Comme je l’ai plusieurs fois mentionné dans mes articles, les travaux du théologien juif Daniel Boyarin apportent des éléments de clarification extrêmement utiles au dialogue entre chrétiens et juifs. Plus que cela, en fin connaisseur il souligne la parenté profonde entre les deux traditions sans pour autant tomber dans la confusion. Toutefois il estime que les frontières entre judaïsme et christianisme sont restées imprécises beaucoup plus longtemps qu’on ne l’a enseigné la plupart du temps.
Pour Daniel Boyarin, le christianisme est une branche spirituelle entièrement issue du tronc hébraïque, et qui s’est constituée avant le judaïsme rabbinique des années 90. Il met en évidence le fait qu’un Envoyé de Dieu soit présenté comme son Verbe et soit considéré comme consubstantiel à lui n’est pas une invention tardive influencée par le paganisme ambiant. Cette vision était déjà envisagée par des juifs de cette époque.
Boyarin considère que la théologie développée par les évangiles est tout le contraire d’une innovation radicale au sein de la grande tradition israélite, c’est plutôt un retour assez conservateur remettant sur le devant de la scène des éléments de foi antérieurs et quelque peu laissés de côté. Il donne l’exemple de la figure du Fils de l’Homme promue par le prophète Daniel. Jésus s’applique souvent à lui-même ce mystérieux profil dans sa mission. « Sa souveraineté est une souveraineté éternelle qui ne passera pas ! « (Dn7.14).
Ce jeune souverain présenté par Daniel un siècle et demi avant la naissance de Jésus reçoit de l’Ancien des Jours souveraineté et royauté. C’est une théophanie, car Daniel ch.7 connaît deux figures divines : l’Ancien et le Fils de l’Homme. Dans un regard de foi, le divin Fils de l’Homme et le Rédempteur ne feront plus qu’un.
Contrairement aux conclusions de John P. Meier, Daniel Boyarin estime que Jésus n’a rien d’un juif marginal. Il prend en compte le fait que l’idée d’un messie humilié et souffrant n’est pas étrangère au judaïsme avant la venue de Jésus, cette notion s’enracine dans des écrits juifs antérieurs et se relie aux souffrances mêmes du peuple d’Israël.
A partir de là, Daniel Boyarin considère que les chrétiens doivent arrêter de de prétendre que les juifs ont rejeté Jésus comme figure divine, car cela a conduit à des tragédies atroces au cours des siècles. Ses travaux montrent que beaucoup de juifs de l’époque antique ont accepté le caractère divin de Jésus (dogmatisé plus tard), parce que leurs écrits antérieurs les y conduisaient. Il propose aussi que les juifs arrêtent de railler les chrétiens comme ayant collectionné des idées fantaisistes sur Dieu, étrangères au judaïsme. Il veut pour cela mettre en lumière la judéité originelle de ce qui a donné naissance aux idées chrétiennes.
La tradition juive a toujours été une tradition vivante qui offre des éclairages sur tous les domaines de la vie. Pourquoi les chrétiens devraient-ils s’intéresser au judaïsme ? La question a été parfois posée de manière directe ici même sur ce blog…Tout simplement parce que Jésus était juif !
Nostra Aetate a fortement insisté en 1965 pour que les catholiques examinent sérieusement la question et abandonnent les préjugés et les oublis séculaires. La judéité de Jésus donne à son humanité son profil spécifique. La mémoire, l’intelligence et la volonté de l’homme Jésus sont celles d’un homme juif du 1er siècle de l’ère courante. Ce Jésus, que des juifs pratiquants ont reconnu comme messie après sa mort violente sur une croix romaine, est ressuscité – selon les témoins qui l’attestent – mais il est ressuscité avec ses qualités juives, même si sa nouvelle dimension offre des perspectives universelles que la Pentecôte a ratifiées comme visant toutes les cultures.
