Semaine après semaine, je professe sans plaisir l’idée que nos libertés s’amenuisent dangereusement et que la société, sous les coups d’une idéologie médiatique chaque jour plus intolérante se fait de plus en plus liberticide.
La semaine que je viens de passer en la compagnie de trois femmes très différentes en donne anecdotiquement les exemples les plus caricaturaux.
Samedi je prends un café avec Marion Maréchal, jeune femme intelligente et agréable. Voilà à présent que je découvre avec horreur, à lire les incantations de Monsieur Larcher, que j’aurais, en ma qualité d’ancien Secrétaire national de l’UMP, franchi une ligne rouge invisible entre ceux qui ont des valeurs et d’autres qui n’en ont pas. Le président du Sénat a en effet admonesté des élus Républicains qui avaient dîné avec la dame. Il est vrai que me concernant, s’agissant seulement d’un café, je pourrais peut-être espérer un peu mieux m’en tirer.
Pauvre droite écervelée.
Je me méfie des gens qui utilisent, à grands bruits de bouche, leurs valeurs en gargarisme.
En général elles ne valent pas grand-chose. Pauvre droite écervelée. Je ne me lasserai jamais de lui rappeler qu’elle n’a rien dit quand la gauche «humaniste» non seulement dînait le soir mais s’accouplait avec la gauche extrémiste. Heureusement des Républicains sauvent l’honneur.
Ainsi du modéré Gilles Carrez sur France Info: «Marion Maréchal est une jeune femme plutôt respectueuse et tolérante. Il n’y a rien de déshonorant à dîner avec elle dans un cadre privé. Il y a une montée de l’ostracisme et de l’intolérance… Une dictature de la pensée unique!»
Je fis ensuite la connaissance sur le plateau des Grandes Gueules de RMC avec la députée Agnès Thill, femme modeste et modérée s’il en est, exclue de son parti En Marche pour avoir eu le malheur de s’opposer à la marche du progrès. En l’occurrence à la PMA qui vient. Elle a évoqué, crime suprême, un lobby LBGT. Comme si l’action de lobbying était illégale et comme si le communautarisme activiste gay devait être confondu et assimilé avec l’ensemble des homosexuels qui ne se reconnaissent ni dans une communauté ni dans un combat militant.
Pour le reste, et par solidarité avec l’exclue, j’observais que je ne savais pas que son camarade de parti Aurélien Taché avait été sanctionné pour avoir mélangé les serre-tête féminins et les voiles islamiques. Je croyais également devoir lui conseiller de cesser de protester contre son exclusion mais plutôt de quitter sans regret et en courant ce parti chaque jour plus intolérant.
Lundi, je suis sur LCI. Il fait, comme on s’en souvient, une température caniculaire.
Brune Poirson, Secrétaire d’État à la transition écologique est en face de moi.
Je suis parfois dans une position dubitative. Je suis de ceux qui doutent. De là à passer pour un sceptique il n’y a qu’un pas qui sera bientôt allègrement franchi. C’est vrai que je crains ceux qui ne doutent jamais. Je doute donc je suis. Le doute des cartésiens et des scientifiques.
J’avoue que le jugement de Madame Poirson me laissait assez froid.
D’entrée, je note que la presque ministre semble confondre de manière confondante la météo et le climat. Ainsi, et je n’y peux rien, ce n’est pas parce qu’il y a canicule exceptionnelle qu’elle trouve sa source dans le réchauffement climatique, comme que le remarquait encore le Figaro samedi.
Surtout, un immense doute m’étreint depuis qu’il fait mauvais temps dans le débat sur le climat, depuis qu’une partie de la gauche tente de se refaire un crédit idéologique largement entamé sur les terrains de l’économie ou de l’antiracisme. L’écologie politique et particulièrement climatique ne serait-elle pas devenue – en même temps que le néoféminisme et le genre- le nouveau domaine de l’intolérance humaine dans le cadre irrationnel d’un millénarisme apocalyptique?
Je me livre donc à une manière d’expériences in vitro avec dame Poirson.
Je reconnais à un premier degré et sans barguigner l’évidence du réchauffement climatique, qui n’est au demeurant pas le premier qui arrive à notre petite planète.
