
14 Car il est notre paix, lui qui des deux (juifs et non juifs) n’en a fait qu’un, et qui a renversé le mur de séparation, l’inimitié,
15 ayant anéanti par sa chair la loi des ordonnances dans ses prescriptions, afin de créer en lui-même avec les deux un seul homme nouveau, en établissant la paix,
16 et de les réconcilier, l’un et l’autre en un seul corps (juifs et non juifs), avec Dieu par la croix, en détruisant par elle l’inimitié.
17 Il est venu annoncer la paix à vous qui étiez loin (les non juifs), et la paix à ceux qui étaient près (les juifs);”
Pour toute personne, juive ou non juive qui a le privilège de rencontrer Christ, il est de son devoir de témoigner de sa personne et de son sacrifice pour nous tous à la croix. Ce sacrifice est universel et concerne chacun sans exception, juifs, païens,musulmans, bouddhistes, laïcs etc … La seule différence, c’est que, contrairement aux non juifs, les juifs n’ont pas besoin de changer ni de renoncer à leur identité. Edith Stein ou le Cardinal Lustiger en sont deux exemples.
Mais l’Apôtre Paul, lui-même juif, nous a prévenus: “nous, nous prêchons Christ crucifié; scandale pour les Juifs et folie pour les païens”.
Donc, pour ma part, je continuerai à annoncer la paix et le salut de Christ à tous les hommes (juifs ou non juifs) comme Christ nous le demande lui-même en Matthieu 28: 19-20.
Note: les commentaires entre parenthèses (juifs et non juifs) contenus dans le texte biblique cité d’Éphésiens sont de votre serviteur.
@ Baba. On peut reprocher à juste titre beaucoup de choses au catholicisme (et au protestantisme) mais c’est essentiellement au sein du christianisme que l’on peut rencontrer Christ ce qui semble être l’expérience majeure vécue par Edith Stein. Et cette rencontre est le meilleur que nous puissions témoigner lorsqu’elle a lieu dans la vie d’une personne.
@MK :
Sh-Shalom!
Votre question me travaille depuis hier soir. Je voudrais pouvoir continuer à mûrir un essai de réponse (très personnelle), en souhaitant le faire avant l’entrée en Shabbath ; d’autant que, catholique, j’ai quelque obligation spirituelle moi aussi aujourd’hui…
Nous verrons bien ! (Toutefois, nous savons que Be’Ezrath-HM*, tout devient possible, n’est-ce pas ? *”Avec l’aide d’En-Haut”)
De toute façon : !שמח חג !ושמח כשר פסח** (Navré, MK, pour l’inversion, word.docx et le copier/coller n’en font qu’à leurs têtes ce matin…) **”Joyeuse Pâque! Joyeuse Fête-Pèlerinage!”
@+
B-‘E
On peut citer d’autres exemples : l’ancien grand-rabbin de Rome, Eugenio Zolli (né Israël Zoller), devenu Eugenio Zolli après sa conversion au catholicisme romain en 1945.
Il y a aussi Dawn Eden Goldstein, ancienne journaliste et critique musical américaine d’origine juive qui est passée du judaïsme réformé au protestantisme évangélique. Elle quitta ce dernier lorsqu’elle comprit que la plénitude de la foi chrétienne se trouvait dans le catholicisme romain, grâce à l’exemple d’amour sacrificiel et à l’intercession spirituelle de l’ancien prêtre catholique canonisé, saint Maximilien Kolbe. Dawn Golstein approfondit sa foi catholique romaine et fut la première femme à obtenir un doctorat en théologie sacrée de l’université de St Mary of the Lake, Chicago, EUA.
Cher baba,
L’Eternel est miséricordieux. Tout vient de lui.
…
Ne craignez pas non plus qu’untel entraîne un autre sous sa baniére! Aucune dilution possible Aucun problème, ne pas craindre cela, car impossible.
