Assez paradoxalement, la fin annoncée de la taxe d’habitation est l’occasion d’illustrer comment les Français organisent sciemment leur misère, par idéologie, par méconnaissance de l’économie, et par ce désir immature de toujours vouloir contrôler tout, tout le temps et partout…
Ainsi donc et péniblement, le gouvernement tente de mettre en place la fin de la taxe d’habitation, annoncée à grands renforts publicitaires gouvernementaux depuis la décision de sa suppression à l’automne 2017 par un président Macron survitaminé et encore certain de pouvoir transformer sa parole en actions concrètes. Jusqu’à présent, tout ne s’est pas exactement passé au mieux : entre les maires qui ont multiplié les protestations pour comprendre comment serait compensée la disparition de cette ressource indispensable à l’équilibrage précaire de leurs budgets, le calendrier peu clair de la disparition de la taxe, et les diminutions déjà plus ou moins actées de cette taxe pour une partie seulement des contribuables, le gouvernement a dû faire assaut de pédagogie pour expliquer ce qui allait se passer.
Sur le papier, en 2023, plus personne ne devrait donc payer de taxe d’habitation…
Ce qui ne manque pas de déclencher chez certains une petite crise d’urticaire marxiste : grâce à cette non-taxe, regardez, les riches vont encore gagner de l’argent ! Et c’est même les inénarrables « Décodeurs » qui nous expliquent leurs mathématiques foireuses avec cet aplomb que les cuistres déploient pour embobiner les naïfs : puisque les plus riches ne sont plus assommés de cet impôts, ils vont gagner de l’argent, pardi !
Eh oui, pour les fins mathématiciens Décodeurs du Monde de la Lutte Des Classes, quelqu’un qui paie moins d’impôts s’enrichit, là où n’importe quelle personne sensée comprend qu’elle ne fait que s’appauvrir un peu moins (et ce d’autant plus lorsqu’on voit à quels résultats calamiteux l’impôt aboutit).
Cette idéologie stupide, qui a fini par faire fuir ceux dont le capital sert pourtant à faire tourner les entreprises, créer des emplois, des richesses et financer les services publics, n’est malheureusement qu’un aspect de cette volonté étrange des Français à construire consciencieusement leur propre misère.
Économiquement, si on ne peut que se réjouir de la disparition d’une taxe, on doit cependant s’interroger par exemple sur la pertinence de supprimer celle-ci plutôt que la taxe foncière. En effet, la taxe d’habitation, aussi pénible soit-elle, peut se comprendre comme le paiement de services (plus ou moins utiles, plus ou moins efficaces, certes) produits par la commune et donc facturés à ceux qui y vivent. En revanche, la taxe foncière n’est, en définitive, qu’une forme subtile d’expiation financière pour la faute d’être propriétaire.
On comprend qu’électoralement ce soit la taxe d’habitation qui fut choisie : au vu des puissantes analyses de tout ce que la journalistaillerie contient de fins « décodeurs », supprimer la foncière revenait à « faire un cadeau aux riches », ces riches dont, on le rappelle, la France se passe maintenant comme jadis elle se passa de scientifiques pendant sa Révolution, avec sur le moyen et long termes, des effets tout à fait comparables.
En outre, on s’interroge aussi sur le différentiel de financement provoqué : puisque cet argent sera donc non-ponctionné et ira (après « décodage »), enrichir les plus riche (et probablement appauvrir les plus pauvres si l’on s’en tient à la « méthode » de « décodage » de nos journalistes à la mathématique contrariée), il va falloir trouver un financement ailleurs. Diminuer les dépenses ? Vous n’y pensez pas mon brave ! Il faut conserver le record mondial de prélèvements et de dépenses publiques par habitant, n’est-ce pas !
Bref, malgré les assurances d’un Darmanin confit dans sa propre importance que tout sera compensé par d’autres mécanismes, on comprend que cette disparition ne se fera pas sans douleurs, ces douleurs typiques d’un pays qui souffre lorsqu’on lui retire sa cilice.
Et quoi de mieux, lorsqu’on s’enlève des boulets, que d’en remettre de nouveaux pour s’éviter de se sentir libre ?
C’est en tout cas ce à quoi semblent s’employer nos législateurs, frénétiquement lancés dans la course à la taxe, à l’obligation, la contrainte, l’interdiction et la sanction. Quand une taxe s’éteint, d’autres s’éveillent aussi vite que possible, dont le total, n’en doutons pas, sera bien supérieur aux recettes disparues !
