Publié par Ftouh Souhail le 3 juin 2019

Au grand désespoir des militants pro-terroriste, on apprend maintenant que de nouvelles mesures vont surprendre de nombreux demandeurs qui veulent immigrer ou simplement visiter les Etats-Unis.

Avant d’obtenir un visa américain, le département d’État américain exige maintenant que presque tous les demandeurs de visas soumettent leurs noms d’utilisateur sur les médias sociaux, leurs adresses courriel et leurs numéros de téléphone.

Quelques jours après l’arrestation d’un sympathisant du Hamas qui menaçait de faire sauter la Trump Tower, les autorités américaines exigent que les voyageurs voulant se rendre aux États-Unis doivent fournir, entre autres, leur identité sur les réseaux sociaux pour vérifier des postes partagés, des publications, des amis et bien d’autres informations utiles.

Cette décision devrait concerner 15 millions de personnes par an qui souhaitent obtenir un visa de tourisme ou qui aspirent à immigrer aux États-Unis, mais elle n’affectera ni les voyageurs diplomatiques ni les responsables gouvernementaux. Cette mesure n’affectera pas non plus les Israéliens (1).

En plus de leurs antécédents dans les médias sociaux, les demandeurs de visa doivent fournir tous les numéros de téléphone et adresses électroniques qu’ils ont utilisés au cours des cinq dernières années.

Le département d’État américain veut avoir une idée autour des activités des visiteurs sur les médias sociaux pour l’examen, la surveillance et le contrôle des personnes qui soutiennent des entités terroristes et tous les groupes non étatiques qui recourent à la violence en vue d’atteindre leurs objectifs.

La modification, qui a été proposée depuis mars 2018, touchera chaque année les quelque 15 millions de personnes qui font une demande de visa pour entrer sur le territoire américain. Les ressortissants des pays musulmans sont soumis déjà à de lourdes procédures d’obtention d’un visa.

Les militants de la cause terroriste palestinienne, très nombreux sur les réseaux sociaux, peuvent enterrer leur rêve d’obtenir un visa aux USA.

Toutes les organisations armées qui soutiennent les Palestiniens sont considérées, selon la loi américaine, comme des entités terroristes. Le soutien du Hamas palestinien, par exemple, ou du Hezbollah libanais pourrait être cité comme des motifs de refus pour de nombreux demandeurs.

Donner un accès à son compte

Les visiteurs concernés, pour obtenir un visa aux États-Unis, devront notamment préciser, à partir d’une liste de réseaux sociaux qui leur sera soumise, sur quelles plateformes ils sont inscrits, et fournir  les identifiants utilisés sur ces plateformes au cours des cinq ans précédant la date de la demande.

D’autres questions portent, pour les cinq dernières années, sur les numéros de téléphone, les adresses de courriels et de voyages à l’étranger, selon le document publié par le Journal officiel américain (Federal Register).

Le document qui a été transféré aux ambassades américaines dans le monde, annonce que désormais, les visiteurs qui ont besoin d’un visa pour entrer aux États-Unis doivent se soumette à ces nouvelles règles.

La mise en place de telles mesures a été évoquée pour la première fois l’an dernier dans le cadre de ce que le président Donald Trump a appelé une « vérification poussée » des personnes souhaitant venir aux États-Unis.

« La sécurité nationale est notre priorité absolue lors de l’attribution des visas, et tous les voyageurs et les immigrants qui souhaitent se rendre aux États-Unis font l’objet d’un contrôle de sécurité approfondi », a précisé le département.

« Nous travaillons constamment à trouver des mécanismes pour améliorer nos processus de filtrage afin de protéger les citoyens américains. »

Les identifiants de médias sociaux, les courriels et l’historique des numéros de téléphone n’avaient auparavant été réclamés qu’aux candidats identifiés comme des personnes voyageant dans des régions contrôlées par des organisations terroristes. On estimait à 65 000 le nombre de demandeurs qui tombent dans cette catégorie chaque année.

Les organisations de défense des droits civiques ont vivement critiqué, au nom de la protection de la vie privée, ces améliorations des mesures sécuritaires.

