
C’est en tous les cas le scénario qui se dessine progressivement.
Le chef d’Etat-Major vient d’accuser certains partis politiques « malintentionnés » de préparer un complot contre l’armée.
Il fait état d’une réunion, qui se serait tenue samedi, organisée par des « individus » dont l’identité sera révélée en temps opportun.
(La chaîne de télévision « Echourouk » aurait révélé quelques noms en fin de soirée)
Réunion qui avait pour objectif de faire croire que le peuple algérien rejetait l’application de l’article 102 de la Constitution, que le général avait lui-même réclamé d’appliquer la semaine passée.
Il est vrai que la contestation populaire affirmait que « l’article 102 » était dépassé et qu’elle souhaitait surtout « l’article sans eux ».
Le général Gaïd Salah perd apparemment patience et se lasse d’attendre la réponse du Conseil Constitutionnel et c’est la raison de son « solennel avertissement » : « Les opposants à l’article 102, au sein du pouvoir actuel, complotent contre l’armée nationale populaire et mettent le pays en danger ».
N’est-ce pas une proclamation destinée à permettre à l’armée, pour éviter tout danger au pays, « d’encadrer » le mouvement populaire, de lui apporter tout son soutien, de le protéger, et, bien évidemment, de prendre la direction du pays ?
Un scénario identique ne s’est-il pas joué en Egypte il y a quelques années et s’est poursuivi depuis !
La rupture brutale, après vingt années de complicité, entre le général et le « clan Bouteflika » a atteint son paroxysme ce samedi 30 mars et, selon le chef d’état-major de l’armée, elle menace de jeter le pays dans une crise politique majeure.
Dès lors le général n’entend pas laisser Bouteflika terminer son quatrième mandat.
Le président, et son clan, se sont sentis trahis
Mais, jusqu’au 28 avril, Bouteflika (surtout ses proches) détient tous les pouvoirs et il pourrait fort bien envisager la mise à la retraite du général Gaïd Salah et nommer une autre général chef d’état-major de l’ANP à sa place.
Cette décision lui permettrait de quitter ses fonctions de la manière qu’il en avait décidé, où plutôt que son « clan » en avait décidé.
Dés lors l’ANP fera face par tous les moyens légaux, a affirmé le général. En une phrase, elle n’hésitera pas à prendre le pouvoir.
Depuis ce dimanche 31 mars tous les avions privés, immatriculés en Algérie ou à l’étranger, sont interdits de vol.
Il s’agit d’un ordre de l’aviation civile adressé à tous les aéroports du pays (Source TSA).
Mesures prises par les autorités pour empêcher des personnalités, qu’elles soient politiques, mais surtout économiques et financières, de fuir le territoire national dans le souci d’échapper à d’éventuelles enquêtes sur la corruption ou leur implication dans la crise actuelle.
Aucun avion privé, qu’il appartienne à un Algérien ou à un étranger, ne peut ni décoller du pays, ni atterrir en provenance de l’étranger.
Tous les avions sont cloués au sol.
L’un des tous premiers « touché et coulé » par cet ordre, Ali Haddad, patron de l’ETRHB et ex président du FCE (Forum des Chefs d’Entreprises, le Medef algérien, classé par le magazine « Forbes » dans le top 5 des personnalités les plus riches d’Algérie) qui a été intercepté, dans la nuit de samedi à dimanche, au niveau du poste frontalier d’Oum Tboul, alors qu’il tentait de passer en Tunisie (Source El Watan). Il est actuellement détenu par la police des frontières dans l’attente d’instructions !
Qui sortira vainqueur du drame qui se joue en Algérie actuellement ? Probablement pas le « clan Bouteflika », paraissant déjà hors circuit. Pas le peuple qui de toutes façons sera, comme c’est le cas partout, et notamment en France, le « dindon de la farce ». Pas l’opposition car elle est pratiquement inexistante. Dès lors, vous l’avez compris, selon mon humble avis, ce sera l’ANP et le général Ahmed Gaïd Salah, il a tous les atouts en main !
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Manuel Gomez pour Dreuz.info.
N’est-ce pas ce qui est aussi prévisible pour la France ?
En tout cas, si ce scénario aboutit pour l’Algérie, nous risquons d’avoir dans les mois qui viennent des centaines de milliers, voire des millions, d’Algériens venant chercher refuge chez nous.
Bonjour Manuel Gomez
Merci de nous informer de ce qui se passe en Algérie
Il y a 57 ans que la France, dirigée par le général De Gaulle a octroyé l’indépendance totale aux Algériens non Français
Et nous voilà, en 2019, avec des nouvelles de turbulences politiques et qui sait? Peut-être d’autre remous plus sérieux dans ce pays qui avait tellement de potentiel économique et un avenir prometteur..du moins c’est ce que les conférences multiples de l’ancienne O U A, diffusaient à Casablanca et autres grandes villes africaines nouvellement indépendantes en 1962, 63, 64 etc.
Triste, bien triste
il est nécessaire de ne pas donner les visas. le général est un homme nationaliste. méfiance ….
09.04.2019
Les autorités algériennes expulsent le directeur de l’AFP
https://www.lexpress.fr/actualites/1/monde/le-directeur-de-l-afp-a-alger-expulse-par-les-autorites-algeriennes-afp_2072099.html
🙂