Publié par Gilles William Goldnadel le 16 juillet 2019

Sans être d’un légalisme exacerbé ou d’un juridisme vétilleux, comment ne pas comprendre que le respect de la loi républicaine d’un pays démocratique est le plus sûr rempart contre la barbarie ?

Rien de plus incontestable et de plus légitime qu’un texte de loi qui rend la force juste. Et comment ne pas voir que cette contestation sans répit de la loi, cette admiration pour ceux qui la transgressent ou cette détestation des forces chargées de la faire respecter annoncent inéluctablement la barbarie qui vient.

C’est ainsi que la mairie de Paris non contente d’avoir accordé sa protection à Battisti en tant qu’artiste progressiste donc forcément innocent a décidé à présent d’honorer la capitaine allemande du bateau chargé d’illégaux ayant franchi sans autorisation les eaux italiennes puis éperonné un navire. À croire que l’hôtel de ville a pour activité principale de congratuler ceux qui violent à des degrés divers les lois de l’Italie démocratique. Certes, comme circonstances atténuantes, la ville flottante mais insubmersible arguera que Carola Rackete est une militante humanitaire qui a sauvé des vies au péril de sa liberté.

La vérité, plus ingrate, oblige à écrire qu’il s’agit plutôt d’une activiste internationaliste qui a reconnu avec franchise sur France 2 qu’elle était déterminée à aider tous ceux qui veulent franchir les frontières dépassées d’un monde ouvert pour tous. Quant à sauver des vies, mieux vaudrait ne pas les exposer inconsidérément. Le président de la République, pourtant largement mondialisant, avait dénoncé en son temps ces associations prétendument humanitaires au moins objectivement associées aux passeurs gangsters.

Faire miroiter des espoirs illusoires de vie meilleure dans des pays qui ne sont plus de cocagne, exposer de pauvres hères aux dangers de la mer, vider les pays de départ de leurs forces les plus vives, exaspérer autant qu’inquiéter pour leur sécurité et leur identité les habitants de pays qui ne veulent ni ne peuvent plus être accueillants n’a rien de particulièrement humain ni admirable.

Et pour en revenir au droit, celui international et maritime est fortement malmené. Dans le cas de la capitaine distinguée, c’est le port tunisien et non italien qui était le plus proche de la Lybie, c’est donc en Tunisie qu’elle devait accoster. On voit bien là que ce ne sont pas les vies qui intéressaient Madame Rackete mais le désir d’accoster en Europe et le plaisir de transgresser une loi européenne.

On remarquera enfin que les médias les plus ouverts à l’idéologie de l’ouverture illégale et totale sont désormais plus discrets sur la composition des populations transportées. On parle moins des Syriens depuis la presque fin des hostilités. Car ces médias savent bien que même dans le cadre le plus dévoyé du droit d’asile le plus extensible, les nombreux Maliens, Nigérians, Ivoiriens qui émigrent en masse n’y sont pas éligibles et qu’il s’agit d’une migration purement et simplement économique.

La mairie de Paris avait fait d’un assassin son héros innocent, elle fait d’une activiste illégale son héroïne. Dis-moi qui est ton héros, je te dirai qui tu hais.

Dans un ordre d’idée très voisin, l’invasion du Panthéon vendredi dernier par 700 sans-papiers africains se disant «gilets noirs» et exigeant sans autre forme de procès leur régularisation en dit long sur l’état de la France en tant qu’État de droit. Le mot «d’invasion» n’ayant rien d’excessif puisque le groupe Ayanarchiste Alhambraka qui les soutient revendiquait sur la Toile «un envahissement». D’autres organisateurs exigeaient «des papiers et des logements pour toutes et tous».

Le choix du Panthéon n’a au demeurant rien d’anodin mais n’aura pour autant pas cabré les chantres habituels de la dignité républicaine. En ce qui concerne précisément les autorités de la République, le premier ministre Édouard Philippe s’enorgueillit dans un tweet de voir tous les sans-papiers qui se sont introduits, évacués mais ne dit rien sur leur situation judiciaire.

C’est au cours des années 80, lorsque les églises étaient occupées et que les illégaux manifestaient publiquement au grand jour, que les Français ont compris que la clandestinité était un vain mot et les lois républicaines sur les flux migratoires, une fiction. L’intégration nécessairement lente à digérer était devenue une chimère et l’islamisme conquérant une réalité.

Plus tragi-comique encore la présence de la France insoumise en soutien aux illégaux incarnée par Danielle Obono et Éric Coquerelle, ce dernier extatique et ravi, au sens provençal, ceint de l’écharpe tricolore de député de la République. La dernière fois qu’il était fêté en héros, ce fut lorsqu’il était venu apporter son soutien républicain aux occupants de la basilique Saint-Denis où reposent les rois de France.

Cette fois notre grand homme entrait au Panthéon. De son vivant.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Gilles-William Goldnadel. Publié dans Figaro Vox.

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