
Le glyphosate peut-il guérir le cancer ? Certaines recherches le « montrent » – mais qu’est-ce que cela signifie ? Et quid des allégations d’apocalypse Roundup ?
Source : Cameron English* pour geneticliteracyproject.org, traduction par Seppi
Trois jurys ont maintenant déclaré [aux États-Unis d’Amérique] que le Roundup (glyphosate), un herbicide de Bayer, causait le cancer, et de nombreuses personnes pensent qu’il est clairement établi que l’herbicide est dangereux. Le groupe de pression américain US Right to Know (USRTK), financé par la filière du bio, veut sans aucun doute que les consommateurs le croient. L’organisation à but non lucratif basée en Californie a joué un rôle clé dans les trois affaires, diffusant des éléments que les avocats des plaignants ont utilisées à l’appui de leur cause.
« Des études ont établi un lien entre le glyphosate et un éventail de problèmes de santé », a déclaré l’USRTK dans un article récent, Glyphosate Spin Check: Tracking Claims About the Most Widely Used Herbicide (glyphosate – vérification des manipulations : suivi des allégations concernant l’herbicide le plus largement utilisé), « y compris le cancer, les troubles endocriniens, les maladies du foie, les grossesses raccourcies, les anomalies congénitales et les dommages causés aux bactéries intestinales bénéfiques… »
Aucune de ces affirmations ne résiste à l’examen minutieux effectué par des scientifiques indépendants ou des agences de surveillance, comme le rapporte de manière exhaustive le Genetic Literay Project (GLP). Mais l’USRTK a utilisé une tactique (en vogue chez les groupes politiques de toutes tendances) dans son opposition au glyphosate qui mérite d’être examinée : passer au crible la littérature revue par les pairs pour trouver des études qui corroborent leur argument, tout en écartant les résultats de recherches contradictoires – une tactique largement connue comme « picorage » (« cherry picking »).
Citer sélectivement des études peut aboutir à des conclusions erronées. C’est pourquoi les scientifiques critiquent cette pratique et insistent sur l’évaluation de toutes les recherches disponibles, une norme connue sous le nom de « prépondérance de preuve ». Mais si vous voulez montrer que le glyphosate est dangereux, malgré une montagne de preuves contraires, picorer est une approche utile.
Pour illustrer à quel point il est facile de défendre une hypothèse non étayée et pourquoi nous devrions être sceptiques face aux affirmations sensationnelles concernant les effets nocifs des substances chimiques ou leur sécurité, « démontrons » que le glyphosate pourrait être un « remède » contre le cancer en mettant uniquement en évidence les recherches à l’appui de cette thèse.
Au cours des dernières années, une poignée d’études publiées dans des revues à comité de lecture et menées par des chercheurs d’universités réputées ont en fait suggéré que le glyphosate possède des propriétés anticancéreuses. La première étude de ce type a été publiée en 2013. Les chercheurs ont exposé des cellules cancéreuses humaines in vitro – hors de leur contexte biologique normal – au glyphosate et à l’AMPA (produit de dégradation du glyphosate). L’expérience a montré que les deux substances inhibaient la croissance des cellules cancéreuses et favorisaient l’apoptose (suicide cellulaire), mais laissaient les cellules saines indemnes – « …suggérant qu’elles ont le potentiel de devenir un nouveau traitement anticancéreux », ont conclu les auteurs.
Les chercheurs ont publié une étude de suivi en 2015 et obtenu un résultat similaire. Ils ont exposé à l’AMPA et à une substance chimique appelée acide méthoxyacétique (AMA) des lignées cellulaires humaines du cancer de la prostate, et conclu que les deux substances chimiques pourraient « …être utilisées en tant que substances thérapeutiques potentielles dans le traitement du cancer de la prostate ».
Les tests sur le glyphosate chez les animaux suggèrent un potentiel thérapeutique
Dans une étude de 2016, l’équipe de recherche qui a découvert des effets potentiellement thérapeutiques du glyphosate a testé sa thèse sur des animaux. Ils ont exposé 25 souris à deux doses différentes d’AMPA. Par rapport à un groupe témoin de 14 souris, l’expérience a révélé que « le traitement inhibait de manière significative la croissance et les métastases des […] tumeurs de la prostate et prolongeaient la survie des souris ». Résumant leurs résultats, les auteurs ont écrit :
[C]es résultats démontrent que […] l’AMPA peut être développé en un agent thérapeutique pour le traitement du cancer de la prostate.
