Publié par Guy Millière le 12 mai 2019

J’y pensais en écrivant l’article que j’ai récemment consacré à un ambassadeur de France frôlant l’antisémitisme. J’y pense en réalité à chaque fois que je lis un article dans la presse française concernant Israël et le Proche-Orient.

J’y ai repensé en parcourant la presse française lors de la récente agression du Hamas et du Djihad Islamique contre Israël.

Une incitation à la haine d’Israël est omniprésente dans le contexte francophone. Et cela commence en fait dès le vocabulaire employé. Pas un seul article n’inclut les mots Judée-Samarie. Tous les articles parlent de Cisjordanie (pour les plus modérés) ou de Cisjordanie occupée (plus fréquent). Un nombre important d’entre eux parlent même de “territoires palestiniens occupés”. Lorsqu’il s’agit de Jérusalem, l’expression “Jérusalem Est occupée” se rencontre de manière très fréquente (à chaque fois en fait que se trouve évoquée la partie Est de Jérusalem). Le mont du Temple est systématiquement défini comme l’esplanade des mosquées (le Kotel n’est pas encore défini comme le mur d’al-Buraq, mais cela va venir, sans doute, au point où nous en sommes).

Les “implantations” israéliennes (je dois dire une fois de plus que je déteste ce mot et que je pense que le gouvernement israélien devrait le supprimer de son vocabulaire et parler de villes et villages juifs en Judée-Samarie) sont systématiquement décrites comme des “colonies en territoire palestinien occupé” et leurs habitants comme des “colons”. Quand un assassinat de Juifs a lieu l’assassin est décrit comme un “Palestinien”, un “activiste”, jamais comme un assassin ou comme un terroriste. Gaza est systématiquement présentée comme étant placée sous blocus israélien.

Dans un article récent publié par Le Figaro en réponse aux propos immondes de l’ambassadeur de France dont je parle plus haut et consacré à réfuter l’idée qu’Israël est un Etat d’apartheid, le journaliste Stéphane Amar, que je ne puis a priori accuser d’antisionisme primaire, n’en utilise pas moins presque toute la panoplie linguistique dont je traite ici, et reprend même (involontairement j’espère) une falsification de l’histoire (“Cisjordanie, un territoire conquis en 1967 et occupé militairement depuis”), et la description idyllique de l’Autorité Palestinienne qu’on trouve sans cesse et dans laquelle il n’est, bien sûr, pas question d’antisémitisme, de terrorisme, d’incitation aux meurtres anti-juifs.

Je ne suis pas et je n’ai jamais été de ceux qui pensent qu’il faut se placer sur le terrain de l’ennemi, même d’un seul millimètre ou d’une seule syllabe.

Ou bien ce qu’on dit ou écrit est vrai, ou bien c’est faux. Et employer un vocabulaire falsificateur est commencer à détruire la vérité. Employer un vocabulaire falsificateur qui fait partie d’une opération de diabolisation menée par l’ennemi est contribuer à l’opération de diabolisation. Utiliser une falsification de l’histoire, même passagèrement, c’est contribuer à la falsification de l’histoire, décrire l’Autorité Palestinienne de manière idyllique, c’est commencer à l’exonérer de ses innombrables crimes et exonérer les antisémites négationnistes vicieux et corrompus qui la dirigent.

Quand je vivais encore en France, je ne dérogeais jamais à ce que je viens d’écrire. J’ai provoqué une crise de colère d’Elias Sanbar, ambassadeur de l’organisation terroriste islamique appelée Autorité Palestinienne à l’UNESCO où on a donné à celle-ci le nom d’”Etat de Palestine”. J’ai compris à la fin de l’émission que je ne serais plus invité. Je préfère ne pas être invité que servir la soupe à des gens qui mériteraient au minimum qu’on leur crache au visage.

Si on me parle de Cisjordanie ou de Cisjordanie occupée, a fortiori de “territoires palestiniens occupés”, de Jérusalem Est occupée, d’esplanade des mosquées, de colonies et de colons, de “Palestinien” ou d’activiste lorsqu’il s’agit d’un assassin ou d’un terroriste, de blocus israélien de Gaza, lorsqu’on falsifie l’histoire devant moi, lorsqu’on présente devant moi l’Autorité Palestinienne de manière idyllique, je rétablis les mots et les faits.

