Publié par Magali Marc le 24 juillet 2019

Alan M. Dershowitz* devenu, à l’âge de vingt-huit ans, le plus jeune professeur dans l’histoire de la faculté de droit de Harvard, s’est fait surtout remarquer comme avocat pénaliste, en défendant des personnalités célèbres ou controversées.

En 1985, il a obtenu l’acquittement de Claus von Bülow et a défendu entre autres, Jonathan Pollard, Myke Tyson, et O.J. Simpson. Il a été décrit par Newsweek comme l’avocat le plus engagé pour les libertés civiles américaines. Il est intervenu de multiples façons, notamment en publiant un livre et avec des articles publiés par le Gatestone Institute pour dénoncer les efforts de ceux qui veulent destituer le Président Donald Trump. Il prend régulièrement la défense de l’État d’Israël. Ces activités, venant d’un Démocrate qui a appuyé Hillary Clinton, ont le don d’enrager les gauchistes.

Pour les lecteurs de Dreuz, j’ai traduit son article paru le 18 juillet, sur le site du Gatestone Institute.


J’accuse – Le New-Yorker essaie de me réduire au silence

J’ai appris récemment, d’une source proche du magazine The New Yorker, que son rédacteur en chef, David Remnick, a commandé un article d’attaque contre moi dans le but explicite de réduire au silence ma défense du Président Trump, du Premier ministre Netanyahou et de l’État d’Israël. Remnick méprise Trump et Netanyahou, et il est bien connu pour sa forte partialité anti-israélienne. Remnick a explicitement dit aux gens que je dois me taire parce que j’ai été la voix la plus persuasive en faveur de ce que Remnick estime être un danger pour les valeurs qui lui sont chères, et qu’il est prêt à utiliser la crédibilité du New Yorker pour atteindre cet objectif.

Le New Yorker a été un grand magazine littéraire. Je le lisais pour ses nouvelles, ses portraits de personnages littéraires, ses critiques de films et de pièces de théâtre, ses vignettes humoristiques et ses caricatures intelligentes.

Mais depuis que David Remnick est devenu rédacteur en chef, l’idéologie gauchiste l’emporte sur la littérature non partisane. Les profils de personnalités sont devenus des attaques personnelles contre les ennemis politiques de Remnick et des hagiographies de ceux qui pensent comme lui.

Parmi les ennemis les plus persistants de Remnick figurent Benjamin Netanyahou et Donald Trump. Ses attaques ad hominem contre le Premier ministre israélien vont jusqu’à se moquer de son nom (“Netanyahoo”) et le traiter de « rat menteur». Remnick ne cesse de condamner Israël, tout en ignorant les violations réelles des droits de l’homme.

Un éditorial paru dans le Jerusalem Post faisait remarquer que « sous le règne de Remnick, The New Yorker, et en particulier Remnick lui-même, se concentre de façon répétée et obsessionnelle sur ce que Remnick perçoit comme étant les failles de l’État d’Israël », l’accusant de « médiévisme », d’« apartheid » et de « xénophobie ». Ses points de vue unilatéraux ont été affichés en évidence sur le site Web de « Intifada – La voix de la Palestine ».

Le Committee for Accuracy in Middle East Reporting in America a qualifié les écrits de Remnick d’« agitation presque frénétique » contre le gouvernement de Netanyahou. Israël et/ou ses dirigeants sont méprisés et considérés comme des « fanatiques sectaires », « arrogants » et « têtus », et comme faisant preuve d’« incompétence » et d’un penchant pour le « fantasme ». Les dirigeants palestiniens, quant à eux, sont considérés comme étant « modérés et constructifs ».

Les attaques de Remnick contre le président Trump sont encore plus ad hominem : il le qualifie de « désaxé », « chaotique », « corrompu », « infantile » et le compare à Néron.

La réputation du New Yorker en matière d’objectivité, d’équité et de vérification scrupuleuse des faits a été remplacée par une prise de conscience croissante que rien de ce qu’il publie ne devrait être considéré comme vrai sans une vérification indépendante rigoureuse, en particulier en ce qui concerne Israël, Netanyahou et Trump.

