Publié par Guy Millière le 10 juin 2019

Je pourrais relever les propos incessants des journalistes français parlant de Donald Trump comme d’un abruti sans manières, erratique et imprévisible. Il ne leur reste intellectuellement que la cuistrerie, et ils l’utilisent abondamment. Les roquets jappent et intoxiquent mentalement ceux qui les écoutent et qui les lisent, Trump avance et n’en a que faire.

Je pourrais relever les propos médiocres de Jean-Pierre Raffarin, aussi indignes que ceux de Dominique de Villepin il y a dix-sept ans. L’Europe et la France vivent sous le parapluie de la défense américaine, la France a trahi les Etats-Unis plusieurs fois depuis 1945, les troupes françaises ne peuvent agir où que ce soit dans le monde sans assistance matérielle américaine, et le lamentable Raffarin prétend se demander si les Etats-Unis de Trump aideraient la France et l’Europe en cas de problème ! Le lamentable Raffarin doit faire de l’humour au quatrième ou au cinquième degré….

Je relèverai plutôt les propos de Macron, le très douteux Président que les Français ont installé à l’Elysée. Je ne relèverai pas ici le cynisme crapuleux dont Macron a fait preuve tant de fois depuis qu’il s’est lancé dans la campagne présidentielle, puis, ensuite, depuis qu’il est devenu Président. Le réquisitoire à énoncer serait trop long. Je me contenterai de parler de ses propos les 5 et 6 juin.

Le 5 juin, il a lu la lettre d’un jeune Français qui allait être fusillé en en retirant des éléments essentiels : ceux renvoyant à la foi chrétienne et à la “France éternelle”. Prétendre honorer un mort en falsifiant ses mots (car c’est de cela qu’il s’agit) est un acte perfide et bas.

Le 6 juin, il a prononcé un discours minable qui contrastait avec le grand discours de Donald Trump, et j’utilise le mot minable à dessein, car prétendre faire la leçon à Donald Trump et aux Etats-Unis un jour où on commémore l’action de jeunes Américains qui ont perdu la vie en venant libérer la France et l’Europe de la barbarie national-socialiste implique une insondable vanité et témoigne d’un esprit vil et infiniment médiocre.

Macron a, certes, évoqué le courage inouï et la générosité et la force d’âme des soldats américains venus libérer la France et l’Europe, mais il n’a pu s’empêcher d’ajouter des phrases qui étaient de trop, vraiment de trop.

L’Amérique peut se battre pour la liberté tout court et cela peut inclure la liberté des autres, mais elle n’a pas à se battre pour la liberté des autres : les autres doivent aussi se battre pour leur propre liberté.

Il a osé dire, je cite :  “L’Amérique n’est jamais aussi grande que lorsqu’elle se bat pour la liberté des autres. Elle n’est jamais aussi grande que lorsqu’elle se montre fidèle aux valeurs universelles que défendaient ses pères fondateurs lorsque voici deux siècles et demi, la France vint soutenir son indépendance”. Et : “nous ne devons jamais cesser de faire vivre l’alliance entre les peuples libres et surmonter toute adversité. C’est ce que firent les États-Unis en créant l’Organisation des Nations unies puis l’OTAN. C’est ce que firent ces dirigeants de ce continent en faisant advenir l’Union européenne. Cette promesse de Normandie nous devons en retrouver le sens, saisir les raisons de cet engagement”.  

Doit-on le dire ? Oui, on le doit : L’Amérique est grande parce qu’elle n’a cessé de se battre pour être et rester un pays libre, ce depuis le temps de la Révolution américaine. Elle peut se battre pour la liberté tout court et cela peut inclure la liberté des autres, mais elle n’a pas à se battre pour la liberté des autres : les autres doivent aussi se battre pour leur propre liberté. Les Américains n’ont pas à se sacrifier pour d’autres qui ne voudraient pas nécessairement qu’on se batte pour eux ou qui ne sont pas assez déterminés pour se battre pour leur propre liberté. Affirmer que l’Amérique est plus grande quand elle se bat pour la liberté des autres est avoir une mentalité d’assisté. L’Amérique n’a aucune leçon à recevoir en termes de liberté. A la différence de la France, elle ne s’est jamais soumise à aucun ennemi de la liberté. Elle n’a pas de leçon à recevoir d’un Président français.

Affirmer que l’Amérique est plus grande quand elle se bat pour la liberté des autres est avoir une mentalité d’assisté.

