
En Palestine, tout comme en Algérie, les juifs étaient implantés bien des siècles avant l’arrivée des envahisseurs arabes et non pas, comme ils tentent de le faire croire, après 1492, où, très nombreux, ils furent contraints de quitter l’Espagne et le Portugal pour ne pas accepter de se convertir à la religion catholique.
Des dizaines de milliers se sont alors installés en Algérie, surtout dans le Constantinois, rejoignant les « Anciens », où ils furent très bien accueillis, non pas par les Arabes, mais par les Turcs, qui apprécièrent leurs connaissances financières, économiques et artisanales.
Bien entendu, ils furent considérés comme des « dhimmis » (catégorie sociale non musulmane, donc inférieure) et durent payer l’impôt qui frappait très lourdement les étrangers non musulmans.
C’est pour cette unique raison que les Turcs ne souhaitaient surtout pas que les juifs se convertissent.
Ces juifs réfugiés étaient pour le plus grand nombre des commerçants, artisans, fonctionnaires et professions libérales.
Ils jouèrent par la suite un rôle particulièrement important d’intermédiaire entre musulmans et chrétiens.
Le quasi monopole du commerce urbain était entre leurs mains.
Tous bien entendu parlaient parfaitement l’arabe et le pratiquaient même dans leur vie courante, entre eux et en famille.
Après le départ des Turcs, suite à la conquête du pays par l’armée française, les Arabes, bien que méprisant les juifs, entretenaient avec eux de réels relations professionnelles et les préféraient comme médecins, avocats, conseillers, plutôt qu’à leurs coreligionnaires musulmans jugés trop souvent corrompus et malhonnêtes.
Plus tard, les espagnols s’y s’installèrent à leur tour, au 19e siècle, après la conquête française, pour fuir la misère de leur pays. Surtout dans la région d’Oran qui avait été espagnole au 15e siècle.
Il s’agissait de maçons, artisans ou ouvriers agricoles, rejoints par les Alsaciens, dès 1870, qui fuyaient l’occupation allemande.
Tous ces agriculteurs étrangers étaient appelés « colons ».
Parmi les Arabes et les Kabyles se trouvaient de nombreux propriétaires terriens mais en général ils louaient leurs terres et ne travaillaient pas.
Un Arabe riche ne devait pas travailler car le « travail était signe de roture ».
Comme leurs terres étaient loués elles rapportaient bien moins car les « locataires » étaient payés par 1/5e des récoltes, selon le droit musulman, d’où le nom de « Khames », qui veut dire « le cinquième ».
Ce procédé occasionnait de très nombreuses « chicanes », devenues le sport favori des Arabes et des Kabyles en entraînait des procès interminables. La défense de leurs intérêts, confiée le plus souvent à des professionnels juifs, présentée devant la justice française qu’ils considéraient comme impartiale et honnête, contrairement à la leur.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Manuel Gomez pour Dreuz.info.
De très illustratif articles sur une histoire confisquée.
voir à ce sujet l’excellent livre de Didier Nebot: les tribus oubliées d’Israël
@Eitan
Merci pour cet info. J’ai trouvé une interview de D. BenSoussan par D. Nebot. passionnant.
Le judaïsme berbère remonte très loin dans le temps, Certains la font remonter à l’époque de Salomon (1er millénaire av. J.-C.), d’autres à la période qui a suivi la destruction du Premier Temple (587 av. J.-C.), d’autres encore à une date plus récente, après la destruction du Second Temple (70 de l’ère chrétienne).
David Bensoussan nous donne son point de vue dans un entretien avec DIDIER NÉBOT
Les tribus oubliées d’Israël
(L’Afrique judéo-berbère des origines aux Almohades)
David Bensoussan – Les Éditions Du Lys
Question.Existe-t-il un sentiment d’appartenance juive chez les Berbères?
Réponse. Dans le folklore berbère, on peut entendre ce poème:-«Maman, pourquoi ne travailles-tu pas la laine le samedi?»-«C’est ainsi mon petit, depuis longtemps, très longtemps…»-«Pourtant le Fquih (sage musulman) dit que c’est le vendredi»-«Ta ta ta ! qu’est-ce qu’il en sait le Fquih des gens d’il y a mille ans.»
Voilà ce qu’ encore aujourd’hui on relate dans de très nombreux foyers berbères. La mémoire collective de tout un peuple a emmagasiné au plus profond de son subconscient une conviction profonde: l’appartenance à un monde totalement distinct de celui des arabes. Si ces deux peuples partagent la même religion, tout le reste, les sépare, que ce soit sur les plans ethnique ou culturel.
Q.Quelles sont les principales sources historiques relatives au passé judéo-berbère?
