Publié par François Préval le 1 juillet 2019

Cette année, ont été commémorés les 75 ans du débarquement anglo-américain en Normandie, débarquement qui initia la libération de la France après quatre ans d’occupation allemande.

Ces commémorations ont été officielles et médiatisées. Elles ont rappelé un fait historique indéniable : Si la France fut libérée du joug nazi et pu terminer la guerre dans le camp des vainqueurs, ce fut bien grâce a cette libération orchestrée par les alliés et notamment les troupes américaines. Ors, il se trouve, au fil des ans, de plus en plus de gens en France pour nier cette évidence et même tenter d’instaurer une étrange vision de l’histoire.

Il n’est pas étonnant que des nostalgiques du nazisme et du régime de Vichy nient cette réalité qu’ils haïssent et contredit leur idéologie. Néo-nazis, négationnistes et pétainistes, ils sont prêts à tout pour défendre leur conception de l’histoire, y compris à se réjouir de voir leur propre pays défait, occupé et opprimé durant quatre ans. Ce n’est guère plus étonnant de la part des partis et mouvements d’extrême-gauche, toujours prompts à la trahison, qui agissent surtout par atavisme anti-américain systématique et refusent toujours de reconnaitre le moindre mérite au débarquement américain. Les attitudes de ces deux tendances, opposées sur des sujets secondaires mais très proches sur des sujets fondamentaux, sont connues et notoires.

Mais il semble aussi que, de plus en plus, cette attitude lamentable soit également le cas de personnes apparentées à la mouvance patriote ou, du moins, le parait. Cette tendance s’est en effet souvent vue au Front National et dans les mouvements souverainistes, de Marine Lepen (qui a ouvertement souhaité revaloriser le rôle de la Russie dans la Guerre) à François Asselineau (qui reprenait la thèse gaulliste d’un assujettissement de la France aux américains). Les penseurs et écrivains de cette tendance sont également souvent prompts à défendre cette vision des choses comme Alain Soral et Eric Zemmour, sans oublier des intellectuels de gauche appréciés des patriotes et gens de droite comme Michel Onfray (qui a consacré une longue et laborieuse vidéo sur le sujet). Les arguments principaux (ou plutôt les prétextes) consistent à pointer du doigt les morts causés par l’intervention américaine en France, que ce soit par les bombardements ou les combats au sol, et aussi a mettre en avant les efforts de l’Armée Rouge soviétique sur le front de l’Est durant la même période.

Ces arguments sont totalement fallacieux, antihistorique et parfaitement idéologiques, relevant d’une ignorance crasse de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale ou d’une coupable hypocrisie. Concernant les morts provoques par l’intervention américaines, les tenants de cet argument ont-ils la naïveté de croire a la guerre zéro mort ? Ces morts regrettables étaient inévitables pour permettre la libération de l’Europe et la capitulation du Reich. Rappelons aussi que c’est bien ce dernier qui fut responsable politiquement du conflit et a causé le plus de victimes civiles, en France comme en Europe. Sur les exactions de soldats américains en France et Europe, souvent rappelées comme un mantra par les tenants de cette vision du monde, ces dernières (viols et meurtres), si elles ont existé, n’ont pas été généralisées et ont été punies par les tribunaux militaires américains. Plus de 150 soldats furent jugés pour des crimes de viol ou de meurtre, dont 67 furent condamnés à perpétuité et 49 condamnés à mort (29 seront exécutés). On ne peut donc pas dire qu’aucune action ne fut décidée pour lutter contre ces crimes. Il en fut de même pour ceux commis en Grande-Bretagne ou en Allemagne. Mais l’aspect fallacieux de cette vision de l’histoire se vérifie encore plus dans l’apologie de l’action russe à cette époque. Disons-le clairement : la Russie soviétique n’a libéré aucun pays hormis ses propres territoires. A l’Ouest, ses troupes furent absentes. A l’Est, elles ne firent que remplacer les occupants allemands. Doit-on rappeler l’inaction de l’Armée Rouge lors de l’écrasement de l’insurrection de Varsovie en aout 1944 sur ordre express de Staline ? Doit-on rappeler les arrestations et exécutions massives des résistants polonais et tchécoslovaques non communistes dés 1945 ? Doit-on rappeler les massacres de masse commis par les soviétiques aussi bien avant leur entrée en guerre contre le Reich (Katyn en 1940) qu’après ? Doit-on enfin rappeler que partout ou elle est intervenue, l’Armée rouge a imposé très rapidement des gouvernements communistes totalitaires et criminels assujettis à Moscou ? A cet égard, les viols commis par les soldats et officiers de l’Armée Rouge en Allemagne mais aussi en Pologne et autres pays d’Europe de l’Est, furent bien plus nombreux que ceux des soldats américains à l’Ouest, systématiques et fort peu punis. Même s’il est virtuellement impossible de les chiffrer avec exactitude, les historiens estiment que le nombre total pourrait atteindre les deux millions, voire plus. A comparer aux environs 3500 viols commis par les soldats américains en France et en Allemagne. Doit-on enfin rappeler que si les russes payèrent un lourd tribut à la guerre, ce fut certes par la bravoure des combattants mais aussi par l’ineptie et l’incompétence crasse de leur commandement et de leur leader suprême Staline lui-même (qui avait décapité sa propre armée à cause de sa paranoïa pathologique). Voila pour la glorieuse Armée Rouge libératrice de l’Europe.