Ajoutant une autre donnée intéressante à l’équation, la société de produits de consommation Procter & Gamble détient le brevet sur un médicament contenant du glyphosate en tant que principe actif et conçu pour détruire les cellules tumorales humaines du colon, du sein et du poumon. Selon la société, le glyphosate en association avec un régulateur de croissance des plantes appelé chloroprofam est « …efficace pour tuer les cellules tumorales sans affecter de manière significative les cellules saines ». Le médicament non commercialisé est potentiellement très intéressant car il cible spécifiquement les cellules cancéreuses et est également efficace contre les virus, notamment le VIH, et les virus de l’herpès et de la grippe.
La première et la plus évidente des questions à poser est la suivante : « Que faisons-nous de cette recherche ? » Les scientifiques effectuent de nombreuses expériences en laboratoire. Qu’a-t-on prouvé lorsque le glyphosate a eu un impact positif ou négatif sur les cellules cancéreuses dans une boîte de Pétri ou un animal ? Les études sur les cellules en culture sont notoirement peu fiables, comme le savent même les étudiants en biologie de première année. Il est donc difficile de tirer de grandes conclusions de telles recherches préliminaires.
Que concluent les experts indépendants ?
Gardant à l’esprit ces mises en garde, le GLP a demandé à deux experts d’évaluer les résultats de ces études récentes suggérant un bénéfice thérapeutique de l’exposition contrôlée au glyphosate. La biologiste Mary Mangan, qui a examiné les articles de 2013 et 2016, a expliqué dans un courriel au GLP :
Les deux études utilisent des techniques et des méthodes largement utilisées. Ce sont des stratégies raisonnables pour les recherches de base.
Après avoir examiné les études, l’épidémiologiste du cancer, Geoffrey Kabat, auteur de plus de 150 articles scientifiques et de deux ouvrages sur les risques pour la santé, et membre du conseil d’administration du GLP, a déclaré :
Ces résultats sont intéressants et semblent robustes. Les rapports d’un autre laboratoire semblent corroborer les résultats de la culture cellulaire avec de l’AMPA et ont également démontré que le traitement par AMPA inhibait la croissance et les métastases des tumeurs de la prostate transplantées dans des souris nues athymiques. Cependant, d’autres études sur des animaux utilisant différents modèles animaux (des rats ainsi que des souris) et avec des groupes de plus grande taille renforceraient le cas. Si celles-ci apportent un soutien à la thèse, des essais cliniques chez l’homme pourraient être envisagés pour déterminer si le glyphosate et l’AMPA peuvent être utilisés pour traiter le cancer chez l’homme.
Cet article aurait pu se terminer ici par un feu d’artifice iconoclaste, des études spécifiques référencées de manière judicieuse et des experts soigneusement cités, le tout suggérant sous un titre criard que « le glyphosate pourrait guérir le cancer » – le genre de rhétorique surexcitée qui émane de l’USRTK et d’autres groupes environnementaux militants et qui a contribué à infecter les jurés dans les procès contre le glyphosate.
Mais le scepticisme à propos de cette recherche est justifié, comme le suggèrent des scientifiques indépendants et responsables tels que Kabat et Mangan. Comme il s’agit de petites études préliminaires, il serait prématuré d’en faire trop, bien que les données soient certainement intrigantes. Malgré l’hystérie actuelle parmi les jurés craignant que le glyphosate soit cancérogène, il se peut même que le glyphosate soit un traitement prometteur contre le cancer. Mais il faudrait beaucoup plus de recherches pour valider ces résultats avant de parvenir à une telle conclusion faisant consensus. Les cultures cellulaires et même les études sur des animaux ne se confirment souvent pas pour les humains, même si elles sont bien faites. Mangan a ajouté dans son courriel :
Exposer des cellules en culture à une substance dans une boîte de Pétri, ou dans un autre système artificiel, est source de complications. Les cellules elles-mêmes ne sont déjà pas dans un état normal. Vous pouvez affecter les cultures de nombreuses manières qui pourraient fausser les résultats, intentionnellement ou non. Cela pourrait offrir quelques pistes à explorer, mais une grande partie de ce que vous voyez ne sera pas reflétée dans des systèmes biologiques réels à la fin de la journée.
