Publié par Magali Marc le 12 mai 2019

Un après le retrait du président américain de l’accord sur le nucléaire iranien, les Démocrates gémissent et préviennent que la Maison Blanche est en train de pousser de façon inexorable les États-Unis vers une guerre avec l’Iran. De leur côté, les Européens inquiets se contentent d’observer la partie de bras de fer qui est engagée.

Pour les lecteurs de Dreuz, j’ai traduit l’article de Majid Rafizadeh* publié le 27 avril sur le site du Gatestone Institute.


Les sanctions américaines contre les mollahs sont efficaces

Les critiques du président américain Donald Trump et de sa politique à l’égard du gouvernement iranien ont eu vite fait de dénoncer les sanctions qu’il a imposées à l’establishment théocratique. Leur argument est ancré dans l’idée que la seule manière lucide et efficace de traiter avec l’Establishment clérical iranien est de se montrer conciliant, autrement dit de l’amadouer.

Ces critiques ont eu l’occasion d’initier et de développer cette stratégie d’apaisement pendant les huit années de l’Administration de l’ancien président Barack Obama. Pendant tout ce temps, le président Obama a consenti à faire des concessions sans précédent pour tenter d’apaiser les mollahs au pouvoir. Il les a rencontrés avec générosité et souplesse à chaque étape. Quel en a été le résultat ?

Les sanctions contre l’Iran ayant été levées sous l’Administration Obama, il est rapidement apparu que ces actions donnaient à l’Iran une légitimité mondiale aux yeux de la communauté internationale. Cette nouvelle légitimité et la levée des sanctions ont généré des milliards de dollars de revenus pour l’institution militaire iranienne, le Corps des gardiens de la révolution, ainsi que pour les milices et les groupes terroristes iraniens.

Téhéran a utilisé cet afflux de revenus pour étendre son influence dans toute la région, notamment en Syrie, en Iraq, au Yémen et au Liban. La campagne d’expansion s’est avérée être un immense succès.

Aujourd’hui, les rapports les plus récents montrent que ceux qui soutiennent l’idée d’apaiser l’Iran et critiquent la politique stricte de Trump à l’égard de l’Iran ont totalement tort.

En fait, les sanctions ont exercé des pressions considérables sur le gouvernement iranien à tel point que ses dirigeants ont réduit le financement de leurs alliés, des milices et des groupes terroristes.

Dans un geste sans précédent, le 17 avril 2019, le journal syrien Al-Watan, contrôlé par l’État, a fait une révélation étonnante lorsqu’il a rapporté que l’Iran avait suspendu sa ligne de crédit au gouvernement syrien. Cela s’est produit un jour après que le ministre iranien des Affaires étrangères, Javad Zarif, se soit rendu en Syrie le 16 avril 2019.

Le journal syrien s’est plaint que Téhéran n’a pas non plus été en mesure d’expédier du pétrole en Syrie au cours des six derniers mois. Selon Al-Watan, cette situation a mis une pression considérable sur le gouvernement de Bachar Al Assad qui a été confronté à une pénurie de carburant. Le gouvernement syrien ne produit qu’environ 25 % du carburant dont il a besoin, ce qui le rend dépendant de l’Iran pour fournir le reste.

En outre, le fait qu’Al-Watan ait fait une telle révélation un jour seulement après la visite du ministre iranien des Affaires étrangères Javad Zarif dans le pays montre que Damas n’a pas réussi à convaincre Téhéran d’étendre sa ligne de crédit et ses exportations de pétrole à la Syrie.

Depuis que le président américain Donald J. Trump s’est retiré du Plan d’action global conjoint (Joint Comprehensive Plan of Action – JCPOA), communément appelé l’accord nucléaire iranien, les recettes et les exportations pétrolières de l’Iran sont en baisse constante. Avant que les États-Unis ne se retirent de l’accord nucléaire et commencent à adopter une position plus dure à l’égard des mollahs au pouvoir en Iran, ce pays exportait plus de 2,5 millions de barils par jour. Les exportations de pétrole de l’Iran ont depuis chuté à environ 1,1 million de barils par jour. Cela représente une baisse de plus de 50 %.

Selon les derniers rapports, les sanctions américaines ont également poussé l’Iran à réduire les fonds destinés à ses milices en Syrie. Les militants iraniens n’obtiennent pas leurs salaires et leurs avantages sociaux, ce qui rend extrêmement difficile pour eux la poursuite des combats et la déstabilisation de la région. Un militant d’une milice soutenue par l’Iran en Syrie a déclaré au New York Times: « Les beaux jours sont révolus et ne reviendront jamais ». Il a ajouté, « l’Iran n’a pas assez d’argent pour nous en donner ».

Sentant la pression des sanctions sur l’Iran, Hassan Nasrallah, le dirigeant du groupe mandataire de l’Iran, le Hezbollah, a également appelé les collecteurs de fonds de son groupe « à donner l’occasion au djihad d’obtenir de l’argent et à aider dans cette bataille permanente ».

Le président iranien Hassan Rouhani a récemment admis que la République islamique connaît la pire crise économique depuis sa création en 1979. La monnaie nationale de l’Iran, le rial, est tombée à des niveaux historiquement bas – un dollar américain, qui équivalait à environ 35 000 rials en novembre 2017, vous permet maintenant d’acheter près de 130 000 rials.

Grâce aux sanctions de l’Administration Trump, le flux de fonds vers le gouvernement iranien est coupé, ce qui a un impact sur les efforts des dirigeants iraniens pour financer et parrainer des groupes terroristes et des milices dans la région.

Au grand désarroi des partisans du gouvernement iranien et des partisans d’une politique d’apaisement avec les mollahs au pouvoir – et au grand désarroi des critiques de Trump – les sanctions américaines imposées à l’Iran sont efficaces.

* M. Majid Rafizadeh est stratège et conseiller en affaires, spécialiste de l’Université Harvard, politologue, membre du conseil d’administration de la Harvard International Review et président de l’International American Council on the Middle East. Il est l’auteur de plusieurs livres sur l’Islam et la politique étrangère américaine.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Traduction de Magali Marc (@magalimarc15) pour Dreuz.info.

Source: Gatestone Institute

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