Publié par Magali Marc le 8 mai 2019

Certains membres du Likoud ont critiqué Benyamin Netanyahou pour avoir accepté le cessez-le feu du Hamas.

Selon le député Gideon Saar, principal rival de Netanyahou lors des récentes élections : « Les circonstances dans lesquelles ce cessez-le-feu a été conclu sont défavorables à Israël». De son côté, le Professeur Emmanuel Navon a parlé d’une capitulation humiliante qu’il attribue aux faits que Netanyahou tente en ce moment de former un gouvernement de coalition, qu’Israël s’apprête à accueillir l’Eurovision et à fêter le Jour de l’Indépendance.

Pour les lecteurs de Dreuz, j’ai traduit l’article de Caroline Glick*, paru le 7 mai sur le site de Breitbart.

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Israël doit se préparer à la prochaine guerre contre le Hamas

La dernière série d’agressions du Hamas contre Israël a pris fin lorsqu’Israël a accepté de permettre au Qatar de transférer de l’argent au régime terroriste qui dirige de facto l’État palestinien dans la bande de Gaza.

De vendredi à dimanche dernier (du 3 au 5 mai), le Hamas et son partenaire junior, le Djihad islamique, ont mené une attaque massive contre Israël.

Tout a commencé vendredi lorsque les forces du Hamas ont blessé une soldate israélienne et un officier engagés dans des opérations visant à protéger la frontière entre Israël et Gaza contre l’offensive terroriste en cours du Hamas, qui consiste à déployer des foules à la frontière et à les utiliser comme couverture pour diverses opérations terroristes. Ces opérations se poursuivent depuis un an. Israël a réagi à l’attaque en bombardant une installation du Hamas à Gaza.

Samedi matin, le Hamas et le Djihad islamique ont lancé une offensive de missiles et de roquettes, l’attaque la plus intense jamais lancée contre Israël.

Comme l’a fait remarquer un correspondant militaire de l’un des quotidiens hébraïques à grande diffusion d’Israël, en deux jours, les Palestiniens ont lancé près de 700 roquettes et missiles sur Israël et tué quatre civils israéliens, alors que pendant toute la durée de l’opération Protective Edge (l’offensive terroriste du Hamas contre Israël en 2014 qui a duré 51 jours), ils avaient lancé 4 400 fusées et missiles sur Israël et tué 5 civils israéliens. Autrement dit, cette attaque du weekend dernier est sans précédent.

Les représailles d’Israël ont consisté à bombarder quelque 350 installations du Hamas et du Djihad islamique, à tuer l’agent du Hamas chargé de transférer des fonds du régime iranien au groupe terroriste et à tuer un opérateur de drone. Les contre-attaques israéliennes ont été qualitativement plus dures que lors des précédentes séries de barrages de missiles du Hamas. Israël a pris pour cible les maisons des commandants du Hamas et du Djihad islamique et d’autres cibles de grande valeur pour les groupes terroristes et leurs dirigeants.

Pourtant, en fin de compte, Israël n’a pas fait payer un lourd tribut au Hamas ni au Djihad islamique.

Selon les médias, aux termes du cessez-le-feu conclu par les médiateurs des services de renseignement égyptiens, Israël a accepté de lever les restrictions à l’importation de produits à double usage à Gaza. En d’autres termes, Israël a accepté de permettre au régime terroriste d’importer des biens civils, comme du béton, qui servent également à produire des armes comme des roquettes et des tunnels terroristes. Israël a également accepté d’augmenter la taille des zones de pêche maritime le long de la côte de Gaza. Et Israël a accepté de permettre au Qatar de continuer à envoyer de l’argent au Hamas à Gaza.

Les commandants de l’armée israélienne ont déclaré aux médias qu’ils étaient satisfaits des résultats de l’opération parce que le Hamas n’a rien reçu qu’il n’avait pas déjà. Mais le revers de la médaille, c’est que le Hamas n’a payé aucun prix pour son agression contre des civils innocents.

