
Article initialement paru le 31.08.2018
Il y a un an, je dressais une nouvelle fois le constat bien triste d’une santé française en déliquescence avancée, loin des poncifs où ce système serait la panacée vantée de par le Monde et que le reste des nations nous envieraient jalousement.
Un an plus tard et bien malheureusement comme prévu, la situation s’est encore largement dégradée : la situation dans les EHPAD est toujours aussi mauvaise et elle s’ajoute à la crise maintenant endémique des urgences, avec un système hospitalier à bout de souffle dans lequel il n’est plus invraisemblable de rester cinq jours prostré sur un brancard.
La collectivisation d’un système, quel qu’il soit, aboutit toujours à la création d’une unique production : celle de pénuries diverses, de place, de biens, de services, de résultats et surtout de temps.
La France des queues, des bouchons et des retards n’a pas fini de faire parler d’elle…
S’il est commun de passer ses vacances à l’étranger, il l’est moins qu’elles tournent au vinaigre. Et lorsque cela arrive, qu’on est Français et qu’on a un pépin de santé, on peut heureusement se reposer sur un système de soins que le monde entier se garde bien de copier. Et ce qui était un pépin se transforme alors en catastrophe.
Aujourd’hui, je vous propose un témoignage qui est d’autant plus triste qu’il est banal : l’histoire d’un homme de 78 ans qui passe des vacances à l’étranger. On ne saura jamais si c’est le stress du retour en avion et la joie pourtant feutrée des contrôles inutiles de sécurité à l’aéroport, la chaleur, la déshydratation peut-être conséquente à l’absence de messages officiels répétés de boire des litres, quoi qu’il en soit, notre homme fait un AVC la veille de son retour.
Grâce à la réactivité d’Europ-Assistance (qui n’est pas du tout une assurance publique), il est pris en charge dans un très bon établissement hospitalier pendant deux semaines puis rapatrié en France, terre de la médecine moderne (Pasteur, Laennec, Paré, Schwartzenberg, Montagnier, Kouchner…) et hôte du plus formidable système social et médical du Moôonde.

Hospitalisé au plus proche de son domicile, à Rambouillet, sa famille pensait qu’il n’y passerait que quelques jours dans l’attente d’accéder aux soins de suite, une nécessaire rééducation lui permettant de regagner un minimum d’autonomie.
Un malheur n’arrivant pas seul, l’hôpital détecte dès son arrivée la présence d’une bactérie résistante aux antibiotiques (une BHRe, bactérie hautement résistante émergente, dans le jargon médical si fleuri). Il est cependant porteur sain et le médecin estime très probable qu’elle disparaisse plus ou moins spontanément. Ce qui fut le cas en quelques semaines. Cela fait donc des mois que la bactérie n’apparaît plus dans les prélèvements sanguins.
Le patient patiente
Malheureusement, cette BHRe est un anathème pour les établissements de rééducation : même si elle n’apparaît plus, les précautions à prendre pour les patients BHRe (y compris négatifs), sagement répertoriées dans moult cerfas et force règlements taillés par une bureaucratie délirante, leur semblent trop contraignantes. Il est dès lors bien plus simple d’oublier ce patient encombrant, de cliquer rapidement sur « refuser » lorsque les demandes répétées de l’hôpital arrivent par une application ultra-séduisante et totalement déshumanisée dont l’État a le secret, de ne jamais répondre à la famille ni même de la rencontrer.
Malgré des démarches auprès de dizaines d’établissements de rééducation, l’hôpital n’ayant jamais relâché ses efforts pour trouver une solution pour ce patient volontaire, le constat est amer : aucune place n’est disponible. Après trois mois passés à l’hôpital, l’épouse du patient, contrainte et forcée, finit par accepter une hospitalisation à domicile avec une rééducation en chambre, pilotée par le Centre de rééducation du Sud Yvelines, le CERRSY. Et pour faire passer la pilule, le CERRSY évoquera une possibilité d’hospitalisation complète ultérieure, arguant d’un manque de personnel pendant la période estivale.
Aussitôt de retour au domicile, les difficultés s’empilent et, le hasard faisant bien les choses, la perspective d’une hospitalisation complète au CERRSY s’éloigne pour disparaître totalement (« non non, on n’a jamais promis une telle chose ! »).
