Publié par Eduardo Mackenzie le 27 mai 2019

Le scandale du faux reportage du New York Times sur l’armée colombienne a mis à mal le journal américain.

Celui-ci visait à salir les forces armées mais, en fait, il n’a fait qu’exposer son reporter Nicholas Casey et même a dévoilé un réseau politique qui parraine de telles bavures avec le soutien de George Soros. Bref, il a permis d’ouvrir un débat en Colombie sur la vraie nature du New York Times.

Voyons d’abord le cas Patrick J. Leahy. La haine de ce sénateur démocrate de 79 ans à l’égard de l’armée colombienne ne date pas d’hier. Nous n’oublions pas qu’en juin 2002, il avait tenté, avec son bras droit Tim Rieser, de faire échouer le Plan Colombie. Le président colombien sortant, Andres Pastrana, avait demandé au président George Bush de renouer l’aide militaire américaine à la Colombie après l’échec des « négociations de paix » avec les FARC au Caguan. A cette époque, les FARC étaient en pleine offensive, commettant toutes sortes d’atrocités dans presque toutes les régions de la Colombie. Álvaro Uribe, qui venait d’être élu président de la République, avait rencontré des responsables de l’administration Bush et des dirigeants du Congrès pour défendre le Plan Colombie. La manœuvre de Leahy a finalement échoué et le matériel militaire fourni par les États-Unis, essentiellement des avions et des hélicoptères de combat, a permis à l’armée et à la police colombienne de mettre plus tard un terme à l’offensive narco-terroriste.

La semaine dernière, le sénateur Leahy a recommencé ses agissements contre l’armée colombienne. Il a soutenu le reportage bidon de Nicholas Casey et a conspué la sénatrice colombienne Maria Fernanda Cabal, qui venait de montrer des photos datant de 2016 où Casey apparait en train de rouler à moto avec des hommes armés des FARC (ce qui en dit long sur sa fausse indépendance). Très en colère, Leahy, a ordonné au président colombien Ivan Duque d’exiger à la sénatrice Cabal « des preuves » de ce qu’elle disait à propos de Casey, renversant ainsi la charge de la preuve. Avec cette pirouette, Leahy a tenté d’exonérer le journaliste de présenter les preuves qui justifieraient son article. Mais il n’a pas réussi. Le ministre colombien de la Défense a accusé Casey d’avoir choisi les faits qui l’intéressaient, de dramatiser et / ou de cacher les autres faits et de mentir. Au lieu de s’expliquer, Casey s’est enfui de Colombie non sans diffamer encore l’armée en disant qu’il était « en danger ». De nombreux Colombiens continuent de réclamer à Casey les preuves qui permettraient d’affirmer que l’armée a ordonné aux soldats de « commettre des meurtres ».

L’attitude délirante de Leahy a discrédité le Parti Démocrate auprès des Colombiens. Dans le passé, cette formation respectait les usages diplomatiques avec les dirigeants des pays amis.

Patrick Leahy milite dans la fraction la plus à gauche du Parti Démocrate. Lors de la dernière campagne électorale, il a soutenu Bernie Sanders, un sénateur de 78 ans qui s’identifie comme « socialiste » et que la BBC appelle « le socialiste qui veut être président des États-Unis ». Pendant la dictature d’Hugo Chavez, Sanders a aidé, en 2005 et en 2006, une société pétrolière vénézuélienne, Citgo, à obtenir le permis de vendre ses produits aux États-Unis. En 2013, David Sirota, un ancien porte-parole de Sanders, a loué le « miracle économique de Chavez » malgré la débâcle de ce pays.

Voilà les personnes qui veulent renverser le ministre de la Défense et le commandant de l’armée colombienne, avec l’aide de George Soros. Ils estiment qu’ils peuvent exiger du président Duque de poursuivre en justice María Fernanda Cabal, sénatrice du parti de gouvernement (1).

En défendant Casey et en affirmant sur Twitter que le NYT « rend compte de manière précise et impartiale » et qu’il « ne prend part à aucun conflit politique dans le monde », le New York Times en a fait rire beaucoup. Pendant des décennies, le NYT a été un journal de référence, largement lu et respecté. Ce n’est plus le cas. C’est un journal de plus en plus amer, avec des plumitifs, des ressentiments et des obsessions à gauche. Sa bavure de la semaine dernière et son incapacité à reconnaître sa faute reflète l’arrogance d’un journal qui jette la pierre et cache la main.