À un second degré, je reconnais également et sans efforts la part humaine – les scientifiques et les pédants disent anthropique – dans la survenance de ce phénomène naturel.
Mais voilà que j’aborde le troisième et dernier degré de l’échelle de mon audace expérimentale :
Je confesse ne pas savoir quantifier précisément cette part humaine dans le cadre du réchauffement dûment acté. Et soudain, dans les yeux brûlants de Brune Poirson , je reconnais le regard des Torquemada de la Sainte inquisition. J’avais compris que je venais franchir le Rubicon invisible qui sépare les honnêtes gens et les climato-sceptiques à rôtir dans les flammes du bûcher des hérétiques et des sorciers.
Nous avions Greta Thunberg, sorte de Bernadette Soubirous du climat, qui réalise des miracles en détectant le carbone à l’œil nu. Nous avons dame Poirson et ses bulles d’excommunication.
On m’opposait sévèrement et sans discussion l’opinion de la Science, au singulier et avec majuscule. Le soir venu, perdant définitivement son sang-froid pour cause de colère caniculaire, la dame considérait sur Twitter avec modération mes propos comme « criminels » !
J’avoue que le jugement de Madame Poirson me laissait assez froid. Je n’étais pas trop mécontent d’avoir prouvé scientifiquement que tout écart, même d’un degré, avec la Doxa obligatoire était, littéralement, criminalisé.
Mais je ne savais pas à quel point mes doutes étaient fondés scientifiquement.
Convaincu définitivement d’avoir en face de moi Torquemada plutôt que Galilée, et renseignements puisés aux meilleures sources, notamment auprès de deux climatologues comme Richard Lindzen, membre de l’Académie américaine des sciences ou François Gervais physicien et professeur émérite à l’université de Tours par exemple, il existe effectivement un courant scientifique important qui relativise grandement le rôle de l’homme dans le réchauffement observé et les effets de ce dernier.
Je cite Gervais : « Quid de l’effet sur la température moyenne ? Celle de la Terre s’est élevée de 1° depuis le début du siècle dernier, selon l’Hadley Center britannique. Mais le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) évite soigneusement de rappeler que 60 % de cette hausse est intervenue entre 1910 et 1945 alors que les émissions de CO2 étaient six à dix fois inférieures à ce qu’elles sont aujourd’hui, car ce serait reconnaître une hausse essentiellement naturelle. »
Très sincèrement, j’ignore si ce groupe que je crois minoritaire (ce qui n’est pas décisif en matière scientifique) a raison ou à tort, mais je sais bien qu’il y a débat.
Ce débat qu’interdisent désormais Brune Poirson et ses amis au gouvernement et au sein de l’écologie gauchisante qui ont décidé de faire politiquement fond sur le climat et d’imposer sans discussion des mesures autoritaires.
L’écologie n’est plus une science ni seulement une politique. Elle est désormais une religion intolérante avec ses mystiques, ses dogmes, ses grands prêtres et ses petites papesses.
Dans un domaine voisin et comme pour me persuader définitivement de l’inconséquence de l’intolérance, j’observais dimanche dernier ces jeunes écolos allemands qui manifestaient légitimement outre-Rhin contre la consommation excessive de charbon dans la production de l’électricité germanique.
Fort bien, sauf que ce sont leurs Verts qui ont détruit sans coup férir ni réfléchir leur industrie nucléaire. De là à affirmer que les écolos ont carbonisé l’environnement européen, il n’y a qu’un pas à franchir franchement. (Pour la France, lire l’excellent article de Bertille Bayart « Le rendez-vous manqué du nucléaire français » Le Figaro 29/5/19)
Nous avions Greta Thunberg, sorte de Bernadette Soubirous du climat, qui réalise des miracles en détectant le carbone à l’œil nu. Nous avons dame Poirson et ses bulles d’excommunication.
L’écologie n’est plus une science ni seulement une politique. Elle est désormais une religion intolérante avec ses mystiques, ses dogmes, ses grands prêtres et ses petites papesses.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Gilles-William Goldnadel. Publié dans Figaro Vox.
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Merci pour ce texte plein d’humour et d’auto-dérision.