Quand j’ai décidé de faire ce que l’un de mes maitres appelait le métier de penseur, j’ai considéré que c’était un métier honnête et que je le ferais honnêtement. Je n’ai pas changé de position.

Remettons mots et faits à leur place. Il y a une Judée-Samarie depuis des millénaires. Elle faisait partie du territoire où devait être créé un foyer national juif lors du démantèlement de l’empire ottoman.  Il y a depuis des millénaires des villes et des villages juifs en Judée-Samarie. Il n’y a eu de Cisjordanie que lors de l’occupation de la Judée-Samarie par la Jordanie entre 1948-49 et 1967. La Jordanie a été créée sur 80 pour cent du territoire censé être restitué aux Juifs pour créer un foyer national juif. Elle a chassé les Juifs de Judée-Samarie en 1948-49. En revenant chez eux, les Juifs ne sont pas des colons et les villes et villages juifs en Judée-Samarie sont des villes et villages juifs en Judée-Samarie. Jérusalem n’a pas été divisée avant 1948-49 et a été réunifiée en 1967. Le Mont du Temple a été appelé Esplanade des mosquées par les envahisseurs musulmans quand ils y ont construit des mosquées, mais n’en reste pas moins le Mont sur lequel s’élevait le Temple juif. Un assassin musulman qui tue un juif est un assassin musulman antisémite, pas un “Palestinien” ou un activiste (assassiner est un crime, pas une activité). Il n’y a pas de blocus israélien de Gaza : Israël au contraire laisse entrer dans Gaza tout ce dont les habitants ont besoin, sauf ce qui sert à faire des roquettes et des missiles. Israël ne laisse pas entrer assassins et terroristes en Israël ce qui devrait apparaitre comme minimalement logique. La Judée-Samarie a été délivrée de l’occupation jordanienne en 1967 dans le cadre d’une guerre défensive d’Israël, et est sous administration israélienne depuis. Des territoires de Judée-Samarie ont été accordés à l’Autorité Palestinienne, qui les occupe, et ce sont des territoires de Judée-Samarie occupés par l’Autorité Palestinienne, qui est une entité dictatoriale, islamique, terroriste, corrompue, criminelle, antisémite.

Si les mots et les faits étaient à leur place dans tout ce qui se dit ou s’écrit sur Israël et le Proche-Orient en contexte francophone, la haine d’Israël serait infiniment moindre.

Si les mots et les faits étaient à leur place dans tout ce qui se dit ou s’écrit sur Israël et le Proche-Orient en contexte francophone, il serait compris que des attaques comme celles que vient de subir Israël sont des actes de guerre qui donnent à Israël non seulement l’autorisation de riposter, mais de détruire les entités qui ont déclaré la guerre. Il serait compris que tirer sur des populations civiles est un crime de guerre très grave et qu’en se cachant au sein de populations civiles les entités coupables de crimes de guerre commettent un deuxième crime de guerre très grave qui donne en soi un deuxième motif à Israël pour les détruire. (Israël a décidé de ne pas les détruire pour le moment, et je ne suis pas du tout certain que ce soit la décision appropriée mais cela ne change rien à ce que je viens d’écrire).

Je ne peux m’empêcher de penser que les mots et les faits ne sont pas à leur place parce que certains font le choix de la haine envers Israël parce que c’est l’Etat juif.

L’Europe a été antisémite pendant deux mille ans. L’islam est antisémite depuis 1400 ans. Hitler et la shoah ont rendu l’antisémitisme peu présentable en Europe, mais la haine d’Israël est une haine de remplacement. L’islamisation de l’Europe apporte un regain de vigueur à l’antisémitisme en Europe, et contribue à la haine de remplacement.

Pour nombre d’Européens, haïr Israël, c’est pouvoir haïr les juifs en se disant qu’on n’est pas antisémite. C’est pratiquer l’antisémitisme de manière lâche et hypocrite.

© Guy Millière pour Dreuz.info. Toute reproduction interdite sans l’autorisation écrite de l’auteur.

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