Publié par Gaia - Dreuz le 22 juillet 2019
Fragment de table découvert dans la Cité de David (photo Ir David/Kobi Herrati)

Source : Jcpa-lecape

Depuis le rétablissement de l’État d’Israël en 1948, la plus spectaculaire découverte archéologique à Jérusalem est sans doute celle de la route de pèlerinage, récemment dévoilée au sein de la Cité de David.

Ce chemin bimillénaire fut remarquablement préservé sous les vestiges et les cendres de la destruction romaine.

Plusieurs milliers de Juifs vivant à l’époque du Second Temple ont emprunté ce chemin biblique. Après un bain rituel dans le bassin de Siloé, situé au sud de la colline de l’Ophel, ils marchaient à pied plus de 700 mètres pour arriver au sommet du mont du Temple.

Il y a plus d’un siècle, ce site a été fouillé pour la première fois par des archéologues français, britanniques et américains, à une époque où l’État d’Israël n’existait pas encore et où Jérusalem était sous domination ottomane musulmane.

Kathleen Kenyon, une archéologue britannique, avait découvert les parties les plus septentrionales de la route du pèlerinage avant 1967, dans la partie de Jérusalem alors sous domination jordanienne. Elle avait également prévenu que les Jordaniens s’apprêtaient à paver une nouvelle route pour dissimuler toute présence juive. Rappelons que les Jordaniens avaient détruit des synagogues et des cimetières, dont celui du mont des Oliviers.

La Cité de David fait depuis l’objet d’études archéologiques, et environ 6% de sa superficie se trouve dans le quartier arabe de Silwan. La Cour suprême israélienne a réfuté certaines allégations selon lesquelles les travaux de terrassement mettraient en danger les domiciles des résidents de Silwan, en précisant que ces travaux étaient effectués sous un contrôle technique très strict et dans le respect des normes des recherches archéologiques.

Des centaines de résidents arabes de Silwan ont été employés dans des fouilles archéologiques situées sous les maisons du village. Plus d’une fois, on a creusé sous les maisons de ces mêmes travailleurs arabes. Ils auraient continué à y travailler jusqu’à ce jour mais le Hamas et l’Autorité palestinienne ont protesté en les forçant à quitter leur emploi.

Les opposants politiques aux fouilles archéologiques dans la Cité de David tentent, depuis 50 ans, d’entraver les travaux de l’Autorité des antiquités, en recourant souvent à des poursuites judiciaires. Ils ont affirmé que les fouilles mettaient en danger les habitants de Silwan. Toutes leurs requêtes ont été examinées par la Cour suprême, mais ont été rejetées.

L’ancienne juge, Edna Arbel, a répondu dans le dossier n° 9252/080 de la Haute Cour de justice : « plusieurs requêtes présentées sont sans fondement. Elles n’ont présenté aucune preuve pour pouvoir établir un lien entre les fouilles et les dommages qui auraient été causés à leurs maisons. »

Cloche en or pour le grand-prêtre ? (Cité de David/Kobi Herrati)

Dans cette décision de la Cour Suprême nous pouvons aussi lire :

« Israël est certes un pays jeune, mais ses racines sont profondément ancrées dans l’Histoire de l’Humanité et son territoire regorge de vestiges de civilisation humaine, créée dans cette région depuis des milliers d’années. C’est d’autant plus le cas de la Cité de David. Ses vestiges racontent la vie quotidienne à Jérusalem durant des milliers d’années, comme on peut encore en apprendre davantage dans plusieurs passages de la Bible (Samuel II, 4: 8, 9:11 ; Chroniques I, 15: 1) et dans d’autres sources. L’importance des secrets de la Cité de David, nationaux et internationaux, n’est pas propre au peuple juif, mais à tous ceux qui souhaitent se plonger dans l’Histoire de cette région, berceau des religions monothéistes. L’importance de la recherche archéologique réside non seulement dans la compréhension du passé du pays et dans la possibilité de vérifier la vérité des détails que nous connaissons par d’autres sources, mais aussi dans le fait que la recherche archéologique éclaire le développement de la culture humaine. En tant que tel, son importance transcende les peuples et les frontières. »

Et en effet, de nombreuses découvertes archéologiques instructives ont été dévoilées, notamment une structure impressionnante de la fin du Second Temple qui servait à la reine Hélène d’Assyrie, il y a environ 2 000 ans. Elle s’était convertie au judaïsme et avait construit de magnifiques palais dans la Cité de David.