Ce qui veut dire que la mémoire d’Israël est présente dans le Christ ressuscité. L’eucharistie, instituée lors d’un seder pascal juif, a été mise en évidence par le Concile comme sommet de la vie chrétienne. L’adoration de la présence réelle est donc en même temps adoration des caractéristiques juives de ce Christ ayant offert sa vie de manière sacrificielle au moment où les agneaux sont immolés au Temple. Le pape Jean Paul II avait tenu à rappeler que le judaïsme est intrinsèque à la foi chrétienne. Pas intrinsèque aux chrétiens puisque – à part ceux d’origine juive – la majorité d’entre eux greffés par leur baptême sur l’israélité du Christ, proviennent des nations et de leur culture païenne. Paul a développé l’image complémentaire mais distincte de l’olivier sauvage et de l’olivier franc.
Pour bien comprendre le message de Jésus, il est indispensable de connaître son humanité et ses références juives. Comment comprendre les évangiles si l’on oublie le milieu juif qui les a produits ? Si l’espérance chrétienne n’est pas une évasion des réalités de ce monde, c’est grâce à ses racines juives qui la nourrissent d’une confiance en ce Dieu d’Israël qui est à la fois créateur et sauveur, Dieu de la nature et Dieu de l’histoire.
Paul appelle l’Eglise du Christ « Israël de Dieu ». Elle est de ce fait en dialogue avec le monde pour transmettre la lumière de la Parole de Dieu. Pour les chrétiens, cette Parole a le visage des prophètes et des sages d’Israël, elle a aussi le visage du Christ qui a voulu accomplir, parfaire, élargir le champ d’action bienfaisant de cette Parole. C’est pourquoi St Jean l’appelle le Verbe incarné.
La Parole vivante est au cœur de la Révélation, et l’on sait que la tradition orale a précédé la tradition écrite dans le premier comme dans le nouveau testament. Il serait illusoire de se restreindre à la forme écrite de la Parole de Dieu, ce serait méconnaître par formalisme la dynamique de cette Parole créatrice. Le judaïsme a toujours suscité le questionnement sur les enjeux de la vie humaine et la recherche permanente sur les traditions de foi. Ainsi comme l’a bien souligné Daniel Boyarin, si l’évangile provient d’une tradition orale du judaïsme mise par écrit, cette recherche de sens n’est pas limitée, car la réalité ultime n’est pas enfermée dans les limites de la raison.
Mieux connaître Jésus dans sa réalité juive originelle permettra de mieux accueillir son message salvateur et ouvrira des espaces de dialogue fructueux entre chrétiens et juifs. Certains apparentés chrétiens semblent aujourd’hui tentés par un néo-marcionisme, comme si la tradition de Jésus partait de zéro : la connaissance historique ainsi qu’une réflexion spirituelle éclairée nous montrent à quel point cette posture de rejet est une voie sans issue.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Abbé Alain René Arbez, prêtre catholique, commission judéo-catholique de la conférence des évêques suisses et de la fédération suisse des communautés israélites, pour Dreuz.info.
Il serait intéressant que vous puissiez un jour cerner avec précision ce que vous appelez régulièrement du nom de tradition chrétienne!
Les écritures du NT sont bien définies et fixées depuis longtemps. Mais quid de cette tradition antérieure?
Est-ce un fourre-tout de tout le reste qui n’est pas à proprement parlé, défini dans les dites écritures?
Nous y voyons nous autres protestants et évangéliques des différences et des contraires quand vous donnez l’impression d’offrir le choix.
Bien des sujets pour vous relèvent de ladite tradition alors qu’ils ne sont même pas abordés dans les écritures du NT. Etranges ces oublis pour des sujets qui sont par là-même, objet de sérieuses divergences .
@ Zacharie. Si nous pouvons nous associer entièrement à la relation étroite et indivisible entre judaïsme et christianisme, je partage entièrement aussi la question pertinente que soulève votre commentaire. Le peuple juif étant le peuple de Dieu c’est lui qui a transmis d’abord oralement et ensuite par écrit la Parole même de Dieu (le Premier et Second Testament), et ceci sans la moindre erreur. Il n’y a pas une virgule de différence entre les écrits de la mer morte découverts en 1948 et les textes bibliques en notre possession. Ce texte a donc été mystérieusement préservé de toute contrefaçon pendant des siècles par son divin auteur. C’est un point essentiel de notre foi qui place de facto à mon sens l’autorité de l’Ecriture au dessus de celle que revendique la tradition de certaines églises. Ceci me fait penser à une citation de Confucius: “Quand le sage montre la lune, l’imbécile regarde le doigt”. Dans cette perspective, je dirais que la lune est la Parole de Dieu et le doigt la tradition … Ceci dit, sans vouloir offenser personne. C’est juste une pirouette pour tenter d’expliquer une conviction personnelle. Je ne prétends pas être le sage dans cette tentative d’explication.