J’ai déjà lu que les “Lois de Nuremberg” de septembre 1935 profondément antisémites et répressives contre les juifs, rejoignaient les enseignements des préceptes juifs et la volonté d’Hachem à ramener en son sein, ses enfants perdus.
Le judaïsme hassidique s’accommodait parfaitement des “Lois de Nuremberg”, parce que de l’intégration ils n’en voulaient pas. Ils rejetaient toute assimilation.
En septembre 1935, deux lois distinctes furent adoptées dans l’Allemagne nazie, connues sous le nom de Lois de Nuremberg : la Loi sur la citoyenneté du Reich et la Loi sur la protection du sang allemand et de l’honneur allemand. Symboles de nombreuses théories raciales inhérentes à l’idéologie nazie, ces lois allaient fournir un cadre juridique à la persécution systématique des juifs en Allemagne.
L’histoire d’Edith Stein en est l’exemple
Bien qu’elle se soit convertie, bien qu’elle ait voulu consacrer sa vie à Jésus, elle a ressentie l’appel du Christ. A vingt neuf ans, Edith choisit de devenir carmélite.
C’est de cette assimilation que les lois de Nuremberg protégeaient le peuple allemand. Tout comme les juifs qui voulaient en être protégés.
A la fin de sa courte vie, il lui a été rappelé qu’elle fut juive avant tout.
Arrêtée par la Gestapo avec d’autres religieux et religieuses d’origine juive, en août 1942, elle saisit la main de sa sœur Rosa et en se préparant à monter dans le train de déportés vers les chambres à gaz d’Auschwitz, elle lui dit : « Viens, allons pour notre peuple ! ».
@C.Hamon
Ce que vous écrivez: , est inadmissible et faux. D’une part en tant qu’historienne, je peux affirmer que le mouvement hassidique était quasiment inexistant en Allemagne où on étaient promulguées les lois de Nuremberg. Il avait déjà été éradiqué en URSS et subsistait essentiellement en Pologne où l’antisémitisme ambiant et les pogromes empêchaient tout désir d’assimilation. Pour les juifs les lois de Nuremberg n’étaient en fait qu’un copié collé des lois de l’Eglise à leur encontre pendant des siècles et jusqu’au milieu du 19ème (interdictions de séjour, de certains métiers, signes distinctifs sur les vêtements etc.) à la différence près que pour échapper aux lois discriminatoires, les juifs n’avaient pas la possibilité de se convertir.
D’autre part, en tant que juive, je pense que l’assimilation est une dilution de notre caractère spécifique et affaiblit la portée de notre message dans le monde.
Enfin je trouve insupportable que l’on essaye systématiquement d’associer des juifs à l’intention de ceux qui ont tenté de les éradiquer!
Réfléchissez un peu, puisque vous le dites aussi, …
A lire votre réaction, vous mentionnez à la fois votre indignation (Ce que tout le monde ressent, moi compris, devant la publication des “Lois de Nuremberg)
Mais aussi, … Vous l’écrivez (sans le vouloir), puisque vous tombez d’accord avec mes propos.
Vous écrivez : ” D’autre part, en tant que juive, je pense que l’assimilation est une dilution de notre caractère spécifique et affaiblit la portée de notre message dans le monde.”
Les “Lois de Nuremberg” sont contre l’assimilation des juifs.
Article 1 – LOI SUR LA CITOYENNETÉ DU REICH
… Les nazis avaient longtemps travaillé sur une définition juridique permettant d’identifier les juifs non pas par leur appartenance religieuse, mais selon un antisémitisme racial. Il n’était pas évident d’identifier un juif sur sa simple apparence en Allemagne. Beaucoup avaient abandonné les pratiques et les vêtements traditionnels pour s’intégrer complètement dans la société. Certains ne pratiquaient plus le judaïsme et avaient même commencé à célébrer des fêtes chrétiennes, notamment Noël, avec leurs voisins non-juifs. Beaucoup d’autres s’étaient marié(e)s avec des chrétien(ne)s ou s’étaient converti(e)s au christianisme.