Kabat est du même avis. Bien que cette recherche ne soit pas dénuée d’intérêt, il a déclaré : « …nous savons par expérience que de nombreuses découvertes prometteuses dans les cultures de cellules et les modèles animaux échouent lorsqu’elles sont essayées chez l’homme. »
En fait, cette recherche sur « le glyphosate peut guérir le cancer » est très similaire à la plupart des recherches sur « le glyphosate cause le cancer » conduites par le scientifique anti-OGM Gilles-Éric Séralini en 2005. Lui et son équipe ont examiné l’effet du Roundup et du glyphosate sur des cellules en culture dérivées d’un cancer du placenta humain (choriocarcinome). Ils ont trouvé que l’activité de l’aromatase, nécessaire à la production de certaines hormones stéroïdiennes, diminuait lorsque ces cellules tumorales étaient exposées à de fortes concentrations de Roundup dans une boîte de Pétri pendant 18 heures. Ils ont conclu que le glyphosate est un perturbateur endocrinien sur la base des effets sur des cellules tumorales humaines dérivées à l’origine d’un cancer du placenta.
En 2015, une étude in vitro réalisée par une autre équipe de scientifiques a suggéré que le glyphosate pouvait avoir un impact sur des populations bactériennes lorsqu’elles étaient exposées à des antibiotiques, bien que la quantité jugée nécessaire pour induire une réponse fût bien supérieure aux concentrations utilisées par les agriculteurs ou les jardiniers. Ces deux études sont parmi celles souvent citées par des organisations telles que l’USRTK comme preuve que le glyphosate est un perturbateur endocrinien.
Quelle est la différence entre la recherche traditionnelle sur le glyphosate et la « science activiste » ?
Cela nous ramène au point de départ. Picorer une poignée d’études montrant que le glyphosate est nocif (ou bénéfique) dans un corpus de preuves de plus de 800 articles peut être utilisé pour reconfirmer presque tous les préjugés. Et c’est aussi extrêmement hypocrite.
Par exemple, le site Web populaire anti-OGM, Green Med Info, qui soutient que le Roundup devrait être interdit, a réfuté l’étude de 2013 montrant que le glyphosate pourrait traiter le cancer lorsqu’elle a été publiée pour la première fois en écrivant : « Le Roundup peut tuer les cellules cancéreuses, mais c’est aussi le cas des agents de blanchiment et de la moutarde azotée de qualité militaire pour arme chimique. » Cette réponse lapidaire est révélatrice, car Green Med Info n’a eu aucun mal à promouvoir l’étude de 2015 sur des cultures cellulaires prétendant montrer que l’exposition au glyphosate a « des effets perturbateurs sur le système endocrinien ». On peut tout aussi bien rejeter cette étude en disant : « Le glyphosate endommage le système endocrinien dans le laboratoire, mais nous ne vivons pas dans un laboratoire. » Le seul moyen de résoudre la question de manière raisonnable consiste à évaluer toutes les données dont nous disposons. L’EPA et l’Autorité Européenne de Sécurité des Aliments ont agi de la sorte et n’ont trouvé aucune preuve que le glyphosate nuit au système endocrinien.

En fait, toutes ces études in vitro et sur de petits animaux, bien qu’intéressantes, ne présentent aucun intérêt pour un animal vivant ni pour le débat sur la sécurité relative du glyphosate. Des recherches supplémentaires sont nécessaires. C’est pourquoi le glyphosate a été testé sur des animaux d’ordre supérieur, chez lesquels il n’a pas eu de conséquences graves sur la santé. D’autres études ont réaffirmé qu’il ne s’agissait pas d’un perturbateur endocrinien. Dans son évaluation du glyphosate, l’Union Européenne a examiné 16 essais de génotoxicité in vitro et 2 études in vivo effectuées sur des mammifères et n’a constaté aucun effet génotoxique.
Cela conduit à une deuxième différence fondamentale entre la science et l’activisme. Alors que la mise en évidence du fait qu’un destructeur de mauvaises herbes bien décrié pourrait aider à traiter le cancer constituerait une nouvelle sensationnelle, les chercheurs avec qui le GLP a parlé ne spéculaient pas au-delà des preuves existantes. Les auteurs de la recherche discutée ci-dessus étaient tout aussi prudents, toujours attentifs à nuancer leurs conclusions par des affirmations telles que : « Si un résultat positif est obtenu dans des [études] précliniques sur des animaux… » Ce sur quoi ils sont tous d’accord, comme l’a noté Kabat, est que toutes les preuves paraissent « …converger pour indiquer que le glyphosate n’est pas cancérogène ».
