Publié par Guy Millière le 23 juin 2019

Je ne lis pas la presse de gauche américaine.  Je regarde CNN et MSNBC quelques minutes par jour, pendant les pauses publicitaires sur Fox News. Je sais qu’abuser de la presse de gauche américaine, de CNN et de MSNBC est dangereux pour l’intelligence et la santé mentale.

L’essentiel des journalistes français qui traitent des Etats-Unis lisent la presse de gauche américaine et regardent CNN et MSNBC, et dès qu’ils parlent de l’administration Trump, ils montrent les ravages qui résultent : leur intelligence est visiblement ravagée, et leur santé mentale impliquerait qu’ils consultent d’urgence. 

Il devrait être aisé pour ceux qui les lisent et les écoutent de discerner où se situe la vérité : elle est l‘exact contraire de ce qu’ils écrivent ou disent. Ils sont comme des boussoles inversées qui indiqueraient obstinément le Sud : pour ne pas perdre le Nord, il suffit de suivre une direction située à l’opposé de celle qu’ils indiquent.

Leurs descriptions de la grande réunion publique de Trump à Orlando étaient grotesques tant elles étaient venimeuses.  Leur façon de citer les paroles imbéciles de Bernie Sanders ou Joe Biden comme si elles émanaient de purs génies est désopilante si on la prend au quatrième ou au cinquième degré.

Dès qu’ils le peuvent, ils mentent éhontément. Un dénommé Harold Hyman disait récemment sur CNews que le rapport Mueller avait montré que Trump était coupable de collusion avec la Russie et d’obstruction à la justice, mais avait stipulé que c’était au Congrès sur ces bases de destituer le Président. Tout cela est absolument faux, mais il n’y avait personne sur le plateau pour rétablir les faits. Et ils appellent cela de l’information ! D’autres “spécialistes” des Etats-Unis sévissent. François Durpaire est un homme de gauche, mais il connait les Etats-Unis et a de la culture. De nouveaux “spécialistes” ont fait leur apparition et sont, eux, à la connaissance des Etats-Unis et de l’administration Trump ce qu’un attardé mental est à Albert Einstein. Ils débitent des inepties à jet continu. Deux d’entre eux sévissent particulièrement souvent : Jean-Eric Branaa, qui vient de montrer magistralement (à ce degré d’ignorance, l’ignorance devient magistrale) qu’il ne connait strictement rien au système fiscal américain, et Corentin Sellin (signe distinctif de tous les anti-américains primaires, il utilise l’horrible adjectif “états-uniens”). Si vous les écoutez, ou si vous les lisez, dites-vous que vous perdez votre temps. Je sais que pour être un spécialiste de la spécialité à la française, il faut tout ignorer sur tous les sujets et se tromper tout le temps, mais quand même !

Je ne voulais pas traiter à nouveau si vite de Donald Trump et de la façon dont il est traité dans les médias français, mais la situation alentour du détroit d’Ormuz m’y oblige.

Je lis dans la presse française que Trump serait “au bord du gouffre”, qu’il ne “sait pas ce qu’il fait”, qu’il changerait d’avis au dernier moment par indécision et imprévisibilité, que c’est un “velléitaire timoré” pour partie “sous l’influence de faucons” (si c’était exact, ce serait mieux que d’être sous l’influence de vrais cons, mais passons). Ce qui se dit dans la presse et les médias de gauche aux Etats-Unis est du même acabit, bien sûr.

Disons ce qui doit l’être.