On pourrait dire en résumé que si la tradition a apporté et préservé dans une certaine façon les Écritures, elle ne peut en aucune mesure pouvoir égaler ou prétendre se substituer à l’autorité souveraine de ces dernières. La tradition chrétienne a en effet rajouté des articles de foi, pratiques et notions théologiques totalement absents des Écritures. On dénonce généralement les traditions catholiques extra bibliques mais il y en a aussi dans certaines églises protestantes. Je pense, par exemple, à la présentation de nourrissons ou encore à la pratique de la confirmation pour “faire baptême”. Toutes pratiques absentes de l’enseignement biblique. Ces pratiques servent seulement à justifier l’autorité revendiquée par des institutions religieuses humaines sur les brebis.
Effectivement beaucoup de figures de l’Ancien Testament étaient “les ombres” de Celui qui devait venir non pour juger le monde mais pour le sauver !AMEN AMEN AMEN
@ niou. Parfaitement exact. Raison pour laquelle j’insiste souvent sur le fait que sans les deux Testament il n’est pas possible d’avoir une pleine compréhension des Écritures. Ils s’éclairent l’un l’autre. Le Second Testament est l’accomplissement du Premier.
la tradition orale c’est les pharisiens qui la détenaient. la trinité est contraire à l’enseignement juif. L’enseignement chrétien doit d’avantage aux penseurs grecs et latins. C’est l’empereur Constantin qui au4ème siècle à réunit à Nicée les prélats de l’église pour décider des dogmes et pour faire du christianisme une religion d’état
évelyne. La trinité est une notion théologique qui veut expliquer que Dieu (un seul Dieu) se manifeste en trois personnes, le Père, le Fils et le Saint=Esprit. Mais ce mot ne se trouve pas dans la Bible. Veuillez excuser les fautes de frappe. Mon clavier est fatigué et usé …
Je ne puis m’empêcher de constater que nous avons quand même des divergences importantes avec le Judaïsme.
Nous venons de célébrer l’Ascension (la montée au ciel du Christ) et nous fêterons la Pentecôte dimanche prochain.
Où se trouvent les concepts d’ascension du Messie vers le ciel et la descente de l’Esprit Saint dans la Tradition judaïque?
@ Magali Marc. Bonjour Magali, Ce que vous dites est vrai mais j’aimerais souligner que je ne vois pas de rupture mais plutôt continuation entre le judaïsme et le christianisme. Le christianisme n’est que l’accomplissement du judaïsme sur lequel il est greffé et dont les bienfaits s’étendent maintenant à toute l’humanité dans la personne de Jésus. Et l’antisémitisme est l’expression inconsciente du rejet de Dieu au travers du rejet de son peuple. Et c’est difficile à comprendre et surtout difficile à accepter pour les victimes innocentes de cette bataille spirituelle qui dépasse notre entendement.
Il est question d’Hénoch dans la Genèse, qui fut “enlevé au ciel afin qu’il ne vît pas la mort” (hébreux 11.5) et l’enlèvement d’Elie (2 Rois 2,1-18) qui a servi de structure à Luc pour exprimer en termes bibliques l’ascension de Jésus.
@ Abbé Alain René. C’est tout-à-fait exact. Mais comment voulez-vous saisir le sens de ces histoires sans connaitre Jésus qui incarne leur accomplissement? La Révélation de Dieu au travers de Sa Parole a été et est progressive.
C’est vrai, il y a des étapes dans la révélation, mais les matériaux d’expression des évangiles sont bien ceux du 1er testament.
transmis d’abord par tradition orale, puis mis par écrit plus tard.
