Publié par Dreuz Info le 11 juin 2019

Voici un épisode peu connu de la vie de l’Empereur Napoléon 1er qui s’est déroulé pendant son exil à Sainte-Hélène à la fin de sa vie.

En 1819, en route vers Sainte-Hélène ou il devait rejoindre l’Empereur, l’Abbé Bonavita fit l’acquisition, à Londres, d’un magnifique exemplaire relié en maroquin vert du Nouveau Testament, publié, ironie de l’histoire, par la Société biblique britannique et étrangère. Ce nouveau Testament fut offert à l’Empereur. A sa lecture, Napoléon, catholique, fut frappé par la personne de Jésus-Christ auquel il rendit un puissant témoignage qui nous a été transmis par l’intermédiaire du chevalier de Beauterne dans un ouvrage intitulé : Sentiments religieux de Napoléon Ier.
Le général Comte de Montholon, compagnon d’exil de l’Empereur écrivit ces quelques mots à l’auteur de l’ouvrage :

« J’ai lu avec un vif intérêt votre ouvrage : Sentiments de Napoléon sur le christianisme, et je ne pense pas qu’il soit possible de mieux exprimer les croyances religieuses de l’empereur. »

Nous vous proposons ci-après une sélection de quelques extraits forts des déclarations de l’Empereur, issus de cet ouvrage au sujet de Mahomet, d’une part, mais aussi de Jésus-Christ et de la Bible.

Napoléon, au sujet de Mahomet :

« Mahomet sans doute proclame L’unité de Dieu : cette vérité est l’essence et le dogme principal de sa religion. Je le reconnais ; mais tout le monde sait qu’il ne l’affirme que d’après Moïse et la tradition juive. L’esprit de Mahomet, ou plutôt son imagination, a fait tous les frais de tous les autres dogmes du Coran, livre plein de confusion et d’obscurité, d’un novateur passionné qui se tourmente pour résoudre avec le génie des questions qui sont plus hautes que le génie ; et il n’aboutit vraiment qu’à des turpitudes ! Tant il est vrai qu’il n’est donné à personne, même à un grand homme, de rien dire de satisfaisant sur Dieu, le paradis et la vie future, si Dieu ne l’en instruit lui-même préalablement !
« Aussi Mahomet n’est vrai qu’autant qu’il s’appuie sur la Bible et sur le sentiment inné de la croyance en Dieu.
« Pour tout le reste, le Coran n’est vraiment qu’un système hardi de domination, d’envahissement politique.
» Partout l’homme ambitieux se montre à découvert dans Mahomet. Vil flatteur de toutes les passions les plus chères au cœur de l’homme, comme il caresse la chair ! quelle large part il fait à la sensualité !
« Est-ce vers la vérité de Dieu qu’il veut entraîner l’Arabe, ou vers la séduction de toutes les jouissances permises dans cette vie, et promises comme l’espoir et la récompense de l’autre ?
» Il fallait enlever un peuple ; l’appel aux passions fut nécessaire, à la bonne heure ! Il a réussi ; mais la cause de son triomphe sera la cause de sa ruine. Tôt ou tard le croissant disparaîtra de la scène du monde, et la croix y demeurera !
« Le sensualisme tue en définitive les nations aussi bien que les individus qui ont la folie d’en faire la base de leur existence.
« De plus, ce faux prophète s’adresse à une seule nation, et il a senti le besoin de jouer deux rôles, le rôle politique et le rôle religieux. Il a effectivement conquis et il possède toute la puissance du premier. Pour le second, s’il en a eu le prestige, il n’en a pas eu la réalité. Jamais il n’a donné de preuves de la divinité de sa mission. Une ou deux fois il veut s’étayer d’un miracle, et il échoue honteusement. Personne ne croit à ses miracles, parce que Mahomet n’y croyait pas lui-même ; ce qui prouve qu’il n’est pas aussi aisé qu’on se l’imagine d’en imposer sous ce rapport.
« Si le titre d’imposteur s’accole facilement au nom de Mahomet, il répugne tellement avec celui du Christ, que je ne crois pas qu’aucun ennemi du christianisme ait jamais osé l’en flétrir. »

Napoléon au sujet de Jésus-Christ et de la Bible :

