Publié par Jean-Patrick Grumberg le 3 juin 2019

Alors que 6 États ont voté des lois très restrictives sur l’avortement, un sondage vient détruire ce que les médias aimeraient que vous pensiez sur la question.

Le dernier sondage du Centre pour la politique américaine de l’université Harvard, en collaboration avec l’agence Harris Interactive, a révélé qu’une majorité d’électeurs américains croient que l’avortement devrait être légal jusqu’au premier trimestre et pas plus, ou seulement en cas d’inceste et de viol.

Très peu croient, comme le parti Démocrate le réclame, Hillary Clinton en tête, que les femmes doivent pouvoir avorter au cours du troisième trimestre ou jusqu’au moment de l’accouchement.

Le sondage, effectué en ligne aux États-Unis les 29 et 30 mai 2019 auprès de 1 295 électeurs inscrits, a révélé :

  • 41 % des électeurs estiment que l’avortement ne devrait être autorisé qu’en cas d’inceste et de viol.
  • 29 % pensent que l’avortement devrait être légal jusqu’au premier trimestre.
  • 17 % croient qu’il devrait l’être au cours du deuxième,
  • 8 % croient qu’il devrait l’être au cours du troisième trimestre,
  • Et seulement 6 % des Américains croient que l’avortement devrait être autorisé jusqu’au moment de la naissance – c’est la position officielle des médias, lesquels véhiculent la position officielle du parti Démocrate.

A la question : est-ce qu’un médecin et une mère devraient ou non être autorisés à tuer un bébé né avec des malformations :

  • une majorité de 70 % a répondu que le médecin et la mère ne devraient pas être autorisés à tuer le bébé après la naissance.

A la question : “Pensez-vous que nos lois actuelles sur l’avortement sont trop libérales, trop restrictives ou tout simplement justes ?

  • 29 % estiment que les lois actuelles sont trop libérales,
  • 37 % estiment qu’elles sont trop restrictives et
  • 34 % estiment que les lois actuelles étaient justes.

Le sondage a également révélé que la plupart des Américains veulent que la Cour suprême renverse ou modifie l’arrêt Roe c. Wade.

  • 20 % estiment que la Cour suprême devrait l’annuler,
  • 49 % estiment qu’elle devrait modifier la décision,
  • 31 % croient que l’arrêt Roe vs Wade* devrait être confirmé.

Ce scrutin intervient alors que plusieurs Etats ont adopté ces dernières semaines des lois pro-vie qui limitent les avortements au moment où un battement de cœur est détecté chez le bébé ou au moment de la conception, suscitant la colère des Démocrates pro-avortement et des candidats à la présidence 2020.

En revanche, le président Trump s’est clairement exprimé pour le respect de la vie. Il est, selon les évangéliques, le président le plus pro-vie qu’ils aient connu.

*L’arrêt de la Cour suprême Roe vs Wade ressemble, pour les militants Démocrates et les journalistes, à la ligne rouge qu’il est interdit de franchir sans quoi le pays plongera dans les ténèbres du fascisme et du passé le plus rétrograde.

C’est au nom de la protection hystérique de Roe vs Wade que les activistes ont tenté de faire dérailler la nomination du juge à la Cour suprême Brett Kavanaugh, un épisode dont vous vous souvenez certainement, où une psychologue a prétendu avoir été abusée par Kavanaugh trente ans auparavant alors qu’ils étaient lycéens – sans être capable d’en apporter ni la moindre preuve, ni aucun témoignage.

Wikipedia donne une bonne définition de l’arrêt :

Roe vs Wade, (1973), a été une décision historique de la Cour suprême des États-Unis, dans laquelle la Cour a statué que le quatorzième amendement à la Constitution américaine offre un “droit fondamental à la vie privée” qui protège la liberté de la femme enceinte de choisir si elle veut ou non subir un avortement.

Toutefois, la Cour a statué que ce droit n’est pas absolu et qu’il doit être mis en balance avec les intérêts du gouvernement de protéger la santé des femmes et de protéger la vie prénatale.

La Cour a résolu ce critère d’équilibre en imposant des règles distinctes selon le trimestre de la grossesse.

• Au cours du premier trimestre, les gouvernements des Etats ne peuvent pas du tout interdire les avortements ;

• au cours du deuxième trimestre, les gouvernements peuvent exiger des règlements sanitaires raisonnables ;

• au troisième trimestre, l’avortement peut être entièrement interdit tant que les lois prévoient des exceptions dans les cas où cela est nécessaire pour préserver la vie ou la santé de la mère.

Parce que la Cour a classé le droit de choisir de subir un avortement comme étant “fondamental”, la décision exige que les tribunaux évaluent les lois qui seraient votées par un Etat selon un “contrôle strict”, le niveau le plus élevé de contrôle judiciaire aux États-Unis.

Les opposants à Roe vs Wade ont deux arguments clefs.

  1. Le premier argument est un classique conservateur, il s’agit de la nocivité de l’implication de l’Etat fédéral sur la libre décision des habitants de chacun des 50 Etats d’Amérique. Ils considèrent que la décision de la Cour suprême fédérale est un abus de droit. Elle retire aux Etats, donc aux citoyens de chaque Etat, la possibilité de voter des lois contraires à la décision sans risquer qu’elles soient annulées.
  2. Le second argument, qui découle du premier, est que si Roe vs Wade était annulé, cela n’empêcherait pas chaque Etat – la Californie, l’Etat de New York, le New Jersey, Washington, pour ne citer que les plus à gauche en exemple – de voter des lois qui ressemblent à Roe vs Wade, tandis que d’autres voteraient des lois conformes aux désirs des citoyens – une mesure démocratique que les gauchistes rejettent violemment.

C’est d’ailleurs pour cette raison que six Etats viennent de voter des lois très dures qui défient Roe vs Wade : avec deux juges conservateurs à la Cour suprême nommés par le président Trump, ce qui change l’équilibre des 9 juges, ils espèrent que quelqu’un déposera plainte contre les nouvelles lois, que l’affaire ira jusqu’à la Cour suprême, et qu’elle prendre un arrêt qui renversera Roe vs Wade.

Autant vous dire que c’est le cauchemar de tous les médias, et de tous les militants Démocrates. Si un tel événement se produit, ce sera un tremblement de terre social qui ébranlera les fondations les plus solides de la gauche progressiste américaine. Je ne serais pas étonné que des violences, déclenchées par les habituels humanistes, suivent une telle décision, ainsi que des menaces physiques contre les juges et leurs familles, et je suis convaincu que les juges à la Cour suprême le savent, et que cela représente une pression formidable qui les poussera soit à refuser de juger de tels cas, soit à voter pour le maintien de Roe vs Wade.

Autant vous dire qu’aucun média ne mentionnera l’existence de cet important sondage d’une université de gauche, en pleine période de vote de lois anti-avortement très dures en Alabama, en Georgie, et dans d’autres Etats.

Pour éviter de tels raz de marée, la France a carrément voté une loi qui interdit ces sujets. Dans le respect des libertés fondamentales évidemment.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.

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