Publié par Christian Larnet le 1 mai 2019

Trop occupés à faire avancer la plate-forme médiatique obligatoirement anti-israélienne, les médias occultent les vrais événements du Moyen-Orient : des millions de personnes expulsées, persécutées et victimes de génocide sous deux impérialismes impitoyables : arabe et turc.

Chaque année, le 15 mai, des militants palestiniens du monde entier pleurent la nakba (leur « catastrophe »), qui correspond à la recréation de l’État juif. Ils nourrissent leur narratif d’histoires fictives sur la façon dont les Juifs européens « blancs » ont colonisé la terre des Palestiniens « bruns » indigènes, et les auraient expulsés, bien que tous les documents historiques démontrent qu’ils sont partis à la demande des armées arabes, qui avaient besoin d’un espace libre pour chasser les juifs.

Le débat existe entre ceux qui défendent la thèse historique et ceux qui réécrivent l’histoire pour accuser les juifs de colonialisme. Mais où est ce débat concernant les dizaines de millions de personnes qui ont subi un génocide, des expulsions et une assimilation forcée (génocide culturel) sous les impérialismes arabe et turc ?

De nombreux groupes ont été persécutés, en masse.

Ils n’ont eu aucune restitution, aucun « droit au retour », et la communauté internationale reste silencieuse. Pourquoi deux poids, deux mesures ?

Pourquoi les juifs sont-ils le seul peuple à qui le monde demande des restitutions, alors qu’au cours des 150 dernières années, des nakbas se sont produites en Afrique du Nord, au Moyen-Orient et en Méditerranée orientale sans que personne ne demande des comptes aux coupables ?

Les victimes de ces génocides sont inconnues du grand public parce que les médias n’en parlent pas. Les journalistes ne veulent pas que le sort des Palestiniens soit inclus dans la plus large réalité. Seuls les Palestiniens ont droit au statut de victimes, parce que leurs bourreaux supposés sont blancs, et juifs, ou inversement.

Les victimes des génocides existent bel et bien

  • Ce sont les 300 000 Assyriens (de 1914 à 1920),
  • Les 1,5 million d’Arméniens (de 1914 à 1923),
  • Les 180 000 Kurdes (de 1986 à 1989),
  • Les 750 000 Grecs (de 1913 à 1920),
  • Les 10 000 Yazidis en 2014 seulement (total inconnu)
  • et les 300 000 Soudanais du Darfour (de 2003 à 2009).

Les victimes d’expulsions et de persécutions existent aussi

  • Les 8 à 14 millions de maronites libanais dans la diaspora, et les 4 millions au Liban,
  • Les 15 millions de chrétiens assyriens dans la diaspora et en Syrie,
  • Et les 11 millions d’Arméniens sous l’empire turc et dans la diaspora actuelle.
  • Puis il y a les 850 000 Juifs qui ont été expulsés ou forcés de fuir l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient,
  • Et le million de Coptes qui ont quitté l’Égypte.

Là où il n’y a pas eu d’expulsions ou d’émigration, il y a eu des persécutions massives.

  • Qui parle aujourd’hui de l’assimilation forcée des Berbères ?
  • Des Kurdes ?
  • Des Soudanais ?

Depuis les années 1960, ces communautés ont subi une arabisation forcée dans les écoles et les institutions gouvernementales.

Par exemple,

  • Le berbère n’est devenu une langue officielle en Algérie qu’en 2002 ;
  • Avant 2002, le kurde était interdit dans les médias turcs ;
  • Les lois d’apartheid contre les communautés juives au Yémen imposaient que les enfants juifs soient enlevés à leurs familles et donnés aux musulmans lors des conversions forcées.

Il existe de nombreux exemples similaires concernant les communautés juives dans tout le Moyen-Orient, jusqu’à la fin du XXe siècle.

