Publié par Jean-Patrick Grumberg le 6 juin 2019

Pas un jour ne passe sans qu’on nous alarme sur les grandes difficultés économiques des territoires palestiniens – et bien entendu, comme au Moyen-Age en Europe – c’est toujours la faute aux juifs.

Une histoire toute différente décrit la situation réelle avec cynisme, et les médias n’en parleront pas, car ils ne veulent pas que vous sachiez ce qui se passe vraiment, et que vous changiez d’avis sur la “crise humanitaire” de la société arabe palestinienne (vous ne verrez pas au journal du soir de reportage sur les magasins de luxe de Ramallah qui vendent des produits Gucci, Dior et Prada).

Ramallah est depuis peu confrontée à un problème majeur que vous seriez loin de croire possible si vous ne lisiez pas Dreuz.info : il y a beaucoup trop de cash qui circule sur le marché. Cela ne s’est pas produit du jour au lendemain, mais a été révélé suite à une recommandation internationale des banques contre l’argent au noir et le blanchiment, qui est de limiter les transactions en espèces.

Une loi israélienne adoptée en 2018, et qui s’applique aux territoires disputés, est entrée en vigueur cette année, interdisant aux entreprises et aux employeurs du pays de payer en espèces les salaires et autres transactions financières d’une valeur supérieure à 11 000 NIS (environ 2700 euros). C’est un moyen traditionnel de lutte contre l’évasion fiscale, le blanchiment d’argent, le commerce illégal et le commerce de fausse monnaie, rien de bien révolutionnaire. Ce qui l’est beaucoup plus, est que les banques ont observé, en Cisjordanie disputée, une accumulation d’argent liquide, et l’Autorité monétaire palestinienne doit faire face à d’importants défis pour régler le problème.

Le chef de l’Autorité monétaire Azzam al-Shawa, a déclaré qu’au cours de l’année écoulée, suite à la décision des banques israéliennes d’imposer les restrictions à la circulation de l’argent liquide entre les banques palestinienne et israélienne “les succursales des banques opérant à Gaza ont refusé de recevoir les liquidités excédentaires des banques”.

Il a confirmé que la Banque d’Israël – rappelons que les Arabes palestiniens de Gaza et de Judée Samarie ont adopté le shekel comme monnaie officielle pour bénéficier de la bonne santé de l’économie du pays juif qu’ils veulent faire disparaître, les cons – imposait des plafonds sur le transfert des shekels qui ont entraîné une forte augmentation des liquidités dans leurs coffres.

Shawa a déclaré que cet excédent d’argent liquide dans les territoires palestiniens – après transfert des sommes à Israël autorisées par les nouveaux plafonds – s’élève à plus de 4 milliards de shekels.

Ce montant n’inclut pas les liquidités détenues par les particuliers”, a-t-il ajouté.

Il a ajouté que l’un des effets négatifs sur l’économie palestinienne était le coût élevé pour les banques de détenir ces liquidités, réduisant ainsi leur capacité à contribuer au développement économique. C’est pourquoi l’Autorité monétaire palestinienne coopère avec les “autorités compétentes” pour contribuer à réduire l’excédent, par exemple en encourageant les dépôts de salaires et les transferts de fonds électroniques.

Basé sur le Protocole de Paris, un accord économique qu’Israël et l’Organisation de libération de la Palestine ont signé en 1994, le shekel est la monnaie officielle dans les territoires palestiniens disputés.

Le protocole impose également des obligations financières aux deux parties. L’un des plus importants est l’engagement d’Israël à accepter les shekels excédentaires de l’Autorité palestinienne (AP) et à les transférer à la Banque d’Israël pour conversion en devises étrangères.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.


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