Il en va de même lorsqu’il s’agit de personnalités publiques dont Remnick pense qu’elles soutiennent ses ennemis jurés. Je le sais parce que Remnick s’est arrangé pour qu’une journaliste qui pense comme lui, Connie Bruck, me cible dans un article calomnieux destiné à me faire taire concernant mon appui à Israël, Netanyahou et Trump.

Mme Bruck est si émotive dans sa haine envers ceux qui disent quelque chose de positif à propos de Trump que lorsque son beau-fils s’est déclaré en faveur du président, sa famille – selon le beau-fils – l’a « exclu des événements familiaux » quand « le reste de la famille était invité ».

L’antagonisme de Connie Bruck envers Israël se reflète dans le fait que le seul professeur à Harvard Law School qui a été interviewé pour parler de moi est un radical anti-Israël dont je critique vivement la vision partiale concernant le conflit Israël – Palestine.

Un autre universitaire qu’elle a interviewé est Robert Trivers, qui compare Israël à l’Allemagne nazie.

La décision de Remnick de demander à cette journaliste partiale de dresser le profil d’un homme qui a vigoureusement défendu les droits légaux de Trump et de Netanyahou montre clairement qu’il demandait un topo à sens unique plutôt qu’un profil objectif.

Le New Yorker semble avoir eu l’idée d’utiliser de fausses allégations d’inconduite sexuelle pour me faire taire, venant d’un autre attaquant de ceux qui sont pro-Israël, qui sévit sur Internet, Phillip Weiss.

Ce dernier a écrit ce qui suit sur son site Mondoweiss : « Nous avons appris des nouvelles au sujet des allégations sexuelles contre Alan Dershowitz parce que Dershowitz est un ardent défenseur d’Israël et que cette affaire a inévitablement affecté son influence dans l’arène de la politique étrangère. » Remnick a fait des déclarations similaires sur la nécessité de réduire mon influence et de me faire taire.

Que l’on soit d’accord ou non avec ce que j’ai dit au sujet de Trump, Netanyahou et Israël, chaque Américain devrait être indigné devant cet effort partisan d’un géant des médias pour étouffer le marché des idées en exploitant la crédibilité passée du New Yorker pour essayer de détruire la réputation d’un intellectuel connu avec lequel il n’est pas d’accord.

Qu’ils publient des articles contestant mon point de vue en se basant sur leurs mérites, au lieu de diffuser des attaques diffamatoires qui seront crues par les partisans, sans égard aux preuves accablantes montrant que ces accusations sont fausses. C’est la dernière arme dans la guerre partisane qui divise notre pays. C’est un abus de la liberté de la presse que d’étouffer la liberté d’expression de ceux avec qui on est en désaccord.

Mais le New Yorker a choisi la mauvaise victime, parce que j’ai la volonté et les ressources pour lutter contre les mensonges qu’il m’adresse, à moi et à ceux qui veulent entendre ma voix. La vérité est mon arme dans cette guerre des mots, et la vérité est sans équivoque de mon côté. Voici donc les faits incontestables que le New Yorker ne publiera pas ou déformera.

Il y a quatre ans, une femme que je n’avais jamais rencontrée a subi des « pressions » – selon ses propres mots – de la part de ses avocats pour m’accuser à tort d’avoir eu des relations sexuelles avec elle alors qu’elle était mineure.

Ils s’attendaient à faire un gros magot, mais j’ai pu prouver en montrant mon dossier d’itinéraire de voyage que je ne pouvais pas me trouver sur une Île des Caraïbes, dans un ranch au Nouveau-Mexique ou dans d’autres endroits où elle prétendait faussement que nous avions fait connaissance. Elle a également affirmé avoir rencontré Al et Tipper Gore, ainsi que Bill Clinton, dans les Caraïbes, mais les services secrets et d’autres dossiers ont prouvé qu’elle avait aussi inventé cette histoire.

Elle a inventé d’autres histoires de relations sexuelles avec des dirigeants politiques éminents – sénateurs, ambassadeurs, premiers ministres et autres chefs d’État – mais ses propres antécédents professionnels prouvent de façon concluante qu’elle était bien au-dessus de l’âge du consentement quand elle a prétendu à tort avoir rencontré ces hommes.