Doit-on l’ajouter ? Oui, on le doit. L’Amérique n’a cessé de se montrer fidèle aux valeurs de ses pères fondateurs. Elle est un pays fondé sur des valeurs éthiques et des idéaux, ce qui la distingue de tous les autres pays sur terre, à l’exception d’Israël, pays fondé lui aussi sur des valeurs éthiques des idéaux. Elle n’a aucune leçon à recevoir sur ce point encore, tout particulièrement d’un homme dont les valeurs éthiques semblent très fluctuantes et dont les idéaux sont souvent indéchiffrables, si tant est qu’ils existent. Le rappel de ce que la France a soutenu la révolution américaine (qui fut une révolution, oui, pas une guerre d’indépendance) constitue une révision de l’histoire : des Français, tels La Fayette, ont soutenu la Révolution américaine au nom de valeurs éthiques, le soutien du royaume de France, lui, reposait sur une volonté d’affaiblir le Royaume Uni qui venait de chasser le royaume de France du Québec. Une fois de plus, Macron maquille la réalité. Le seul Président américain qui a été apprécié en France depuis des décennies est celui qui a tourné le dos aux valeurs éthiques de l’Amérique et des pères fondateurs, Barack Obama : que les dirigeants et la plupart des journalistes français aient particulièrement apprécié un Président tel que Barack Obama, et qu’ils apprécient aujourd’hui les gauchistes crapuleux qui peuplent le parti Démocrate ne peut que donner à réfléchir. Que les dirigeants et la plupart des journalistes français mentent sans cesse sur Donald Trump, qui s’efforce de rétablir les valeurs de l’Amérique après le désastre Obama, en dit long sur le respect qu’ils ont des valeurs de l’Amérique. Macron fait partie de ceux qui préfèrent Obama ; et qu’il ose parler ainsi des valeurs de l’Amérique est une honte.

L’Amérique est alliée des peuples qui respectent la liberté, et seuls les peuples qui respectent la liberté peuvent être qualifiés de peuples libres. Elle est pour cela l’alliée d’Israël, des pays d’Europe centrale libérés du joug soviétique par Ronald Reagan, de l’Australie, de la Nouvelle Zélande, du Royaume-Uni qui choisit le Brexit. Elle peut s’efforcer de rester l’alliée de pays tels que la France et l’Allemagne, mais la France et l’Allemagne ont aujourd’hui des dirigeants dont il est très loin d’être certain qu’ils respectent la liberté, et l’assentiment d’une majorité des peuples français et allemands à ce que font ces dirigeants peut conduire à penser que les hommes et les femmes libres sont parmi eux une minorité. Que Macron ose parler de l’alliance de “peuples libres” alors qu’il se conduit de plus en plus comme un apprenti dictateur et cherche à renforcer une construction européenne de plus en plus anti-démocratique relève de l’imposture.

Elle est pour cela l’alliée d’Israël, des pays d’Europe centrale libérés du joug soviétique par Ronald Reagan, de l’Australie, de la Nouvelle Zélande, du Royaume-Uni qui choisit le Brexit. Elle peut s’efforcer de rester l’alliée de pays tels que la France et l’Allemagne, mais la France et l’Allemagne ont aujourd’hui des dirigeants dont il est très loin d’être certain qu’ils respectent la liberté, et l’assentiment d’une majorité des peuples français et allemands à ce que font ces dirigeants peut conduire à penser que les hommes et les femmes libres sont parmi eux une minorité. Que Macron ose parler de l’alliance de “peuples libres” alors qu’il se conduit de plus en plus comme un apprenti dictateur et cherche à renforcer une construction européenne de plus en plus anti-démocratique relève de l’imposture.

L’Amérique n’a pas à “surmonter toute adversité” sur terre.  Elle a à préserver sa propre liberté face à ses ennemis, à préserver la liberté des peuples qui respectent la liberté, autant que faire se peut, à veiller à ce que des régimes prédateurs ne menacent pas la paix du monde et à les endiguer, les asphyxier si nécessaire. Un point, c’est tout.

Evoquer l’Organisation des Nations Unies comme Macron l’a fait implique d’ignorer que celle-ci a été créée précisément pour endiguer l’Union Soviétique et est devenue dans les années 1960 un club de dictatures où les décisions les plus délétères sont arrêtées par le droit de véto des Etats-Unis au Conseil de Sécurité, mais entérinées pleinement par la France : ce qui fait que Macron devrait se taire sur le sujet.

Evoquer l’OTAN comme Macron l’a fait implique d’oublier que l’OTAN a été créé à la demande des pays d’Europe occidentale qui voulaient être protégés du danger soviétique par l’Amérique, que jusqu’à ce jour, l’Amérique protège l’Europe, que les pays d’Europe occidentale se conduisent en assistés en contribuant très peu à leur propre défense, et se comportent dans ce cadre souvent en mauvais alliés de l’Amérique, voire de manière hostile à l’Amérique. Trump et l’Amérique sont fidèles aux valeurs fondatrices de l’OTAN et protègent les pays d’Europe occidentale contre toute prédation.  La France et l’Allemagne trahissent les valeurs fondatrices de l’OTAN en finançant insuffisamment leur propre défense et en trahissant l’Amérique de manière fréquente pour préférer à l’Amérique des régimes aux buts génocidaires tels que le régime des mollahs. Macron devrait se taire sur ce sujet encore.  