Des vestiges de l’époque du Premier Temple ont également été découverts, dont une route byzantine de six mètres de large, une structure d’un propriétaire de l’époque romaine avec une cour, un jardin et un mikve (bain rituel) et des vestiges de l’ancienne période musulmane. Une découverte particulièrement intéressante est un sceau sur lequel, dans une écriture hébraïque ancienne, on peut lire les mots: « Pour Natanmelech Eved Hamelech (esclave du roi) ». Le nom Natanmelech apparaît dans la Bible (Rois II)

Une autre découverte concerne le tunnel de drainage hérodien, situé juste sous le tracé de la route de pèlerinage (également connue sous le nom de « rue hérodienne »). Il est aujourd’hui possible de le traverser, depuis les abords du bassin de Siloé (Shiloah) jusqu’aux fondations du Mur occidental (kotel).

Bague et pierre précieuse (Cité de David/Kobi Herrati)

Plusieurs découvertes intéressantes ont été réalisées :

Des objets de luxe ont été découverts dans ce tunnel de drainage. Des tables en pierre incrustées, des bijoux de toutes sortes et des flacons de parfum. Des pièces de monnaie, outils en pierre et en argile, objets rares en verre, et de magnifiques estrades pour les annonces publiques. On découvre également une épée appartenant à un légionnaire romain, une cloche en or avec une boucle. Cette cloche avait été cousue sur l’ourlet du vêtement d’un homme distingué de Jérusalem.

On a aussi découvert un dessin identique du chandelier du Temple (ménorah), des casseroles et des ustensiles de cuisine avec lesquels les rebelles juifs prenaient leur dernier repas avant que les Romains ne les découvrent. Selon Flavius Josèphe, 2 000 Juifs ont été tués par les Romains.

En ce qui concerne le droit à la propriété du sol sous les maisons de Silwan, la justice israélienne stipule : « Dans la mesure où une telle infraction existe bel et bien, elle est vraiment mineure… L’infraction présente un intérêt public majeur dans la réalisation des travaux. En effet, le dévoilement des secrets du passé, durant des centaines et des milliers d’années dans les entrailles de la terre, est un aspect central de la recherche archéologique. La réalisation de cette recherche est d’un intérêt public multiple, que ce soit en raison de sa contribution à la compréhension de l’histoire du pays et de celle du peuple juif, ou de sa contribution à la compréhension d’événements historiques d’importance universelle. »

Parmi les ravages de la destruction qui ont été découverts le long de la route : des parties de flèches et de catapultes, témoins de la dernière bataille sur la « colline orientale » lors de la Grande Révolte des Juifs contre les Romains, qui s’acheva avec la destruction du Second Temple.

Les nombreuses découvertes dans la Cité de David au cours de la période de domination israélienne rejoignent des dizaines de fouilles et excavations creusées dans la Cité de David.

L’expédition Charles Warren en 1867 (photo PEF)

Pour tous ceux qui prétendent qu’’Israël effectue des «fouilles politiques », voici une liste des archéologues qui ont fouillé dans la Cité de David avant le rétablissement de l’État d’Israël en 1948 :

Pendant la période ottomane, Charles Warren, délégué du Fonds d’exploration de la Palestine, fit de nombreuses fouilles à Jérusalem et découvrit le système d’alimentation en eau connu sous le nom de Puits de Warren (1867).