Plus d’une douzaine d’organismes de réglementation et de recherche indépendants dans le monde, y compris trois divisions de l’Organisation Mondiale de la Santé et de nombreux organismes de recherche européens, ont mené et examiné des études sur le glyphosate in vitro, sur des animaux vivants et sur des données de terrain reflétant les conditions réelles ; ils ont conclu à l’unanimité que l’herbicide et son principe actif ne provoquent pas de cancer ni ne perturbent le fonctionnement du système endocrinien.
Comparez cela à l’affirmation des avocats qui ont fait valoir ces cas de cancer contre Bayer : « Il existe des preuves accablantes […] que l’exposition [au Roundup] cause [le lymphome non hodgkinien] », ont-ils écrit, citant un rapport, celui du Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC). Ce qu’ils n’ont pas mentionné, c’est que le CIRC a exclu les études qui n’indiquaient pas que le glyphosate était cancérogène et a classé le Roundup dans la même catégorie de « danger » de cancers que le fait de boire un café chaud, de manger un steak ou d’aller chez le coiffeur.
Dans un article désormais célèbre de 2013 intitulé « Is everything we eat associated with cancer? » (est-ce que tout ce que nous mangeons est associé au cancer ?) Jonathan Schoenfeld et John Ioannidis ont fait une remarque amusante à propos de la controverse sur le glyphosate : « Des associations présentant un risque de cancer ou des bénéfices ont été revendiquées pour la plupart des ingrédients alimentaires. » Mais ils ont conclu : « …la grande majorité de ces affirmations reposent sur des preuves statistiquement faibles. »
Si l’USRTK et d’autres groupes de pression veulent affirmer que le glyphosate est à l’origine du cancer, il ne suffit pas de citer un nombre relativement restreint d’études soigneusement choisies en dehors du contexte fourni par le reste de la recherche pertinente. Comme l’explique le projet « Understanding Science » (comprendre la science) de l’Université de Californie à Berkeley, la science progresse à mesure que de nouvelles études permettent « …de relier des faits isolés dans une compréhension cohérente et globale du monde naturel ». Si nous ignorons cette loi fondamentale de la science, nous pouvons accepter ou rejeter toute idée qui correspond à nos préjugés.
* Cameron J. English est le responsable de la génétique agricole et des projets spéciaux du GLP. Suivez-le sur Twitter @camjenglish.
Le GLP a publié cet article pour refléter la diversité des informations, des opinions et des analyses. Le point de vue est celui de l’auteur. L’objectif du GLP est de stimuler un discours constructif sur des questions scientifiques difficiles.
le problème est que tout le monde est partial sur ce sujet, dans un camp comme dans l’autre.
Les agences sanitaires type AFSS ne font pas d’études avant la mise sur le marché et se fient aux études fournies par le fabricant qui “démontrent” toujours que leur produit est sain … évidemment.
L’histoire de Monsanto ne fait pas rêver. On sait que tout ce que ce que cette société a inventé pendant près d’un siècle a causé la mort de beaucoup de monde : dioxine, agent orange, DDT et j’en passe. Il est donc tout à fait naturel et sain de se méfier de cette société et des études qu’elle produit.
Pour la petite histoire, j’ai vu mon grand père utiliser du roundup dans son jardin au pinceau sans aucune protection pendant des années. Je passais mon temps à lui dire de mettre au moins des gants, qu’il y avait potentiellement un risque de lymphome et qu’il ne fallait pas tenter le diable, il s’en foutait et a eu un lymphome. Ça ne prouve rien mais ça reste suspect sachant qu’autour de lui plusieurs personnes ont aussi eu un lymphome, ils étaient tous agriculteurs …
L’amiante et la dioxine n’ont apparemment pas servi de leçon. On vend un truc dégueulasse et après on vérifie si c’est pas dangereux, c’est d’une stupidité hors normes !
Je suis donc totalement pour l’interdiction du glyphosate et ceux jusqu’a ce que son innocuité pour l’homme soit formellement prouvée (pas par Monsanto hein) (sans oublier l’impact de son accumulation dans les nappes phréatiques).
Paracelse a dit très justement: «Tout est poison, rien n’est poison, ce qui fait le poison c’est la dose.»
Même l’eau qu’on boit peut tuer à haute dose !