La Sécu temporise l’urgence
Un appartement n’est pas une chambre d’hôpital et rien n’est adapté. Entre la taille d’un lit médicalisé et du matériel pour réapprendre à marcher et le manque d’espace nécessaire pour manœuvrer un fauteuil roulant, il faudra donc renoncer à l’accès à la douche ou aux toilettes. Les charges (financières, psychologiques) pesant sur l’épouse étant considérables, le stress la gagne rapidement ce qui finit par aggraver la condition du patient qui doit retourner à l’hôpital plusieurs fois (pour infection puis insuffisance rénale aiguë, le traitement étant lourd et aux importants effets secondaires).
Ce qui devait arriver arriva : moins d’un mois après le retour à domicile, le patient récidive.
Grâce au suivi millimétrique et aux bons soins apportés par un système de santé que le monde entier nous envie mollement, sous les applaudissements du public qui paye fort cher pour ce tour de magie, un patient hémi-négligent volontaire avec de bonnes perspectives de récupération (selon l’ergothérapeute très optimiste) est ainsi transformé sous vos yeux ébahis en patient quasiment paralysé, aphasique et qui demande à mourir.
Dit autrement : aujourd’hui, en France, un patient (parmi une multitude d’autres) est en train de mourir faute de soins appropriés. Et pas d’inquiétude à avoir puisque dans une obstination qui confine à la compulsion, les établissements de soins de suite continuent à lui refuser toute entrée. En somme, à ce stade, il n’y a plus qu’à attendre la fin, qu’élus locaux (contactés en pure perte) et responsables d’établissements conseillent vivement de survenir dans un EHPAD qui aura l’immense avantage de lui offrir une mort seul dans un coin, à l’abri des regards trop sensibles.
Lot de consolation : le seul discours tenu jusqu’à présent à la famille concerne la « gratuité » des soins.
« Ne vous en faites pas, tout est pris en charge ! »
C’est rassurant : la non-prise en charge est globalement non-payante.
Voilà qui donne de quoi se réjouir, ou de faire réfléchir : cette aventure abominable, succession pénible de débâcles en rase campagne et de démission tant du corps soignant que de l’administratif, en dessous de tout, est malheureusement extrêmement commun, et permet de classer le système de santé français à la même hauteur que certains pays en voie de développement, à la différence sensible que les pays en voie de développement offrent tout de même d’excellents soins pour qui veut et peut payer là où la France, dans un égalitarisme forcené, parvient le tour de force de mettre tout le monde à la même mauvaise enseigne : tout y est gratuit mais plus rien n’est accessible (l’image des rayonnages de supermarchés vides au Venezuela communiste vient en tête, on se demande pourquoi).
Pire : la voie suivie par les pays en développement autorise à penser à une amélioration palpable des services fournis. Celle de la France laisse redouter, au contraire, une dégradation de plus en plus rapide de son système de santé.
En définitive, seul un réseau relationnel, des accointances et le système D permettent d’accéder aux soins de qualité (qui existent toujours, bien à l’abri de la foule nécessiteuse sans relations) : si l’un de nos ministres était dans une situation semblable, nul doute que la situation aurait été fort différente. L’égalité, c’est pour les autres.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © H16. Publié avec l’aimable autorisation de l’auteur (son site)
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Le problème que vous décrivez n’est pas dû à notre « système de collectivisation des soins » mais aux attaques destinées à le détruire dont il est l’objet depuis déjà de nombreuses années. Par exemple la fermeture des hôpitaux qui formaient un réseau efficace patiemment mis en oeuvre jadis, au profit de grands ensembles qu’on continue de détruire par la même pratique que pour les petits hôpitaux : restrictions de personnel et de budget souvent justifiées par des réorganisations sensées améliorer le fonctionnement mais qui en réalité le compliquent et donc le dégradent.
Tout cela a un but : tout ramener au privé, vous devriez être content ! J’espère que vous avez les moyens de vous payer des soins privés, ce qui n’est malheureusement pas le cas tout le monde.
Bonjour, le Privé fonctionnait parfaitement et en harmonie avec le secteur publique. Les médecins étaient temps partiel et l’honneur de la profession était d’exercer quasiment gratuitement dans les hôpitaux.