Deux remarques:
1) “Je me méfie des gens qui utilisent, à grands bruits de bouche, leurs valeurs en gargarisme”. Surtout que ces gens ne disent jamais à quelles valeurs ils se référèrent exactement. Tout ce qu’on sait, c’est qu’ils ont des valeurs. Ensuite, ils ne précisent jamais ce qu’ils entendent par “valeur”. En fait, en ce qui les concerne, il s’agit surtout de comportements adaptés plutôt que de valeurs. Ils font juste référence à un contexte précis suivant la mode du moment ou d’une époque. Les seules valeurs véritables sont les valeurs ultimes, celles avec lesquelles on ne transige pas car elles vont au delà du cadre de référence d’une époque. Ces valeurs-là sont reflétées dans le droit naturel. Elles sont inaliénables et vont en général à l’encontre du relativisme. Et donc je ne vois pas en quoi déjeuner avec Marion Maréchal va à l’encontre du droit naturel. Gérard(ment aussi bête) Larcher est donc un zozo et le dire ne va pas à l’encontre du droit naturel non plus.
2) “L’écologie n’est plus une science ni seulement une politique. Elle est désormais une religion intolérante avec ses mystiques, ses dogmes, ses grands prêtres et ses petites papesses”. Exactement. Et je dirais que c’est normal vu que ces idéologies servent à combler un vide religieux ou spirituel dans la vie de leurs adeptes. Ils se cherchent donc une doxa, un idéal, un combat, une raison de vivre. Mais l’idéologie ne remplacera jamais le manque spirituel. Dès lors, ils en font trop. Le résultat ne peut être qu’intolérance et diabolisation. Ainsi il n’y a pas plus fascistes que les antifas. Ils en font tellement que cela devient ridicule. Cela serait drôle si nos libertés n’étaient pas en jeu. Nous avons affaire à de grands adolescents qui hier voulaient l’égalité parfaite des hommes et aujourd’hui vont sauver la planète après avoir sauvé la galaxie des mains de Darth Vador. La Guerre des Etoiles et autres Galactica sont des navets pour grands gagas immatures. Sauf que cela se joue en vrai. On est dans le délire. Ce qui est pathétique, c’est de manipuler une gamine de 16 ans, de surcroit handicapée, et de l’utiliser comme Jedi.
“Surtout que ces gens ne disent jamais à quelles valeurs ils se référèrent exactement. Tout ce qu’on sait, c’est qu’ils ont des valeurs. Ensuite, ils ne précisent jamais ce qu’ils entendent par « valeur ».”
Depuis un sacré moment, invoquer ces “valeurs” – aussi vagues qu’indéfinies – n’est qu’une arme à la disposition de la politicaillerie et de tous les guignols de la médiasphère, principalement destinée à clouer le bec à toute opinion divergente :
Vous parlez par exemple de Lampedusa, du trafic des passeurs, de la gestion européenne catastrophique de l’immigration non régulée, des clandestins illégaux – et parfois criminels – dix fois expulsables mais jamais expulsés… et ils vous balancent systématiquement “oui mais nous avons des valeeeuuurs…” dans la figure et hop, le débat est clos.
Quelles sont ces “valeurs” ? Où figurent-elles ?
Qui en a décidé ? Dans quel cadre s’appliquent-elles ?…
Où sont les droits ? Où sont les devoirs ?
Circulez, y’a rien à voir.
dès que quelqu’un a une idée différente, les censeurs préparent le bucher en hérétisme de la doxa officielle;
respect pour ceux qui continuent à oser dire leur pensée, et on les compte de plus en plus en france, tant mieux!
reste aux gueux à aller voter
Le Poirson pourrit par la tête, c’est bien connu. Le problème n’est même plus un problème de science, car tous les gens bien informés savent qu’il y a, au minimum, des désaccords entre scientifiques sur la question du changement climatique. C’est devenu un problème de respect d’autrui et de démocratie.
Cette question du changement climatique agit comme un révélateur : les gouvernants et leurs relais, cette soit-disant “élite” qui se targue de savoir ce qui est bon pour la population, montrent leur vrai visage : un visage intolérant, liberticide, totalitaire. Vous croyez et vous obéissez, sinon c’est le feu de l’enfer. Ce qu’illustre parfaitement la chute de votre article, Me Goldnadel : “Nous avons dame Poirson et ses bulles d’excommunication.