Doit-on également rappeler l’ampleur de l’effondrement de la France durant cette période, l’écrasante défaite de 1940, l’occupation allemande et son cortège de pillage économique, d’exécutions de masse, de déportations, la collaboration de français allant des intellectuels exaltes jusqu’aux plus hauts responsables de la politique et de l’armée (et dont beaucoup, si ce n’est la majorité, venaient de la gauche pacifiste, européiste et antiraciste), les ferments de division des français dont les conséquences se voient encore de nos jours ? La France sortait de l’abime en ce 6 juin 1944 et pas par ses propres forces. Si notre pays a pu recouvrer son indépendance pour quelques temps encore, ce fut bien grâce aux américains.

Il est aussi de bon ton de rappeler l’intéressement des dirigeants politiques américains et leur volonté d’administrer directement la France. Ceux qui découvrent (ou feignent de découvrir) cela donnent l’impression d’avoir inventé l’eau chaude. Comme s’il était inhabituel que des dirigeants politiques se montrent intéressés, calculateurs et opportunistes, voire trahissent leur peuple. Rappelons que ce fut aussi le cas du général de Gaulle, avide de pouvoir, très rancunier envers les résistants et combattants qui ne se ralliaient pas à lui et qui ne prit personnellement part à aucun combat de la Seconde Guerre mondiale. Doit-on également cesser de lui rendre hommage pour autant ? De tous temps, l’attitude des combattants, partisans ou hommes de troupe, fut aux antipodes de celle des dirigeants politiques et de nombre de chefs militaires. Il en fut ainsi durant la Seconde Guerre mondiale pour les américains et les britanniques comme pour les français et les russes. Et ne parlons pas des puissances de l’Axe.

Si ce refus de l’hommage au véritable libérateur de la France est scandaleux, il a cependant une logique. La France est travaillée depuis bien longtemps, en fait depuis 1945, par un antiaméricanisme politique profond qui trouve sa source aussi bien à gauche (avec le communisme et sa variante de gauche socialiste bobo) qu’à droite (avec le gaullisme et une immense majorité des mouvements nationalistes). Cette double propagande politique intense, venant de deux bords ennemis mais unis par cette même haine, a laissé des traces profondes dans les mentalités françaises, tant au niveau des institutions et de l’élite que de l’opinion publique. Elle a déjà eu d’importantes conséquences, empêchant notamment la France de prendre un certain nombre de décisions politiques nécessaires pour notre pays dans divers domaines (sécurité, économie…) au prétexte que cela faisait trop américain. Mais surtout, elle amène un certain nombre de personnalités françaises, politiques ou nom, à prendre des positions graves, favorables à des régimes politiques totalitaires (qu’ils soient communistes ou islamiques) et anti-occidentaux. Et ce au nom d’un anti-impérialisme frelaté et mensonger.

La politique américaine a subi de nombreux errements ces dernières décennies, en particulier sous l’ère Obama, et il est parfois juste de les critiquer. Mais il est aberrant de les considérer comme un ennemi. Les Etats-Unis, demeurent, quoique l’on en pense, un allié, critiquable mais un allié. Et la dernière élection présidentielle providentielle qui a porte à la tête du pays un chef de l’Etat non-politicien, conservateur, patriote, anti-immigration et anti-islam, doit être une leçon pour la France qui a élu Emmanuel Macron à plus de 60%. Et surtout, aucun errement de la politique américaine n’autorise cette propagande et ce révisionnisme historique sur le débarquement allié en Normandie.

Inscrivez-vous gratuitement pour recevoir chaque jour notre newsletter dans votre boîte de réception

Si vous êtes chez Orange, Wanadoo, Free etc, ils bloquent notre newsletter. Prenez un compte chez Protonmail, qui protège votre anonymat

Dreuz ne spam pas ! Votre adresse email n'est ni vendue, louée ou confiée à quiconque. L'inscription est gratuite et ouverte à tous

En savoir plus sur Dreuz.info

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading