Publié par Gaia - Dreuz le 16 août 2019

Source : Lesechos

Près de 10 % des inscrits à Pôle emploi en catégorie A, censés ne pas avoir travaillé, n’étaient pas considérés comme chômeurs par l’Insee, selon une récente étude. C’est l’une des raisons qui explique l’écart croissant entre les deux principales mesures du chômage en France.

Près d’une personne sur dix inscrite à Pôle emploi relevant de la catégorie A, censée n’avoir pas travaillé dans le mois ne serait-ce qu’une heure, n’est pas considérée comme… chômeur par l’Insee. Soit au minimum 200.000 personnes ! C’est la conclusion paradoxale d’une étude de l’institut de la statistique publiée le mois dernier. En cause, des différences méthodologiques, mais aussi des erreurs ou des délais dans le recueil des données qui montrent que la mesure du chômage est loin d’être une science exacte.

Après une première approche il y a un an, l’Insee a approfondi les raisons qui expliquent l’écart entre les deux principales mesures du chômage : inscrits en catégorie A à Pôle emploi d’un côté, enquête emploi de l’Insee selon les critères du Bureau international du travail (BIT) de l’autre. A priori proches, les deux mesures ne se recouvrent pas entièrement. Les deux courbes vont dans le même sens – elles baissent – mais l’une (BIT) beaucoup plus que l’autre (Pôle emploi). D’où un écart qui s’est beaucoup creusé  : de 2013 à 2017, il est passé de 0,35 million à 0,8 million, soit 450.000 personnes. A la fin juin, il a dépassé le million de personnes.

Des situations transitoires

Pour mieux comprendre pourquoi, l’Insee a apparié les deux sources sur 2017, ce qui a permis d’identifier 2,7 millions de personnes inscrites en catégorie A ayant été sondées par l’enquête emploi cette année-là. Et là surprise : 9 % d’entre elles ont été considérées en emploi par l’Insee parce qu’elles ont travaillé au moins une heure dans la semaine de référence du sondage.

L’Institut national de la statistique explique que ces 200.000 personnes relèvent de situations très particulières pour lesquelles le décompte des heures travaillées est difficile à effectuer : conjoint collaborateur, personne en cours de création d’entreprises, en temps partiel ou en congé non rémunéré, artistes, ou encore intérimaires. Leur situation est transitoire car seul un tiers d’entre elles restent en catégorie A et en emploi le trimestre suivant.

Les seniors inactifs

L’étude a par ailleurs identifié un demi-million d’inscrits en catégorie A en 2017 que l’enquête emploi n’avait pas retenus comme chômeurs parce que ne répondant pas stricto sensu aux critères du BIT (« halo du chômage »). Et 400.000 autres, toujours en catégorie A mais qui, eux, ne souhaitaient pas travailler (inactifs hors halo), pour beaucoup des seniors : à l’approche de la retraite, ils ont des difficultés à trouver un emploi et leur motivation peut décliner, souligne l’Insee. Au total, ces inscrits en catégorie A non-chômeurs au sens du BIT ont augmenté de 300.000 depuis 2013, ce qui explique d’autant l’accroissement de l’écart entre les deux courbes. Le reste tient aux jeunes : l’Insee en a comptabilisé 100.000 de moins au chômage, toujours depuis 2013, mais sans que cela ne diminue d’autant les effectifs de la catégorie A de Pôle emploi car ils sont beaucoup moins inscrits que leurs aînés.

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