L’armée israélienne a arrêté et emprisonné une jeune femme de 31 ans, qui affirme avoir été exemptée il y a 12 ans.

R. – c’est ainsi qu’elle est désignée dans les médias israéliens – insiste sur le fait qu’elle a bénéficié d’une exemption, et qu’elle n’a jamais entendu parler de l’armée depuis 12 ans, mais les responsables de Tsahal affirment qu’elle n’a jamais été libérée du service.

R. a vécu tout le temps en Israël, et au cours de ces années, elle est entrée et sortie du pays sans jamais être arrêtée à la frontière jusqu’en 2018, alors que les déserteurs, dont les noms sont sur les listes des agents des douanes, sont immédiatement interceptés. R. affirme avoir reçu une exemption, mais l’armée a déclaré qu’ “une lettre a été envoyée à son domicile” et qu’elle esquivait son recrutement depuis 12 ans.

La jeune femme, identifiée par Channel 12 News uniquement comme “R.”, est détenue dans une prison militaire dans l’attente de la conclusion de la procédure judiciaire.

Après son arrestation dimanche dernier, elle a été conduite au bureau de recrutement de Beer Sheva afin de déterminer son statut. Puis elle a été conduite en prison. Il y a deux jours, une audience a eu lieu pour prolonger sa détention, et le tribunal militaire de Jaffa a prolongé sa détention jusqu’à lundi pour une audience.

Jonathan Hasson, un avocat militaire représentant “R.” a déclaré que sa cliente avait été “choquée d’être détenue à l’aéroport [en 2018] sous prétexte qu’elle était une déserteuse”. Il a dit qu’elle niait les allégations “et insistait sur le fait que personne dans l’armée ne l’avait contactée pendant toutes ces années”.

L’armée, quant à elle, a prétendu avoir tenté de la contacter à plusieurs reprises, sans succès. Elle a déclaré qu’elle n’avait trouvé aucun dossier indiquant que “R.” avait bénéficié d’une exemption, et que ses informations montraient qu’elle avait été jugée apte à servir.

Rebondissement

“R.” a dit qu’à l’adolescence, elle avait reçu une exemption de service en raison de problèmes médicaux, alors qu’elle avait voulu servir dans l’armée. Elle a dit qu’elle n’a appris qu’au moment de quitter le pays l’année dernière avec sa sœur, qu’elle était recherchée pour évasion de l’armée, et qu’elle avait depuis coopéré avec les autorités militaires pour parvenir à une résolution, jusqu’à son arrestation cette semaine.

Sa famille a déclaré à la presse que la jeune femme vit une vie tout à fait normale, avec une adresse permanente en Israël, qu’elle est titulaire d’un numéro de téléphone qui n’a pas changé, et qu’elle travaille comme chef pâtissier. Selon une enquête menée hier, on lui a présenté cinq numéros de téléphone, qu’elle ne connaît pas du tout, et une lettre envoyée à ses parents qui n’a pas eu d’accusé de réception.

Entre-temps, la famille et son avocat se sont inquiétés de son bien-être, déclarant que son état mental était “compliqué”, faisant remarquer que son incarcération pourrait avoir d’autres effets négatifs.

Hagai, son beau-frère, qui l’accompagnait au centre de détention de Beer Sheva, a déclaré :

Je suis très inquiet pour elle. Elle est aux prises avec un état mental complexe, et des troubles de l’alimentation. Que se passera-t-il si quelque chose lui arrive ? Ils diront, ‘pardon, nous nous sommes trompés’, mais à quoi cela nous aidera-t-il ?”

Résultat de l’audience le 24 juin prochain, pour cette affaire rarissime.

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