A ce jour, aucune restitution de leurs biens n’a été faite, et encore moins proposée par les auteurs de ces crimes odieux. Et aucun droit au retour. Les Turcs et les Arabes ont tous les droits. Au sens propre comme au sens figuré.

Le silence assourdissant des peuples victimes n’est rompu que pour parler de la nakba

Vous n’entendrez jamais parler de ces génocides, ces expulsions massives et émigrations forcées, encore moins des génocides culturels dans les universités ou au journal télévisé du soir. Et malheureusement, c’est la même rengaine dans tous les grands médias internationaux : nakba, nakba et nakba.

Au lieu de cela, partout dans le monde, des « experts » vous diront que le Moyen-Orient est turc, arabe et iranien depuis la nuit des temps.

Ils vous expliqueront avec éloquence comment ces grands et beaux peuples ont été victimes de l’agression européenne et sioniste.

Ils ne vous diront pas un mot des crimes et génocides commis par chacun de ces peuples dans la région.

Les Arméniens, Géorgiens, Assyriens, Kurdes, Juifs et Chrétiens libanais cherchaient l’indépendance des empires arabes et turcs régnants. Avant eux, les Grecs et les Serbes ont fait la même chose.

Pan-arabistes et pan-ottomans complices impunis de crimes contre l’humanité

  • De 1880 à 1923, les pan-ottomans européens ont collaboré avec les Turcs pour conserver les terres colonisées. Ils ont cherché à unir les différents peuples turcs, et ont joué un rôle central dans la revendication des terres que les Turcs avaient conquis en tant que colonialistes, comme l’Arménie, la Grèce et les régions assyriennes de la Turquie actuelle.
  • Les Turcs ont également été à l’origine de génocides dans ces régions, lorsque des groupes soumis à leur domination, notamment les Grecs, les Assyriens et les Arméniens, ont manifesté le moindre désir d’indépendance.
  • Les Turcs ont fait en sorte que les Kurdes et les Assyriens qui restaient soient soumis à une assimilation forcée et ils ont expulsé tous les Grecs et les Arméniens de Turquie.
  • Les Pan-Arabes ont revendiqué des régions où les Arabes s’étaient installés sous le colonialisme des colons arabes au Moyen Âge, et parfois plus tard, en tant que premières patries arabes.
  • En aidant les Britanniques à vaincre l’Empire ottoman, les dirigeants arabes se sont positionnés pour prendre le contrôle de pays multiculturels et poursuivre leurs propres objectifs impérialistes et génocidaires.
  • Ainsi, les Pan-Arabes ont imposé la culture et les coutumes arabes aux Assyriens, aux Berbères, aux maronites et aux Coptes égyptiens.
  • Dans les années 1940, ils ont créé la Ligue arabe et tenté d’arabiser toute l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient.

L’indépendance pour les Arabes, la corde pour les autres

  • En fait, tous les peuples autochtones du Moyen-Orient, des Kurdes aux Assyriens, en passant par les Juifs et les maronites – dont beaucoup étaient déjà amoindris par les massacres – étaient présents au Traité de Versailles et ont appelé à l’autodétermination nationale.
  • Seuls les Juifs et les Arméniens (les Juifs sous les Britanniques et les Arméniens sous les Russes) ont pu obtenir l’indépendance.

Alors que nous approchons du 15 mai et que les trompettes des médias vont nous rejouer l’air assourdissant d’une nakba qui n’existe pas, et que d’innombrables militants mèneront une campagne de relations publiques pour commémorer les réfugiés arabes du conflit israélo-arabe, aucun média, aucun militant, n’aura la plus petite pensée pour les millions de personnes qui ont été et qui sont encore réellement opprimées par les puissances impériales du Moyen-Orient. Et Israël, qui protège les minorités, n’en fait pas partie.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Christian Larnet pour Dreuz.info.

Tiré du nouveau livre de Hen Mazzig : « Bad Progressive », et librement inspiré d’un article paru sur JNS.org.

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