Publié par Jean-Patrick Grumberg le 10 juin 2019

La Corée du Nord procède régulièrement à des exécutions publiques pour semer la peur dans la population, une pratique commune à tous les régimes communistes.

Mardi, un groupe de défense des droits humains a fait état, dans un rapport, de l’existence d’au moins 323 sites utilisés par le gouvernement pour la peine capitale.

Le rapport du Groupe de travail sur la justice transitionnelle basé à Séoul (TJWG) est le résultat de quatre années de recherches et d’entretiens avec plus de 600 transfuges nord-coréens vivant à l’étranger.

Les exécutions publiques visent à rappeler aux gens les positions politiques particulières de l’État”, a déclaré Sarah A. Son, directrice de recherche du TJWG.

Mais la deuxième raison, et la plus puissante, c’est qu’elle inculque une culture de la peur parmi les gens ordinaires.”

Des membres de l’élite ont été exécutés en public, comme l’oncle du dirigeant Kim Jong Un, Jang Song Thaek, en 2013.

Mais les accusations les plus courantes portées contre les condamnés vont du “vol de cuivre et de bétail” à des activités “anti-étatiques”, au “passage illégal en Chine”, selon le groupe.

L’enquête menée auprès de 610 transfuges nord-coréens vivant en Corée du Sud comprenait 19 rapports sur les cas où plus de 10 personnes étaient exécutées à la fois.

  • Des foules, souvent de centaines de personnes, et parfois de 1 000 ou plus, se rassemblaient.
  • La plus jeune personne à avoir été témoin d’une exécution publique avait 7 ans, selon le groupe.
  • Le groupe a constaté que 35 rapports d’exécutions publiques provenaient d’un endroit en particulier, les exécutions ayant lieu à ce même endroit, non identifié, chaque décennie depuis les années 1960.
  • Six des exécutions ont eu lieu par pendaison et 29 par peloton d’exécution, a indiqué le groupe.

Le groupe a déclaré que 83 pour cent d’un échantillon de 84 personnes interrogées avaient été témoins d’une exécution publique à un moment donné, mais il n’a pas fourni de données spécifiques sur la fréquence de ces exécutions.

Il n’a pas non plus dit s’ils devenaient plus ou moins fréquents.

Le groupe a averti que l’échantillon de l’enquête, basé sur le témoignage des transfuges, n’était pas nécessairement représentatif.

Par exemple, un nombre disproportionné de répondants viennent des provinces du Nord, qui ont le plus grand accès à la frontière chinoise pour les personnes qui tentent de fuir.

Certaines informations faisant état d’exécutions en Corée du Nord se sont révélées fausses, des fonctionnaires qui auraient été exécutés étant réapparus par la suite.

Ce mois-ci, les médias ont fait état de l’exécution de responsables participant à des pourparlers nucléaires avec les États-Unis, qui ont échoué en février lors d’un sommet entre Kim et le président américain Donald Trump.

La semaine dernière, Trump a semblé jeter le doute sur les reportages concernant les exécutions.

Je ne sais pas si les rapports sont corrects,” a dit Trump. “Ils aiment blâmer Kim Jong Un.”

Les médias d’Etat nord-coréens n’ont fait aucun commentaire.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.


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