LE MOUVEMENT HASSIDIQUE
Est un rempart contre l’assimilation, contre ceux qui ne pratiquent plus la religion, contre les mariages mixtes, entre juifs et chrétiens, etc …
Les “Lois de Nuremberg” étaient pour la séparation stricte des communautés juives et chrétiennes, tout comme le mouvement hassidique qui prône son mode de vie particulier.
D’autre part, je ne dis pas que le mouvement hassidique était présent en Allemagne.
Je dis simplement que le “judaïsme hassidique” et “Lois de Nuremberg” trouvaient un écho commun favorable.
Il est vrai que je n’aurais pas du employer le mot “s’accommodait”
Article 1 – 2eme paragraphe – LOI SUR LA CITOYENNETÉ DU REICH
Selon la Loi sur la citoyenneté du Reich et les nombreux décrets clarifiant son application, seules les personnes de « sang allemand ou apparenté » pouvaient être citoyens allemands. La loi définissait qui était et n’était pas allemand, et qui était et n’était pas juif. Les nazis rejetaient la conception traditionnelle considérant les juifs comme membres d’une communauté religieuse ou culturelle. Selon eux, les juifs étaient plutôt une « race » définie par la naissance et le sang.
LE MOUVEMENT HASSIDIQUE, tout comme la loi juive, …
N’est juif que par la “naissance et le sang”
LOI SUR LA PROTECTION DU SANG ALLEMAND ET DE L’HONNEUR ALLEMAND
La deuxième loi de Nuremberg, la Loi sur la protection du sang allemand et de l’honneur allemand, interdisait les mariages entre Juifs et Allemands non-juifs. Elle condamnait aussi les relations sexuelles entre eux, qui furent dénommées « Honte raciale » (Rassenschande).
LE MOUVEMENT HASSIDIQUE
Interdit les mariages entre Juifs et Allemands non-juifs.
L’IMPORTANCE DES LOIS DE NUREMBERG
Les lois de Nuremberg inversèrent le processus d’émancipation selon lequel les juifs d’Allemagne étaient considérés comme membres de la société et citoyens à part entière. Plus important encore, elles servirent à poser les bases des futures mesures antisémites en établissant une différence juridique entre les Allemands et les juifs.
Pour la première fois dans l’histoire, les juifs étaient persécutés non pas à cause de leurs croyances, mais à cause de leur naissance ou de celle de leurs parents. Dans l’Allemagne nazie, aucune profession de foi, acte ou déclaration ne pouvait convertir un Juif en Allemand.
De nombreux Allemands qui n’avaient jamais pratiqué le judaïsme ou qui ne le pratiquaient plus depuis des années se retrouvèrent pris dans l’engrenage infernal de l’horreur nazie.
LE MOUVEMENT HASSIDIQUE
Ce mouvement s’érige contre la déliquescence du Judaïsme,
” Les juifs étaient persécutés non pas à cause de leurs croyances, mais à cause de leur naissance ou de celle de leurs parents.”
Le mouvement hassidique défend sa perpétuité par la naissance.
LES LOIS DE NUREMBERG
Dénoncent la « non pratique du Judaïsme », … Puisque ces juifs non pratiquants « se retrouvèrent pris dans l’engrenage infernal de l’horreur nazie. »
J’ai vu passer un article à ce sujet, je ne l’ai pas présentement, si je le retrouve, je le posterais ici même.
J’ai eu moi aussi la même réaction que vous, … Mais à y voir de plus près, nous comprenons tout autre chose.
https://encyclopedia.ushmm.org/content/fr/article/nuremberg-laws
@c.Hammon
Chacun est libre de ses convictions et mon objectif en apportant cette réponse finale n’est pas de vous convaincre mais de relever certaines incorrections dans vos propos.