Evoquer l’Union européenne comme Macron l’a fait est falsificateur. La reconstruction de l’Europe s’est faite sous l’égide de l’Amérique, et avec son aide matérielle et financière. L’Amérique voulait que l’Europe qui se reconstruisait soit respectueuse de la démocratie et de la liberté et ne risque pas de retomber dans les errances criminelles de son passé proche. Les dirigeants européens ont fait dévier le projet de départ dans une direction planiste et technocratique et l’ont éloigné de la démocratie et de la liberté jusqu’à en faire le monstre technocratique actuel. L’Union Européenne telle qu’elle est devenue n’est pas une alliance de peuples libres et se conduit de plus en plus souvent en ennemie des valeurs de démocratie et de liberté qui sont celles de l’Amérique : par la faute de dirigeants européens. Cela explique que des peuples attachés à la démocratie et à la liberté tels que le peuple britannique veuille rompre avec elle et refuser ses diktats, et que des peuples européens récemment libérés du joug totalitaire soviétique par l’Amérique refusent eux-mêmes ses diktats. Cela explique aussi qu’elle glisse vers une position d’hostilité à l’Amérique, de complicité avec des régimes hostiles à la démocratie et à la liberté (le régime des mollahs ne serait pas le seul à citer), de complaisance avec des groupes terroristes islamiques tels que l’Autorité Palestinienne ou le Hezbollah. L’Union Européenne telle qu’elle est devenue trahit ce que l’Amérique a apporté à l’Europe après la guerre, et trahit démocratie et liberté. Macron est l’un des principaux défenseurs d’une Europe technocratique, non démocratique, ennemie des valeurs de démocratie et de liberté. Ce qu’il énonce est un tissu de mensonges.   

 Il n’y a aucune “promesse de Normandie”, et cette expression n’a aucun sens : les Etats-Unis sont venus libérer l’Europe occidentale et faire tomber le Troisième Reich. Ils ont ensuite accepté de défendre les pays d’Europe occidentale et ont fait leur possible pour les pousser à respecter démocratie et liberté. Point. Ils n’ont jamais promis davantage et n’avaient pas à promettre davantage. Ils ont été très généreux en aidant des pays européens ruinés et détruits à se reconstruire et à retrouver le chemin de la démocratie et de la liberté. Ils ont fait immensément. Sans le plan Marshall, les Français et d’autres peuples européens auraient croupi dans les ruines et la famine. Ce que les dirigeants européens ont fait ensuite, qui n’a pas toujours et brillant, très loin de là, est de la seule responsabilité des dirigeants européens.   

Si quelqu’un doit “retrouver le sens” et comprendre les “raisons du combat” pour la liberté, ce ne sont pas les Etats-Unis et Donald Trump, ce sont les dirigeantes d’Europe occidentales, et Macron au premier chef. Macron, comme les autres dirigeantes d’Europe occidentales, ne mène aucun combat pour la liberté, et se place au contraire souvent dans le camp des ennemis de la liberté.

Dois-je ajouter qu’au moment du 6 juin, la France était occupée, enlisée dans la collaboration, pétainiste, quand bien même il y avait de courageux résistants, et cet enlisement impliquerait davantage, bien davantage d’humilité. Diriger un pays qui était enlisé dans la collaboration au moment du 6 juin, et parler au dirigeant d’un pays qui agissait le 6 juin pour libérer le pays enlisé impliquerait de la part du dirigeant du pays enlisé de se montrer plus humble. Macron n’est, certes, pas le premier dirigeant français à manquer d’humilité. Le Général de Gaulle qui, en 1944, ne représentait presque rien, s’est attribué un rôle démesuré et a, dès les jours qui ont suivi le 6 juin, commencé à réécrire l’histoire en disant que la France avait été libérée par lui et les résistants, pas par les Américains, qu’il a accusé d’avoir voulu mettre la France sous tutelle après 1945. Quand bien même d’autres décisions ont été prises, la mise sous tutelle américaine, je dois le souligner, aurait été légitime puisque le gouvernement de la France avait collaboré et collaborait encore le 6 juin.  

Des journalistes crétins habitués sans doute à commenter les compétitions de football et qui pensent comme des pieds ont dit que Macron a “taclé” Trump. Macron n’arrive pas à la hauteur des semelles de Donald Trump, et Donald Trump n’a que faire de Macron. Un être arrogant qui a les moyens de son arrogance est insupportable. Un être arrogant qui n’a pas les moyens de son arrogance est insupportable, risible et ridicule.

© Guy Millière pour Dreuz.info. Toute reproduction interdite sans l’autorisation écrite de l’auteur.

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