Publié par Guy Millière le 30 juin 2019

La campagne pour l’élection présidentielle américaine de 2020 est enclenchée. Donald Trump s’est déclaré candidat à un deuxième mandat voici peu, à Orlando. Les Démocrates ont organisé leurs premiers débats ces deux derniers jours, à Miami.

Vingt-quatre d’entre eux sont candidats à la candidature. Quatre de ceux-là ont zéro pour cent d’intentions de vote (pas même 0,1 pour cent) et resteront dans les coulisses avant de passer à la trappe. Vingt de ceux-là ont plus que zéro pour cent d’intentions de vote et ont pu passer à la télévision, par deux groupes de dix. Quatorze ou quinze parmi ces vingt auront eu leurs quinze minutes de célébrité, et rentreront bientôt chez eux. Ils pourront garder la vidéo et la montrer à leurs amis. Les candidats sérieux sont cinq ou six, pas davantage, et j’emploie l’adjectif sérieux pour dire qu’ils vont durer et qu’on les verra encore dans quelques mois, pas du tout pour dire que leurs idées sont sérieuses. Vraiment pas du tout.

Un seul candidat du premier débat fait partie de ces cinq ou six, et c’est une candidate. Ce qui est remarquable chez elle est qu’elle est la première fausse indienne Cherokee à chercher à devenir présidente des Etats-Unis. Elle s’appelle Elisabeth Warren, alias Pocahontas. Autour d’elle quelques clowns ont fait leur tour de piste, et ce fut amusant. Il y avait un Irlandais du Texas qui voudrait passer pour un Mexicain et qui a parlé espagnol avec un accent irlandais, sans traduire en anglais ce qu’il venait de dire, et un hispanique appelé Julian Castro (aucun rapport familial avec Fidel ou Raul) qui, lui, ne parle pas espagnol, mais pense qu’au nom de l’égalité des droits, les hommes transsexuels doivent eux aussi pouvoir bénéficier d’avortements payés par le contribuable. Le public a applaudi, et personne n’a osé lui rappeler qu’un homme ne peut pas attendre un bébé. Elizabeth Warren elle, a dit que les immigrants illégaux devaient être accueillis les bras ouverts, et que l’illégalité de leur entrée aux Etats-Unis devait devenir pleinement légale : si vous ne comprenez pas comment l’illégalité doit être légale, elle vous expliquera cela en détail ultérieurement, elle est professeur de droit.

Le second débat incluait deux hommes qui espèrent fêter leur quatre-vingtième anniversaire à la Maison Blanche. Un Juif antisémite et pro-terroriste, Bernie Sanders, l’un des seuls hommes sur la terre à avoir choisi de passer son voyage de noces à Moscou, au temps de Brejnev et de l’Union Soviétique, et Joe Biden, ancien vice-président sous Obama, et qui, comme me l’a dit récemment un ami américain, traine tant de dossiers de corruption (Chine, Ukraine) et de casseroles derrière lui qu’il pourrait monter un restaurant et se proclamer chef de cuisine (il adore aussi tripoter les femmes et les jeunes filles, ce qui montre qu’il est hétérosexuel). S’ajoutent Pete Buttigieg, maire homosexuel d’une petite ville d’Indiana (South Bend), qu’il gère de manière catastrophique, et qui aime faire campagne avec son mari qui, a-t-il dit, lui procure tendresse et réconfort quand il déprime, et Kamala Harris, la candidate qui a dit fumer un joint tous les soirs pour se faire du bien. Aucun comique chez ceux-là, ce qui aurait pu rendre le second débat plus ennuyeux que le premier s’il n’y avait eu de l’agressivité dans l’air. Kamala Harris a rappelé à Joe Biden qu’il avait fréquenté des blancs racistes à une époque où elle était écolière (et où elle ne fumait sans doute pas encore de joints), et un Californien teigneux rendu agressif par ses faibles performance, Eric Swalwell (moins d’un pour cent dans les sondages) a dit à Joe Biden qu’il devait laisser la place aux jeunes.  