Je suis d’accord, je ne dis pas le contraire. Jésus dit lui même que les Écritures (Premier Testament) lui rendent témoignage, par exemple en Jean 5: 39.
Merci Père Arbez, Gigobleu et Gédéon pour vos réponses! Il y a en effet une continuité entre le premier et le nouveau testament que les Chrétiens ne remarquent pas car personne d’autre que le Père Arbez n’en parle!
@ Magali Marc. Bonjour Magali, Une belle preuve de la continuité et complémentarité entre le Premier et Second Testament se trouve immédiatement au début du Second Testament. Le premier Évangile (de Matthieu) nous présente en effet au tout début la généalogie de Jésus qui nous resterait totalement incompréhensible sans le Premier Testament. Ce passage fait donc immédiatement le lien indispensable avec le Premier Testament pour une pleine compréhension de la Parole de Dieu. Une preuve de plus de son génie divin. Bien cordialement,
MAGALI MARC,
Je ne sais si vous assistez à une messe traditionnelle en latin, mais je vous informe qu’elle commence avec le Psaume “Judica me, Deus”, le psaume 42.
L’hostilité des chrétiens à l’égard de l’Ancien Testament a été plusieurs foi condamnée par l’Eglise catholique.
Concernant la pentecôte, elle est annoncée dans le Tanakh (1ere Alliance, Ancien testament). Il y a aussi des exemples d’effusion du Saint-Esprit voir notamment le livre des Rois.
Joël 2:28 : Après cela, je répandrai mon esprit sur toute chair; Vos fils et vos filles prophétiseront, Vos vieillards auront des songes, Et vos jeunes gens des visions.
Actes 2:16
Mais c’est ici ce qui a été dit par le prophète Joël …/…
Oui, sur mes serviteurs et sur mes servantes, Dans ces jours-là, je répandrai de mon Esprit; et ils prophétiseront.
Pour les exemples d’ascension cités , j’y vois plutôt l’enlèvement promis de l’église dans le cas l’Hénoc que l’ascension du Messie.
Sinon l’ascension intervient exactement 40 jours après la résurrection du Messie, soit 40 jours de présence avec le Messie ressuscité. Moïse resta 40 jours sur la montagne d’Horeb en présence de D.ieu pour recevoir le Torah.
Gédéon, Il me semble que la prophétie de Joël 2: 28 se rapporte à une situation vers la fin des temps (sauf erreur de ma part).
Elle est citée par Pierre le jour même de la Pentecôte et en référence aux évènement que se déroulent . (Actes 2:16 et suivants)
Mais C’EST ICI ce qui a été dit par le prophète Joël
Gédéon. Intéressant, merci.
En quoi la judéité de Jésus est-elle un problème ? Dieu a choisi le peuple juif pour réaliser son incarnation. Mais la rédemption est une oeuvre dont la dimension est universelle : nous sommes tous appelés à être les enfants de Dieu, frères de Jésus-Christ. Le Nouveau Testament est bel et bien la continuité de l’Ancien ; il ne retranche rien, il accomplit. L’on y voit combien Jésus est attaché à son peuple, ce qui ne l’empêche pas d’avoir des mots sévères envers les pharisiens qui ne le reconnaissent pas comme le fils unique de Dieu.
Je pense mon Père que vous devriez transmettre ces connaissances
au sieur Cohn Bendit qui semble ignorer que Jésus est venu pour ” accomplir ” !
C’est Eric Zemmour qui a tenté de l’en informer mais notre Dany le Rouge n’a pas semblé convaincu !
Entre l’ignorance et l’ignardise il est possible de glisser un 68tardiste très attardé !
Eric Zemmour m’impressionne toujours lorsque sur les plateaux il est celui (et souvent le seul!) qui défend et valorise l’apport du christianisme dans l’histoire.
Il a une intelligence des concepts qui ont forgé ce qu’il a été convenu d’appeler l’éthique judéo-chrétienne.
@ Abbé Alain René. Zemmour est un Juif qui défend aussi le christianisme. Respect. Raisons pour lesquelles il est vilipendé … S’il défendait l’Islam il serait sur tous les plateaux télé.