Quant au DDT, l’OMS pense très sérieusement à le réintroduire pour son efficacité inégalée sur les moustiques qui sont responsables de 60 millions de morts par an.
“Quant au DDT, l’OMS pense très sérieusement à le réintroduire”
Elle n’y pense pas, elle l’a déjà fait depuis 2006 : https://www.dreuz.info/2018/09/12/en-diabolisant-le-ddt-les-ecolos-ont-cause-des-millions-de-morts/
Merci de me corriger !
7 litres d’eau en une heure pour en mourir. Combien pour du cyanure d’hydrogène ?
Le dosage fait le poison mais il y a des produits plus dangereux que d’autres sur lesquels on ne devrait pas déroger au principe de précaution. Dire le contraire est purement idéologique.
Si tout est bon, légalisons l’agent orange (à dose faible lol), on aura plus de problèmes de mauvaises herbes. Bon, on aura plus grand chose à manger mais il faut savoir ce qu’on veut.
J’ai plus de 30 ans d’experience aux soins intensifs. J’ai vu beaucoup plus d’intoxication à l’eau que les quelques cas d’intoxication au cyanure. Les cas d’intoxication au cyanure étaient d’origine médicale ou par empoisonnement criminel. Les cas d’intoxication à l’eau étaient en majorité par des crétins qui courraient et avaient peur d’avoir soif. Il y avaient aussi des cas d’origine médicale. La chose la plus drôle étaient les cas très rares d’intoxication par chimiothérapie anti-cancéreuse qui comprennent les produits les plus toxiques qui soient. Ils n’étaient pas envoyés aux soins intensifs et mourraient « de leur cancer », même s’ils mourraient en fait de la chimio.
Avec ce principe, interdisons tout ce qui est plus toxique que le glyphosate (objectivement testé en labo, hein, pas comme ça au pif ).
Eh ben, nous voila partis pour interdire le sel de table, le fructose, le café, la vanille, le paracétamol, le chocolat, le sulfate de cuivre, etc.
Par contre on gardera bien sûr le tabac et l’alcool, faut pas déconner non plus.
Cet article montre bien les oeillères et le fqnatisme des organisations et mouvements znti tout, incapzbles de raisonnement et d’accepter que le doute est salutaire en matière de recherche. Vous pointez le problème sans le prioriser. En réalité le sujet du glyphosate c’est comme la posologie avec les médicaments. Si vous ne la respectez pas vous prenez un risque…
Pour les utilisateurs de ce type de produits, il faut aussi non seulement respecter la dose, mais surtout se protéger lors de préparation et de la diffusion.
Tous ces produits sont potentiellement toxiques sauf s’ils sont utilisés comme ils doivent l’être. Supprimer ces moyens revient à se tirer une balle dans le pied en prenant le risque de réduire considérablement le niveau de production, de voire les prix des produits alimentaires augmenter pour un accès aux plus aisés !
Comme le dit adroitetoutemaintenant, il faudrait aussi considérer la dose : si on applique du glyphosate sans se protéger – alors que la notice d’utilisation est claire sur ce point – alors on risque d’en inhaler (ou d’en absorber par contact avec la peau) des quantités sans commune mesure avec celles éventuellement absorbées via les aliments du commerce !
Mon père était agriculteur, et ne s’est jamais protégé correctement quand il effectuait des pulvérisations au champ (ce qui m’a toujours inquiété). Aujourd’hui octogénaire, il est en bonne santé pour son âge. Et même s’il devait contracter un cancer lié aux pesticides, je sais où se situerait la responsabilité : son absence de prudence quand il pulvérisait.
” Je suis donc totalement pour l’interdiction du glyphosate et ceux jusqu’à ce que son innocuité pour l’homme soit formellement prouvée (pas par Monsanto hein)” : je comprends vos réserves, mais l’article ci-dessus indique très clairement que des études nombreuses, effectuées par des organismes divers non juges et parties, vont dans ce sens.
Le principe de précaution c’est bien, mais en plaçant le curseur à 100%, on ne fait plus rien, on ne mange plus rien, on retourne à l’âge de pierre.
Sur le DDT, un article de Dreuz paru il y a quelques mois : https://www.dreuz.info/2018/09/12/en-diabolisant-le-ddt-les-ecolos-ont-cause-des-millions-de-morts/
@Jacques Ady
Je suis d’accord, le curseur à 100% n’est pas une bonne chose mais l’article explique aussi qu’il est difficile de faire la part des choses tant le débat est idéologisé des 2 cotés. C’est malheureux d’en être rendu à se demander qui produit tel ou tel étude pour avoir une idée de la partialité de celle-ci. L’affaire Séralini en est un bon exemple …
Sans le niveau scientifique pour décrypter ces études, on est pas plus avancés.
