Publié par Sidney Touati le 16 mai 2019

Le Capital de Marx est-il responsable des millions de morts du Goulag? Les Evangiles sont-ils la cause de l’absurde haine des Juifs qui a rongé l’Occident chrétien pendant des siècles?

La Coran est-il aux commandes lorsque celui qui prie Allah cinq fois par jour pose sa bombe dans un autobus?

La mort de ces millions d’innocents est-elle programmée dans ces ouvrages qui alimentent le fanatisme et les pratiques religieuses ou idéologiques ?

-absolument pas. Cette question est absurde. Un livre ne peut être la cause des actions humaines. Un livre n’est rien d’autre que ce que les hommes en font. La cause de la misère et de la violence ciblée, c’est l’homme lui-même.

-tu as raison. Le livre n’est pas la Cause du mal, mais il est un outil. Un outil qui possède d’étranges particularités car il a un rapport avec le langage et nous savons tous que l’homme est un être de « paroles », qui se construit dans et par les mots.

Il convient de noter que ces trois textes fondateurs, n’ont pas la même efficacité. Les deux premiers ont perdu de leur tranchant. Das Kapital est même devenu obsolète et agit dans nos sociétés à la manière d’un gène fossile… ou d’un volcan éteint qui se réveille de temps à autre, émettant des fumées toxiques. Quant a l’Eglise…elle a « oublié » le sens premier des Evangiles et réduit sa mission à la défense des « droits humains ». Elle est devenue pour une grande partie des fidèles, une association « laïque ».

-ne reste que le Coran. Mais alors, je t’arrête tout de suite. Considérer comme un simple outil un livre saint qui contient la « parole de Dieu »… n’est-ce pas contradictoire?

-c’est celui qui tue en le brandissant qui le considère comme tel.

-tu oublies que l’outil est manipulé par l’ouvrier. Dans l’Islam, l’homme est l’outil et la parole-écrite révélée par le Coran, le Maître absolu.

-ça c’est l’interprétation que fait le croyant qui veut s’affranchir de toute responsabilité dans les crimes qu’il commet. Tenons-nous en aux faits. Que voyons-nous se répéter sans cesse? Un geste unique accompagné d’une parole unique: l’acte de donner la mort par le couteau, par la bombe, par le camion, par le feu… au cri de: Allah Akbar!

-Il y a donc quatre éléments dans ce scénario: le Livre Saint, le Couteau, la parole et l’homme.

-tu en oublies un: la cible, la victime qui est le Juif, le chrétien, le mécréant, le passant…

-oui, tu as raison. Donc, la scène du crime rituel contient toujours cinq éléments…

-exactement.

-il te faut maintenant les ordonner selon le principe de causalité, n’est-ce pas? La tâche est ardue, car tous sont si intrinsèquement liés! Autant chercher qui est le premier, la poule ou l’œuf!

-pas si vite! Procédons par ordre. Le couteau (ou la bombe…) est bien un pur outil? En tant que tel, il ne peut être la cause du geste meurtrier? Un couteau ne se meut pas lui-même. Il peut au demeurant être utile lorsqu’il permet de couper le pain…quant à la victime, on ne peut l’accuser d’être la cause de l’agression qu’elle subit?

-à moi de te dire, pas si vite! Le couteau est investi d’une fonction symbolique évidente. C’est l’instrument par excellence du rituel sacrificiel. Il est inscrit dans la chaîne du sacré. Il possède un incontestable pouvoir de suggestion. Quant à la victime on l’accuse souvent de « provoquer » l’agresseur. C’est ainsi qu’on conseille aux Juifs de France de ne plus porter de kippa ou aux femmes de ne plus mettre de mini-jupe…aussi incroyable que cela puisse paraître, la « cause finale » est souvent plus ou moins prise en compte!

-pardonne-moi mais tu commets toujours la même confusion. Tu places sur le même plan les motivations et les faits. De grâce! Si nous voulons avancer, restons purement factuels.

-d’accord. Dans la quête de la cause, tenons-nous en aux faits. Et alors?

-le couteau est un outil et la victime hors de cause. Reste la parole, le Livre et l’homme.

-oui, en effet.

-la parole est une formule incantatoire. Elle accompagne le geste, mais ne le produit pas.

-C’est tout de même une parole formatrice, structurante. Mais acceptons ton hypothèse. Tenons pour cause secondaire ladite parole. Et après?

-si l’on écarte comme causes du crime le couteau, la victime et la parole, demeurent l’homme et le Livre. Tu sais qu’ils sont la cause majeure car tu ne peux retirer ni l’un, ni l’autre. Les deux sont la véritable cause des assassinats. L’un conditionne l’autre. Si tu retires le Livre Saint des mains et du cœur du tueur, son acte devient un non-sens.

-ton raisonnement est en apparence impeccable. En réalité, il ne tient pas.