Les idées, me direz-vous ? Ce sont celles de Bernie Sanders, qui n’a, du coup, plus aucune originalité et qui n’a pu se démarquer des autres qu’en lançant, d’un air colérique et renfrogné qui le faisait ressembler à Grincheux dans Blanche Neige et les sept nains, des bordées d’injures contre Donald Trump, qualifié par lui de raciste, de sexiste, d’homophobe, de criminel.

Ce que sont ces idées ? Une abolition immédiate des baisses d’impôts votées sous Donald Trump (les candidats Démocrates semblent tous persuadés que les Américains ont hâte de payer à nouveau beaucoup plus d’impôts).  Un vaste programme écologiste que les Verts européens trouveraient sans doute excessif puisqu’il prévoit, entre autres, d’en finir avec les vaches (qui pètent et rejettent du méthane), l’essentiel des voyages en avion, et une large part de la production de pétrole et de gaz américaine (de façon à ce que les Etats-Unis redeviennent dépendants énergétiquement du monde arabe). L’avortement libre et gratuit jusqu’à une date très tardive (ce qui, chez les Républicains, est qualifié d’infanticide). L’abolition de l’illégalité pour le franchissement des frontières des Etats-Unis, la régularisation de tous les immigrants illégaux déjà présents dans le pays et de tous ceux qui les suivront. La création d’un système de santé étatique qui ressemblerait à la Sécurité Sociale française (en pire). La gratuité de beaucoup de choses, outre l’avortement, parmi lesquelles les études universitaires. Et, bien sûr, la légalisation de la vente et de la consommation de marijuana et de haschisch sur tout le territoire du pays.  En politique étrangère, le retour des Etats-Unis dans l’accord sur le nucléaire iranien (donc l’approbation de l’accès du régime des mollahs à l’arme nucléaire) serait la priorité des priorités. Un candidat obscur a dit qu’il fallait rappeler aux téléspectateurs que le parti Démocrate n’était pas un parti socialiste. Il a eu raison : avec des idées pareilles, on pourrait aisément penser que le parti Démocrate est bien plus à gauche qu’un parti socialiste et est désormais un parti gauchiste.

Les chances d’un candidat ayant un programme basé sur ces idées ? Inférieures à zéro, dirais-je.

Les chances de survie des Etats-Unis si un candidat ayant un programme basé sur ces idées était élu ? Inférieures à zéro aussi.

Ce que pourrait dire Trump pour présenter le choix qui s’offrira sans doute aux électeurs ? Voulez-vous que les Etats-Unis restent les Etats-Unis, ou voulez-vous que les Etats-Unis ressemblent au Venezuela. Ceux qui ont envie que les Etats-Unis ressemblent au Venezuela pourront voter Démocrate.

Des commentateurs français ont dit que les idées susdites sont “progressistes”. Nous n’avons pas la même définition du progrès, très visiblement.

Mais dans les articles publiés en France  sur les deux débats, les commentateurs en question reprennent des mensonges grossiers prononcés par les candidats sans dire qu’il s’agit de mensonges (un exemple : Pete Buttigieg a dit que Trump faisait enfermer les enfants passant illégalement la frontière dans des cages après les avoir séparés de leurs parents : la séparation des enfants d’avec leurs présumés parents a été mise en place sous Obama, les enfants ne sont pas mis dans des cages, et les images montrant des enfants derrière des grilles ont été prises quand Obama était Président). Si le progrès consiste pour des commentateurs à reprendre des mensonges grossiers sans dire qu’il s’agit de mensonges grossiers, je comprends que nous n’avons vraiment pas la même définition du progrès.

Il est vrai que les commentateurs en question désinforment quotidiennement sur Trump et sur tous les sujets qu’ils abordent, je ne suis donc pas surpris.

© Guy Millière pour Dreuz.info. Toute reproduction interdite sans l’autorisation écrite de l’auteur.

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