Publié par Gilles William Goldnadel le 14 mai 2019

Sans vouloir évoquer comme Poquelin des précieuses ridicules, il semblerait que certaines dames perdent parfois le sens de la décence.

C’est ainsi tout d’abord, qu’Emmanuelle Béart accompagnée de Juliette Binoche et d’autres personnalités moins en vue se sont exclamées dans une pétition publiée par Libération: «Les Gilets Jaunes c’est nous!».

Il est vrai que ces dames ont le goût de la proclamation qui ne coûte pas cher et qui confère le bénéfice de l’exposition. Déjà en 1997, la première avait transformé, avec une partie du show-business, l’église Saint-Bernard en lieu de pèlerinage.

En occupant cet espace catholique, les acteurs protégés par la préférence nationale, venaient pieusement exiger «la régularisation de tous les sans-papiers». Pour faire bonne mesure les mêmes personnalités médiatiques avaient lancé un «Manifeste des 121 aux noms difficiles à prononcer».

C’est pour ces démonstrations d’altruisme un peu factice, que le peuple est à présent agacé par le people.

Ils n’hésitaient pas à comparer finement le projet de loi Debré sur les certificats d’hébergement étranger et la situation des juifs sous l’occupation.

En tous les cas, la situation sociétale et sécuritaire dans laquelle la France et les Français se trouvent présentement leur doit beaucoup.

Pour en revenir aux gilets jaunes, et à l’essence de la décence, il est difficile pour l’esprit terre à terre de faire un lien immédiat entre un acteur aérien qui vole au kérosène liquide et un terrien de la France périphérique dont le gazole est spécialement imposé. 

Dans le même ordre d’idées simples, le magazine People With Money estimait les actifs financiers de Madame Binoche à 92 millions d’euros et ceux de Madame Béart à seulement 82 millions.

Gilets jaunes d’or en quelque sorte.

C’est pour ces démonstrations d’altruisme un peu factice, que le peuple est à présent agacé par le people.

Cette semaine, une autre dame aura également défrayé une chronique cette fois plus médiatique que mondaine.

Claire Nouvian, se disant écologiste, membre de la liste présentée par le Parti socialiste et Place Publique était invitée à l’émission animée avec causticité sur C8 par Pascal Praud.

Je passerai rapidement sur sa prestation en furie aux motifs que l’animateur de l’émission s’est cru autorisé à traiter avec espièglerie la question du réchauffement climatique.

Encore heureux que dame Nouvian ne fut pas de confession mosaïque, Lévy eut été traitée d’antisémite.

Incontinent, Claire Nouvian a considéré qu’elle était tombée dans un foyer climato-sceptique purulent.

Pour ne rien arranger, Élisabeth Lévy dont on sait l’allergie urticante à l’intolérance, a cru devoir jeter quelques gouttes d’huiles radioactives sur les braises de la colère de la dame écologue.

A peine sortie du studio incandescent, Mme Nouvian, pour prendre à témoin l’opinion de son martyre, publiait des morceaux choisis de l’émission incriminée dont le moins qu’on puisse écrire est que la sélection opérée ne se caractérisait pas par l’honnêteté.

Des journaux aussi divers que Libération ou Marianne ont rappelé plus équitablement que c’était bien l’écologiste distinguée qui avait ouvert les hostilités polluantes par des expressions aussi peu policées que: «vous êtes dingues!» 

Pour faire bonne mesure, la dame encolérée crut devoir également taxer ses contradicteurs impénitents de misogyne sans faire grand cas du sexe d’Élisabeth.

Encore heureux que dame Nouvian ne fut pas de confession mosaïque, Lévy eut été traitée d’antisémite.

Mais trêve de badinages sur les formes étranges de la communication de la dame, et venons-en au fond de ses imprécations.

Laurent Alexandre remarquait récemment la « dérive psychiatrique » d’une partie des écologistes.

Après en effet que celle-ci ait cru devoir déceler chez ses interlocuteurs les stigmates du climato-scepticisme maudit, elle voulut officiellement les marquer à tout jamais du signe de la bête.

C’est ainsi qu’à plusieurs reprises, et même après l’émission, la représentante de Place Publique, dont on avait cru comprendre que ce parti voulait incarner la gauche tolérante et moderne, se proposait de dénoncer les sceptiques auprès du tribunal du CSA, comme autant de «révisionnistes».

Et c’est bien là qu’on voit que les tenants de l’écologie politique du moment ne sont ni plus ni moins que des gauchistes reconvertis, qui dans le radical-féminisme, qui dans l’environnement, depuis que ceux-ci se sont déconsidérés à l’épreuve désastreuse du réel, dans l’économie ou l’antiracisme.

Pour ceux qui seraient sceptiques de ce que j’écris, je ne les renverrai pas auprès du CSA mais auprès de deux bons auteurs.

Le premier se nomme Bruno Durieux et publie aux éditions de Fallois un édifiant «Contre l’Ecologisme». Il montre qu’une idéologie de combat anticapitaliste et antilibérale issue de la mouvance gauchiste américaine s’est installée sur les ruines du communisme. Il rappelle que les apocalyptiques d’aujourd’hui prophétisaient dans les années 70 la famine et un épuisement des ressources naturelles pour cause de croissance. Il ne devait plus y avoir une goutte de pétrole en 2012…

La seconde s’appelle Sylvie Brunel et publie chez Jean-Claude Lattès «Toutes ces idées qui nous gâchent la vie». Elle aussi relativise le danger climatique. Elle cite le grand spécialiste américain de l’histoire des mentalités, Eugène Weber, qui dans «Apocalypse et millénarisme» paru en 1999, recense les innombrables moments dans l’histoire de l’humanité où la fin du monde nous a été prédite et où une inquisition féroce s’est mise en place pour éliminer les incroyants.

Tout comme aujourd’hui les réseaux sociaux crucifient les hérétiques. Grande peur de l’an mille, flagellants du XIV et du XVe siècle, «Arche du repentir» que Savonarole appelait à construire. 

Brunel cite également opportunément Pierre Georges: «pour entraîner les masses à la croisade, il faut les terrifier».

En ce qui me concerne, j’ignore très sincèrement quelle est la part humaine exacte dans le phénomène indiscutable du réchauffement climatique. 

Plus spécialement concernant le climat, elle rappelle que dans les années 70, c’était le refroidissement de l’atmosphère qui paniquait les scientifiques et non son réchauffement.

S’agissant du GIEC, elle note que celui-ci a été créé par les Nations unies en 1988. Il s’agit d’un groupement intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat, alliance hétéroclite de milliers de personnes, certaines nommées pour leur compétence scientifique, d’autres pour leur représentation politique. Le GIEC ne produit pas de recherche, il les compile. Il n’est pas anodin d’observer que le mandat de cette institution est de montrer le rôle de l’homme dans le changement climatique. «Difficile de sortir de son mandat», observe Sylvie Brunel.

Laurent Alexandre remarquait récemment la «dérive psychiatrique» d’une partie des écologistes.

Il évoquait Fred Vargas (dont on se souvient du sérieux concernant l’innocence de Battisti) et qui explique tout aussi sérieusement: «à 1,5° de plus, la moitié de l’humanité va mourir et 6 milliards vont mourir à plus de deux degrés»…

En ce qui me concerne, j’ignore très sincèrement quelle est la part humaine exacte dans le phénomène indiscutable du réchauffement climatique. 

La seule chose dont je me trouve libre de tout scepticisme, c’est dans cette certitude que les intolérants ridicules qui veulent faire taire ceux qui doutent me trouveront sur leur chemin.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Gilles-William Goldnadel. Publié dans Figaro Vox.

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