Je pourrais ici lister les dernières idées de taxes déjà dans les tuyaux, comme cette nouvelle taxe sur les ordinateurs qui pointe le bout de son nez.
Je pourrais ajouter cette lumineuse idée des députés qui veulent ponctionner 5% du prix des ventes immobilières pour rénover les logements mal isolés : qui, mieux que des députés, sait ce qu’il faut faire avec l’isolation d’un logement ? Ses propriétaires ? Pfff, vous n’y pensez pas ! Ce sont des propriétaires, ils sont donc forcément riches, donc méchants !
Et quand il ne s’agit pas de nouvelles taxes, c’est d’une nouvelle police qu’il s’agira : que diriez-vous d’une petite Police Spéciale du Logement, au départ utilisée pour traquer les propriétaires indélicats louant des logements indécents et dont on sait qu’elle pourrait ensuite servir à repérer les locations inavouables via AirBnB ? Du reste, ce n’est pas comme s’il n’y avait pas déjà tout l’arsenal juridique nécessaire à la répression de ce fléau. Du reste, ce n’est pas comme s’il n’y avait pas une législation outrageusement favorable au locataire, biais si évident qu’il en provoque une pénurie de logements disponibles. Que diriez-vous d’accroître le problème ?
Je pourrais multiplier les exemples.
En réalité, le peuple français se soumet à une sorte d’autoflagellation permanente qui lui permet d’expier des fautes de plus en plus abracadabrantes. Peuple au ventre plein, qui dispose de l’eau, de l’électricité courante, d’un niveau de vie très supérieur à la moyenne mondiale, dont la santé s’améliore envers et contre toutes les mauvaises nouvelles, il semble à la fois ne pas pouvoir accepter les bénéfices de tous ces siècles passés dans les luttes et un travail acharné, et à la fois décidé à dilapider le capital qui lui fut laissé en héritage, ce qu’il fait maintenant avec une application hystérique qui frôle la psychiatrie.
Il lui semble intolérable que nous ayons un tel niveau de vie tant qu’il reste des pauvres, tant qu’il reste des malheureux. Et comme assurer l’égalité dans la richesse suppose des efforts incommensurables, réalisons l’égalité dans la misère.
C’est bien plus facile à atteindre.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © H16. Publié avec l’aimable autorisation de l’auteur (son site)
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il y eut une autre faute majeure que celle de la fuite des savants pendant la Révolution : la révocation de l’édit de Nantes par Louis 14 provoquant la fuite des riches protestants…
Mais oui, cher H16.
Et cette misère qui se propage dans l’Hexagone avec constance et célérité est organisée par nos cerveaux de l’ENA, dont un ancien élève est (encore) Président du pays … pour les malheurs qu’on sait.
Ben voyons, et vous, vous oubliez de dire que toute cette affaire est partie du refus du pouvoir allié à l’Église catholique d’accorder aux protestants (huguenots) la liberté de conscience. Mais c’est un détail, sans doute…
Et ces protestants ont bien quitté par centaines de milliers le Royaume pour aller enrichir, pas tant de leurs biens (qu’ils avaient en grande partie laissés sur place) mais surtout de leur savoir et de leurs compétences, des pays comme la Suisse, la Hollande, le Nouveau Monde.
Et ces protestants que vous semblez détester ont fait de ces pays, dont les USA, des pays de fanatiques aussi fous et cruels que les islamistes, c’est bien connu.
Continuez à nier les problèmes que ce pays s’est infligé à lui-même au cours de l’Histoire, et ensuite venez vous plaindre de son état lamentable actuel…
@ Phiphi
Non, ‘l’Etat dans l’Etat’ protestant en France (qui penchait en fait vers une république) c’était la situation qui existait pendant des guerres de religion du 16ème siècle jusqu’à l’Edit de Nantes de 1598. Un siècle plus tard, lors de sa révocation en 1685, les Protestants avaient abandonné depuis longtemps leurs rêves belliqueux et participaient en bons et loyaux citoyens à la prospérité du royaume.
Il n’y a pas d’excuse à cette erreur monumentale de Louis XIV.
@ Phiphi
Je suis d’accord avec Jacques Ady et Atikva.
Effectivement, comme le rappelle Atikva, votre raisonnement est valable jusqu’à l’édit de Nantes où un Coligny ne valait guère mieux qu’un Guise pour refuser à l’autre la liberté de culte et imposer sa religion au monarque.