R.El Bayan, El Bekri, Ibn el Athir, le Kitab el Adouani et
surtout Ibn Khaldoun, l’un des plus grands auteurs arabes qui vécut au XIVesiècle, parlent de ces tribus berbères qui sont juives:«Une
partie des Berbères professait le judaïsme, disait Ibn Khaldoun, religion qu’ils avaient reçue de leurs puissants voisins, les Israélites de la Syrie. Parmi les Berbères juifs on distinguait les Djéraoua, tribu qui habitait l’Aurès.Parmi leurs chefs les plus puissants, on remarqua surtout la Kahéna, femme qui fut tuée par les arabes à l’époque des premières invasions.»À la lecture de ces ouvrages volontiers minimisés ou par trop souvent ignorés des têtes bien pensantes, j’ai compris qu’il y avait eu une présence juive importante en
Afrique du Nord avant l’arrivée des Arabes. J’ai alors désiré en savoir plus long et surtout faire partager mes découvertes. J’ai donc écrit un roman, la Kahéna, et un essai historique, les tribus oubliées d’Israël, dont le sous titre, l’Afrique judéo-berbère des origines aux Almohades, cerne le thème de mon ouvrage.
Q.Comment votre ouvrage a-t-il été reçu par les Berbères?
R.Je fus très surpris de recevoir de nombreux témoignages de sympathie de la part
des Berbères. Ils me remerciaient d’avoir écrit ces livres et d’avoir fait ressurgir un pan entier de leur passé, dont ils se doutaient, mais qu’ils n’osaient pas revendiquer ouvertement jusque là, pour des raisons politiques,.
Beaucoup savent avoir des racines juives et cela est loin de leur déplaire. Il en va ainsi de la tribu des Aït Daoud (les fils de David) qui vit en Kabylie, au pied de l’Aurès(1). Ces gens qui sont bien sûr musulmans, se réclament de leur descendance de la grande tribu judéo-berbère des Djéraoua, laquelle au VIIesiècle s’opposa aux Arabes, avec à sa tête une reine mythique appelée la Kahéna.
Q.Quelle preuve avons-nous de l’existence du passé judéo-berbère?
R.Les éléments confirmant ces faits extraordinaires sont légion. En voici trois:-La tribu de la Kahéna s’appelle en arabe la tribu des Djéraoua. Mais le «Dj» arabe se dit «Gue» en berbère. La prononciation exacte est donc Gueraoua, mot dans
lequel il nous est facile de reconnaître la racine hébraïque «Guer», qui signifie celui qui adhère au judaïsme.-Bagaï, la capitale de la Kahéna, se trouve dans les monts de l’Aurès. Elle est située sur une montagne sacrée pour les Berbères. Or les Berbères ne prononcent pas Bagaï, mais Baraï ou Haraï, et chacun sait que Haraï est, en hébreu, la montagne de Dieu de Moïse. «Har» (montagne), «aï» (dieu). Voilà encore une autre preuve percutante de l’origine hébraïque du nom de la capitale de la Kahéna.-Lorsque les Arabes arrivèrent au VII
esiècle en Afrique, ils surnommèrent cette reine Kahina, terme identique au mot Kahina ou El Kahina, désignant les tribus juives en lutte avec Mahomet.J’ai eu l’occasion de m’entretenir puis de sympathiser avec certains membres de cette
tribu des Aït Daoud (en berbère Aït et en arabe Ouled). Je projette d’écrire avec eux un livre sur l’histoire magnifique de cette tribu.
Q. Votre ouvrage «Les tribus d’Israël » a reconstitué une période nébuleuse de l’Afrique antéislamique. Pouvez-vous nous en donner les grandes lignes?
R. L’Afrique du Nord a été sémitisée non pas par les Arabes mais par les Phéniciens (cousins germains des Hébreux) et plus tard par les Juifs. Les Phéniciens arrivèrent dès le XIesiècle avant J.C. Ils fondèrent de nombreux
comptoirs, puis s’intégrèrent aux autochtones berbères. Ils apportèrent avec eux la circoncision, l’interdiction de manger du porc et une langue: le punique, pratiquement identique à l’hébreu. Lorsque les Juifs chassés de Judée arrivèrent aux alentours du début de l’ère chrétienne en Afrique du Nord, ils se trouvèrent en présence d’un monde déjà partiellement sémitisé, monde auquel ils s’intégrèrent facilement. La colonisation de cette région du monde par Rome, avec ses excès et sa violence, resserra les liens entre les Juifs et les autochtones. Cela facilita la création de ces tribus berbères.
D’autres Juifs étaient présents sur ces terres depuis trois siècles. Ils vivaient en Cyrénaïque (Libye actuelle). Ils se heurtèrent violemment aux Romains et durent fuir dans les steppes semi-désertiques de l’arrière pays africain. Ce sont eux qui formèrent un peu plus tard, le plus gros de la tribu judéo-berbère des Djéraoua.
Rome règnera en maître jusqu’au Vème sièce, où elle sera éliminée par les Vandales.
Pour certaines tribus Judéo-berbères qui étaient cantonnées dans le Sud de l’Algérie, c’est un vent de libération. Elles migrent alors vers le Nord, où elles s’imposent auprès des autres tribus, grâce à l’introduction du chameau,. Ce sont ces tribus qui au VIIesiècle mèneront le combat contre les Arabes lorsqu’ils envahirent le Maghreb. D’abord victorieuses avec la Kahéna, ces tribus judéo-berbères s’effondreront par la suite, laissant le champ libre aux troupes musulmanes.
Q.Est-ce alors que l’Afrique du Nord s’arabise?
