
Source : Francetvinfo
Alors qu’il couvre depuis plusieurs semaines le mouvement des Gilets jaunes, le président de Sud Radio a vu son compte signalé à Twitter et le réseau social a décidé ce mercredi de le suspendre définitivement.
Tout est allé très vite. Lundi matin, le compte Twitter de Didier Maïsto, PDG de Sud Radio (groupe Fiducial Médias), avait été suspendu provisoirement par le réseau social américain. Dans la foulée, il déposait une réclamation pour contester cette suspension.
Ce mercredi matin, Twitter lui a signifié sa suspension définitive pour avoir enfreint les règles. Une notification que Didier Maïsto a publié sur le réseau social, avec le nouveau compte qu’il s’est empressé d’ouvrir (MISE A JOUR : depuis lui aussi suspendu, lire en bas).
Mon ancien compte définitivement suspendu. Alors que justement j’appelais à la retenue et à la décence. Pas grave. Plus « on » voudra me faire taire, plus je ferai des petits, petits, petits ruisseaux. Orwell, c’est déjà demain. pic.twitter.com/fZGbL4DCP5
— Didier Maïsto (@MaistoDidier) April 3, 2019
Interrogé par le blog Médias d’Ici pour France 3, Didier Maïsto avance une explication :
« J’ai été signalé massivement par des comptes pro-Macron ouverts récemment et de manière anonyme. Ils ont profité d’une conversation à propos de Jérôme Rodriguez, qui perdu un oeil pendant une manifestation. Un twittos se moquait de lui. Je lui ai dit « si je venais vous crever un oeil, vous trouveriez ça marrant ? ». Dans la foulée, alors qu’en fait je demandais de la décence, j’ai été signalé à Twitter ».
Le texte exact de ce tweet est en fait le suivant :

Une tournure dont Twitter France estime qu’elle enfreint ses règles.
« Un prétexte »
Mais pour le PDG de la radio, ex-toulousaine désormais installée à Paris, cette suspension de son compte serait en fait « un prétexte« .
C’est clairement une censure politique. Je me suis aperçu plus tard que quelqu’un avait ajouté le compte Twitter d’Emmanuel Macron à la conversation. Je ne dis pas que c’est lui qui m’a signalé mais comme il était dans la conversation, Twitter a agi très vite. C’est de la censure politique.
Depuis quelques semaines, le PDG de la radio est devenu sur les réseaux sociaux un porte-voix des Gilets jaunes. Sur ses live sur Facebook ou à travers ses tweets, il dénonce tour à tour les violences policières, les chiffres des manifestations minimisés par le ministère de l’Intérieur, etc.
« Dans mon rôle de patron d’une radio »
Didier Maïsto reconnaît que de la part d’un patron de radio, « ça peut troubler ». On imagine en effet mal Laurence Bloch, la patronne de France Inter ou Laurent Guimier, celui d’Europe 1, prendre autant position et aller dans les manifs, portable en main en « live » au milieu des gaz lacrymogènes.
Je reconnais que ça peut troubler. Mais je suis dans mon rôle. Je dénonce ce qui doit l’être mais je dis aussi quand les choses sont faites correctement, y compris du côté des forces de l’ordre. Je laisse la place au débat, tout comme sur l’antenne de ma radio. Certes c’est une partition un peu difficile mais je mes en accord mes convictions profondes, humaines, morales avec mon activité professionnelle » (Didier Maïsto)
Alors Didier Maïsto se voit-il comme un « porte-voix » des Gilets jaunes qu’on aurait tenté de faire taire ?
Oui je suis sensible à ce mouvement. Mais je cherche toujours à mettre en perspective. Je suis honnête. Parmi les Gilets jaunes, il y a des cons et des antisémites mais pas plus que dans la société française dans son ensemble. Il y a surtout des gens qui souffrent et qui veulent se battre pour leur pouvoir d’achat, pour plus de démocratie… (Didier Maïsto).
« Furieux » contre cette censure, ce « scandale », Didier Maïsto ne renonce pas à poursuivre cette « partition difficile ».
MISE A JOUR : après parution de cet article, le nouveau compte Twitter de Didier Maïsto, qui comptait plus de 6000 followers en moins de 48 heures, a lui aussi été suspendu par Twitter France, mercredi dans la soirée.
C’est effrayant de se faire censurer (définitivement en plus) juste pour avoir écrit ce tweet.
Orwell, ce n’est même pas demain, comme il le dit : c’est aujourd’hui.
Moralité : éviter les pièges des trolls du pouvoir : les tontons macoutes sont à l’écoute…
“Et SI je vous crevais un œil, ririez-vous autant”. Surtout pas de menaces!
Mais suspendre un compte pour une répartie mal formulée, c’est éminemment politique et relève de la censure dictatoriale. Et ce n’est qu’un presque début!
Une photo d’un groupe de juifs.
Un ignoble crétin tweete dessus :
“Holy smokes!! A sea of snakes!! Man what one bomb… JUST ONE bomb could do. Prolly save the world. lmo”
(“Une mer de serpents ! Une bombe pourrait sauver le monde !”)
Signalée à Twitter, Twitter a répondu en moins d’1 minute que ce message “ne viole pas les règles :”
Thank you for your recent report. We have reviewed your report and found that there was no violation of the Twitter rules against abusive behavior.
There are a number of factors that we take into consideration when deciding whether to take action on content:
J’ai la capture d’écran.
@Rico.
C’est carrément IGNOBLE.
Et terriblement biaisé.
Ce n’est plus La République En Marche, c’est La Répression En Marche, c’est aussi: Le Roi Emmanuel Macron.
Les trolls macronistes surveillent tous les réseaux sociaux, et vous balancent même quand ils comprennent de travers… J’ai été signalé sur Facebook pour avoir dit dans un commentaire, après la tuerie de Christchurch: la peur va changer de camp.
Je ne comprends pas très bien le problème. Sans doute parce que je n’ai pas de compte twitter.
Je crois que le service est gratuit.
Dans ca cas, je pense que le fournisseur d’un service gratuit n’a pas d’obligation vis à vis de ses usagers.
Parler de censure me semble délirant, surtout de la part d’un directeur de radio qui peut, selon lui, raconter ce qu’il veut l’antenne.
Il y a sans doute des concurrents à twitter. Il n’a qu’a y ouvrir un compte et donner l’adresse à l’antenne régulièrement. Comme apparement, l’abonnement aux twitt se fait de bouche à oreille, l’adresse en elle-même importe peu.
C’est plutôt le comportement de M. didier Maïsto que je trouve intéressant.
Quant à dénoncer une (re)prise en main des canaux de diffusion de l’information, elle me semble évidente.
Dans ce système qui cache de moins en
moins ses visées despotiques, et utilise
la délation, espérons qu’il y aura une
levée de boucliers pour soutenir la liberté
que revendique D. Maïsto.
Déjà de nombreux journalistes ont opté
pour des médias étrangers, afin de s’y
exprimer librement: RT et Sputnik en
font partie.
J’ai quitté Facebook.
C’était de toute façon rempli d’immondices.
Ce qui est dommage est que certains sites sur lesquels j’aimais bien lire les commentaires ne permettent lesdits commentaires que via un réseau social.
La démocrature, c’est maintenant.