  1. Le régime des mollahs est un régime dangereux, fanatique, criminel, totalitaire (j’ai écrit un article voici peu sur le sujet). C’est le principal financier du terrorisme islamique sur la planète aujourd’hui. C’est un régime aux intentions génocidaires explicites qui se donne pour but d’effacer Israël de la carte du monde. C’est un régime qui tient le Liban par le Hezbollah, qui finance le Hamas, détruit le Yémen par l’intermédiaire des milices Houthi aux fins de contrôler le Bab El Mandeb et le canal de Suez. C’est un régime qui cherche à se sanctuariser en se dotant de l’arme atomique et qui n’a jamais cessé d’avancer dans cette direction (c’est pour cela que je n’ai pas relevé les propos iraniens disant que le régime allait recommencer à enrichir de l’uranium : l’Iran n’a jamais cessé de le faire).
  2. L’accord de juillet 2015 était un accord criminel qui permettait la levée des sanctions contre l’Iran, le déblocage de 1600 milliards de dollars d’argent iranien bloqué aux Etats-Unis, en échange de quasiment rien. Les Occidentaux qui ont signé l’accord étaient au mieux des idiots utiles, au pire des criminels complices du régime, prêts à récupérer des milliards de l’argent débloqué en échange de contrats. Obama a signé l’accord (qui n’a jamais été un traité liant les Etats-Unis, car Obama n’a pas présenté le texte au Congrès). Les dirigeants français, britanniques et allemands ont signé l’accord eux aussi.
  3. Trump est sorti de l’accord à très juste titre, en exigeant du régime qu’il renonce pleinement et de manière effectivement vérifiable à ses activités nucléaires et qu’il cesse tout financement au terrorisme islamique. Objectifs pleinement légitimes. L’Iran ayant refusé, les Etats-Unis ont sanctionné l’Iran et les sanctions ont pour but un endiguement et une asphyxie du régime. La France et l’Allemagne, complices serviles du régime, tentent de mettre sur pied un mécanisme leur permettant de continuer à commercer avec ce dernier, et donc de lui permettre de continuer ses activités ignobles. La France et l’Allemagne jouent avec le feu car l’administration Trump punira sévèrement quiconque continuera à commercer avec l’Iran. Elles s’arrêteront avant de se bruler.
  4. Le régime des mollahs asphyxié panique. Il a actionné deux fois ces derniers mois le Hamas pour pousser Israël à enclencher une conflagration régionale. Il ne peut actionner le Hezbollah qui n’a plus de moyens financiers. Il a fait tirer sur des pétroliers, par les milices Houthi d’abord, par les Gardes révolutionnaires iraniens ensuite. Il l’a fait pour faire peur aux pays qui dépendent du pétrole passant par le détroit d’Ormuz : Europe, Japon. Il a, cela va de soi, nié y être pour quelque chose, sachant que les crétins susdits prendraient ses dénégations au sérieux. Il a voulu inquiéter la Chine qui dépend elle aussi du pétrole passant par le détroit d’Ormuz et qui achetait du pétrole iranien jusqu’au moment où les sanctions américaines sont venues, et la Chine a dit qu’elle soutenait le régime. Mais elle n’ira pas jusqu’à un soutien militaire et ne veut absolument pas d’un blocage du détroit d’Ormuz qui serait une catastrophe pour elle. L’Iran ne bloquera pas le détroit d’Ormuz. La Russie est un allié tactique de l’Iran, pas un allié stratégique : elle ne soutiendra pas militairement elle non plus le régime des mollahs car elle ne veut pas d’une déstabilisation régionale. Il reste peu d’issues au régime des mollahs pour desserrer l’étau américain. Trump propose aux mollahs de capituler et de faire ce que les Etats-Unis exigent : ils ne le feront pas. Il leur reste à provoquer les Etats-Unis en pensant que si les Etats-Unis déclaraient la guerre à l’Iran, la population iranienne se souderait autour du régime et qu’un chaos régional pourrait suivre qui rebattrait les cartes et ferait échouer les projets de paix américains pour la région. Les Etats-Unis ne tomberont pas dans le piège. Avoir abattu un drone américain a été une façon supplémentaire de tenter d’attirer les Etats-Unis vers la guerre. Trump a dit avoir