Publié par Gaia - Dreuz le 28 juillet 2019

Source : Lorientlejour publié le 22.07.2019

“Les services de renseignement britanniques pensent que l’Iran a organisé et financé des cellules terroristes dormantes à travers l’Europe et pourrait donner le feu vert à des attaques en cas de conflit dans le Golfe”, selon le journal.

Des cellules terroristes liées au Hezbollah seraient “prêtes à frapper” au Royaume-Uni si la crise entre Londres et Téhéran autour du pétrolier britannique arraisonné vendredi par l’Iran venait à s’aggraver, rapporte lundi le quotidien britannique The Daily Telegraph.”Les services de renseignement britanniques pensent que l’Iran a organisé et financé des cellules terroristes dormantes à travers l’Europe, dont le Royaume-Uni, et pourrait donner le feu vert à des attaques en cas de conflit dans le Golfe”, écrit le journal, affirmant que ces cellules sont dirigées par des “radicaux liés au Hezbollah”.

“L’Iran a des agents du Hezbollah en position pour perpétrer une attaque terroriste en cas de conflit”, affirme une source du renseignement britannique citée par le quotidien. “Telle est la nature de la menace intérieure que constitue l’Iran au Royaume-Uni”, poursuit cette source. Selon le quotidien, l’Iran est considéré comme le pays constituant la troisième plus importante menace contre le royaume, derrière la Russie et la Chine.

Dimanche, Téhéran a prévenu que le sort du pétrolier battant pavillon britannique qu’il a arraisonné dépendrait de la bonne collaboration de l’équipage à l’enquête, alors que Londres a récusé la version iranienne de l’incident survenu deux jours auparavant dans le stratégique détroit d’Ormuz. Soupçonnés de “non-respect du code maritime international”, le Stena Impero et ses 23 membres d’équipage sont retenus au large du port de Bandar Abbas, dans le sud de l’Iran. Propriété d’un armateur suédois, le pétrolier avait été arraisonné vendredi par les Gardiens de la révolution, l’armée idéologique du régime.

Selon Téhéran, le navire est “entré en collision avec un bateau de pêche” et les autorités iraniennes ont ouvert une enquête sur les “causes” de l’accident. Londres a récusé dimanche cette version, dans un courrier adressé à l’ONU. L’Iran “prétend” que le pétrolier “est entré dans le détroit d’Ormuz par la voie de sortie et qu’il ne répondait pas aux messages d’avertissement”, écrit l’ambassadeur adjoint du Royaume-Uni à l’ONU, Jonathan Allen. “Il n’y a aucune preuve en ce sens et même si c’est arrivé, la localisation du Stena Impera dans les eaux territoriales d’Oman signifie que l’Iran n’avait pas le droit de l’intercepter”. Jugeant cet arraisonnement “inacceptable”, Londres avait exhorté samedi l’Iran à libérer le pétrolier.

Vendredi, les Etats-Unis avaient annoncé des sanctions contre un des responsables du Hezbollah, Salman Raouf Salman, soupçonné d’avoir coordonné l’attentat à la bombe commis en 1994 à Buenos Aires contre la mutuelle juive argentine Amia, qui avait fait 85 morts.

En juin dernier, The Daily Telegraph avait affirmé que les services secrets britanniques avaient déjoué une action terroriste du Hezbollah en 2015, quelques mois après la signature de l’accord nucléaire avec l’Iran, en mettant la main sur plus de trois tonnes de nitrate d’ammonium – une substance courante dans la préparation de bombes artisanales – dans le nord-ouest de Londres.

En février dernier, les autorités britanniques avaient placé la totalité du Hezbollah, et non plus uniquement sa branche militaire, sur leur liste des organisations accusées de terrorisme. Cette décision, annoncée le 25 février dernier, avait notamment été saluée par l’Arabie saoudite et Israël et critiquée par le parti chiite qui l’avait qualifiée d’“insulte au peuple libanais”, ainsi que par l’Iran.

Le Hezbollah, ou parti de Dieu, a été créé en 1982 par les gardiens de la révolution iranienne dans la foulée de l’invasion israélienne du Liban. Financé par Téhéran, il est le seul parti libanais à ne pas avoir déposé les armes après la guerre civile (1975-1990). Il s’est imposé au Liban comme une force politique incontournable, siégeant pour la première fois en 2005 au gouvernement. Il est par ailleurs militairement impliqué, comme Téhéran, aux côtés de Bachar el-Assad dans le conflit en Syrie, pays voisin du Liban.

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