En août, les rédactions prennent des vacances, des stagiaires à temps partiel sont embauchés pour assurer la continuité de l’information, et avec eux, quelques informations honnêtes échappent à la censure.
Il y a une semaine, j’évoquais une information qui n’aurait pas été autorisée de publication en temps normal. Elle révélait que selon la Banque mondiale, l’immigration contribue à maintenir les bas salaires.
Comme les salles de rédaction se sont vidées pour les congés, personne n’avait censuré le gros titre : “« Selon la Banque centrale, il n’y a pas assez d’arrivées de migrants pour maintenir les bas-salaires ». (Depuis, j’ai constaté qu’aucun média n’a repris l’info, et je suis tenté de la republier)
Un nouvel incident vient confirmer que le mois d’août est le mois de tous les dangers pour la presse de gauche.
Je publiais vendredi les derniers bons chiffres de l’emploi aux Etats-Unis :
- Créations d’emplois en juillet: +164,000 (et +193,000 en juin)
- Taux de chômage: 3.7%
- Salaire horaire moyen: +3.2%
- Taux de participation à l’emploi: 63.0%, en hausse d’un pour cent.
Ces excellents résultats, tirés des statistiques déplaisantes à lire du bureau de la statistique et de l’emploi, furent publiés en premier par Bloomberg.
Quelqu’un, sur Facebook, me demanda aujourd’hui de mentionner mes sources. Aucun média français ne les ayant mentionnées, alors qu’ils sont très rapides à publier tout mauvais résultat de Trump, cette personne doutait de la réalité de mes informations.
Ce que je fis. Je retournais sur l’article de Bloomberg. Et là, je découvre que tout le texte a été modifié ! L’URL est la même, mais le titre est totalement différent. Tout ce qui était mentionné en positif a été retourné en négatif. Des paragraphes ont apparemment été supprimés. D’autres ont été ajoutés. Bref, ce n’est plus le même article.
Un article pro-Trump totalement remanié
August 2, 2019, 5:30 AM PDT Updated on August 2, 2019, 8:45 AM PDT
https://www.bloomberg.com/news/articles/2019-08-02/u-s-employers-added-164-000-jobs-in-july-as-wages-picked-up
- En regardant de près, j’ai découvert le pot-aux-roses. L’heure de première publication est mentionnée : 5h30 du matin. Ainsi que l’heure à laquelle l’article, jugé trop flatteur pour Trump, a été modifié : 8h45.
- J’en déduis qu’un stagiaire a eu la bonne idée d’être le premier à publier l’info – à 5h30 du matin – et qu’aucun journaliste sénior n’était sur le pont pour superviser son papier.
- Le titre est un éloge à Trump, ce qui est strictement interdit dans la presse : “US employers added 164 000 jobs in July as wages picked up” (Les employeurs américains ont créé 164 000 emplois en juillet tandis que les salaires sont en hausse).
- A 8h45, un membre de la rédaction a vu le papier, et a ordonné de le modifier pour minimiser les dégâts.
- Le titre a été changé, il est devenu anti-Trump. Maintenant, on peut lire : “U.S. Jobs Data Show Trade Pressure Points in Trump’s Tariff War” (Les données sur l’emploi aux États-Unis montrent les points de pression commerciaux dans la guerre des tarifs douaniers de Trump).
- Tout le reste de l’article a été modifié pour qu’il ne reste plus une seule ligne positive sur Trump.
Bloomberg n’est pas le pire média anti-Trump, il y a bien pire. Je vous laisse imaginer de quoi les autres sont capables.
Depuis l’article modifié de Bloomberg, d’autres médias ont mentionné les bons chiffres de juillet. J’ai pu répondre à la demande sur Facebook avec un papier publié sur Yahoo Finance, moins partisan – mais toute la presse a mentionné les bons résultats économiques de juillet – ne pas le faire serait trop visible : finance.yahoo.
Le métier de journalisme honnête est passionnant. Mes confrères devraient essayer, ils déprimeraient moins.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.
Le remède :création d’une presse officielle mensuelle des résultats Chiffres et source à l’appui attestés par les différentes instances(states de l’emploi , de la bourse , des ministères ect…) Titre du magasine: “les chiens aboient et la caravane passe”…les messages
Un formatage au biais cognitif pas encore finalisé, faille révélatrice… Merci pour cette mise en relief !!!
avant 2016 … je n’aimait pas trump a cause de sa téléréalité mais depuis son élection , depuis ses décisions positive en politique économique et sustout voir l’acharnement des médias et de tout les opposants par des mensonges et attaques jamais vu avec aucune pénalité a pour résultat que je suis un Trump-Man a 100% donc les médias peuvent écrire tout les mensonges qu’ils veulent … j’en ai rien à foutre car ils ont perdu toute forme de crédibilité
Moi, avant 2016, j’étais un admirateur (presque) inconditionnel de Trump. Malgré la campagne d’une violence inouï et totalement incroyable de l’entreprise de démolition de la Pravda française à son encontre, laquelle n’arrivait plus à respirer par la simple idée que cet homme de génie puisse devenir président de la première puissance mondial, en succession au minable, imbécile, marxiste, antiblanc et arabe Barak Hussein Obama.
Et je le suis non pas de la même façon, mais encore plus.
Alors, mon ami michel Boissonneault tu as reconnu que tu avais été dans l’erreur. C’est bien. “Faute avouée est à moitié pardonnée”, tu connais la formule.
Et bien, moi, je te la pardonne entièrement, ta faute !
C’est le moins qu’on puisse faire à un ami dreuzien, non ?
🙂
merci de me pardonner … je t’aime XXX
@ Oryx
J’ai évolué d’une manière similaire : je suis passée d’une admiration encouragée par l’agacement devant une presse arrogante et partiale avant les élections, à un soutien fondé sur les faits et les actes une fois Trump à la Maison Blanche. J’ai même acheté une casquette MAGA !
Je te pardonne aussi, ma fille.
Tu réciteras deux versets anti-gauche à titre de repentance.
🙂 🙂
🙂 🙂 🙂
C’est le fameux métier intéllectuel, ré-ecrire les textes journalistes? Ou plutôt une tâche assez sous-niveau? Mon impression après après ces tableaus consécutives de M. Grumberg: L’avantgarde est une autre chose.
journalistes? plumitifs c’est sur !
ils ne vérifient rien, se contentent de resservir la bouillie de la doxa officielle ; d’ailleurs les gens n’achètent plus leurs canards