Pour info, voici une citation trouvée aujourd’hui d’un autre juif, Einstein, et qui fait réfléchir:
” L’élite capitaliste contrôle inévitablement, directement ou indirectement, les principales sources d’information (presse, radio, éducation). Il est donc extrêmement difficile, voire impossible dans la plupart des cas, pour le citoyen de tirer des conclusions objectives et de faire un usage intelligent de ses droits politiques.”
Heureusement, depuis lors sont apparus quelques “résistances” à cette malédiction, telle, par exemple, DREUZ …
En quoi la judéité de Jésus est-elle un problème ? Dieu a choisi le peuple juif pour réaliser son incarnation. Mais la rédemption est une oeuvre dont la dimension est universelle : nous sommes tous appelés à être les enfants de Dieu, frères de Jésus-Christ. Le Nouveau Testament est bel et bien la continuité de l’Ancien ; il ne retranche rien, il accomplit. L’on y voit combien Jésus est attaché à son peuple, ce qui ne l’empêche pas d’avoir des mots sévères envers les pharisiens qui ne le reconnaissent pas comme le fils unique de Dieu.
En quoi la judéité de Jésus est-elle un problème ? Dieu a choisi le peuple juif pour réaliser son incarnation. Mais la rédemption est une oeuvre dont la dimension est universelle : nous sommes tous appelés à être les enfants de Dieu, frères de Jésus-Christ. Le Nouveau Testament est bel et bien la continuité de l’Ancien ; il ne retranche rien, il accomplit. L’on y voit combien Jésus est attaché à son peuple, ce qui ne l’empêche pas d’avoir des mots sévères envers les pharisiens qui ne le reconnaissent pas comme le fils unique de Dieu.
des mots sévères envers DES pharisiens, et des mots d’empathie envers d’autres pharisiens…
PACE E BENE,
Juste un petit conseil de lecture pour mieux connaître Jésus, le livre :
“” JÉSUS “” de Jean-Christian Petitfils // Éditeur : FAYARD (05/10/2011)
Résumé :
Jésus est le personnage le plus connu de l’histoire universelle. Près d’un tiers de l’humanité, à des degrés divers, se réclame de lui, de son enseignement spirituel ou de son message éthique.
La fascination du public – croyant ou incroyant – à son égard est telle que, chaque année, de nombreux livres lui sont consacrés.
Mais, à côté de textes de catéchèse ou de théologie, ce sont souvent d’austères études s’adressant à des spécialistes.
En quelques décennies, les progrès de la recherche ont été considérables, aussi bien en histoire, en archéologie qu’en exégèse biblique (manuscrits de la mer Morte, fouilles archéologiques en Israël, reliques de la Passion, etc.).
On connaît infiniment mieux aujourd’hui l’enracinement historique et religieux de Jésus et son environnement palestinien.
L’originalité du présent ouvrage, destiné à un large public, est d’intégrer ces données dispersées dans un récit biographique, clair, alerte et fluide, s’efforçant de reconstituer le plus exactement possible la vie et le caractère du « Jésus de l’Histoire ». Que sait-on de lui ? Comment était-il perçu par ses contemporains ? Un prophète, un réformateur juif, le Messie attendu par Israël ? Pour quelle raison a-t-il été
exécuté ?
Quelle responsabilité les occupants romains et les autorités officielles du Temple de Jérusalem ont-ils eue dans sa mort tragique ?
Il s’agit donc ici de donner le point de vue de l’historien, rationnel, mais non rationaliste, qui, tout en s’appuyant sur des recherches scientifiques rigoureuses, reste ouvert sur le mystère de la foi chrétienne.
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bonne lecture si vous le voulez…. bien sûr je n’ai aucun intérêt en le citant si ce n’est le trouver bien écrit et instructif…!!!
Je suis désolée mais je suis fatiguée et lasse de constamment entendre dire que le peuple juif a souffert sans JAMAIS nommer la souffrance des autres peuples, JAMAIS! C’est intellectuellement malhonnête. Comme si les autres ne souffraient pas, et davantage même!
