Publié par Jean-Patrick Grumberg le 21 juin 2019
Lors de ses réunions politiques, Biden réunit à peine quelques centaines d’électeurs

Après deux retournements de veste très remarqués (un sur l’avortement et un autre sur le danger que représente la Chine) et ses gaffes habituelles, Joe Biden est accusé de racisme au sein de son propre Parti, en raison de ses relations passées avec des sénateurs racistes et ségrégationnistes.

Les médias ne le disent pas, Joe Biden est le grand favori de la primaire Démocrate parce que les autres candidats sont totalement inconnus. Le grand public peut difficilement citer leurs noms, les reconnaître sur une photo, et encore moins connaître leur programme.

L’ex-vice-président de Barack Obama est donc en tête des sondages. Hillary Clinton aussi était en tête des sondages ! Les journalistes, qui sont devenus les porte-parole bénévoles du Parti, paradent sur toutes les chaînes avec ces sondages : ils cherchent à vous faire oublier, à force de matraquage et de lavage de cerveau, que Clinton a subi un échec retentissant avec des sondages éclatants.

Le début de la campagne de Biden est calamiteux. Sans le soutien actif, quotidien, puissant, des médias, il n’existerait déjà plus. Les médias sont toutes voiles dehors pour l’amener jusqu’à la victoire : c’est ce qu’ils appellent leur “neutralité”.

Plusieurs chaînes de télévision ont totalement ignoré le discours du président américain annonçant sa candidature pour un second mandat. D’un point de vue journalistique, c’est inexplicable. D’un point de vue militant, c’est parfaitement normal.

Accusations de racisme

Mercredi 19 juin, Biden a suscité l’indignation au sein de sa propre famille politique pour avoir défendu des sénateurs racistes avec lesquels il a travaillé au début de sa carrière politique.

Mentionnant James Eastland, du Mississippi, qui parlait des noirs comme d’une “race inférieure”, et Herman Talmadge de Géorgie, deux Démocrates favorables aux lois qui faisaient des Noirs des citoyens inférieurs, il a déclaré :

La vie politique américaine est abîmée, et pour y remédier, il faut recommencer à se parler, à parler aussi aux personnes avec lesquelles on n’est pas d’accord», a expliqué Biden mardi soir à New York.

Citant deux sénateurs Démocrates favorables à la ségrégation raciale (n’oublions pas que les Démocrates sont le parti de la ségrégation, du Elu Klux Klan et de l’esclavage) avec lesquels il a tenté de travailler dans les années 1970, Biden explique :

«Nous n’étions pas d’accord sur quoi que ce soit. Mais au moins, il y avait une certaine courtoisie. Nous avons fait avancer les choses.»

  • Cory Boker, candidat noir-américain à la présidentielle, a immédiatement réagi avec dégoût :

Les relations de Monsieur Biden avec des ségrégationnistes et fiers de l’être ne sont pas un modèle pour faire de l’Amérique un endroit plus inclusif pour les Noirs et pour tous». (Parlant d’inclusion, Cory Boker s’est abstenu de dire que ses parents étaient des hauts dirigeants d’IBM, et qu’il a reçu la meilleure éducation dans les universités les plus prestigieuses avec les “riches blancs” américains.)

  • Le maire de New York Bill de Blasio, lui aussi candidat à la primaire, a accusé Joe Biden de ne pas être en phase avec les valeurs du Parti démocrate moderne.
  • Le socialiste Bernie Sanders et d’autres candidats ont exigé de Biden des excuses publiques.
  • “Cela m’inquiète profondément”, a déclaré une autre candidate Démocrate à l’investiture, Kamala Harris. “Si ces hommes avaient obtenu ce qu’ils voulaient, je ne ferais pas partie du Sénat”.

Eloge funèbre à un membre du Ku Klux Klan

Pour sa défense – que la plupart des commentateurs politiques de son camp ont trouvé extrêmement faible, Joe Biden a déclaré : «Il n’y a pas une once de racisme en moi. J’ai été impliqué dans la défense des droits civiques toute ma carrière».

Hélas pour Biden, internet existe, et il a la mémoire longue.

Ainsi il ne m’aura pas fallu beaucoup de temps pour découvrir – et aucun média de gauche n’en parle – que Joe Biden a rendu hommage aux plus abjects racistes que l’Amérique ait portés : les ségrégationnistes et les membres du KKK.

  • Dans son éloge funèbre en 2003 pour Strom Thurmond, l’ancien sénateur de Caroline du Sud qui soutenait la ségrégation, Biden a dit que même si leurs “différences étaient profondes”, il a appris à le connaître et l’a “vu changer, oh si subtilement”.

Je suis allé au Sénat, enhardi, en colère et outré, à l’âge de 29 ans, au sujet du traitement des Afro-Américains dans ce pays à propos de tout, pendant une période de sa vie que Strom [Thurmond] a représentée. Mais ensuite, j’ai rencontré l’homme”, a dit M. Biden à l’époque.

Twitter

Biden ajouté que Thurmond était “un homme courageux, qui à la fin a fait son choix et s’est tourné vers le bon côté”. Il a dit qu’ils sont devenus “de bons amis”.

  • En 2010, M. Biden a également fait l’éloge du sénateur Robert Byrd, ancien membre du KKK, qui a regretté cette affiliation et l’a décrite comme une erreur.

Bien que mes collègues derrière moi et moi-même vénérions le Sénat, Robert C. Byrd a élevé le rang du Sénat”, a déclaré M. Biden dans son discours de 2010.

Au moment de sa mort, Byrd avait des alliés même dans le mouvement des droits civiques, la NAACP à l’époque louant son héritage et sa transformation d’un ancien membre du KKK en un “fervent défenseur” des droits civils.

  • En 1988, alors qu’il entrait au Sénat, Biden déclara, à propos du raciste Thurmond :

Il s’avère que l’un de mes plus proches amis a fini par être Strom Thurmond, un homme dont les antécédents et les intérêts, à l’époque où je suis arrivé, étaient très différents des miens”.

Washington examiner

Pour l’instant, Joe Biden a refusé de s’excuser. Mais ses deux récents retournements de veste montrent qu’il n’a pas de colonne vertébrale et qu’il cède rapidement aux pressions de l’aile gauche de son parti, qui terroriste les modérés auquel il appartient.

Biden a renié en 24 heures ses 40 ans de position constante sur l’avortement après les pressions de l’actrice militante du mouvement #MeToo Alissa Milano, et en moins de deux jours, il a totalement retourné sa veste sur ses déclarations concernant la Chine, disant d’abord que ce sont des “partenaires inoffensifs des Etats-Unis”, pour ensuite déclarer qu’ils sont nos ennemis.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.

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