Publié par Magali Marc le 9 avril 2019

Après avoir promis de « rayer le régime sioniste de la carte politique du Moyen-Orient », les Iraniens, tel que le ministre des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif , se plaignent maintenant que les sanctions de Donald Trump empêchent le Croissant-Rouge iranien d’apporter son aide dans les régions dévastées par des inondations.

Selon l’AFP à Téhéran, l’Iran, pays réputé pour son aridité, est frappé depuis une vingtaine de jours par de violentes intempéries. Une première vague d’inondations a touché le nord-est du pays le 19 mars et une deuxième l’ouest et le sud-ouest le 25 mars. Une dernière vague sévit depuis le 1er avril, de violentes averses s’abattant sur l’ouest et le sud-ouest du pays.

La province du Lorestan (ouest) a été la plus touchée (14 morts) par cette dernière vague, des quartiers entiers ayant été ravagés par les inondations et l’accès à certains villages étant toujours coupé.

Selon le gouvernement iranien, les inondations ont endommagé environ 12 000 km de routes, soit 36 % du réseau routier du pays.

Ce bilan pourrait encore s’alourdir avec les pluies torrentielles qui se sont abattues ces derniers jours dans la province du Khouzestan, faisant craindre une crue imminente du fleuve Karkeh sur lequel sont construits plusieurs barrages qui pourraient céder et mettre en danger les habitants des villes situées le long des berges.

Cette crainte a poussé le gouvernement de la province Gholamreza Shariati à ordonner l’évacuation le plus rapidement possible de six villes. Les autorités ont déjà dû ouvrir en urgence les vannes du barrage de Karkeh, l’un des plus grands de la région pour éviter une surcharge trop importante. Le ministre de l’Intérieur Abdolreza Rahmani estime à 400.000 le nombre d’habitants du Khouzestan menacés par les inondations.

Des menaces, des plaintes mais pas de responsabilité

En juillet 2018, alors que l’Iran faisait face à une grave sécheresse.
je mentionnais dans un article que le général de brigade Gholam Reza Jalali, commandant de la Défense passive iranienne, avait déclaré lors d’un colloque national sur la protection des populations, que « Le changement climatique en Iran est suspect (…) Israël et un autre pays de la région ont des équipes conjointes qui travaillent à faire en sorte que les nuages qui entrent dans le ciel iranien soient incapables de déverser la pluie. En plus de cela, nous faisons face à un phénomène de vols de nuages et de neige », a ajouté le général Jalali.»

Le 28 janvier dernier, le général Hossein Salami, N°2 des Gardiens de la Révolution, cité par la télévision publique iranienne, ne se gênait pas pour dire que «La stratégie de l’Iran est de rayer le régime sioniste de la carte politique du Moyen-Orient ».

Il faut croire que, pour se venger, les Israéliens ont envoyé des pluies diluviennes sur leur ennemi iranien !

Conclusion

Les inondations ont suscité des critiques publiques à l’égard de la réaction inadéquate du gouvernement et de l’Administration Rouhani. Sur les médias sociaux iraniens, beaucoup ont d’abord critiqué le gouverneur du Golestan, qui était en voyage à l’étranger au moment des inondations. Le gouverneur a ensuite été congédié par le vice-président Eshaq Jahangiri.

Le Président Rouhani a également été critiqué pour être resté en vacances sur l’île de Qeshm, dans le golfe Persique, dans les jours qui ont suivi les premières inondations dans la province du Golestan. Cependant, le 27 mars, Rouhani s’est – enfin – rendu dans la province de Mazandaran pour superviser les opérations de secours.

Le ministre de l’Énergie, Reza Ardekanian, cité par l’agence de presse Tasnim, estime quant à lui que ces inondations sans précédent sont dues aux changements climatiques !

De son côté, le Croissant-Rouge iranien a déploré la difficulté de faire appel à l’aide internationale nécessaire pour pallier les conséquences des inondations catastrophiques qui ont touché le pays, et ce à cause des sanctions américaines.

Le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif a critiqué sur Twitter le 1er avril l’impact des sanctions sur les opérations d’aide. Il a noté que la pression de Donald Trump et la négligence de la résolution 2231 du Conseil de sécurité des Nations unies ont empêché le Croissant-Rouge iranien d’apporter son aide dans tous les régions dévastées par ces inondations sans précédent :

Il est impossible à l’heure actuelle de profiter de différents types d’équipements, notamment d’hélicoptères qui livrent l’aide humanitaire. Ce n’est pas simplement une guerre économique, c’est du terrorisme économique.

Les Iraniens sont bien placés pour parler de terrorisme « économique », eux qui, plutôt que d’investir dans un système de drainage adéquat, ont choisi de mener une guerre contre Israël par procuration en finançant le Hamas et le Hezbollah ! C’est ce qui s’appelle de l’argent bien dépensé.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Magali Marc (@magalimarc15) pour Dreuz.info.

Sources:

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