Mon dossier a amené son propre avocat à admettre dans une conversation enregistrée qu’il m’aurait été « impossible » d’être dans ces endroits et que sa cliente avait « tout simplement tort » de porter ces accusations. Une enquête menée par un ancien chef du FBI a conclu que les accusations ont été réfutées par les preuves. Le juge a annulé les accusations et ses avocats les ont retirées, admettant qu’il s’agissait d’une « erreur ».

Après avoir vu la première accusation démolie, son avocat a dit aux gens qu’il cherchait un deuxième accusateur parce que « deux c’est mieux ». Cette fois, ils ont « trouvé » une vraie folle : une femme qui avait essayé d’obtenir du New York Post qu’il publie une déclaration selon laquelle elle détenait des cassettes pornographiques d’Hillary et Bill Clinton, de Donald Trump, et de Richard Branson (NdT :le PDG du groupe Virgin).

Cette femme a écrit des centaines de pages de courriels accusant plusieurs personnalités d’avoir eu des rapports sexuels avec elle lorsqu’elle avait la vingtaine, mais je n’en faisais pas partie – jusqu’à ce qu’elle rencontre David Boies, un avocat à l’éthique douteuse.

Je n’avais jamais rencontré cette fausse accusatrice non plus, mais son avocat a permis à cette femme manifestement menteuse ou souffrant d’hallucinations de présenter un faux affidavit m’accusant.

Deux fausses accusations prouvées telles par des femmes ayant de longs antécédents de mensonges au sujet de personnes célèbres ne valent pas mieux qu’une seule, surtout lorsque les deux ont été pilotées par le même avocat. Parfois, la fumée n’indique pas qu’il y a un feu, mais indique plutôt la présence d’un incendie criminel.

Voilà donc où en était l’histoire : j’avais réfuté ces fausses accusations tant devant les tribunaux que devant l’opinion publique. Aucune personne raisonnablement objective qui examinerait la preuve ne conclurait que je suis coupable d’un acte répréhensible. L’affaire était close.

Jusqu’à ce que le New Yorker décide de ressusciter ces fausses allégations pour me faire taire.

Il a commandé l’article accusateur à Connie Bruck, qui a en fait mis la dernière main à son propre article – auquel manquait seulement à la vérification des faits – sans même m’interviewer ou interviewer quelqu’un qui pourrait dire quelque chose de positif à mon sujet.

Elle a ignoré ou minimisé la preuve de mon innocence. Elle s’est fiée à des entrevues avec les avocats de mes fausses accusatrices et de mes ennemis politiques. Elle n’a pas questionné mes accusatrices, se contentant d’accepter les paroles incontestées de menteurs avérés, les prenant dans des documents judiciaires qui sont protégés par le secret professionnel et qui ne peuvent donc pas faire l’objet de poursuites en diffamation.

J’ai été informé que la politique du New Yorker, telle qu’exprimée par M. Remnick, est que le magazine ne publiera pas d’allégations sexuelles contre quelqu’un à moins qu’il y ait trois sources indépendantes crédibles. Ma source l’a appris directement de M. Remnick. Pourtant, l’article proposé est loin de répondre à cette norme. Tout d’abord, il n’y a que deux sources. Elles sont tout sauf indépendantes, puisque les deux femmes ont été préparées par les mêmes avocats afin de mentir à mon sujet tout en étant rémunérées pour cela. De plus, les deux sources manquent de crédibilité. Chacune d’entre elles traînent des dossiers de fausses histoires racontées à propos de personnalités célèbres, toujours à des fins lucratives.

Dans toutes les autres accusations du genre «#MeToo» , rapportées par le New Yorker et d’autres médias, il y a généralement une certaine corroboration ou admission des faits externes : ils ont eu des rapports sexuels ; ils ont travaillé ensemble ; ils se connaissaient entre eux. Dans mon cas, il n’y a absolument aucune preuve que j’ai jamais rencontré ces accusatrices, parce que ça n’est pas arrivé.