La formation des internes était assurée par des praticiens d’expérience qui pratiquaient la totalité des actes de leur spécialité.
C’était trop beau pour durer temps plein et choix de gré a gré ont progressivement détruit cette trame. Par ailleurs les normes et les obligations qui permette a l’administration de n’être responsable de rien ont fait disparaitre toutes les structures autres que de très gros centres de soins privé avec le résultat que vous signaler…
Cordialement
@ Pimpin
Payer c’est aussi responsabiliser. Quand une chose est gratuite, elle vient souvent à manquer et à se détériorer. Pourquoi ne pas baisser taxes et impôts pour augmenter les revenus et permettre à chacun de se payer des soins de qualité ? Ce qui n’empêche pas de prévoir un système gratuit pour les plus pauvres. Mais cela doit être l’exception et non la règle. L’État doit encourager le travail, la richesse et la responsabilité et non organiser la pénurie et la médiocrité pour tous. On sait où ce genre de système mène : une misère partagée pendant que des privilégiés au service du pouvoir s’accaparent le meilleur pour eux dans tous les domaines. Où pensez vous que Brigitte Macron vient de se faire une opération esthétique ?
Mais en France ni la CQ ni les hôpitaux ne sont gratuits ! Tout le monde en paye une part sur ses revenus. C’est d’ailleurs le principe, un grand nombre de participants pour noyer les coûts importants quand on a des problèmes de santé.
Le problème c’est que pour un nombre de plus en plus important d’étrangers c’est effectivement gratuit puisqu’ils n’ont jamais rien payé et qu’ils ne payent rien.
ce qui faudrait surtout, c’est accorder le droit d’être soigné au devoir de contribuer par des cotisations : or, depuis des années, en France, on soigne la terre entière, on accueille tous les malades ou pseudos….. qui se présentent, et qui n’ont cotisé à rien, on participe, au corps défendant des cotisants, aux pires atteintes civilisationnelles réclamées au nom de l’égalité, par des personnes disposant de toutes les possibilités des non malades, qu’elles refusent de mettre en oeuvre……… et ainsi de suite jusqu’à ce que l’on se trouve devant des situations infernales du fait de gouverner la sécurité sociale notamment, mais pas seulement, comme une variable d’ajustement (remplacement compris), parce qu’il y a aussi le système des retraites et autres systèmes d’allocations, aides, etc……
Mais c’est extraordinaire ! « ce qui n’empêche pas de prévoir un système gratuit pour les plus pauvres » oui, mais le problème réside dans le fait que le nombre de pauvres augmente sans cesse puisqu’on en « reçoit » sans arrêt et que par le biais du manque d’emplois, il y a moins de cotisations, qu’il y a de plus en plus des boites d’artisans qui ferment, que des sociétés fichent le camp à l’étranger, que l’on vend en France, le patrimoine industriel et que les ouvriers sont fichus à la poubelle du chômage, pendant un certain temps et finissent avec leurs familles dans la rubrique indigents autochtones, parce que c’est bien meilleur pour les arrivants ! Il faut revoir la copie surtout au niveau des mathématiques de base : plus, moins, multiplier et diviser.
Comment voulez-vous avoir des soins de qualité alors qu’aujourd’hui, on cotise pour la moitié de la planète ?
Et qu’il y a de plus en plus de non-cotisants.
Partant de là, au bout d’un moment le système n’est plus viable, forcément.
Les hôpitaux deviennent des dispensaires dignes de l’Afrique des années 50.
A moins d’être ministre et d’avoir accès aux cliniques privées, on a plus qu’à crever.
C’est bien ça ! Engorgement général des établissements de soins, EHPAD débordés etc…etc… Ne vous inquiétez pas, dès si vous êtes dépendant, c’est à dire, ne plus pouvoir vous nourrir ou vous hydrater seul, faire votre toilette de manière autonome, avoir du mal à vous exprimer, déjà maintenant, vous relevez de l’application de la loi Léonetti-Cleys. Tout le système de santé va pouvoir enfin « respirer » ! Ouf !!!