R.Oui. Toutefois, les Arabes qui envahirent l’Afrique du Nord, ne représentèrent pas plus de cent mille personnes. Mais il se passa le phénomène incroyable à l’effet que des millions de berbères (juifs, chrétiens ou païens) en optant pour l’islam, devinrent des Arabes par commodité, laissant tomber dans l’oubli leur passé de berbère.
Cependant ces conversions et cette volonté de se considérer comme arabe se firent au cours de plusieurs siècles. Et ce,
contrairement à ce qui se passait dans la plupart des pays conquis par les fils du Croissant, où il suffisait que la dynastie
régnante se convertisse pour que le peuple suive. Alors que les Berbères chrétiens ou païens capitulèrent rapidement, les Berbères
juifs opposèrent une longue résistance et, de la sorte, le judaïsme perdura de façon non négligeable jusqu’au XIIesiècle.
C’est à cette époque berbère, connue sous le nom du «glaive d’Ibn Toumart» que tout bascula et que l’on assista à la véritable fin du judaïsme. Au nom de la théologie, les Almohades qui prennent alors le pouvoir indiquent aux Juifs «qu’ils ont le choix entre l’Islam et la mort».Les conversions sont nombreuses, les massacres aussi. Le judaïsme berbère a vécu. Il ne reste plus que quelques minuscules enclaves hébraïques, sans âmes ni chef spirituel d’envergure pour leur redonner force et vitalité.
Q.Que reste-t-il du passé judéo-berbère?
R.L’arrivée des Juifs sépharades d’Espagne au XVesiècle sonne le glas des quelques ilôts juifs berbères qui avaient refusé la loi du Prophète et qui acceptent la suprématie de leur frères ibériques, jusqu’à en oublier avec le temps leur propre histoire.
Aujourd’hui il n’y a pratiquement plus de Juifs en Afrique du Nord. Il n’y a que des Arabes (souvent d’anciens berbères) et des Berbères, tous musulmans, qui désirent, pour un grand nombre d’entre eux, revendiquer cet héritage culturel, riche et varié, mais passé dans la moulinette de l’Oubli.
cette info.
@gedeon
Didier Nebot parle aussi des découvertes archéologiques lorsque les Français arrivèrent en Algérie.
Des “minis-temples” avec l’autel aux sacrifices, et surtout des cryptes où étaient déposées les morts à la manière des Égyptiens. Si les objets ayant appartenu aux défunts avaient été volées, il restait néanmoins des gravures à même la roche qui prouvaient l’origine hébraïque des défunts.
En conséquences on peut affirmer qu’en règle générale les hébreux n’enterraient pas leurs morts, mais qu’ils les déposaient dans des sépultures comme les Égyptiens.
Il serait par ailleurs intéressant de savoir à quel moment de leur histoire ce rituel a changé et est devenu ce qu’il est de nos jours.
Gédéon : BRAVO pour votre commentaire très intéressant. Je ne savais pas qu’il y a une telle ascendance juive chez les berbères.
Bonjour Mr Gomez
Super leçon d’histoire. Je pensais bien connaître l’histoire de mes coreligionnaires Juifs d’Afrique du Nord et ce que vous avez écrit aujourd’hui est non seulement de vrais faits historiques mais nous expliquent beaucoup de choses , à savoir entre autres, pourquoi les Juifs étaient acceptés par les autorités Ottomanes , la venue des Espagnols dans leur ancienne terre d’Oran et les rescapés d’Alsace Lorraine en 1870
Grand merci pour votre article
Manuel Gomez, merci d’avoir rétabli la vérité, encore une fois.
Merci, Manuel Gomez, pour ce nouvel article et tous les autres qui éclairent singulièrement l’histoire de l’Afrique du Nord, une histoire qui reste à écrire, tant elle a été défigurée. Je me demande même s’il y a eu une région du monde dont l’histoire a été aussi falsifiée que celle-là.
Beau morceau d’histoire Monsieur Gomez , merci …………..
Vous devriez en envoyer un exemplaire à Macron , car manifestement il a de sérieuses lacunes en histoire .
Il est temps de rétablir la vérité historique !
Excellent article ,et un mauvais point pour mon ignorance !
Du moins, c’est ce qu’ils tentent de nous imposer.
Je croyais pourtant que c’était eux seuls qui avaient sauvé la France de 14-18, et que les monuments “aux morts” étaient donc des leurres.
et lorsqu’ils ont été majoritaire, oust, la valise ou le cercueil.
avis aux biounours français
le couscous comme tot le monde le sait n est pas un plat d origine arabe mais Berbere et qui sait par extention…..en tout cas pourquoi les juifs d afrique du nord mange le couscous vendredi soir……. on appelle d ailleurs la semoule ….la graine ….parce que graine de couscous rappelle la graine de la manne c est quoi ces rapprochements sinon juif…..berbere peut etre ……
Une des plus grosses erreur de l’histoire c’est d’avoir créé l’État Palestinien et l’État Algérien car en vérité ces 2 pays n’existent pas et le monde aurait été mieux sans ces États…
c’est quoi “l’état palestinien”?
proto-État*