Publié par Mireille Vallette le 31 juillet 2019

L’UNRWA donne de nouvelles raisons à notre conseiller fédéral de la considérer comme un problème et non une solution.

Les réfugiés rêvent de retourner en Palestine. Entre-temps, il n’y a plus 700’000 réfugiés palestiniens dans le monde [comme en 1948], mais 5 millions. Il n’est pas réaliste que ce rêve devienne réalité pour tout le monde. Cependant, l’UNRWA maintient cet espoir. Pour moi, la question se pose : l’UNRWA fait-elle partie de la solution ou du problème ?

Ces propos prononcés en mai 2018 par le Conseiller fédéral libéral-radical Ignazio Cassis avaient fait hurler la majorité des politiciens et de la presse suisse, farouchement anti israéliens comme il se doit. Des représentants de haut rang de l’ONU s’étaient aussi plaints auprès de la Mission suisse aux Nations unies à New York.

Un rapport interne de l’UNRWA dévoilé hier se révèle for perturbant pour l’organisation. Il dénonce du favoritisme sexuel (dont celui du commissaire général suisse Pierre Krähenbühl), du népotisme, des discriminations et des abus d’autorité divers et variés.

Cette fois, la presse est beaucoup plus zen et cherche plutôt à incriminer… Israël et Trump. La RTS comme d’habitude montre son art de la manipulation.

Ignazio Cassis avait aussi scandalisé les médias par cette déclaration :

Tant que les Palestiniens vivent dans des camps de réfugiés, ils veulent retourner dans leur patrie. En soutenant l’UNRWA, nous maintenons le conflit en vie. C’est une logique perverse parce qu’en fait, tout le monde veut mettre fin au conflit.

On se souvient que l’UNRWA est le seul dispositif au monde qui permette à des réfugiés de se transmettre ce statut (très enviable dans la région) de père en fils. Il garantit des aides substantielles, notamment pour l’éducation et la santé. Une aide que garantit l’ONU année après année depuis 70 ans à cette population de réfugiés qui n’ont jamais mis les pieds dans un pays de départ. Plus abracadabrant encore : l’UNRWA distribue ses bénédictions aux « camps de réfugiés palestiniens » de Jordanie, de Syrie et surtout du Liban, une population soumise à de multiples et graves discriminations qui n’ont d’ailleurs jamais ému ni les Palestiniens , ni les pro-Palestiniens trop occupés à dénoncer « l’apartheid israélien ».

Depuis la première des trois guerres déclenchées par le refus arabe de la solution à deux Etats, le nombre de réfugiés est passé de 700 000 à cinq millions, dont deux aidés par l’UNRWA. Les besoins de celle-ci, déjà prise plusieurs fois la main dans le sac de la haine anti-israélienne (des livre scolaires par exemple) et de la corruption n’ont donc cessé de croitre, l’Autorité palestinienne et le Hamas privilégiant des investissements peu durables. La décision de Trump de cesser la contribution des USA a permis à beaucoup de citoyens, dont moi, de découvrir avec stupéfaction son ampleur : 360 millions de dollars par an, de fort loin la tête du hit-parade des donateurs.

La poule aux œufs d’or l’est aussi pour ces régions laissées économiquement à l’abandon : l’UNRWA en est le plus grand employeur, environ 30 000 personnes, principalement des Palestiniens.

Pierre Krähenbühl, qui ne doute de rien (l’habitude des combines en tous genres ?), a assuré que si les accusations se confirmaient, il était prêt à mettre en œuvre les mesures nécessaires. En France en ce moment, par exemple, on démissionne pour beaucoup moins que ça.

Le Conseil fédéral a annoncé qu’il suspendait immédiatement toute contribution à l’UNRWA durant les investigations. La peine est légère : la Confédération a déjà versé sa contribution annuelle, soit plus de 22 millions de francs.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Mireille Vallette pour Dreuz.info.

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