Le mouvement des Hassidim comme tous les autres mouvements juifs et la loi juive considèrent que l’on nat juif par la naissance. Par le sang, tel que vous l’écrivez est de trop. Il laisse entendre une connotation raciale qui n’existe pas dans le judaïsme.
D’autre part on ne devient pas juif que par la naissance mais aussi par la conversion. La convertie la plus célèbre au judaïsme fut Ruth la Moabite “….Ton peuple sera mon peuple, ton Dieu sera mon Dieu…” (Ruth, Les Hagiographes). La tradition juive déduira de l’ histoire de Ruth les règles qui conditionnent la conversion au judaïsme. Sachez que le mouvement hassidique minoritaire dans le judaïsme orthodoxe est celui qui effectue le plus de conversions.
Enfin vous utilisez de façon abusive le verbe interdire dans votre parallèle. Lorsqu’un juif est athée, agnostique ou fait un mariage mixte, il ne fait l’objet d’aucune discrimination ou exclusion de sa communauté. Et personne ne peut lui nier sa qualité de juif. Lorsqu’un allemand désobéit aux lois de Nuremberg ou plus tôt dans les pays de l’inquisition, lorsqu’un chrétien ne se soumettait pas aux lis de celle-ci, il était non seulement exclu de sa communauté mais risquait sa vie.
Une fois ces deux affirmations prises en compte, vous pourrez alors établir ce parallèle avec toutes les religions!
@C. Hamon,
Nous pouvons faire tous les développements plus ou moins adroits, les uns et les autres, il n’empêche que l’on ne peut sans mauvaise foi ou méconnaissance de l’Histoire religieuse, remettre en cause la mise en perspective que dépose ici, de manière juste et éclairée «Hannah ».
Je suis en accord avec son commentaire.
Maintenant on ne peut méconnaître non plus, ni mettre sous le tapis, que des conversions de juifs au Christianisme il y en a eu. Mais elles ne sont pas toutes du même ordre.
– Le plus souvent elles ont été infligées. D’une manière ou une autre…Inutile de développer toutes les sortes d’afflictions qui ont amené à ce processus.
– Il a aussi celles d’opportunistes ou de lâches.
Contrairement à ce que serinent les antisémites, il n’a jamais été facile d’être juif. Personne ne pourrait jurer sans mentir ou minimiser, qu’à un moment donné ou un autre, des incidents, opprobres ou d’autres obstacles se soient présentés à certains moments de nos vies. Donc étant des êtres humains comme tous les autres, quand ces « inconvénients » ne viennent pas, au contraire, renforcer et ancrer bien plus profondément notre Foi, ou par une ferveur religieuse intensifiée, ou par une volonté accrue de ne pas aller vers la veulerie et la trahison, ceci tend plutôt à nous rendre plus déterminés à vouloir renforcer notre peuple et à nous en montrer fiers.
Cette fierté que pas mal de nous affichent non pas sentiment de supériorité, (que beaucoup nous reprochent injustement avec haine) mais en réponse à l’antisémitisme qui n’a jamais disparu depuis des millénaires.
Mais bien sûr et pourquoi pas il y a des personnes qui sont séduits par le Christianisme. Certains par rejet pour de viles raisons de leurs origines et d’autres comme Édith Stein, par une sorte de révélation, d’attirance, d’exigence spirituelle. Cela peut parfaitement se comprendre et s’admettre.
La seule chose qui peut nous choquer en tant que Juifs, c’est alors la renonciation de notre lecture du tout premier commandement :
« Je suis le seigneur, ton dieu ! Tu n’auras pas d’autres dieux à côté de moi ! »
Qui est le crédo de l’unicité du Tout Puissant.
Pour le reste, de jour en jour, tout le Monde peut s’apercevoir, qu’en fait, à part quelques « aménagements », la religion Chrétienne n’a pas de grandes différences avec celle d’origine. Jésus n’est pas mort Chrétien, mais pleinement Juif.