Lors de l’annonce des changements, en mars 2019, l’organisation de défense des droits de la personne Americain Civil Liberties Union avait soutenu qu’il n’existait « aucune preuve qu’une telle surveillance des médias sociaux soit efficace ou juste », en plus d’affirmer que cela pousserait les gens à s’autocensurer en ligne.

Les autorités avancent toutefois que cela leur permettrait d’identifier des extrémistes potentiels, comme le couple ayant commis la fusillade en décembre 2015 à San Bernardino, en Californie. Ces deux individus avaient obtenu un visa malgré le fait qu’ils auraient prôné le djihad sur les réseaux sociaux.

L’année dernière, quelque 559 536 personnes ont déposé une demande de visa d’immigration et 9,7 millions ont cherché obtenir un visa de visite aux États-Unis sous différentes formes.

Chaque année des dizaines de milliers de visiteurs étrangers arrivent du Proche-Orient et du Maghreb. Ceux qui seront identifiés par les agents de visas comme étant des sympathisants des organisations terroristes palestiniennes seront considérées comme des personnes qui représentent une menace pour la sécurité du pays et seront évidemment interdits de séjour. 

Le département d’État américain veut un système de visas de visiteur plus
sûre et plus transparent. Tous les demandeurs doivent répondre sincèrement à toutes les questions qui leur sont posées et doivent produire tous les documents pertinents exigés par l’agent du gouvernement fédéral.

Arrestation d’un sympathisant du Hamas qui menaçait de faire sauter la Trump Tower

Cette décision du département d’État américain survient après un menace sérieuse révélé le mois dernier.

Un jeune homme qui menaçait de faire sauter la Trump Tower et le consulat d’Israël à New York a été arrêté,  le 22 mai 2019, dans le New Jersey, a indiqué le procureur fédéral de cet État voisin de New York.

Les enquêteurs affirment avoir retrouvé toute une série de messages menaçants sur les réseaux sociaux mis en ligne par Jonathan Xie, 20 ans, sympathisant des brigades al-Qassam, branche armée du mouvement islamiste Hamas au pouvoir à Gaza.

Jonathan Xie, originaire de Basking Ridge, communauté aisée du New Jersey, a été inculpé de deux chefs d’accusation pour tentative de soutien matériel à un groupe terroriste — passibles de 20 ans de prison chacun — faux témoignage, et menace contre les Etats-Unis.

« La menace émanant d’extrémistes violents, auto radicalisée aux États-Unis, reste persistante », a souligné le procureur Craig Carpenito dans un communiqué. « Si la plupart des Américains connaissent l’État islamique, nous prenons au sérieux ceux qui aident toute organisation terroriste reconnue. »

Jonathan Xie aurait ainsi envoyé 100 dollars en décembre 2018 à un membre présumé des brigades al-Qassam, et s’en serait vanté sur Instagram, tout en soulignant « je sais que c’est illégal ».

En février 2019, il disait vouloir s’engager dans l’armée américaine « pour apprendre à tuer ». En avril, il aurait posté sur Instagram des photos de la Trump Tower superposées à un message où il disait vouloir y poser une bombe.

Sur une photo, il demandait, « Faut-il faire sauter la Trump Tower ? », proposant de répondre oui ou non à la question, un mini-sondage accompagné d’un emoji de bombe.

En avril 2019,  toujours, également sur Instagram, il arborait un drapeau du Hamas et une arme et affirmait vouloir aller à « un défilé pro-Israël » et vouloir y « tuer tout le monde », toujours selon le procureur.

La dernière tentative d’attentat à New York remonte à décembre 2017 : un homme originaire du Bangladesh, inspiré par le Hamas palestinien et l’organisation Etat islamique, avait alors tenté de se faire exploser dans les couloirs du métro de Times Square, mais n’avait réussi à blesser sérieusement que lui-même. Jugé coupable en novembre 2018, il devrait connaître sa sentence le 10 septembre 2019.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Ftouh Souhail pour Dreuz.info.


(1) Ces nouvelles règles ne s’appliquent pas aux citoyens des 38 pays – incluant l’Europe, l’Australie, la Nouvelle Zélande et le Japon – qui n’ont pas besoin de visas pour rentrer aux USA.

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