Publié par Guy Millière le 17 juillet 2019

Dois-je le dire ? Ce qui s’est passé le 14 juillet en France ne m’a pas du tout surpris. Des milliers de personnes venues regarder le défilé sur les Champs Elysées ont hué et insulté Macron ? C’est logique. Macron n’est plus respecté par une large part de la population française : parce qu’il n’est plus respectable.

Les insultes les paroles de mépris qu’il a adressées aux plus pauvres ne sont pas oubliées, la férocité délibérée qu’il a utilisée pour écraser le soulèvement des gilets jaunes (soulèvement qui était au départ un soulèvement né du désespoir né de taxes excessives, et de la colère face aux insultes et aux paroles de mépris) n’est pas oubliée non plus. Le fait qu’il ait refusé d’agir de manière démocratique (retour aux urnes, instauration d’un référendum d’initiative populaire) reste dans les têtes. Macron est un Président illégitime. Il l’est depuis les circonstances très troubles qui lui ont permis de se faire élire, puis de disposer d’une majorité écrasante à l’assemblée nationale. Il n’a strictement rien fait pour se doter depuis d’une légitimité qu’il n’a jamais eue. Il avait en 2017 le soutien de vingt pour cent d’électeurs bercés d’illusions vaines. Il s’est maintenant doté du soutien de ceux qui possèdent encore quelque chose en France et qui ont peur du chaos, vingt pour cent à nouveau, mais ce soutien est plus malsain encore que celui de ceux qui se faisaient des illusions en 2017: l’utilisation cynique qu’il a faite des anarchistes violents qui ont pu venir impunément saccager à la fin des manifestations de gilets jaunes  a fait peur, ce qui était le but recherché,  mais a fait que ceux qui ont peur en sont venus à détester les gilets jaunes, ce qui crée un clivage très profonds entre deux populations françaises. Ce qui fait aussi que les gilets jaunes voient qu’aux insultes et aux paroles de mépris, à la férocité délibérée, au refus d’agir de manière démocratique, Macron a ajouté la détestation qui s’abat sur eux. Ils sont rentrés chez eux amers, parfois mutilés, imprégnés d’amertume et de haine envers Macron.

Des personnes qui ont hué et insulté Macron à son passage ont lâché plus tard des ballons jaunes, comme la couleur des gilets ? C’est logique encore. Quand on se conduit vis-à-vis d’un soulèvement né du désespoir né de taxes excessives comme Macron s’est conduit, quand on prend de surcroit des mesures dignes d’une dictature contre le droit de manifester pacifiquement et contre la liberté de parole, il est logique que des membres du soulèvement utilisent les quelques interstices de liberté dont ils disposent encore pour montrer qu’ils n’ont pas disparu. Si Macron avait agi de manière démocratique, s’il avait montré le minimum de respect vis-à-vis des membres du soulèvement, il n’y aurait pas eu de ballons jaunes.

Des personnes considérées comme des leaders des gilets jaunes ont été arrêtées préventivement et détenues arbitrairement pendant des heures ? C’est logique toujours. Il a utilisé l’une des mesures dignes d’une dictature qu’il a fait voter.  Il est désormais possible en France d’arrêter une personne et de la placer en garde à vue sous le simple prétexte qu’on la soupçonne de vouloir se rendre à une manifestation. Aucune preuve n’est nécessaire. Aucun motif de détention n’est requis. C’est non seulement une atteinte au droit de manifester. C’est une atteinte à la liberté d’aller et venir de citoyens français sur le territoire français. C’est une atteinte à la présomption d’innocence et un glissement grave vers l’arbitraire digne d’un régime d’Europe centrale au temps de l’Union Soviétique.

Un peu plus tard, des anarchistes violents qui, eux, n’ont pas été arrêtés préventivement sont venus saccager les Champs Elysées une fois de plus ? C’est absolument normal. On les a laissé saccager à la fin de chaque manifestation des gilets jaunes ou presque, les Champs Elysées ou d’autres lieux. On les a utilisés cyniquement pour faire peur.  Ils ont pris des habitudes. Ils les conservent. On peut se demander pourquoi la police ne les a pas arrêtés, alors que pour la plupart ils sont connus des services de renseignement et alors qu’ils ont en général avec eux des objets plus délétères que des ballons jaunes, et qu’il y aurait eu, là, des motifs d’arrestation. Poser la question est sans doute y répondre.

Plus tard encore, des Algériens voulant fêter la victoire de l’Algérie dans une compétition de football sont venus à leur tour aux Champs Elysées procéder à leurs propres saccages et ont été réprimés avec une modération dont la police n’a jamais fait preuve vis-à-vis des gilets jaunes. C’était la deuxième fois en une semaine que les saccages d’Algériens se produisaient aux Champs Elysées, et la deuxième fois en une semaine que la police réprimait avec modération. Tout cela est absolument normal encore. La police peut recevoir l’ordre de réprimer des Français pauvres, mais pas des Arabes, car cela pourrait conduire à des émeutes. Il y a eu quelques dizaines d’arrestations. Ceux qui ont été arrêtés seront relâchés très vite et le sont sans doute déjà. Que des Algériens qui vivent en France et qui ont parfois la nationalité française continuent à se considérer comme Algériens, se conduisent en France comme ils ne se conduiraient pas en Algérie (parce qu’ils craindraient une répression plus ferme de la police algérienne) et montrent qu’ils considèrent la France comme un pays faible, méprisable et conquis ne doit pas surprendre. Les autorités françaises ne cessent de montrer aux populations musulmanes en France qu’elles se comportent comme les autorités d’un pays méprisable et conquis.  

Si l’on ajoute l’invasion du Panthéon par des immigrants illégaux guidés par des organisations gauchistes et le peu de réaction des autorités, la décision d’abandonner toute poursuite contre l’assassin de Sarah Halimi, et quelques autres faits du même genre, on voit que la France est en pleine déliquescence.

C’est l’ère Macron. Cela a des allures de régime autoritaire parce qu’on porte atteinte au droit d’aller et venir de Français non musulmans, au droit de manifester, à la présomption d’innocence, à la liberté de parler et de penser, parce qu’on utilise la police de manière féroce contre des Français pauvres. Cela a des allures de régime complice avec des casseurs gauchistes. Cela a des allures de régime démissionnaire face à des populations musulmanes, face à des immigrants en situation illégale et face à un tueur de vieille dame juive.

Je n’ai pas parlé de l’armée française, qui a défilé, qui compte nombre de membres imprégnés d’un sens de l’honneur, mais qui manque sérieusement de moyens et qui est souvent placée au service d’une politique étrangère très frelatée. Hélas.

Je n’ai pas parlé non plus de la ville de Paris et du titre de citoyenne d’honneur offert à l’allemande Carola Rackete, qui a pour seul titre de gloire d’avoir pénétré par effraction et illégalement dans le port de Lampedusa aux fins de faire entrer en Italie des immigrants qui n’avaient aucun droit d’y entrer.  Elle a violé la frontière italienne et mis en danger la vie de soldats et de garde côtes italiens. L’Italie aurait dû la mettre en prison et l’a fait, mais le gouvernement italien a cédé aux pressions du gouvernement Merkel et l’a relâchée. Si Carola Rackete avait blessé ou tué des Italiens, la ville de Paris aurait sans doute rajouté une médaille au titre de citoyenne d’honneur.   J’arrête là.

Je regarde tout cela de loin. Avec tristesse.

© Guy Millière pour Dreuz.info. Toute reproduction interdite sans l’autorisation écrite de l’auteur.

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