Publié par Gaia - Dreuz le 4 juillet 2019

Source : Lemonde

Marée de manifestants, Parlement pris d’assaut, charges de la police… l’anniversaire de la rétrocession à la Chine a dégénéré dans les rues.

Alors que quelques milliers de jeunes faisaient le siège depuis le petit matin devant l’entrée des députés au Parlement de Hongkong, le Conseil législatif (ou LegCo), en ce lundi 1er juillet, 22e anniversaire de la rétrocession du territoire à la Chine, c’est au soir que la situation a basculé.

Certains avaient passé la nuit sur place. Durant des heures, les manifestants ont tenté par tous les moyens de fracturer les grandes baies en verre haute sécurité du bâtiment. A coups de bâtons, de marteaux, de piquets métalliques ou de chariots. Postés à l’intérieur, quelques dizaines de policiers ont observé, sans intervenir, ce casse méticuleux et laborieux qui a duré presque une journée entière.

Soudain, autour de 21 heures, une nouvelle baie vitrée a cédé et les manifestants sont parvenus à lever un rideau de fer. Des dizaines, probablement ensuite des centaines de personnes vêtues de tee-shirts noirs et coiffées de casques jaunes se sont engouffrées dans l’immeuble, montant dans les étages par les escaliers mécaniques. C’est alors que les couloirs et les grandes salles propres et modernes du Conseil législatif se sont métamorphosés, prenant, en quelques minutes seulement, de choquantes allures de squat, avec graffitis et œufs écrasés aux murs, mobilier renversé, cadres décrochés ou fracassés.

This picture taken on July 1, 2019 shows protesters storming the government headquarters in Hong Kong on the 22nd anniversary of the city’s handover from Britain to China. Hong Kong police fired tear gas early on July 2 to regain control of the city’s parliament after thousands of protesters occupied and ransacked the assembly in an unprecedented display of defiance on the anniversary of the territory’s handover to China. / AFP / Anthony WALLACE

« Régime meurtrier »

Les manifestants ont déployé le drapeau d’avant la rétrocession du territoire par le Royaume-Uni et brandi une banderole au-dessus du pupitre du président du Conseil législatif sur laquelle était écrit :« Ce n’est pas une émeute, c’est une tyrannie. » Un jeu de mots sur les caractères chinois, et une référence à la qualification d’« émeutiers » par le chef de la police et la chef de l’exécutif, Carrie Lam, lors d’une précédente manifestation, le 12 juin ; une caractérisation qui avait choqué.

Au mur, l’emblème de la ville, une fleur de Bauhinia blakeanablanche à cinq pétales sur fond rouge, a été tagué à la bombe noire.« Régime meurtrier », pouvait-on lire sur un mur. Les manifestants ont occupé le bâtiment pendant trois heures, avant de se retirer et d’être éloignés de la zone par la police, qui a fait usage de gaz lacrymogène.

Lors d’une conférence de presse, mardi à l’aube, la chef du gouvernement de Hongkong, Carrie Lam, a condamné l’invasion « extrêmement violente » du Parlement. Evoquant des événements « bouleversants et choquants », elle a dit espérer que la situation « revienne à la normale aussi vite que possible ».

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