@ Marie Grenier. La souffrance humaine est universelle, c’est vrai et chacun se trouve confronté à celle-ci à un moment ou l’autre de son existence. Mais, pouvez-vous nommer un seul peuple qui a subit tout au long de l’histoire, des persécutions comparables à celles endurées par le peuple Juif? Ce serait intellectuellement honnête de votre part de nous indiquer lequel. Et quelles souffrances peuvent-elles se comparer à celles endurées par les victimes de la Shoah? Avez-vous d’autres exemples de génocides organisés de façon industrielle comme le fut la Shoah? Si vous pensez vraiment que la souffrance des autres peuples n’est jamais évoquée, il vous suffit d’écouter les médias. Et si vous écoutez les condamnations proférées par l’ONU à l’égard des exactions commises par des peuples sur d’autres peuples, Israël est toujours, de loin, le premier sur le banc des accusés! Et le dernier à être défendu. Mais votre raisonnement, hélas, rejoint celui d’une écrasante majorité.
entièrement d’accord!
je me souviens d’une séance animée pendant laquelle Ruth Dreifus ex présidente de la Confédération avait estimé publiquement (socialisme athée oblige) que tous les autres génocides étaient semblables à la shoah…Et elle affirmait mettre sur le même plan: le cambodge, le Rwanda, et autres. Certes, les souffrances sont toutes des souffrances, avec des victimes à honorer, mais le massacre massif des Juifs par les nazis a une autre signification, théologique et historique, qui ne peut être mise en comparaison. Les massacres de chrétiens par l’islam prennent aussi un sens spécifique lié aux injonction haineuses du coran. Le monde païen veut se débarrasser du message porté par la Synagogue et par l’Eglise toutes deux missionnaires de l’alliance.
Merci de nous rappeler cette évidence d’ordre spirituel face aux multiples guerres et tentatives de prédations de biens matériels qui déchirent notre univers politique : “vanité des vanités” dit l’Ecclésiaste, tout se vaut , rien n’est acquis, nos institutions vacillent dans le relativisme et le multiculturalisme qui dissolvent les certitudes et génèrent l’anxiété.
La permanence du message de l’Alliance que vous évoquez donne le la de la note juste “Il y a plus de sécurité sur une
note juste que sur un navire de haut bord” (J. Giraudoux)
@ Marie Grenier
Il faut également ajouter que l’extermination des Juifs diffère d’autres génocides (arménien, rwandais, khmer et autres) … dans le fait qu’une culture – la plus brillante de son époque – ait pu considérer certains de ses contemporains comme inférieurs aux animaux. . .
Vous nous parlez de votre fatigue sans jamais nommer celle des Juifs. C’est intellectuellement malhonnête. Comme si les autres n’étaient pas fatigués, et davantage encore, de propos comme les vôtres.
Parler d’un génocide qui s’est déroulé chez nous avec la complicité d’une partie de la population et de notre gouvernement de l’époque, est complètement logique, utile et indispensable. D’autant qu’il s’agit du plus important, du plus systématique et monstrueux génocide jamais opéré sur notre vieille planète.
Parlez du génocide juif n’enlève rien à la souffrance des arméniens , des rwandais , des indiens, des cambodgiens …et reconnaitre la couardise de certains à cette époque n’enlève rien au courage et à l’ héroïsme de dizaines de milliers de personnes qui sauvèrent des juifs au péril de leur vie.
Votre fatigue n’effacera rien ni dans un sens ni dans un autre, et n’altèrera en rien notre liberté d’en parler au moment où il est de + en + difficile d’évoquer ce sujet en cours d’histoire dans nos écoles de banlieue Et au moment où les survivants , garant de la mémoire historique, s’éteignent peu à peu.
le pape a une kippa mais des idées pro-islam
les juifs se coiffent en rentrant à la synagogue, les chrétiens otent leur chapeau
mais leur foi se ressemble tant .
l’éternel et dieu ne peuvent être assimilé (même de loin ) à allah
PATPHIL,
Peut-être évoquez-vous la “kippa” que le pape aurait pendant la visite du synagogue. Toujours est-il qu’en dehors de ces visites, le pape porte une “calotte blanche”, inspirée des frères dominicains (cf saint Pie V).
