Publié par Jean-Patrick Grumberg le 9 mai 2019
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Ces jours-ci, les quotidiens parlent volontiers des milliards que Donald Trump a perdu il y a trente ans, suite à un article du New York Times disant qu’ils ont obtenu des informations fiscales sur lui. Mon imagination peine cependant à comprendre pourquoi ils restent silencieux sur deux affaires de corruption bien plus récentes, dans lesquelles Joe Biden est impliqué. Je n’ose imaginer que la référence du journalisme mondial veuille faire élire Biden contre Trump.

Je considère qu’il est du devoir d’un journaliste honnête d’évoquer ces affaires qui ne semblent pas déclencher une curiosité démesurée chez les journalistes, et de les porter à la connaissance de nos lecteurs. N’est-ce-pas notre fonction ? Si nous n’informons pas, à quoi sert un journaliste ?

L’ancien vice-président Biden a quelque 23,5 points d’avance sur le socialiste Bernie Sanders, mais une controverse sur son passé pourrait lui réserver des mauvaises surprises.

Biden a fait obstruction à la justice d’Ukraine au sujet d’une enquête de corruption contre son fils

En 2016, le vice-président Biden s’est rendu en Ukraine, et a menacé de retenir un milliard de dollars en garanties de prêts américains si le pays ne renvoyait pas son principal procureur.

De son propre aveu, alors que les caméras vidéo tournaient, en mars 2016 M. Biden a décrit comment il a menacé le président ukrainien Petro Porochenko de voir l’administration Obama retirer 1 milliard de dollars en garanties de prêts américains, si le pays ne renvoyait pas immédiatement le procureur général Viktor Shokin.

Voici Biden racontant l’histoire deux ans plus tard :

J’ai dit : “Vous n’aurez pas le milliard. Je vais partir d’ici dans six heures.”

Je les ai regardés et j’ai dit : “Je pars dans six heures. Si le procureur n’est pas renvoyé, vous n’aurez pas l’argent”, rapporte Biden.

“Eh bien, le fils de pute, il s’est fait virer ! Et ils ont mis en place quelqu’un de solide à l’époque”, ajoute Biden lors d’un événement organisé par le Conseil des relations étrangères, insistant sur le fait que le président Obama était dans le coup.

Ce procureur qui a été congédié par Biden enquêtait entre autres sur Burisma Holdings, une société ukrainienne d’énergie où le plus jeune fils de Joe Biden, Hunter, siégeait au conseil d’administration, et encaissait 50 000 dollars par mois.

À l’époque, le département d’État d’Obama craignait que le travail de Hunter Biden au sein du cabinet ne nuise à la diplomatie de son père.

Selon les experts, la situation créait un conflit d’intérêts, mais l’administration Obama déclara qu’il n’y avait aucune preuve permettant de conclure que M. Biden travaillait dans l’intérêt de son fils. Evidemment.

1,5 milliard de dollars de la Chine pour la société d’Hunter Biden

Autre affaire très suspecte : la société de capital-investissement de Hunter Biden a obtenu un investissement de 1,5 milliard de dollars d’une banque d’État chinoise, alors que son père était vice président.

Dans son livre, “Secret Empires: How the American Political Class Hides Corruption and Enriches Family and Friends“* (Empires Secrets, comment la classe politique américaine cache la corruption et enrichit sa famille et ses amis), Peter Schweizer décrit comment Hunter Biden a négocié un accord commercial avec la Chine pendant que son père négociait des accords diplomatiques.

Peter Schweizer :

Hunter Biden n’a aucune expérience en Chine. Il n’a pas d’expérience en capital-investissement. L’accord qu’il a obtenu dans la zone de libre-échange de Shanghai, personne d’autre ne l’avait : Goldman Sachs, Bank of America, Blackstone. Personne n’a ce marché.”

La semaine dernière, Joe Biden a été critiqué des deux côtés du paysage politique pour avoir nié les menaces posées par la Chine, notamment la militarisation agressive des îles de la mer de Chine du Sud et l’agressive et déloyale concurrence commerciale. Nous comprenons maintenant pourquoi il a dit de telles choses.

Marc Thiessen, chercheur à l’American Enterprise Institute :

Son fils, Hunter Biden, gagne beaucoup d’argent en temps que consultant avec sa société d’énergie, qui faisait l’objet d’une enquête menée par un procureur principal en Ukraine que son père, le vice-président des États-Unis, a fait licencier. Ca sent la corruption ? La réalité est encore pire que ça.

Si vous revenez deux ans en arrière, en avril 2014, Joe Biden est chargé de la politique ukrainienne, et il se rend à Kiev avec un paquet d’argent de l’USAID pour stimuler l’économie de l’Ukraine, y compris de l’argent pour le gaz naturel.

Trois semaines plus tard, Hunter Biden devient membre du conseil d’administration de la société Burisma, qui appartient à un oligarque russe et ukrainien.

• Il n’a pas d’expérience dans le domaine de l’énergie,

• il n’a pas d’expérience dans la finance,

• il se retrouve à ce poste trois semaines après l’arrivée de Biden.

Et c’est ainsi que cette affaire commence à faire l’objet d’une enquête de la part du premier procureur ukrainien. Mais deux ans plus tard, Joe Biden prend l’avion, et il fait virer le type.

Ce procureur enquêtait sur la société où travaillait son fils, et devinez ce qui s’est passé ? Le procureur a été congédié, et le nouveau procureur a abandonné l’affaire et classé le dossier.

Joe Biden ne devait pas s’impliquer contre un procureur dont il savait qu’il enquête sur l’entreprise où se trouvait son fils.

Concernant la Chine, Thiessen poursuit.

Il semble que presque personne ne puisse dire que la Chine n’est pas un important concurrent, et pourtant Joe Biden a essayé de le dire, alors que son fils y a tellement d’intérêts.

Mais encore une fois, c’est plus grave que ça.

Joe Biden a donc obtenu qu’Hunter Biden s’envole avec lui sur Air Force 2 à Pékin en tant que membre officiel de la délégation, et puis 10 jours après ce voyage, il a tout à coup obtenu un investissement d’un milliard de dollars dans son fonds d’investissement privé.

Non pas d’une société privée chinoise, mais du gouvernement chinois lui-même. De la part de représentants du gouvernement qui négociaient avec Joe Biden.

Conclusion

Marc Thiessen ajoute :

“Imaginez si Donald Trump allait à Pékin, qu’il amène Donald Trump Jr. avec lui, et que quelques jours plus tard, le gouvernement chinois donne à Donald Trump Jr. un milliard de dollars.

Pensez-vous que Jerry Nadler [NDLR : virulent responsable Démocrate d’une commission d’enquête de la Chambre des représentants qui se démène en ce moment pour faire destituer Trump] n’enquêterait pas, ou ne demanderait pas la nomination d’un enquêteur spécial ?

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.

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