J’espere que Brigitte Macron, hospitalisée une journée à l’hopital américain de Neuilly pour une intervention de chirurgie esthétique, n’a pas eu à se plaindre d’un excès de paperasserie !
Il ne manquerait plus que les gens au Pouvoir soient traités comme n’importe quel citoyen. Diantre !
Je sors d’une urgence en hôpital PRIVÉ, un samedi récemment. Bien qu’on paie plein pot, même débordement: forcément les gens se méfient des urgences dans les hôpitaux publics et se rabattent sur le privé, en comptant sur leur mutuelle. Environ 70 malades pour UN SEUL MÉDECIN, personne pour trier les urgences et les moindres urgences, trois infirmières harassées, se faisant en sus insulter….
J’avais près de moi, durant mes deux heures d’attente, un homme en pleine crise de coliques néphrétiques. Il souffrait horriblement (moi aussi! mon cas était similaire). Je suis allée trouver la personne à l’accueil en réclamant que le dossier de ce monsieur soit mis sur la pile. « Impossible », m’a-ton répondu. Mais peut-être qu’un ange est passé. Un quart d’heure plus tard, ce monsieur était appelé, et moi juste après, alors que beaucoup attendaient depuis quatre ou cinq heures. Quand je suis ressortie, six heures plus tard (analyses et scanner où il a fallu rappeler le spécialiste de garde qui avait fini sa garde), ceux que j’avais vu en arrivant étaient, pour beaucoup, encore là…
Oui, le bazar se répercute. C’est donc à la tête qu’il faut tout changer. On devrait mettre dans des asiles d’aliénés tous les ministres de la santé qui se sont succédés depuis des décennies, et les y oublier… des fois qu’ils finissent par comprendre qu’en France il est désormais périlleux de devenir malade, surtout si vous êtes âgé: on a maintenant les mains libres pour expédier les malades graves ad patres en les faisant crever de soif, en quelques jours, pour qu’ils finissent « dans la dignité »… et la joie aussi, sans doute ?
quel étaient les malades dans les années 70, quel genre aujourd’hui?
Agressait on le personnel dans les années 70?
Peut on comparer ces2 périodes?
On entends souvent dire de ces patients il faut faire payer ces sales Français
mais je fais peut être une erreur de raisonnement
HOPITAUX LOTO
On peut etre sur un brancard lundi , et etre
enfin pris en charge samedi ! c est ou ça ?
En France ! merci qui ? merci a la migration
saturation .
Le service médicale devient vite service médiévale .
Africanisation des patients mais aussi des employés .
Pris en main part ces gens la on ressent l amour du
métier , tout comme ils ont l amour de la France .
Beaucoup de cette chance pour la France travaillent dans
des épaves ….. pardon je veux dire dans des EHPAD .
SOLEIL VERT c est fun a coter des EHPAD de France .
Sinon je doute que le monde nous envie de pas rester
en vie .
Les antibiotique c est automatique , les hopitaux d Europes
sont numéro 1 en èlevage de bactéries résistantes .
Reste l automédication , et la paf ! pénurie de médicaments
Aîe ! aîe ! aîe c est pas sérieux ça ! en plus ébola arrive
a notre porte .
on ne peut pas payer pour le monde entier et se laisser envahir par de nouveaux arrivants qui ne font que jouir du bien commun
Mais savez-vous qui a inventé la Sécurité sociale ? Le roi Salomon , en 966 avant JC :
https://www.juritravail.com/Actualite/prestations-sociales/Id/163551
Et qui était l’architecte du Temple de Salomon ? Hiram , la légende des francs-maçons .
Qu’est-ce que les URSSAF ? 700 milliards d’€ de cotisations , 3,5 milliards d’€ de redressements par an , le tout sur DU VIDE depuis 1945 :
https://www.juritravail.com/Actualite/generalite-assurance/Id/286404
tout est vrai et tout est faux.
si j’avais du payer mes 6 opérations je n’aurais pas pu me soigner, personne d’ailleur
n’aurait pu et probablement pas l’auteur de cet article
Il faut appeler un chat, un chat ! Ce n’est pas de la collectivisation de soins, c’est la mise en place de MONOPOLES tout simplement !!! Et qui perdra ? comme toujours, chacun de patients !!!