L’écologie n’est plus une science ni seulement une politique. Elle est désormais une religion intolérante avec ses mystiques, ses dogmes, ses grands prêtres et ses petites papesses.”
L’écologie est devenue certes une religion mais beaucoup plus subtilement une nouvelle idéologie politique visant à éluder les 2 vrais grands problèmes de la société française, c’est à dire l’islamisation et son corollaire la dette publique massive. Mme Poirson essaie de noyer le poisson dans l’eau et grâce au matraquage médiatique ça marche.
Poirson est une personne ignorante arrogante et débile.
Elle est incapable de donner le début du commencement d’une preuve scientifique du soi disant réchauffement climatique soi disant provoqué par l’homme donc elle réagit en crachant sa méchanceté empoisonnée.
Elle est presque aussi tarée et méchante que l’autre là qui se croit président
Brune Poirson rejoint donc Claire Nouvian au sein de la secte des climato-anti-sceptiques.
https://www.youtube.com/watch?v=_TN6V-kqCZA
Brune Poirson est tellement ouverte d’esprit sur ces questions climatiques que certains l’ont surnommée “Prune Poison”…
Combien de temps va durer cette sinistre comédie où les honnêtes gens se trouvent terrorisés par les diktats de “l’écologiquement correct”…? Il devient difficile d’échanger des propos neutres avec qui que ce soit sous peine de passer pour l’ennemi public ou le trublion à rejeter !!!
Triste société dont nous devons nous accomoder..
J’ai exactement le même sentiment que vous, Monsieur Goldnadel.
Dimanche dernier, j’ai failli avaler mon stylo en écoutant un débat entre trois journaliste, à la radio nationale suisse romande. Sujet: comment traiter du réchauffement climatique et du climat, faut-il rendre notre vocabulaire plus catastrophiste comme le fait Le Guardian? La réponse n’est pas unanime.
Mais voici qu’est posée la question de savoir s’il faut donner la parole aux sceptiques. Réponse de la journaliste du Temps: “On ne peut plus continuer à donner la parole à tout le monde!” Et tout ce petit monde était d’accord.
Il y a aussi des spécialistes climatosceptiques qui qui ont signé un manifeste contre la doctrine officiel des talibans de l’écologie .
https://www.europe-israel.org/2019/06/enorme-mensonge-aucun-scientifique-nest-climato-sceptique-31-000-scientifiques-dont-plusieurs-prix-nobels-signent-une-petition-rejetant-la-these-officielle-du-rechauffement-clim/
Vous avez osé prendre un café avec Marion Maréchal, Monsieur?
Que le grand Crif — et LR (autre étiquette de l’UMP)— vous
croque!
Vous avez annoncé, dernièrement, votre “différend” avec le Crif:
c’était dans une video annonçant le lancement de votre chaîne
d’info. :” GWG.TV.” Sans doute y a-t-il des raisons de ne pas se
sentir “représenté” par cette association qui a eu son utilité,
jadis.
Sans doute vous sentez-vous libre, désormais, de prendre un
verre avec qui vous voulez, y compris avec des personnalités
classées à “l’extrême-droite” — et ostracisées , pour cette
qualité ( ou plutôt, pour ce vice condamnable) par les tenants
de la bienpensance persistant à voir des “nazis” là où ils ne sont
pas. D’autant que l’extrême-gauche, englobant les Verts, les
communistes, le NPA , avec d’autres groupes soutenant les
verts-islamistes tueurs de mécréants en France ne souffrent
pas de condamnations semblables.
Par votre très audacieuse consommation en bonne compagnie,
il semble donc que vous consommiez l’union des droites qui
tente tant LR ( ce dont rêve M. gérard Larcher, sans oser
passer à l’acte).
Ladite “union des droites” continue à se faire, tranquillement,
malgré l’opprobre jeté sur les téméraires transgresseurs:
Serge Federbusch, interviewé au “talk du Figaro”, la semaine
dernière, s’en explique, avec la plus grande intelligence qui
se puisse entendre, parmi les voix politiques du moment.
Sa clarté d’esprit et son engagement déterminé pour Paris
font plaisir à entendre.