Le glyphosate est quand même une substance délicate. Avec une demi vie assez longue pour ne pas permettre sa dégradation entre 2 pulvérisations (en saison), il s’accumule dans les nappes phréatiques et dans notre sang au passage.
Mettre en vente libre une telle substance sans connaitre ses effets à long terme est pour le moins hasardeux. On est loin des débats sur la cigarette électronique (par exemple), qui si elle est toxique, ne touche que ceux qui s’en servent.
Quant à une meilleure productivité agricole avec le glyphosate, j’ai de sérieux doutes. J’ai constaté (chez moi) à plusieurs reprises qu’entre 2 fruitiers, un ayant reçu du glyphosate à plusieurs reprises et un autre n’en ayant jamais reçu que celui qui n’en avait jamais eu était bien plus vigoureux. Mais ce n’est que mon expérience personnelle et je sais que vous connaissez ce sujet mieux que moi par votre métier.
Interessant d’aborder ça sous l’angle du cancer, mais le glyphosate est accusé entre autres d’endommager le microbiote des humains et des abeilles. Pour les humains, si on ajoute des facteur aggravant que sont la malbouffe et le stress le glyphosate devient accélérateur mortel et peu décelable. Pour l’abeille en “butinant” le glyphosate, son éradication non seulement met en danger la pollinisation du monde végétal et facilite l’implantation des espèces allogènes tels les frelons asiatique prédateur de celle-ci, d’abord attirés par les malades ils vont ensuite détruire les ruches.
Je moque un peu que le glyphosate soit cancérigène ou pas.
Ce que je constate, C’est qu’il rend la terre stérile, et nuit à la biodiversité. Il serait temps que l’homme cesse de se prendre pour le centre de l’univers.
“Ce que je constate, C’est qu’il rend la terre stérile”
Oui oui oui, bien sur, c’est pour cela que ces débiles de cultivateurs s’en servent dans leurs champs, pour les rendre stériles, bien évidemment.
Encore faut-il savoir de quoi l’on parle. Un etude recente portant sur quinze ans menes dans la region PACA demontre que la première cause de décès des abeilles est le varoa, ensuite l’hybridation qui a fragilisé l’espece, le frelon asiatique. Les produits phyo viennent loin derrière et ne sont qu’une suspicion. Il faut ajouter à ce tableau, l’incompétence de nombreux apiculteurs qui créent eux-mêmes du stress à leurs ruches par des visites trop fréquentes et sur des espèces hybrides fragiles! Voilà de quoi réfléchir plutôt que d’avaler le discours de militants de tout poil et d’organisations qui vivent sur ces sujets (ils critiquent les lobbies et font eux mêmes du lobbying bien plus encore).
“accusé entre autres d’endommager le microbiote des humains et des abeilles”
l’article aborde ce point, et le met largement en perspective, il me semble
“Pour l’abeille en « butinant » le glyphosate, son éradication non seulement met en danger la pollinisation du monde végétal et facilite l’implantation des espèces allogènes tels les frelons asiatique”
L’abeille ne disparait pas, ne vous déplaise, ce sont les abeilles DOMESTIQUES qui ont des soucis depuis de nombreuses années, et on sait très bien pourquoi, quand on ne s’abreuve pas de “littérature” escrologique, à savoir que les abeilles domestiques ne sont en rien une espèce naturelle, qu’à force de sélections pour obtenir des abeilles produisant plus, on a fini par obtenir des abeilles fragiles qui sont décimées par des maladies. Le meilleur moyen d’en avoir la preuve, c’est de constater que les polénisateurs sauvages, dont les abeilles sauvages mais pas que, ne voient en rien leur population régresser, bien au contraire. Etant donné qu’ils butinent les mêmes plantes que leurs congénères domestiques, il ne faut pas être sorti de Saint Cyr pour comprendre que le problème ne vient pas des plantes (ou des produits qu’on disperse dessus) mais bien des abeilles domestiques elles mêmes.
lire par exemple http://seppi.over-blog.com/2015/08/un-monde-sans-hymenopteres-abeilles-sauvages.html
le Glyphosate, c’est une chose, mais la formule commercialisée (glyphosate + tous les adjuvants pour faire pénétrer mieux le glyphosate, en est une autre). C’est la formule commercialisée qui compte. Le reste n’est que garniture. Et ce n’est pas parce que les manifestations anti-monsanto (bayer…) sont truffées de gauchistes, anti-capitalistes primaires, forcément pro-palestiniens, anti-trump… qu’ils ont tord sur ce coup-là…
Cela ne veut pas dire grand chose. Le lithium est un poison, c’est aussi un médicament pour les troubles de la bipolarité. ET les exemples ne manquent pas.
