Publié par Dreuz Info le 23 mai 2019

« 2017 : Dernière chance avant le Grand Remplacement* » de Renaud Camus, entretiens avec Philippe Karsenty. Extraits sur les passages consacrés à Israël et aux Juifs

L’arrogance islamique n’est jamais plus évidente qu’en les moments où elle appuie les droits prétendus des musulmans au site de la mosquée Al-Aqsa sur le fait qu’il s’agirait du “troisième lieu saint de l’islam”. Admettons que ce le soit, et c’est déjà beaucoup demander, car, jusqu’en 1967, on n’avait guère entendu parler de Jérusalem comme “lieu saint de l’islam” ; et les dirigeants et chefs d’État arabes et musulmans ne s’y pressaient guère pour y faire leurs dévotions, alors que la ville était sous contrôle jordanien et qu’ils eussent eu tout loisir de le faire. C’est la reprise par les Juifs de leur capitale éternelle qui, tout à coup, a fait de Jérusalem une ville sainte de l’islam, par on ne sait quel miracle rétrospectif. Mais passons, passons, admettons : troisième lieu saint de l’islam, bon, il y a quelques textes à l’appui. En quoi cela devrait-il donner aux musulmans le moindre droit, dans la mesure où le mont du Temple est de toute évidence la premier lieu saint d’Israël, et Jérusalem en général, le site de la Passion du Christ, le premier lieu saint du christianisme ? En quoi un troisième lieu saint, nouvellement créé, d’une religion tard venue, devrait-il étayer ses prétentions au détriment de deux autres religions plus anciennes, dont le même lieu est le premier lieu saint ?

Est-ce qu’une religion jouit d’une préséance sur deux autres qui la valent bien, au seul motif qu’elle fait plus peur et que ses fidèles sont plus agressifs ? Et que pourrions-nous dire, nous autres chrétiens, face à toutes nos églises et basiliques transformées en mosquées, en musées, en hammams ou en Dieu sait quoi, à commencer par la sublime Sainte-Sophie, un des édifices les plus sacrés et les plus beaux de la chrétienté ? Je veux bien de la Turquie en Europe, moi, à titre de restitution : mais seulement la Turquie d’Europe.

PK : Au Proche-Orient, un pays semble résister au Grand Remplacement, Israël ? Croyez-vous qu’Israël offre un contre-modèle à nos sociétés européennes ?

RC : Ah ça oui, absolument, mille fois ! Israël est un modèle pour toute sorte de raisons.

D’abord l’appartenance de cette terre à ce peuple-là, et réciproquement, est le modèle de toutes les appartenances, leur matrice. Aucun pays sans doute n’appartient mieux à son peuple, ni aucun peuple à son pays, qu’Israël aux Juifs, les Juifs à Israël, Jérusalem au judaïsme et à la judéité.

…/…

C’est une des raisons qui me font dire qu’Israël est le modèle des sociétés occidentales, l’exemple de ce qu’elles devraient être : pays resurgi de la mort et de l’holocauste, remonté du tombeau, comme Lazare, ressuscité, comme l’hébreu effacé et re-né.

PK : Pensez-vous qu’Israël parviendra à maintenir cette position ?

RC : Oui, je ne m’inquiète pas trop pour Israël. Son peuple a reçu l’enseignement exactement contraire à celui que subit le nôtre depuis un demi-siècle est plus. Les Israéliens ont appris dès l’enfance à résister, à ne pas baisser les bras, à persévérer dans l’être, à ne pas céder un pouce de leur territoire et de leur dignité. Leurs ennemis les haïssent, mais les respectent, parce qu’ils font face à leur destin comme des hommes. Les Européens sont conditionnés par un bourrage de crâne exactement inverse, qui les persuade qu’ils n’ont aucun droit, qu’ils ont tous les torts, qu’ils n’ont d’autre devoir que d’accueillir l’Autre et toujours plus d’autres, quitte à se laisser submerger par eux et à leur abandonner leur pays.

Le paradoxe, si c’en est un, est que ces deux attitudes rigoureusement contraires ont la même source, la même origine historique, qui est l’abomination des camps de la mort et le très légitime “plus jamais ça” qui s’ensuivit. Seulement ce “plus jamais ça” est interprété de façon diamétralement opposé en Israël et en Europe. C’est normal, en un sens, c’est une question de rôles : celui de la victime, celui du bourreau. Juifs et Israéliens n’avaient certes pas le choix, ils ne pouvaient être, dans la relation rétrospective à cet événement des événements, ce tohu-bohu, comme dit la Bible, à cette Shoah, comme dit Claude Lanzmann, que dans le rôle de la victime. Et le plus jamais ça fondateur prenait dès lors ce sens : nous ne serons plus jamais des victimes, et moins encore des victimes passives, hébétées ; nous ne consentirons à rien de ce qu’on pourrait vouloir nous imposer contre notre volonté ; nous sommes prêts à subir tous les sacrifices et à affronter toutes les épreuves pour défendre le territoire qui nous est rendu, notre identité et notre vie.

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