Aucun homme ne ressemble à Jésus-Christ.
« Je cherche en vain dans l’histoire pour y trouver le semblable de Jésus-Christ, ou quoique ce soit qui approche de l’Évangile. Ni l’histoire, ni l’humanité, ni les siècles, ni la nature ne m’offrent rien avec quoi je puisse le comparer ou l’expliquer. Ici tout est extraordinaire ; plus je le considère, plus je m’assure qu’il n’y a rien là qui ne soit en dehors de la marche des choses et au-dessus de l’esprit humain.
« Les impies eux-mêmes n’ont jamais osé nier la sublimité de l’Évangile, qui leur inspire une sorte de vénération forcée. Quel bonheur ce livre procure à ceux qui y croient ! Que de merveilles y admirent ceux qui l’ont médité!
« Tous les mots y sont scellés et solidaires l’un de l’autre, comme les pierres d’un même édifice. L’esprit qui lie les mots entre eux est un ciment divin qui tour à tour en découvre le sens ou le cache à l’esprit. Chaque phrase a un sens complet, qui retrace la perfection de l’unité et la profondeur de l’ensemble ; livre unique où l’esprit trouve une beauté morale inconnue jusque-là, et une idée de l’infini supérieure à celle même que suggère la création ! Quel autre que Dieu pouvait produire ce type, cet idéal de perfection, également exclusif et original, où personne ne peut ni critiquer, ni ajouter, ni retrancher un seul mot ; livre différent de tout ce qui existe, absolument neuf, sans rien qui le précède et sans rien qui le suive.
« Vous parlez de Confucius, de Zoroastre, de Numa, de Jupiter et de Mahomet ; mais il y a entre eux et le Christ cette différence que, de même que tout ce qu’il a fait est d’un Dieu, il n’est rien chez eux, au contraire , qui ne soit d’un homme. L’action de ces mortels fut bornée à leur vie, et ce fut de leur vivant qu’ils établirent leur culte à l’aide des passions, avec la force et à la faveur des événements politiques. »
« Et quel autre que Dieu pouvait affirmer avec une certitude absolue capable de tranquilliser la conscience des vérités telles que l’existence de Dieu, l’immortalité de l’âme, la Croyance à l’enfer, au paradis, ces dogmes enfin qui sont les prémisses et la base de toutes les religions ? Quand le Christ les énonce comme l’essence de sa doctrine, il le fait avec tout ce qu’il y a d’imposant et d’absolu dans son caractère de Fils de Dieu.
« Sans doute il faut la foi pour cet article-là, qui est celui duquel dérivent tous les autres articles. Mais, le caractère de la divinité du Christ une fois admis, la doctrine chrétienne se présente avec la précision et la clarté de l’algèbre : il faut admirer l’enchaînement et l’unité d’une science.
« Appuyée sur la Bible, cette doctrine explique le mieux les traditions du monde ; elle les éclaircit, et les autres dogmes s’y rapportent étroitement comme les anneaux scellés d’une même chaîne. L’existence du Christ, d’un bout à l’autre, est un tissu tout mystérieux, j’en conviens; mais ce mystère répond à des difficultés qui sont dans toutes les existences; rejetez-le, le monde est une énigme : acceptez-le, vous avez une admirable solution de l’histoire de l’homme.
« Le christianisme a un avantage sur tous les philosophes et sur toutes les religions : les chrétiens ne se font pas illusion sur la nature des choses. On ne peut leur reprocher ni la subtilité, ni le charlatanisme des idéologues, qui ont cru résoudre la grande énigme des questions théologiques avec de vaines dissertations sur ces grands objets. Insensés, dont la folie ressemble à celle d’un petit enfant qui veut toucher le ciel avec sa main, ou qui demande la lune pour son jouet ou sa curiosité. Le christianisme dit avec simplicité : « Nul homme n’a vu Dieu, si ce n’est Dieu. » Dieu a révélé ce qu’il était. Sa révélation est un mystère que la raison ni l’esprit ne peuvent concevoir ; mais puisque « Dieu a parlé, il faut y croire. » Cela est d’un grand bon sens. »

« L’Évangile possède une vertu secrète, je ne sais quoi d’efficace, une chaleur qui agit sur l’entendement et qui charme le cœur ; on éprouve à le méditer ce qu’on éprouve à contempler le ciel. L’Évangile n’est pas un livre, c’est un être vivant, avec une action, une puissance qui envahit tout ce qui s’oppose à son extension. Le voici sur cette table, ce livre par excellence (et ici l’empereur le toucha avec respect), et je ne me lasse pas de le lire, et tous les jours avec le même plaisir.
« Le Christ ne varie pas; il n’hésite jamais dans son enseignement, et la moindre affirmation de lui est marquée d’un cachet de simplicité et de profondeur qui captivent l’ignorant et le savant, pour peu qu’ils y prêtent leur attention.
« Nulle part on ne trouve cette série de belles idées, de belles maximes morales, qui défilent comme les bataillons de la milice céleste, et qui produisent dans notre âme le même sentiment que l’on éprouve à considérer l’étendue infinie du ciel resplendissant, par une belle nuit d’été, de tout l’éclat des astres.
« Non-seulement notre esprit est préoccupé, mais il est dominé par cette lecture, et jamais l’âme ne court risque de s’égarer avec ce livre. Une fois maître de notre esprit, l’Évangile fidèle nous aime. Dieu même est notre ami, notre père et vraiment notre Dieu. Une mère n’a pas plus de soin de d’enfant qu’elle allaite. L’âme séduite par les beautés de l’Évangile ne s’appartient plus. Dieu s’en empare tout à fait, il en dirige les pensées et toutes des facultés, elle est à lui.
« Quelle preuve de la divinité du Christ ! Avec un empire aussi absolu, il n’a qu’un seul but, l’amélioration spirituelle des individus, la pureté de la conscience, l’union à ce qui est vrai, la sainteté de l’âme. Voilà vraiment une religion, et je reconnais là un pontife
« Tous ceux qui croient sincèrement en lui ressentent cet amour admirable, surnaturel, supérieur : phénomène inexplicable, impossible à la raison et aux forces de l’homme ; feu sacré donné à la terre par ce nouveau Prométhée, dont le temps, ce grand destructeur , ne peut ni user la force, ni limiter la durée. Moi, Napoléon, c’est ce que j’admire davantage, parce que j’y ai pensé souvent, et c’est ce qui me prouve absolument la divinité du Christ ! ! !

Pour ceux qui désirent approfondir le sujet, voici quelques références complémentaires indispensables :
www.promesses.org/napoleon-1er-la-bible-et-jesus-christ/
www.croirepublications.com/blog/…4gzaM8
gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k61283275/texteBrut

Gianni INGLESE, professeur de religion protestante

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