Pratiquement tous les prénoms à la sauce des différents pays chrétiens sont bibliques et venant de l’ancien Testament, etc., etc…
Et puis il faut retenir à l’esprit cette phrase de cet article de Mr l’ Abbé Alain Arbez :
« Arrêtée par la Gestapo avec d’autres religieux et religieuses d’origine juive, en août 1942, elle saisit la main de sa sœur Rosa et en se préparant à monter dans le train de déportés vers les chambres à gaz d’Auschwitz, elle lui dit : « VIENS, ALLONS POUR NOTRE PEUPLE ! ».
Qui démontre qu’Édith Stein, n’a jamais cessé d’être Juive !
Si elle l’avait oublié (ce que je ne pense pas), on s’est chargé de le lui rappeler.
il est difficile d’être juif, c’est vrai.
il est difficile d’être chrétien, c’est vrai aussi.
et il est difficile d’être juif et chrétien, comme l’ont été beaucoup de croyants au Dieu de la Bible, ayant fait un choix libre qui n’est ni syncrétiste, ni antagoniste, je pense à Edith Stein, mais aussi au cardinal Aaron Lustiger ou à l’abbé Alexandre Glasberg et bien d’autres…
@ Abbé Alain René. Et les premiers chrétiens étaient Juifs.
Aline parle des juifs d’aujourd’hui, je pense.
@ Abbé Alain René,
Bien entendu être Chrétien d’origine juive n’est pas choisi par facilité, parce que ce serait plus pratique.
Au contraire : cela peut exposer aussi à énormément de contradicteurs. Mais ne l’oublions pas, quelquefois cela bénéficie à l’aura des Juifs lâchant leur origine. Ce qui n’arriverait pas dans le sens inverse.
Quand j’ai évoqué la difficulté d’être Juif, ce n’est pas dans l’esprit d’un indigne concours…
Ce que je voulais faire valoir, ici, si vous lisez bien le contexte de mon commentaire, ce n’est pas d’évoquer ce qu’ils ont subis à travers le temps, en rapport d’autres, mais une façon d’interpeller, ceux, pour qui nous serions ce lobby puissant qui mènerait le Monde.
Rappeler les adversités rencontrées dans la vie par tout juif, en m’adressant à ceux-là qui nous haïssent, avec dans leur esprit les préjugés tenaces que vous connaissez, que l’on retrouve dans « Les Protocoles… »
Adversités qui s’opposent à leurs délires.
Cela n’a rien à voir avec les difficultés rencontrées par les adeptes de la liste que vous venez de me présenter.
Par ailleurs, personnellement et je l’ai déjà exprimé ici, je ressens plutôt de la sympathie pour les Chrétiens (en faisant abstractions des persécutions passées, et du principe de la Trinité).
Je suis tout à fait apte à comprendre que ce que l’on ressent pour la croyance, cela ne s’explique pas, et donc en conséquence que cela ne doit pas être rejeté. Je ne l’accepte pour aucune religion, en dehors de la Charia dans l’Islam.
Cela doit être vrai pour tous les bords. Malheureusement ce site depuis quelques mois s’est radicalisé dans un christianisme évangélique qu’auparavant j’appréciais, mais qui m’éloigne aujourd’hui du site, par le plaisir de certains de ramener les pires versets des Évangiles, relatant les insultes de Jésus envers ses contemporains, sans contextualiser les circonstances historiques, la rhétorique habituelle de l’époque…
Comme Dreuz est abondamment lu, ces versets qui ont provoqué la naissance de l’antisémitisme sont vus et lus et gobés par beaucoup d’individus qui n’en demandent pas tant pour nous accabler toujours et toujours…
Pour cette raison, je continue à lire le site que j’apprécie, mais n’intervient plus que très rarement, n’appréciant pas quantités de commentaires qui ont fleuris depuis.
