Publié par Guy Millière le 13 juillet 2019

La façon dont Macron est arrivé au pouvoir était très suspecte et aurait dû inciter à penser que quelque chose de sombre s’enclenchait.

Sa prétention mégalomaniaque à gouverner comme “Jupiter” aurait dû accroitre l’inquiétude. Ses propos de mépris vis-à-vis de la France et des Français en général, et vis-à-vis des plus pauvres en particulier, auraient dû montrer de quoi le personnage était fait.

Son comportement d’un bout à l’autre du soulèvement des gilets jaunes, et le recours à une répression féroce qui était au cœur de ce comportement, aurait dû être suffisant pour conduire à discerner qu’on n’avait pas affaire à quelqu’un qui se souciait de démocratie. Le contraste flagrant entre la répression exercée contre les gilets jaunes et le laxisme envers les émeutiers venus des zones de non droit aurait dû montrer qu’on avait affaire à un homme impitoyable envers les faibles, mais quasiment complice face à ceux qui gangrènent le pays (ce qu’il prépare en ce moment pour accentuer l’islamisation de la France, et j’y reviendrai, montre que le mot ‘complice’ est approprié).   

Rien de tout cela n’a malheureusement joué, et les engrenages qui se sont mis en place en 2017, et que Macron actionne et incarne, continuent à tourner.

La popularité de Macron, qui était tombée dans les abysses, remonte. Ses décisions sont acceptées par une population résignée et conduite à penser que le choix est entre Macron et le chaos, et qu’il vaut mieux que ce soit Macron. Et les décisions liberticides se succèdent.

Une loi dite “anti-casseur” a été promulguée en avril, qui porte gravement atteinte au droit de manifester, permet d’incriminer des manifestants pacifiques pour peu qu’ils se trouvent à proximité de gens violents, et porte atteinte, par ses modalités de mise en œuvre, à ce qui subsiste de séparation des pouvoirs en France (le député Charles de Courson, qui n’est pas un gauchiste, a dit que ce que la loi impliquait avait une ressemblance avec les mesures autoritaires prises sous le régime de Vichy).  

Quelques mois plus tôt, Macron avait fait promulguer une loi contre la diffusion de “fausses informations” en période électorale, loi qui, semblait sortie du 1984 de George Orwell, et qui laisse au juge la possibilité de dire à sa guise ce qui est une “fausse information” : ce qui, lorsqu’on connait les orientations politiques de nombre de juges promet de belles décisions.

S’ajoute maintenant une loi (adoptée à l’assemblée nationale), qui est censée permettre de lutter contre la “haine” disséminée sur les réseaux sociaux et sur les médias internet. La définition de la “haine” y est tout aussi floue que celle des “fausses informations” dans la loi précédente, et seront visés, semble-t-il, tous les propos susceptibles d’être considérés comme péjoratifs envers une personne ou un groupe de personne en raison de la race, de l’ethnie, de la religion, du sexe, de l’orientation sexuelle de la personne ou du groupe concerné. Toute personne pourra signaler un propos “haineux” par le biais d’un système qui sera défini ultérieurement, et si le propos n’est pas supprimé dans les vingt-quatre heures par le réseau ou le média impliqué, des amendes très lourdes, voire des peines de prison, pourront être prononcées.

Macron a utilisé le prétexte de l’antisémitisme, devant un auditoire juif, pour justifier la loi. La présentation initiale du texte a dévoilé qu’il s’agissait de tout autre chose, et a souligné la nécessité de lutter contre “l’islamophobie”. On pourra aisément en déduire que dénoncer l’antisémitisme musulman, qui est la forme primordiale de l’antisémitisme en France aujourd’hui, sera, selon la loi, “islamophobe”, donc condamnable, ce qui montre l’hypocrisie qui est à l’œuvre ici.  

La France était déjà un pays où des lois très hostiles à la liberté de parole existaient et où des juges pouvaient s’arroger le droit de réécrire l’histoire (cf. le traitement du travail d’Olivier Pétré-Grenouillau sur les traites négrières).

Elle va devenir un pays où la liberté de parole sera essentiellement abolie. Elle était un pays où l’information était largement constituée de fausses informations : elle va devenir un pays où, au nom usurpé de la lutte contre les fausses informations, ces dernières pourraient devenir hégémoniques.  

Elle était un pays où la démocratie était déjà défectueuse et précaire. Elle s’approche d’un fonctionnement de régime autoritaire.

C’est révoltant, et cela devrait révolter la population française. Il est consternant de constater qu’aucune révolte ne se dessine sur l’horizon.

Guy Millière

Adapté d’un article publié sur les4verites.com

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