ordonné des frappes et y avoir renoncé parce qu’il n’y avait pas eu de mort américain et que la riposte aurait été disproportionnée. Il a ajouté que si les Etats Unis devaient frapper, ce serait de manière décisive. Je pense qu’en disant cela Trump a envoyé un message : les Etats-Unis ne répondront à aucune provocation, mais si l’Iran tue un seul Américain, des frappes foudroyantes auront lieu, qui ne seront pas la guerre, mais toucheront le régime de manière décisive. Trump pense que l’Iran n’attaquera pas d’autres pétroliers car il pense que les mollahs savent que le cas échéant, la Chine et la Russie les lâcheront. Il pense que les mollahs savent aussi que, le cas échéant, les Européens auront de lourds problèmes et pourraient eux-mêmes les lâcher, malgré le désir franco-allemand de se conduire de manière servile avec eux. Si nécessaire, les frappes foudroyantes sont prêtes. Ce ne sera pas la guerre, car il n’y aura pas de troupes au sol. Ce seront juste des frappes. Foudroyantes. Trump pense que le régime des mollahs est si exsangue que s’il ne parvient pas à provoquer la guerre, il ne survivra peut-être pas très longtemps. Il sait que l’asphyxie fonctionne et il ne se laissera pas détourner de ses objectifs. Il va accentuer les sanctions, donc l’asphyxie. Les Etats-Unis n’ont aucun besoin du pétrole du Proche-Orient et peuvent laisser ceux qui ont besoin du pétrole du Proche-Orient gérer leurs relations avec les mollahs asphyxiés.  Il se dit prêt à négocier : sur la base des exigences américaines, et seulement sur cette base.  Il n’est pas du tout au bord du gouffre : on ne peut pas en dire autant des mollahs. Il ne change pas d’avis au dernier moment par indécision et imprévisibilité. Il pèse ses mots et réfléchit avant de prendre des décisions. Il n’est ni velléitaire ni timoré : il a une pensée stratégique. L’expression “faucon” n’a aucun sens : John Bolton raisonne stratégiquement, comme Trump. Ce n’est pas un oiseau de proie, et il n’a pas, à la différence de ceux qui écrivent sur lui, une cervelle d’oiseau.  Il sait ce qu’est le régime des mollahs. Comme Trump. Il sait qu’il est infiniment nuisible et que le monde se porterait mieux s’il était mis hors d’état de nuire. Comme Trump.
  5. Que dans la presse et les médias de gauche américains et dans la presse française on s’en prenne avec véhémence à un homme qui s’efforce de mettre hors d’état de nuire un régime abominable et qu’en parallèle, on trouve toutes les excuses possibles à ce régime abominable, qu’on pense que se mettre à plat ventre devant ce régime abominable vaut infiniment mieux que le mettre hors d’état de nuire. Tout cela en dit très long sur la sordide époque où nous vivons. Le régime des mollahs est en guerre avec le monde occidental depuis quarante ans. Trump défend le monde occidental. Il n’a pas failli attaquer l’Iran. Il riposte à quarante années d’agressions et de crimes. Il a provisoirement renoncé à riposter par la force. Provisoirement. Et pour peu que le régime des mollahs n’aille pas plus loin.

© Guy Millière pour Dreuz.info. Toute reproduction interdite sans l’autorisation écrite de l’auteur.

PS : je vis à dix mille kilomètres de la France, mais j’ai le téléphone et Skype. Les chaines de télévision française ne m’invitent plus depuis que j’ai quitté la France. Je sais pourquoi : sans personne pour les contredire, les spécialistes de la spécialité à la française peuvent dire n’importe quoi en toute quiétude. Je le dis : tout débat sur l’administration Trump dans lequel je ne suis pas (ou dans lequel Jean-Patrick Grumberg n’est pas, car lui aussi connait bien le sujet) n’est pas un débat pluraliste. Tirez en les conclusions requises. Demandez-vous pourquoi alors que mon livre Ce que veut Trump est disponible et explique ce qu’est la doctrine Trump, les journalistes français persistent à dire ce qu’ils disent. Дезинформация, disaient les dissidents au temps de Brejnev en Union Soviétique. La France sortira-t-elle un jour de la désinformation ?

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