Publié par Manuel Gomez le 7 juin 2019

Pourquoi De Gaulle n’a jamais voulu assister aux commémorations du débarquement du 6 juin 1944 en Normandie ?

Il estimait qu’il avait été traité « comme un paillasson » par les Américains et les Britanniques :« Je n’ai appris le débarquement que le 4 juin, directement par Churchill, comme un châtelain qui s’adressait à son maître d’hôtel. Et cela sans qu’aucune unité française n’ait été prévue. Il m’a crié : « De Gaulle, dites vous bien que quand j’aurai à choisir entre vous et Roosevelt, je préférerai toujours Roosevelt. Quand nous avons à choisir entre les Français et les Américains, nous préférerons toujours les Américains. »

Ce sont ses propos directs à son ministre Alain Pierrefitte.

Toujours selon De Gaulle, le débarquement du 6 juin c’était une affaire des anglo-saxons d’où la France avait été exclue.

Ils avaient décidés de s’installer en France comme en territoire ennemi.

Ils avaient préparés leur AMGOT qui devait gouverner sans notre accord la France.

Ils se seraient conduits en pays conquis avec leur fausse monnaie, déjà imprimée, pour remplacer les billets français.

Et c’est la raison pour laquelle De Gaulle n’a jamais reconnu officiellement le « Commando Kieffer » qui, pourtant, sont les seuls Français à avoir débarqué les premiers sur le sol français le 6 juin 1944 (Avec l’accord des Anglais, qui leur avaient accordé cet honneur).

Il ne les a pas reconnu, car ces 177 héros, commandé par le capitaine de corvette Philippe Kieffer, étaient intégrés à la « Spéciale Service Brigade » britannique, au sein du commando interalliés n°10.

Ce sont les premiers à mettre pied à terre, sur la plage de « Sword Beach », à 500 mètres à l’ouest de Ouistreham, avec comme objectif « La Brêche », près de Colleville-sur-Orne, rebaptisée plus tard Colleville-Montgomery.

Placé sous commandement anglais et portant le béret vert à l’envers, à l’anglaise, pour celui qui se considérait comme l’unique libérateur de la Patrie, ce « commando Kieffer » ne faisait pas partie de l’armée française.

Seuls 24 membres de ce commando terminèrent la campagne de Normandie, après 78 jours d’un combat intense, sous le feu de l’ennemi, sans avoir été tués ou blessés.

Reconstitué au sein du « commando 4 », sous les ordres du lieutenant-colonel Dawson, ils furent ensuite déployés en Hollande, dans des combats encore plus durs que ceux de Normandie.

Il était constitué alors par 427 volontaires et 33 furent tués en combattant.

Ce commando Kieffer a été totalement négligé par De Gaulle qui avait d’autres préoccupations d’ordre politique et les survivants de ce commando de la marine nationale française ne recevront la légion d’honneur que plus d’un demi-siècle plus tard, reconnu officiellement par le président de la République, Nicolas Sarkozy, le 8 mai 2008.

**Pour ceux qui ne l’ont jamais su, l’AMGOT (Allied Military Governement in Occuped Territories), dont le siège se situait à l’université de Charlotesville (Etat de Virginie), était chargé de former des administrateurs destinés à diriger les pays européens dès leur libération et jusqu’à l’élection démocratique de gouverneur.

L’objectif de Roosevelt était d’englober dans les USA, les Etats-Unis d’Europe, sur le même modèle et son représentant français était Jean Monnet.

Il s’agissait d’un objectif « Top Secret », connu seulement en Europe par Winston Churchill et conçu deux mois avant la conférence de Casablanca, à laquelle participèrent De Gaulle et Giraud. Ce dernier claqua la porte et De Gaulle en accepta le principe car, à cette époque, 1943, il n’était qu’un général derrière un micro, à Londres, sans aucune reconnaissance officielle.

C’est d’ailleurs ce que le lui rappellera Winston Churchill, après la libération de la France et alors qu’il était devenu « chef du gouvernement provisoire », avec l’aide des communistes : « Le libération de la France est due à l’intervention des Américains et non à vos discours ! ».

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Manuel Gomez pour Dreuz.info.

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