Selon certains historiens, le christianisme organisé par Paul de Tarse serait une émanation de la classe cultivée hellénisante aisée et progressiste mondialisée avant Macron, alors que le peuple d’Israël est resté fidèle au judaïsme…
Déjà une trahison des élites ?
Saul de Tarse étant lui-même pharisien, j’aurais envie de dire que l’organisateur du christianisme émane plutôt de la classe cultivée juive. Le christianisme des débuts se limite au bassin méditerranéen (le monde connu d’alors). Si le christianisme a effectivement une portée universelle, il ne faut toutefois pas le confondre avec le mondialisme politique et économique fondé sur l’argent. Le christianisme annonce l’universalité du salut gratuit en Christ proposé à tous les hommes par son sacrifice sur la croix. Le mondialisme vise le pouvoir absolu des puissances occultes de l’argent. Ces deux objectifs sont parfaitement antagonistes. Et Macron, par exemple, n’est qu’un pion du mondialisme. Le Pape et d’autres autorités religieuses chrétiennes aussi, hélas, semble-t-il. Dans un premier temps l’Eglise s’est répandue dans le monde mais aujourd’hui nous constatons l’inverse: le monde est rentré dans l’Eglise …
RachelR. Ceci est une théorie très intéressante. En effet, d’après Flavius Joseph, Paul de Tharse était un KOHEN. Peut être (théorie personnelle) a t il volontairement créer une scission avec cette secte messianique et a aboli l’Alliance qui est la Brit Milah et la Cacheroute pour en faire une croyance totalement distincte, avec cependant des traces du message des rav de ce temps qui étaient Chamai et Rabbi Akiva
On ne peut refaire l’histoire ici, mais votre théorie me semble très proche de ce que j’ai pu retenir de mes cours d’Histoire des religions!
Paul (Chaul) ne peut être un Kohen car il est de la tribu de Benjamin et non de celle de Lévi.
Le peuple juif n’est qu’une partie du peuple d’Israël (il y a 10 autres tribus dites perdues) , et rester fidèle au judaïsme, formalisé en 90 après JC, n’est pas la même chose que la fidélité à la Torah et au Tanakh.
@Gédéon : Cette remarque est très très très intéressante.
Le judaïsme rabbinique -actuel- est, malgré ses très nombreuses facettes (parfois en opposition), le descendant d’une seule des mouvances judéennes (deux seules tribus, leurs restes, du moins) des tout premiers siècles de notre ère : la pharisienne.
Il n’est guère douteux que les deux mouvements qui se distinguaient pour assez vite s’affronter se sont construits EN OPPOSITION l’un à l’autre.
En clair : sans le christianisme naissant, le judaïsme rabbinique n’aurait pas pris la forme (les formes) que nous lui connaissons. Il y a d’autres facteurs, sans grand doute (extermination – dissémination par les Romains ; haine réciproque séculaire), mais ce divorce me semble déterminant.
Je saisis bien la position de Marie Grenier -et m’en étais ouvert dans un commentaire (à propos de la “lutte contre l’antisémitisme”)- et ne l’écarte pas : il existe effectivement une dimension ‘supérieure’ (métaphysique, peut-être) dans l’antisHémitisme -par rapport aux autres génocides-, mais je n’ai jamais entendu ou lu un témoignage juif rapporter que les mécanismes sont identiques dans les deux cas…
Cette cause supplémentaire (‘métaphysique’) paraît ravaler tous les autres génocides à des feux de fourmilières allumés par quelque jeune voyou désœuvré. Dommage !
Chacun voit midi à sa porte, me direz-vous…
B-‘E
Je viens de laisser un commentaire pour remercier le Père Arbez et ses fidèles spécialistes des Ecritures pour l’analyse qu’ils nous apportent sur l’unicité du message biblique repris par la tradition chrétienne.
Au moins voilà une certitude par les temps actuels où tout est remis en cause, et vient saper notre sécurité morale car multiculturalisme et relativisme génèrent l’anxiété.
“Il y a plus de sécurité sur une note juste que sur un navire de haut bord” (J.Giraudoux)
Notre fidélité au message de l’Alliance est la note juste dans la cacophonie des religions droitsdelhommistes qui bafouent la dimension spirituelle de l’ humanité.