De plus, Monsanto ou Bayer peuvent financer des études “bidon” qui serviront à détruire les actions en justice risquant de ruiner Bayer, ou tout au moins à les ralentir pendant de nombreuses années.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, Bayer s’est livrée au trafic d’êtres humains en achetant des déportés du camp d’Auschwitz pour servir de cobayes dans le cadre d’expérimentations à prétention médicale .
Monsanto et Bayer ont réalisé des exploits chimiques et aussi de manipulations génétiques et médiatiques :
semences de culture dont les futures graines sont stériles !
le tabun, un gaz neurotoxique.
le gaz moutarde, arme chimique utilisée pendant la Première Guerre mondiale
le zyklon B, gaz ayant servi dans les camps de concentrations durant la Seconde Guerre mondiale
Je ne vois pas trop l’intérêt de porter crédit à une quelconque étude visant à protéger ces sociétés. Si ces sociétés venaient à disparaître je ne serai absolument pas peiné.
GEDEON, je souscris totalement à votre raisonnement.
Comme en politique, il existe en matière scientifique des spécialistes de l’enfumage.
Bonne fin de journée
Le glyphosate est dans le domaine publique depuis 20 ans. Les plus emmerdés dans cette histoire, ce sont les utilisateurs de ce produit assez extraordinaire, qui devrait être considéré comme une avancée majeure pour l’humanité. Chose évidemment impossible à comprendre, et même risible, pour 90% de la population…
“semences… dont les futures graines sont stériles !”
Vous avez vu cela où ????
Clairement formaté par le discours des anti-OGM !
Aucun OGM actuellement fabriqué et mis sur le marché a ses graines stériles !
Cher Gattaca,
si effectivement ces semences ne sont pas commercialisées , elles sont susceptibles de l’être à tout moment et comme vous semblez hyper informé et non formaté ( et classifiant vos détracteurs facilement ), vous auriez pu le préciser .
Voici la position de Monsanto en 2005, elle a pu évoluer :
page 29 du “2005 Pledge Report” de Monsanto sur les technologies de restriction génétique, où l’entreprise revient sur cette décision de 1999 : “[Notre] engagement tient toujours, mais les gens de Monsanto réévaluent cette position au fur et à mesure des progrès de la technologie. Les technologies de stérilisation des semences ne sont qu’un élément de la catégorie plus large des technologies de restriction génétique (les GURT). ” Les GURT sont des graines qui ne peuvent se développer qu’avec une hormone de croissance. “Nous nous sommes engagés à ne pas commercialiser de semences stériles, mais nous sommes une entreprise à but économique,” précise Mathilde Durif, responsable de la communication de Monsanto. “Nous avons besoin de moyens de contrôle pour éviter l’utilisation abusive de nos semences. Nous réfléchissions aujourd’hui au concept de gènes allumés (la graine est activée par une hormone de croissance) et de gènes éteints (sans cette hormone, la graine est inactive). La graine n’est pas stérile, mais les agriculteurs devront revenir vers nous chaque année pour réveiller les propriétés dues à la manipulation transgénique.” Ces technologies, encore à l’étude, pourraient être commercialisées après concertation de la société civile : ” Monsanto n’exclut pas la possibilité de développer et d’utiliser l’une de ces technologies à l’avenir. La société continuera d’étudier les risques et les avantages de ces technologies au cas par cas,” précise encore le Pledge.
Je mets au defi l’auteur de cet article d’utiliser ces produits chez lui.
De toutes façons si on les écoute on ne peut plus rien manger ni boire … tout est pollué… la viande le poisson le vin l’eau du robinet ou en bouteille l’air qu’on respire etc etc …. on se met la balle dans la tête tout de suite ou on attend un peu 😂
On veut nous faire prendre des vessies pour des lanternes!