Personne n’étant indispensable, je me suis donc mise de côté.
actuellement, ce sont les chrétiens les plus persécutés
@Abbé Alain René,
J’ai du mal me faire comprendre. Je crois avoir exprimé que dans toutes les vicissitudes que tous mélangés, nous subissons ces dernières années, je n’évoquais pas de concours, ni à placer un groupe ou l’autre sur la première place d’un quelconque podium.
Je dirais moi plutôt que personne n’est épargné.
– Les Chrétiens (c’est à peu près nouveau), c’est vrai sont bien mal lotis.
– Les Juifs… ? Rien de très nouveau justement, au contraire !
– Mais je n’oublie pas non plus une grande partie des musulmans qui je pense, ne sont pas tous les malades excités et extrémistes qui sont en train de mettre le monde sens dessus dessous, de manière excessivement sanglante.
Ceux-là sont les exécutants !
Les Responsables sont presque tous les Dirigeants du Monde, avec leurs divers Organismes créés soi-disant pour faire un monde meilleur, mais qui au contraire travaillent, sans l’aval de chacun des peuples, démocratiques ou non, à se jouer des êtres humains sur terre, pour des buts sur lesquels, ils se mettent en majorité d’accord. Tout en connaissant pertinemment les ravages funestes.
Si aujourd’hui le monde Chrétien souffre, c’est en parallèle avec la souffrance de musulmans muselés et abêtis, massacrés aussi, quand les ethnies s’opposent…
Les Juifs il est vrai aujourd’hui se défendent. Ce qui n’a pas empêché que l’on ne veuille pas rendre justice à une Madame Halimi morte sous d’effroyables sévices, après de fréquentes menaces antisémites qu’elle avait signalées à plusieurs reprises aux Services de Police.
Il est vrai que si on met cela sur un plan compétition et comptable, cela ne fait qu’une seule personne de morte.
Mais est-ce à moi de vous faire remarquer à quel point peut PESER, ce symbole ?
Et si nous perdions l’appui de Trump, le danger d’extermination vous le situez sur quelle échelle ?
Je vous le répète mon intention était loin d’en venir à ce que je viens de vous répondre par ce commentaire.
@ Abbé Alain René. Et lorsque vous évoquez la persécution des chrétiens, celle-ci n’est pas triste non plus en occident:
https://fr.gatestoneinstitute.org/14093/chretiens-pas-bienvenus
…mais, quand l’accomplissement du temps est venu, Dieu a envoyé son Fils né de femme, né sous la loi, afin qu’il rachetât ceux qui étaient sous la loi, afin que vous reçussions l’adoption.
Galates 4:4-5. Tiens donc…
Jésus Christ priait son père en disant : «Je ne fais pas la demande que tu les ôtes du monde, mais que tu les gardes du mal».
Jean 17:15. Être carmélite, un appel de Dieu?
Or il arriva qu’à Iconium ils entrèrent ensemble dans la synagogue des Juifs, et parlèrent de telle sorte qu’une grande multitude de Juifs et de Grecs crurent. Actes 14:1. Tiens donc…
Ce ne sont là que quelques versets de la bible.
Les derniers mots de la Grande de l’église, comme Hamon récite, ces mots ont un sens de la vérité éternelle. La vie de la Sainte Edith Stein est presque pas à comprendre, une vie unique pour la foi dans un temps adversaire quant à ses ambitions universitaires et en grande scénerie aux buts infernaux des nazis. Sa mère non-bénévolante aux plans d’une conversion de la assez jeune Edith n’est pas à oublier. Merci à Mgr Arbez pour cette mémoire précieuse.
Je confirme ce qui est exprimé ci-dessus :”Merci à Mgr Arbez pour cette mémoire précieuse” ainsi que pour l’évocation de Mgr Lustiger (dont la maman, Gisèle, fut déportée!)