Le New York Times est critiqué aux États-Unis et pas seulement pour ses mensonges à l’égard du gouvernement de Donald Trump. En janvier dernier, ce journal avait scandalisé des millions de lecteurs avec un article faisant l’éloge de la dictature cubaine (2) et du rôle joué par Castro dans la réalité politique du Venezuela et du Nicaragua.

Le NYT est accusé d’avoir aidé des campagnes palestiniennes contre Israël, d’avoir donné des ailes à la violence du Hamas. En France, on se rappelle que les dessins de Charlie Hebdo, hebdomadaire qui a été massacré le 7 janvier 2015 par des terroristes islamistes, ont été censurés par le NYT par « respect de la religion musulmane », avant de publier des images antichrétiennes sous la forme d’un portrait du pape Benoît XVI avec des préservatifs de couleurs.

Bien que son rédacteur en chef et certains de ses chroniqueurs soient juifs, ce journal commet des actes d’une grande bassesse. En avril dernier, il a publié un dessin clairement antisémite. Dans celui-ci apparaît le Premier ministre Benjamin Netanyahu sous la forme d’un chien. Celui-ci porte un collier décoré d’une étoile de David et traîne un homme aveugle, le président Donald Trump. Hatzad Hasheni, une publication israélienne, a commenté : « Cette caricature rappelle les posters et les caricatures publiés dans l’Allemagne nazie montrant les Juifs en train de contrôler les États-Unis et les puissances alliées, dictant leur politique et poussant le monde à la guerre ».

Grâce au scandale suscité par le rapport non corroboré de Nicholas Casey, les Colombiens ont appris que le NYT avait vendu des actions classe A pour 3.200.000 dollars à George Soros et que l’organisation de celui-ci, Open Society Foundations, stimule la production de reportages bidons qui servent ses intérêts. L’acte contre l’armée montre que l’OSF tente de saper l’aide militaire que les États-Unis prêtent à la Colombie. L’OSF utilise la soi-disant Loi Leahy, créée en 1997, pour empêcher les pays amis de fournir de l’aide en équipements et en entraînement militaire sous le prétexte que leurs forces armées commettent de « graves violations des droits de l’homme ».

Ce que Nicholas Casey a fait ces jours-ci est un premier pas vers la réalisation d’un objectif : laisser la Colombie sans le soutien de la Maison Blanche et du Pentagone afin que la narco-subversion et, plus particulièrement les FARC et l’ELN, puissent mettre à exécution les pactes Santos-FARC et faire plier l’Etat et la société colombienne à court terme. Et aussi pour que la Colombie se retrouve sans défense face aux menaces vénézuéliennes et nicaraguayennes.

Quelques jours auparavant, Vivanco, un autre opérateur de George Soros, avait tenté de faire limoger l’ambassadeur de Colombie auprès de l’OEA, Alejandro Ordóñez. Vivanco est également intervenu dans l’opération contre l’armée colombienne, car tout ce cirque fait partie du même projet de déstabilisation.

Ce qui est intolérable, c’est l’attitude d’un groupe colombien qui prétend défendre la liberté de la presse. La Flip a accepté, en effet, la version du NYT et, au lieu de dénoncer les méthodes de Casey, il a avalé tout ce qu’il avait dit.

Nous, les Colombiens, devrions être plus critiques et plus exigeants vis-à-vis des campagnes qui se présentent, drapées des meilleures intentions. Au lieu de venir à l’aide du premier bouffon qui veut nous donner des leçons de modernité, il nous faut être plus prudents.

© Eduardo Mackenzie (@eduardomackenz1) pour Dreuz.info. Toute reproduction interdite sans l’autorisation écrite de l’auteur.

  1. Voir la réponse de la sénatrice María Fernanda Cabal au sénateur Patrick Leahy : https://twitter.com/MariaFdaCabal/status/1131321631853486082
  2. Voir : https://www.nytimes.com/es/2019/01/06/revolucion-cubana-jon-lee-anderson/
  3. https://www.cibercuba.com/noticias/2019-01-11-u157374-e157374-s27061-fuertes-criticas-new-york-times-articulo-opinion-elogia

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