En 1880, l’architecte allemand, Conrad Schick, découvre l’existence d’une ancienne inscription gravée à la sortie sud du tunnel d’eau de la Cité de David. Cette découverte avec l’inscription Shiloah/Siloam est parmi les plus importantes du site. [L’original se trouve aujourd’hui dans un musée turc]

L’inscription de Siloam datant du VIIIe siècle avant notre ère 

En 1881, l’archéologue allemand, Hermann Gutte, découvrit la piscine byzantine de Siloé-Shiloah sous forme de segments de murs de différentes époques. Il y a plus de cent ans, les britanniques Bliss et Dickie ont découvert des parties du chemin de pèlerinage. Et le père français Louis-Hugues Vincent a effectué plusieurs découvertes qui ont contribué à une meilleure compréhension de la Cité de David.

Sous le mandat britannique, juste après la Première Guerre mondiale, un projet international fut mené pour enquêter sur la colline de la Cité de David, sous le parrainage du département des antiquités du gouvernement britannique. L’archéologue McAlester a fouillé sur le site pour le compte du British Palestine Exploration Fund et R. Weill pour le compte des Français. Sous la domination jordanienne, une seule excavation a été réalisée dans la Cité de David sous la direction de l’archéologue Kathleen Kenyon, qui a personnellement reçu l’autorisation du roi Hussein de procéder à des fouilles.

Des années 1970 et 1980 jusqu’à ce jour, toutes les fouilles ont eu lieu aux alentours du mont du Temple et non sous « l’esplanade des Mosquées » comme d’ailleurs toutes les fouilles menées par Israël depuis 1967 dans plusieurs parties de la Vieille Ville et dans le quartier du mont du Temple. Al-Aqsa n’est sans doute pas en danger, ce qui est mis vraiment en danger, c’est bien la liberté de recherche archéologique scientifique.

Le 1er juillet 2019, la publication d’une photo de l’ambassadeur des Etats-Unis en Israël, David Friedman, accompagné de l’envoyé spécial américain, Jason Greenblatt, a fait la une des journaux et des réseaux sociaux. On les voyait détruire avec un marteau un mur symbolique séparant les deux parties de cette ancienne route de pèlerinage.

Au cours des cinq dernières années, des archéologues israéliens ont découvert 350 mètres de cette route, dont de nombreux vestiges font revivre la bataille de Jérusalem, opposant la révolte des Juifs aux Romains, il y a 2 000 ans.

L’ambassadeur Friedman a assisté à la cérémonie d’inauguration non seulement pour exprimer la reconnaissance américaine de la souveraineté israélienne sur la Cité de David, mais également féliciter l’Autorité des antiquités israéliennes pour ses efforts inlassables dans la découverte du passé du patrimoine juif.

David Friedman et Jason Greenblatt à l’inauguration de la route de pèlerinage (capture d’écran)

En conclusion, nous pouvons donc affirmer que lorsque les médias palestiniens annoncent, tambour battant, que Silwan est en danger, ils mentent à deux reprises : une première fois, car les fouilles dans la Cité de David se font avec l’autorisation d’ingénieurs de la sécurité et sont tous conformes aux normes les plus strictes; et une seconde fois, parce que la Cité de David, qui couvre environ 15 acres, ne constitue que 6% seulement du territoire de Silwan.

Lorsque les dirigeants palestiniens et les prêtres musulmans crient que les fouilles dans la ville de David mettent en danger la mosquée Al-Aqsa, ils mentent délibérément. Les fouilles ne s’étendent pas au-delà du mur de l’esplanade du mont du Temple. Pendant des années, Israël s’est assuré de fouiller autour du mont et non sous celui-ci. C’était le cas du mur occidental (Kotel) et du mur sud du mont du Temple, il en est de même de la Cité de David. Les visiteurs qui marchent sur le chemin de pèlerinage ou par le « tunnel de drainage hérodien » n’ont pas accès à l’intérieur de l’esplanade.

Nous le constatons une fois encore, les Palestiniens réécrivent l’Histoire de Jérusalem. Leur réécriture est faite à la fois sur l’histoire juive et musulmane. Ils essayent de prouver sans succès qu’ils vivaient dans la ville sainte avant les Juifs. La Cité de David s’inscrit donc dans une campagne de délégitimation, de négation et de désinformation pour gommer tout lien juif avec Jérusalem, ses sites et ses Lieux saints.

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