-pourquoi?

-lorsque l’on arrête un terroriste, qu’on le juge, qu’on le condamne, on ne juge ni ne condamne le Coran.

-ta remarque est fondamentale. Mais tu a déplacé le problème. Tu es passé de la scène du crime, à celle du procès de justice. Tu as ce faisant mis le doigt sur un vide judiciaire. Notre Justice sépare ces deux éléments, le Livre et l’Assassin. Lorsque l’on passe du commissariat de police au prétoire, il se produit une véritable métamorphose. Le tueur est invité à laisser son islamisme aux vestiaires. C’est un homme quelconque, nu, qui doit entrer dans la salle d’audience.

Ne prenant en compte que l’homme seul, vidé de ses traditions et croyances, la Justice s’interdit de comprendre le sens de son geste, ses motivations, sa finalité.

-tu veux dire que lorsqu’elle juge un terroriste islamiste, la Justice se trahit?

-cela me semble évident. La police arrête un « islamiste » et la Justice juge un homme, un criminel de droit commun. Non un fanatique religieux ou un « soldat d’Allah ». La Justice refuse de juger un religieux car cela reviendrait selon elle, à porter atteinte à la liberté de croyance; elle ne peut juger un « soldat » dont les crimes relèvent des tribunaux militaires.

-donc, pour ce qui concerne le crime islamiste, la Justice n’est jamais rendue?

-jamais réellement. Ni à la victime, ni à l’accusé, ni à la société, ni à l’Islam. La Justice a pris la décision d’être aveugle.

-mais alors, le problème ne sera jamais réglé?

-tant que nous poursuivons dans le déni, les crimes se répéteront.

Le Jugement libère et la victime et le bourreau en tant qu’il rétablit la vérité. Cette fonction libératrice de la justice n’existe pas pour le terrorisme islamiste.

-c’est dramatique!

-bien plus que dramatique!

-comment ça ?

-pour comprendre ce « drôle de jeu » partons d’un exemple. On découvre le cadavre d’une femme. L’action de la Justice consiste à trouver le coupable, comprendre ses motivations, et prononcer un jugement.

-oui, c’est le schéma classique de l’enquête judiciaire.

-et bien, pour ce qui est du crime terroriste, tout est inversé.

-c’est-à-dire ?

-dans le crime islamiste, il n’y a pas à chercher qui est le criminel. Celui-ci la plupart du temps agit à visage découvert et dévoile ses motivations par l’émission de la parole rituelle: Allah Akbar »!

-Alors, tout est simple. Où est le problème?

-et bien le problème vient du fait que la Justice va faire le travail habituellement fait par le criminel…

-Tu y vas un peu fort !

-non, hélas! Dans le crime de droit commun, le coupable ne veut pas être démasqué. Il tue sa femme par jalousie, mais va maquiller son crime en suicide ou en accident.

-soit, et alors ?

-habituellement, la justice est là pour démasquer le coupable et mettre à nu ses véritables motivations: la jalousie, la cupidité…

Dans le crime terroriste islamiste, elle fait l’inverse. Elle cache le coupable. Elle dit: le meurtrier ment lorsqu’il dit agir au nom de l’Islam…il arrive même que la Justice agissant de concert avec le pouvoir politique, maquille le crime en accident.

-mais c’est terrible ce que tu dis! La justice serait donc complice du crime terroriste?

-oui, d’un certain côté, c’est hélas, l’affreuse vérité.

Dès lors qu’elle refuse d’examiner le lien entre le crime commis et l’islam, elle ne juge jamais un islamiste mais seulement un homme sans religion qu’elle appelle « radicalisé ».

-mais l’islamiste est par définition un homme qui a donné sa vie à l’Islam et qui retire celle des autres au nom de son Dieu. S’il n’est jamais jugé en tant que tel, c’est qu’il est toujours-déjà exclu.

-en effet. Les juges partent du principe qu’ils connaissent vraiment l’Islam et que l’assassin qui s’en réclame, ignore tout de sa propre religion. Les juges obéissent à un syllogisme simple: toute religion est amour; tuer est contraire à la religion, donc les islamistes ne sont pas des religieux.

-que sont-ils?

-la réponse va de soi. Pour la justice, ces criminels sont pour la plupart, des fous, des déséquilibrés ou des cas sociaux, voire des victimes.

Les juges ne se rendent pas compte que ce qu’ils appellent islam n’est rien d’autre qu’un ersatz de christianisme. Pour eux, le Coran est le cinquième Evangile.

Ce déni a pour effet d’enrager les islamistes, d’augmenter leur haine.

-c’est une histoire de fous!

-oui. Eric Zemmour a raison. La France ressemble de plus en plus à un asile d’aliénés commandé par les fous.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Sidney Touati pour Dreuz.info.

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