Publié par Jean-Patrick Grumberg le 19 juillet 2019

Michel Audiard “publiait dans les journaux les plus collabos de l’époque”, explique Franck Lhomeau, rédacteur en chef de Temps noir.

En juillet 1943, Audiard écrit pour la revue antisémite L’Appel, dont la ligne éditoriale était : “Pour que ça change, il faut d’abord : 1° – Que les Juifs soient expulsés d’Europe ou envoyés dans des camps de travail. 2° – Que les Frans-Maçons, jusqu’ici dans l’ombre, soient mis en pleine lumière et marqués d’un signe infamant”.

Il y publie une nouvelle intitulée Le Rescapé du Santa Maria. Plusieurs personnages sont juifs. Il les décrit dans les termes choisis des antisémites : “veulerie suante”, “odeur de chacal”, “synthèse de fourberie”, “La conjuration des synagogues! s’achèvera à l’heure prochaine de votre pendaison […] manifestation de l’immanente justice”, écrit-il encore. Et dire que j’ai bu les tirades de ce pourri…

En juin 1944, Audiard publie une critique du livre Autopsie des spectacles, de Jean-Pierre Liausu, un antisémite notoire.

Le con qui ose tout écrit :

« Le monde qu’il est convenu d’appeler ‘artistique’ demeure dans sa majorité le plus coquet ramassis de faisans, de juifs – et, entre parenthèses, (pardonnez le pléonasme) – de métèques, de margoulins.»

Plus loin, il traite Joseph Kessel de “petit youpin”.

Kessel qualifié de “petit youpin”

Dans une chronique dédiée à la littérature, Michel Audiard s’en prend au « petit youpin Joseph Kessel », puis à Elsa Triolet, qui a, dit-il, cette « prédilection pour tout ce qui est veule, fangeux, équivoque ».

Michel Audiard, dit que sous l’Occupation, il était un “gosse”, et a fait “comme tous les Français”, essayant de “survivre”. Il est né en 1920. Un gosse de 23 ans ? Les gosses, c’étaient les enfants juifs de 5 ou 6 ans comme ma maman, qui descendaient seuls en zone libre pour échapper à la déportation.

Son petit fils affirmait dans une interview pour Le Figaro, “qu’il faut se garder de juger avec nos yeux et notre intelligence de maintenant”. Cette philosophie à deux balles et à géométrie variable selon que vous soyez dans le camp du bien ou de droite fait sourire lorsqu’on songe, par exemple, aux demandes de réparations pour l’esclavage, aux “excuses” faites par la France à l’Algérie…

J’espère, avec ce court article tiré de révélations publiées en 2017, avoir contribué à salir la mémoire de cette ordure pour la postérité, pour que deux ans après les manchettes des médias, on n’oublie pas. Il le vaut bien, car « Les cons, ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnait ! »

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.

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