Des millions d’Israéliens vivent dans les zones ciblées par le Hamas et le Djihad islamique. En 48 heures d’attaques, plus de 14 missiles par heure, en moyenne, ont été tirés sur Israël.

Pire encore, selon l’évaluation généralement admise par les analystes et les commandants militaires israéliens, la prochaine série d’attaques du Hamas approche à grands pas. Elle se produira peut-être vers la fin du mois du ramadan, début juin, ou peut-être attendront-ils que les fonds du Qatar, reçus cette semaine, soient épuisés.

De plus, préviennent les sources militaires, le prochain round sera probablement encore plus mortel que celui qui vient de s’achever.

Il y a trois raisons pour lesquelles chaque série d’agressions du Hamas prend fin de manière si peu concluante.

  1. La première est que le Hamas, la branche palestinienne des Frères musulmans, n’acceptera jamais un véritable cessez-le-feu car c’est un groupe djihadiste qui ne vit que pour anéantir Israël. C’est pourquoi il consacre toutes ses ressources à l’attaquer plutôt qu’à développer Gaza pour le bien-être de ses habitants. Par conséquent, tant que le Hamas contrôlera Gaza, il continuera d’utiliser cette zone comme rampe de lancement pour des attaques contre Israël.
  2. La deuxième raison est qu’il n’y a pas d’alternative au Hamas. Le Fatah, principal rival du Hamas et le groupe qui contrôle l’Autorité palestinienne, n’est pas à la hauteur. Le Hamas a pris facilement le contrôle de Gaza en 2007. Aucune alternative n’existe, même en théorie.
  3. Les Israéliens reconnaissent que la seule façon de renverser le Hamas est de mener une guerre de grande envergure, et de payer un prix énorme en pertes civiles et militaires. La fin de la guerre ne laisserait pas d’autre choix à Israël que de continuer à contrôler Gaza militairement. Il y a peu d’appétit en Israël pour cette option. Le Premier ministre Benjamin Netanyahou a déclaré à plusieurs reprises qu’il ne l’utilisera que s’il est convaincu qu’il n’y a pas d’autre option.

La vérité, c’est qu’au delà des mauvais choix auxquels Israël est confronté quand il s’agit de la bande de Gaza contrôlée par le Hamas, il existe de meilleurs scénarios que celui dans lequel Israël se trouve, alors qu’il paie littéralement le Hamas afin d’obtenir des cessez-le-feu temporaires entre les offensives menées contre les civils israéliens.

Pendant les premières années qui ont suivi l’opération Protective Edge, le Hamas a accepté de ne rien recevoir en échange d’un cessez-le-feu avec Israël autre qu’un accord israélien de ne pas l’attaquer. Un accord informel de cessez-le-feu pour cessez-le-feu signifiait que les répliques d’Israël aux agressions du Hamas ne duraient que tant que le Hamas continuait d’attaquer.

Ce n’était pas une situation idéale. Mais au moins Israël ne récompensait pas le Hamas pour ses agressions.

Au cours des deux dernières années, cependant, la situation financière du Hamas s’est considérablement détériorée, le Fatah et le dirigeant de l’Autorité palestinienne Abbas ayant décidé de mettre fin au soutien financier de l’Autorité palestinienne à Gaza.

À partir de 2017, Abbas a commencé à suspendre les paiements de l’Autorité palestinienne pour l’électricité et l’eau qu’Israël fournit à Gaza. En 2018, Abbas a commencé à suspendre les transferts de salaire aux employés de l’AP à Gaza. Ensemble, ces mesures ont rendu le Hamas incapable de subvenir aux besoins fondamentaux des habitants de Gaza.

Abbas avait espéré que sa décision obligerait le Hamas à accepter son leadership. Mais le Hamas a vu les choses autrement. Plutôt que d’accepter l’autorité du Fatah, il a ouvert un nouveau front contre Israël.