Louis XIV vieillissant, mal conseillé par madame de Maintenon et soucieux de racheter son âme après sa jeunesse adultère à commis une faute morale mais aussi politique et économique : les nations protestantes, derrière l’Angleterre et les Provinces Unies, vont largement profiter de cette ėmigration forcée .
Il y a bien longtemps que j’ai compris que la taxe foncière était un impôt aberrant, puisque l’État, en quelque sorte, fait payer aux propriétaires une sorte de “loyer” pour ce qui lui appartient déjà et qui a déjà était souvent surtaxé lors des successions ou de l’achat par les “frais de notaire” dont la plus grosse partie est reversée à l’État.
Quel frein complémentaire, et très grave, pour tous ceux qui voudront investir dans la pierre ! C’est toujours le proprio qui est taxé, même si son revenu locatif l’aide à survivre et qu’il a économisé durant quarante ans pour se donner ce complément de retraite.
Par contre la taxe d’habitation est effectivement une contribution à tous les frais qu’engage la ville ou le village pour que l’on puisse y vivre. Pour avoir habité 12 ans à Evry, j’ai vu les effets pervers engendrés parce qu’une forte proportion de la population (40 %) était dispensée de la taxe d’habitation (40 % de logements sociaux). C’est celle de tous ceux qui n’en étaient pas dispensés qui explosait. Et ce d’autant plus qu’il faut bien faire un constat: Quand les résidents n’ont rien à payer pour les services et aménagements de la ville, ils n’ont aucune notion de la valeur de ces services et dégradent tout: ascenseurs, parcs et aires de jeux financés à grand frais, sans compter les écoles, les rues, les installations sportives, les installations électriques, etc. Je n’ai cessé durant douze ans de voir la ville être mise à mal, voire saccagée, par les loubards des cités, toujours impunis, la ville étant contrainte sans arrêt de réparer les dégâts.
Qui payaient ? Les petits propriétaires: les impôt locaux explosaient.
Le comble c’est qu’avec l’insécurité croissante et les dégradations, leur bien diminuait fortement de valeur tandis que leur taxe foncière ne cessait d’augmenter. C’est dire qu’elle n’est plus, depuis longtemps, indexée sur la valeur réelle du bien, mais sur la croissance des dépenses pour ceux qui ne paient pas la taxe d’habitation.
Oui, la France marche sur la tête ! Bien d’accord avec H16. Ce “cadeau” va avoir des conséquences perverses. Car les communes vont – forcément – se reporter sur les taxes foncières et on va dégoûter tous les petits épargnants d’investir dans la pierre.
Quand j’étais jeune, on avait coutume d’entendre “quand le bâtiment va, tout va”. Alors, quand le bâtiment est en passe de s’écrouler, ça donne quoi ?
Ca donne le macronisme …
TOUT A FAIT D ACCORD AVEC CET ARTICLE , C EST LA TAXE FONCIERE QUI NE DEVRAIT PLUS EXISTER PUISQUE LE TERRAIN A DEJA ETE PAYE UNE FOIS POUR TOUTES !!!
N’oubliez-pas ce groupe de “réflexion” socialiste qui souhaite instaurer un “loyer compensatoire” aux propriétaires ayant fini de payer leur maison !
L’on réfléchit également à donner un “chèque pour l’eau” aux “plus démunis”.
Ces démunis ne vont donc pas se gêner pour gaspiller l’eau – et c’est qui qui paiera, d’après vous ?
Maudit soit le socialisme.
Laissons ce marxiste de macron aller au bout de son délire.
créons des sci ou une activité tiers (consultant, entrepreneur ect….)
De la vous y imputés tout les frais y compris vos fonciers qui prendront une augmentation chaque année, plus d’impôts fonciers d’un côté et moins de rentrés fiscales de l’autre…bref un socialo gaucho c’est con à mourrir, surtout quand ca essaye de réfléchir
Comme un symbole :
La curieuse forme de tête de mort apparue sur une carte de la canicule en France : http://www.lefigaro.fr/flash-actu/la-curieuse-forme-de-tete-de-mort-apparue-sur-une-carte-de-la-canicule-en-france-20190624
vous confondez Louis XIV et Richelieu!
les places fortes ont été démantelées par ce dernier
EXACT. Voir le siège de LA ROCHELLE célèbre tabeau