Réponse à HANNAH :Mgr Lustiger n’a évidemment pas pu”associér les juifs à ceux qui ont tenté de les éradiquer” et surtout , ” l’assimilation n’est pas une dilution de notre caractère spécifique qui affaiblirait la portée de notre message dans le monde” AU CONTRAIRE, les préceptes judaïques (les 10 Commandements) se trouvent diffusés, démocratisés par l’évangélisation des peuples :”les goyim” sont les prospects naturels de la foi de Jésus, le Juif qui apprend à appeler le Très Haut “Notre PERE ” (“Avinou”) la démarche “catholique” (universelle) du Christianisme dispense chaque Juif d’un prosélytisme impuissant.Et….SVP..l’esprit de compétition n’existe pas car judaïsme et christianisme ne sont pas des partis qui se présentent devant les électeurs..
Apprenons que la démarche d’Edith Stein comme celle du cardinal Lustiger sont avant tout du domaine de l’affectif, leur coeur a reçu l’appel de la charité de Jésus, cet appel a transformé leur existence comme aucun raisonnement dialectique ne serait en mesure de le faire…Mais de même que le Kadish a été récité sur le parvis de N.D lors des obsèques de Mgr Lustiger, de même Soeur Stein est allée au martyre en compagnie volontaire de ses frères juifs “son peuple”a t elle déclaré.
Que le salut vienne, par la démonstration positive, de Edith Stein ou qu’il vienne, par la démonstration négative, de Weinstein , l’apôtre Jean résume cette démonstration par une phrase explicite : ” Le salut vient des Juifs”. CQFD.
Que le salut vienne, par la démonstration positive, de Edith Stein ou qu’il vienne, par la démonstration négative, de Weinstein , l’apôtre Jean résume cette démonstration par une phrase explicite : ” Le salut vient des Juifs”. CQFD.
Addendum :
J’ai adressé sur le forum du 17/4 un commentaire destiné à Michelle A. de la Vigerie POUR M’INSURGER … contre la thèse inacceptable d’une rétorsion du Seigneur à l’égard de N.D. de Paris en raison du crime perpetré par l’Eglise du M.Age sur le site où furent brûlés des exemplaires du Talmud.!….
en effet, c’est un abus de texte biblique inacceptable que d’affirmer ce genre de malédiction.
@ Marçu Gisèle. Totalement d’accord avec vous et avec l’Abbé ARBEZ sur ce point.
@Marçu Gisèle : Il y a beaucoup de commentaires que je souhaiterais rectifier -dans le sens, vraisemblablement*, de ce que vous avez fait…
J’avais -moi aussi- ‘tiqué’ sur cette relecture abusive et partisane que proposait Michelle d’Astier de la Vigerie, mais comme je venais de proposer un post sur Régine PERNOUD et son “Pour en finir avec le Moyen-âge” -post qui ‘relativisait’ ses affirmations- ainsi qu’un autre sur le fait de juger avant-hier sur les critères -mondains- d’aujourd’hui (l’article, sur St-Louis, a été retiré de Dreuz, depuis), je m’étais abstenu… un peu par lâcheté aussi, je l’avoue : je n’aime pas que les gens me reprennent, d’autant plus lorsqu’ils ont raison… et j’évite en conséquence d’en faire autant (La “Facepalm” n’apparaît pas à l’écrit, du moins il me semble).
B-‘E
*Nous indiqueriez-vous, je vous prie, sous quel article de Dreuz vous avez posté votre commentaire du 17/04 : je suis très médiocre dans la manipulation des sites en général et… je n’ai pas trouvé de ‘forum’ dans celui-ci. Merci d’avance.
PS : Je n’ai pas oublié ma contribution promise à MK (premier commentaire ci-dessus)… Voici : j’ai eu quelques autres occupations depuis et cela devrait continuer encore, sans doute… jusqu’à cet instant indéterminé de la nuit où l’inimaginable -pour nous du moins, Ses créatures- advient. Demain après-midi, sans certitude toutefois…