En mai 2018, le Hamas a commencé ses attaques à la frontière de Gaza et les a ponctué de ballons incendiaires et de tirs de roquettes. Israël, qui a un intérêt stratégique à maintenir la séparation entre Gaza contrôlée par le Hamas et les zones contrôlées par le Fatah en Judée et en Samarie, n’avait aucun intérêt à faire pression sur le Hamas pour qu’il accepte l’autorité ou l’argent de Abbas.

Ainsi, lorsque le Qatar est entré en jeu en tant que source alternative de financement, Israël l’a accepté.

Le problème est qu’à ce moment-là, les tirs de roquettes sont devenus un moyen pour le Hamas d’extorquer des concessions monétaires à Israël.
La stratégie étaient passée de tirs sur Israël pour donner l’impression qu’il continuait à jouer le jeu du djihad, à des attaques contre Israël pour obtenir de l’argent.

Comme l’indiquent les termes du cessez-le-feu de l’offensive du weekend, l’équilibre des forces a changé en faveur du Hamas.

Pour remédier à cette situation, et compte tenu de l’aversion raisonnable d’Israël pour la conduite d’une opération majeure visant à renverser le Hamas à Gaza, Israël doit rétablir la dissuasion qu’il a maintenu avec le Hamas pendant les trois années suivant l’opération Plomb durci.

Israël doit rétablir la réalité du «cessez-le-feu pour cessez-le-feu» qui prévalait jusqu’à ce qu’Abbas mette fin à ses paiements de transfert à Gaza. Pour y parvenir, Israël a apparemment besoin de porter un coup au Hamas et à ses principaux maîtres terroristes qui les mettra à genoux.

Ce type d’opération comporterait deux volets principaux.

  1. Premièrement, Israël doit saper la capacité du Hamas à attaquer le territoire israélien en restaurant la zone tampon d’un kilomètre de large du côté de la frontière de Gaza pour bloquer les attaques à sa frontière et en détruisant les stocks de roquettes, mortiers et missiles du Hamas.
  2. Deuxièmement, Israël doit mener des frappes contre le Hamas et les commandants du Djihad islamique.

De telles opérations montreront clairement que le Hamas ne recevra plus aucun paiement pour avoir renoncé à son agression gratuite contre Israël.

La situation économique difficile de Gaza peut être résolue par la combinaison d’une augmentation de l’emploi pour les Gazaouis dans le nord du Sinaï, du côté égyptien de la frontière, et par des projets d’aide humanitaire.

La première solution réduira l’emprise du Hamas sur la population locale.

Si les commandants militaires israéliens ont raison et que la prochaine série d’agressions du Hamas approche à grands pas, Israël devrait mettre à profit les semaines à venir pour se préparer à une opération susceptible de convaincre le Hamas qu’il a tort de considérer les attaques contre Israël comme un moyen de garantir sa survie économique.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Traduction de Magali Marc (@magalimarc15) pour Dreuz.info.

* Caroline Glick est une journaliste et commentatrice de renommée mondiale sur le Moyen-Orient et la politique étrangère des États-Unis.

Sources:

  • https://www.vancourier.com/calm-takes-hold-as-hamas-reports-cease-fire-with-israel-1.23812589
  • https://www.breitbart.com/middle-east/2019/05/07/caroline-glick-israel-must-prepare-for-next-war-with-hamas/
  • https://nationalpost.com/pmn/news-pmn/israel-army-lifts-restrictions-signals-cease-fire-with-gaza
  • https://www.facebook.com/emmanuelnavon/videos/1715688455201408/
  • https://fr.timesofisrael.com/liveblog_entry/gideon-saar-le-cessez-le-feu-a-gaza-est-defavorable-pour-israel/
https://www.vancourier.com/calm-takes-hold-as-hamas-reports-cease-fire-with-israel-1.23812589
https://fr.timesofisrael.com/liveblog_entry/gideon-saar-le-cessez-le-feu-a-gaza-est-defavorable-pour-israel/

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