La question se pose donc de savoir pourquoi le New Yorker est prêt à violer ses propres normes en publiant de fausses accusations contre moi qui n’ont aucune crédibilité ou corroboration et sont réfutées par des preuves documentaires indiscutables. La réponse est évidente pour ceux qui connaissent l’usage politique abusif que Remnick fait de son magazine pour démolir ses ennemis, peu importe le compromis qu’il doit faire avec les normes journalistiques.

Non contente de m’accuser faussement de crimes sexuels, Connie Bruck a parcouru l’Internet et elle est tombée sur un site néonazi de négation de l’Holocauste appelé Rense.com, que l’Anti-Defamation League et le Southern Poverty Law Center ont dénoncé comme étant un site antisémite. Ce site m’a accusé d’avoir battu et tué ma première femme. Il montrait des « images » d’elle et de mes enfants, qui n’étaient pas eux, mais des Juifs stéréotypés au long nez. Personne ne croirait quoi que ce soit sur ce site haineux – personne, si ce n’est une journaliste prête à utiliser n’importe quelle saleté, peu importe sa source et son absurdité, contre sa cible.

Connie Bruck a admis avoir utilisé ce site discrédité comme source originale pour affirmer dans son article que j’ai abusé de ma première femme et l’ai « dépouillée » de la garde de mes deux fils. Elle a même utilisé les mêmes mots qu’elle a trouvés sur le site de négation de l’Holocauste.

La vérité, c’est que ma première femme et moi, qui nous sommes mariés quand j’avais 20 ans et elle 19 ans, nous sommes séparés. Il n’y a pas eu d’abus, et le tribunal m’a accordé la garde sur la base du rapport du travailleur social et de sa conclusion explicite que je n’avais commis « aucune inconduite ». Mais cette histoire ennuyeuse n’atteindrait pas le but du New Yorker de me détruire. Ils sont donc allés dans le caniveau et ont suivi l’exemple d’un site Web antisémite.

Ce n’est pas du journalisme, c’est de la diffamation motivée non pas par la recherche de la vérité, mais par la volonté de détruire et de réduire au silence un ennemi politique. L’insouciance téméraire de Mme Bruck à l’égard de la vérité n’est devenue que trop typique du New Yorker sous la direction de Remnick. Il en va de même pour la vengeance contre les ennemis politiques, en particulier ceux qui ont l’audace de se battre contre le New Yorker.

Depuis qu’elle a terminé la première ébauche de cet article accusateur, Mme Bruck a reçu de nombreux documents et beaucoup d’informations qui réfutent sa thèse. Peut-être que cela l’amènera à modifier son faux récit dans la version finale. J’ai proposé de la rencontrer en personne, mais elle a refusé. Je lui ai dit que dans quelques jours, le tribunal sera saisi de courriels et d’un manuscrit de livre qui prouve de façon concluante – selon les propres mots de mon accusatrice – qu’elle n’a jamais eu de relations sexuelles avec moi. Mais The New Yorker refuse d’attendre pour inclure ces documents disculpatoires dans son reportage.

Je prévois que Remnick et Mme Bruck vont redoubler leurs attaques contre moi à cause de ma dénonciation de leurs petites manœuvres. Connie Bruck m’a déjà attaqué dans des courriels pour des critiques publiques que j’avais formulées à son égard. Je m’attends à des réponses plus vengeresses dans les pages du magazine.

Alors quand vous lirez l’article mensonger du New Yorker à mon sujet, vous le lirez-le en connaissant sa source, son motif et sa méthodologie. Rappelez-vous bien que vous ne lisez pas l’ancien New Yorker qui jouissait d’une crédibilité bien méritée. Vous serez en train de lire une version papier glacé du National Enquirer, avec des agendas partisans et personnels. Seuls les caricatures intelligentes demeurent les mêmes. En y repensant, vous voudrez peut-être sauter les articles partisans et passer directement aux caricatures.

* Alan M. Dershowitz est professeur émérite de droit à la Harvard Law School et collaborateur du Gatestone Institute

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Traduction de Magali Marc (@magalimarc15) pour Dreuz.info.

Source : Gatestone Institute

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